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Full text of "... Système silurique du Portugal: Étude de stratigraphie paléontologique"

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COMMISSION DU SERVICE GÉOLOCtIQIîE DU POKTUGAL 



SYSTÈME SILUIIIÛIE 



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Ot'VRACaiiS PIIILIÉS 

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COMMISSION DU SERVICE CIÈOLÛGIQUE Tïîl PORTUGAÏ 



SïiùMOÏHKS 

âi$i4e ^oUigiqQa du iumu,4 d^ H j jI i Ocia^itnit(oti a Ifr otnui^lsiiftjioa dm «ona-sal Ao I4at»ciima» (itr l^ai 
CtMtHit At^ tm ^rë^nW pal piit |iiif L C. Ui^kitlejr entier #i tttj arlJde »ocilAiitit|UiA fiar AHifri fitfinl^ l*« 

<i»(î p.-ïfM 7 pi* U«bf.»nn*!. IKîtV. 

Bjiul sur lu ToctoïiiQue de îa Chaîne Û0 rJLnr^btdn, par l^ul ClwM tiUioiuie, IWr*. I\ ^J pijf.. fî) pj, 

Flora fofiail do terrouo oarbomioro dnm vUriïilnuï<jm» do Porto, Seir^ da Bauftnar^ © Mmnbo d'Ordma i^ro* 
Mimo 4 Àl<miC«r do SoJ itimi* foMil-^ d« lifitstn ^^-^ ^m > -- i, . >TV¥iro»if du Porlcn S^irro àt* UtiMâOO tl Hoilillû 
!l*On!i?m pTf^^ à'AU^^^'T t»d ^âi). itîr B*?ni£k/t!îni> An' \ il piif„ <it, Lliboti, I^ÔÎS, ( Af #e IradiielàM 

rji fraiif4iA|. 

C^atrlbuttiFtia 4 la Fiom foMllt du ^^ntufal, pur Unwiifd ilti«n i', 47 pfkg.» W pU Lfsh«vtiâep iD8l, 

grupbJauo, par l^rnl fJlwffil. !*•» îM. pt» 40 pU UiMoiie, l«!*V 

Oofitrlbtr ' - ^--.1 .- - r* _^ ^^ jj^jj Bopyiiisi du JurASuL^Qo at dti OrétiuilîxiiOf jwir 11, K* ^nvr»-' 

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TfirFQooa p^eimniùoû du PerttJ*ftl*^^il*f« 4 etiàUnittU du It^rv^iiia Miitrf.iiLti an Batso-Akdilejo (Sur l^xNiniôp ♦Itl 

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BîJttido iobrç o^ ..-.:- - utros fassf^ia dim q^ngrddios dn Shik^ .iriiij«toma.ailttricwdoPoHti^i(ftlAido 

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COMMISSION DU SERVICE GÉOLOGIQUE DU PORTUGAL 



SYSTÈME SILIIIQUE 



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PORTUGAL 




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PKKSIDKITT DK L4 COMMIMSIOir DU 8KRVICK OKOL.OaiQI7K 
MKMHKK DR L'aCADI^MIR ROYALE DKH 8CIKKCKH DK MHHOMMK 



LISBONNE 

IMPRIMERIE DE L'ACADÉMIE liOYALE DES SCIENCES 

1908 

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SYSTÈME SILMIQUi M PORTMAL 



INTRODUCTION 



E:x-A.:Nfl:E3sr idb XuA. unrriiTU^'TTJTiEi 



Avant de présenter le résultat de mes recherches sur le système silurique du Portu- 
gal, étude à laquelle j'ai consacré particulièrement mon attention pendant de longues années, 
il est de mon devoir de faire connaître quoique brièvement l'importance des travaux antérieurs 
au mien. Je noterai spécialement ceux qui ont pu m'être de quelque utilité dans cette étude. 
Comme on le verra par la suite, la plupart de ces ouvrages ne m'ont que fort peu ou même 
pas du tout aidé. 



1805. — Les plus anciens travaux publiés sur la géologie du Portugal sont ceux de 
Link et du baron d'Eschwege, tous du commencement du siècle passé, et par conséquent bien 
antérieurs à la création du système silurique (1835). On y décrit à grands traits et à vrai dire 
pas toujours avec beaucoup d'exactitude, la composition lithologique du sol que ces deux ex- 
plorateurs parcoururent dans leurs voyages, ou bien ils se réfèrent à des questions minières. 
Il est donc inutile de chercher dans ces travaux quelques renseignements stratigraphiques ou 
paléontologiques qui parlent spécialement des couches de ce système. 

Dans l'ouvrage Voyage en Portugal par le comte de Hoffmansegg^ on rencontre quel- 
ques notes très incomplètes sur la nature du sol des provinces du nord du Portugal. Selon 
l'auteur, la plus grande partie de la province de Trâs-os-Montes, les deux versants de la serra 
d'Ëstrella et une grande partie de la région comprise entre le Zézere et la frontière d'Espa- 
gne, sont formés par des schistes et des ardoises mêlés de grès schisteux, semblables à ceux 
de la région de Vallongo. Ainsi toutes les roches schisteuses de TArchaïque et du Précambri- 
que, ainsi que celles qui appartiennent au Silurique et à d'autres systèmes paléozoïques plus 
modernes, se trouvent englobées dans un même groupe. 



1 Voyage en Portugal par M, le Comte Hoffmansegg, rédigé par M. Link. Paris^ 1805. 

AVBIL, 1907. 











The Branner Geological Library 






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1849. — Cependant le premier ouvrage où se renconlrenl des données positives sur 
l'existence du système silurique en Portugal est la notice de Daniel Sharpe, intitulée On the 
Geology of the neighbourhood of Oporto, including the Silurian Coal and Slates of Vallongo, 
insérée dans le Qmrterly Journal ofthe Geological Society of London, vol. v, 1849, p. 142-153. 
Elle est accompagnée d'une planche de fossiles et d'une esquisse géologique de la région au 
nord du Douro entre Porto et Espozende, s'étendant vers l'intérieur jusqu'à la limite du grand 
affleurement de granité porphyroïde qu'il classifia comme syenite. 

Sharpe dit que le 11 avril 1832 il présenta à la Société Géologique de Londres une 
première note sur la géologie des environs de Porto, qui fut imprimée dans les Proceedings 
de la même Société, vol. i, p. 395: mais plusieurs espèces de fossiles, Trilobites et mollusques, 
ayant été découvertes postérieurement à cette date dans les schistes de Vallongo, ce fut là 
l'origine de la note déjà mentionnée qu'il présenta à la même Société dans sa séance du 29 
novembre 1848. 

Dans ce travail Sharpe fait allusion à l'œuvre du Dr. Rebello de Carvalho, disant que 
ce dernier décrivit les roches schisteuses qui forment la haute serra de MarSo, couvrent la 
célèbre région vinicole du Douro supérieur et qui ressemblent par leur caractère minéral aux 
schistes et grès de la coupe de Vallongo qu'il décrit lui-même. 

Sharpe fait d'abord une courte description des roches cristallines des voisinages de 
Porto (granité, micaschiste, gneiss et schistes micacés ou chloritiques), il suppose que les di- 
vers membres de ce système (dont il pense que le granité est le plus inférieur) forment différen- 
tes bandes parallèles qui se répètent régulièrement d'un côté et d'autre de l'axe formé par cette 
roche éruptive. Le feuilleté des schistes et du gneiss est parallèle à l'axe principal, cependant 
il incline en sens contraire des deux côtés de l'axe granitique formant les plans de clivage 
comme un arc au-dessus de l'axe de soulèvement des roches de la région. Quoique cette dis- 
position des bandes soit tout à fait théorique et que dans ses détails la carte géologique que 
Sharpe présente s'éloigne beaucoup de la réalité, il est juste de reconnaître que l'idée d'un 
anticlinal, dont l'axe serait formé par le granité de Porto, fut alors exprimée pour la pre- 
mière fois. 

Le système de roches cristallines de Porto est accompagné du côté oriental, par une 
bande de roches sédimentaires, que Sharpe classifia dans le Silurique inférieur (Lotver Silu- 
rian Formation) et qu'il décrit suivant une coupe géologique tracée de l'embouchure du Douro 
jusqu'à Baltar, longeant la route de première classe de Porto à Amarante. Cette coupe passe 
à Vallongo et traverse toute la série des roches de la région jusqu'à ce qu'on arrive au granité 
porphyroïde du grand affleurement du Minho. C'est dans la partie orientale de cette coupe, 
qu'il nomme coupe de Vallongo, que Sharpe se base pour faire la description du système 
silurique. 

Sharpe considère qu'il y a quatre groupes de couches dans cette coupe, correspon- 
dant en effet à des étages distincts. Ces groupes sont, du haut en bas, c'est-à-dire allant du 
levant au couchant les suivants: 

1 . Micaceous Sandstone. Grauwackes de Sobrado, qui confinent au granité de Baltar. 

2. Black Cnrbonaceous Slate. Schistes ampéliteux du Gothlandien, qu'il dit avoir exac- 
tement le même aspect que les schistes du Carbonique supérieur, mais où les recherches comme 
l'on devait s'attendre, furent toujours infructueuses. 



Orthis Lusitanica n. s. 

9 fragments de plusieurs autres espèces. 
Orthoceras vagans Salter. 

» fragment avec 2 Y» pouces (65 mill.) de diamètre. 
Bellerophon Duriensis n. s. 
Graptolithus Murchisoni? SU. syst., pi. 26, fig. 4. 

La détermination de ces espèces fut faite par Sharpe aidé, comme il déclare lui-même, 
par Salter, qui classifîa les Trilobites, et par Morris qui le seconda dans la description des 
mollusques. Outre ces espèces, il trouva beaucoup plus d'autres fossiles, les exemplaires étant 
pourtant trop imparfaits pour être classifiés. Il nota cependant le fait, que les fragments de 
Trilobites étaient très abondants, beaucoup d'entre eux très déformés, quelques-uns ayant de 
grandes dimensions. 

Les fossiles auxquels il s'en réfère furent trouvés au nord, au sud et à l'ouest de Val- 
longo, aucun n'a été découvert à l'est de cette ville, ni dans une couche au-dessus des car- 
rières d'ardoise. 

Les Trilobites furent revus plus lard et leur classification modifiée par Salter, qui 
la corrigea de la manière suivante {Proceedings of the Geological Society of Londoriy Apr. (K 
1853, p. 160): 

Calymene Tristani Brongn. 

» Arago Rou. 
Asaphm Guettardi Brongn. (0. Edwardsi Rou.). 

» espèce probablement nouvelle avec le pygidium extrêmement large et l'axe 
court (Jsotelus Potvisi de la première liste). 
Illaenus giganteus Burmeister (/. LmUanicus Sh.). 
Placoparia Zippei Bœck? {Chirurus de la première liste). 

1853. — Le mémoire sur le Bussaco On the Carboniferom and Silurian Formations of 
the neighbourhood of Bussaco in Portugal publié aussi, cinq ans plus tard, dans les Proceedings 
de la Société Géologique de Londres, vol. ix, 1853, p. 135-161, a sans doute plus de valeur 
que le travail sur le Silurique de Vallongo auquel nous nous en sommes rapportés. 

Ce mémoire fut rédigé par Sharpe sur les notes que Carlos Ribeiro lui fournit dans 
une série de lettres envoyées en 1850 alors que notre géologue s'occupait du creusement d'un 
puits pour la recherche du charbon à Santa Christina, sur la pente occidentale de la serra de 
Bussaco. Carlos Ribeiro lui envoya à cette occasion une collection de fossiles pour illustrer 
ses notes, fossiles qui furent décrits par Sharpe, avec l'aide de Salter pour les Trilobites, de 
Rupert Jones pour les Enlomostracés et de Charles Bunbury pour les plantes fossiles du Car- 
bonique. Dans une esquisse de carte géologique qui accompagne le mémoiie, tous les ter- 
rains de la région y sont représentés, le Silurique est indiquée par une bande comprenant les 
montagnes du Bussaco et de Murcella et en plus par un petit affleurement situé plus au sud 
au milieu des grès sous-crélaciques et qui doit correspondre à celui de S. Miguel de Poiaros. 

Deux coupes presque parallèles failes à travers la serra de Bussaco et à peu de dis- 
tance l'une de l'autre, la première allant de Santa Christina vers le haut de l'ancien télégra- 
phe situé sur le point le plus élevé de la serra près de la Tapada, et l'aulre se dirigeant de 



OtîVnAGES PUIILIÉS 



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COMMISSION Di; SERVICE rTÊOLOGIQUE DU PORTUGAL 



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P1(ira foflsH do terr^m^ ottrb&nifiîro dus vijriulîiuigjia <la l < rm dd BûiittiiOD e Mctliilia d'OrdeiiQ pro- 

gr^ptUt|iie, j«tr l'âut C(»f]|!;it %^ 288 p^ Hl pL tîiUuifU!^ Itttl\ 
Ganfcrïbntloûa A réiudiî âm§ Poi^aotiti bt ilti^ ....^.a^^ du «Tituo^^iîtiuâ et du QrÉLiu^i^uo, |ur IL IL. ^miA^. 

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a^ur l^ii- K|v)bît(Hr el 4iilif>i fodfilet d<^ quHlzttot àt \ê hê^ du ijritiir^ tiluriquâ dhi PurltAj^K pof '• F« N, Pol^tb^ 
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Èt^ud^eimUgraphliftie et pulo^mtologifino des l'ûr; , roâaiquûâ da Portuifal, par l^uik QidffAf. i***\U. Lé 

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8 

1852-1896. — Eugène Schmitz, ingénieur des mines, français, qui passa la plus grande 
partie de sa vie en Portugal et dirigea successivement jusqu'à sa mort, en 1896, l'exploitation 
des mines de charbon de S. Pedro da Cova, du Bussaco et du Cap Mondego, Gt insérer en 1852 
dans la Revue Lusitanienne (revue littéraire et scientifique qui était alors publiée à Lisbonne) 
4 articles (50 pages) subordonnées au titre Études géologiques sur le terrain des environs de 
Porto. Gisements et expbitations des combustibles fossiles. Ces articles furent écrits au point de 
vue industriel; ils contiennent cependant une description lithologique très brève des terrains 
des environs de Porto, mais on n'y trouve aucune indication qui puisse être de quelque uti- 
hté pour Tétude du système siluriqne; au contraire, les plus déplorables confusions s'établis- 
sent au point de vue stratigraphique. 

Les gneiss et micaschistes des voisinages de Porto sont considérés par l'auteur comme 
des roches sédimentaires métamorphiques, établissant le passage du granité aux schistes ar- 
gileux; et toute la série de roches arenacées et schisteuses, qu'il considère former la partie 
supérieure des schistes argileux métamorphiques, est rapportée par lui au terrain Dévonien ou 
anthracifère. Il confond donc sous cette désignation le Précambrique, le Silurique inférieur et 
supérieur et le Carbonique, et n'exclut que le petit bassin de S. Pedro da Cova, qui dans son 
dernier article il fait renirer dans le système Carbonique. 

11 cite très génériqueraent l'existence, dans cette région, de rares débris de végétaux 
et de restes d'animaux fossiles sur le versant occidental de la serra de Vallongo, seul lieu où 
il les découvrit, mais il ne détermine pas les espèces et ne donne aucune indication sur leur 
gisement ni sur leur âge. 

Connaissant mal le pays, il attribue aux deux provinces au nord du Douro et aussi à 
une grande partie de la Beira, la même composition géologique qu'il observa dans les environs 
de Porto, et référant l'anthracite au système dévonique, il exclut de ce terrain le bassin de 
S. Pedro da Cova, bassin assez petit, comme il le dit, mais clairement séparé du terrain d'an- 
thracite qui l'entoure 1 

Dans le volume n des Annaes de Sciencias Naturaes, Porto, 1905, p. 6-16, on trouve 
un petit article posthume de Schmitz sur le même sujet intitulé Notice sur la composition et 
la classification des terrains dans les provinces du nord du Portugal, où l'on est forcé d'admet- 
tre qu'il n'ajoute rien de nouveau, ne modifie pas la classification faite antérieurement, et ne 
donne aucun éclaircissement soit sur la stratigraphie, soit sur la paléontologie des différents 
systèmes paléozoïques. 

1870. — Dans le volume i de la Revista de Obras Publicas e Minas, organe de l'Asso- 
ciation des ingénieurs civils portugais, j'ai publié trois articles sous le titre de Rreves aponta- 
mentos sobre os terrenos paleozoicos do nosso paiz. Comme on voit par cette désignation, ce sont 
de simpleS'Uotes, avec lesquelles nous prétendons seulement assurer la priorité des études fai- 
tes dans les terrains paléozoïques antérieurement à la dissolution de l'ancienne Commission 
géologique en 1869. 

Les terrains paléozoïques sont classifiés dans les systèmes suivants: Silurien inférieur 
(faune seconde). Silurien supérieur (faune troisième), Dévonien inférieur, Carbonifère inférieur 
et Carbonifère supérieur. Outre ces systèmes, il faut considérer un grand groupe azoïque, qui 
forme la base de nos formations sédimentaires, et que à l'exemple de De Vereiul j'ai nommé 



COMMISSION DU SERVICE GÉOLOGIQUE DU PORTUGAL 



SYSTÈME SILIMQUE 



DU 



PORTUGAL 




PAH 



l'RKSIOKXT DK I<A OOUICIHRIOS Di: 8KRVICK OKOIX>ai<tUK 
3JKMIIKK l>K LUCAD/.UIR ROYALE I>KS 8CIKKCK8 DK LISBUMK 



LISBONNE 

IMPRIMËUIË DE L'ACADÉMIIi: KOYALE DES SCIENCES 

1908 



10 

Dans mon mémoire, j'ai fait une description succinte des différents systèmes paléozoi- 
ques de rAIemtejo, surtout du Silurique et du Dévonique de la serra de Portalegre, du Gnlm 
et de l'Archaïque du Bas Alemtejo et plus spécialement de la formation schisteuse de S. Do- 
mingos, qui contient les fossiles auxquels nous avons fait allusion plus haut. 

Comme je l'ai démontré alors, les difficultés qui s'offraient pour la classiûcation des fos- 
siles et pour la détermination de leur âge, étaient presque insurmontables, et cela a été reconnu 
par d'éminents savants qui ont eu connaissance de mon ouvrage. En effet, la formation schis* 
teuse de S. Domingos étant comprise entre les schistes supérieurs de l'Archaïque et les grau- 
wackes et schistes du Culm, une large latitude se présente pour sa classification, et nous 
pouvons seulement affirmer qu'elle appartient à l'ère paléozoïque. Me basant spécialement sur 
l'existence; dans les schistes de S. Domingos de différentes formes de Néreites (genre auquel 
j'attribuais trop d'importance) et de l'autre forme que je supposais être un graptolite; discu- 
tant la composition des faunes du système cambri({ue, comme il était alors considéré, et du 
système taconique de l'Amérique, j'ai été amené à la conclusion que les schistes avec Nérei- 
tes et autres fossiles caractéristiques du Taronic Slate, auxquels j'ai assimilé ceux du Portu- 
gal, devaient se rapporter à l'époque silurienne, et très probablement à la base de la faune 
seconde. J'ai assigné à cette formation la même position que celle des couches du groupe de 
Québec (Canada oriental), et j'arrivais ainsi à la même conclusion que Barrande, conclu- 
sion à laquelle il était arrivé en se guidant par des considérations de la plus haute valeur 
scientifique. 

Ayant ensuite établi un parallèle entre les roches du Lahe district (région des schistes 
de Skiddaw du nord de l'Angleterre) et une coupe donnée par Gûmbel, qui traverse la région 
schisteuse de la célèbre localité de Hof sur la frontière de Bavière, j'obtins pour résultat que 
les schistes à Néreites de cette région doivent appartenir au Llandeilo, et non au Dévonien, 
comme prétendait Gûmbel avec l'inversion supposée des couches de sa coupe. 

En rapprochant toutes ces considérations, je suis arrivé à la conclusion que les schistes 
fossilifères de S. Domingos avaient dû être formés à une époque presque contemporaine, proba- 
blement un peu postérieure aux quartzites à Bilobites, mais dans une mer différente. Les schis- 
tes étaient ainsi les représentants synchroniques de ces quartzites dans la région transtaganc, 
mais sans qu'il y eut aucune liaison stratigraphique, paléontologique ou lithologique, entre la 
formation de S. Domingos et les roches siluriennes du centre et du nord du Portugal, soit de 
la division supérieure, soit de la division inférieure du système. 

1878. — A l'occasion de l'excursion géologique que je fis en 1878 dans la province 
de Huelva, en compagnie du membre de la Commission de la carte géologique d'Espagne 
D. Joaquin Gonzalo y Tarin, dans le but d'établir l'accord sur la classification et la délimita- 
tion des terrains paléozoïques dans la zone limitrophe des deux royaumes de la Péninsule, et 
surtout pour reconnaître le prolongement de la formation fossilifère de S. Domingos dans l'in- 
térieur de cette province, nous découvrîmes un important gisement de Graptolites à une lieue 
au S. W. d'Encniasola, ce qui décida de suite la classification des schistes de Barrancos dans 
le système silurique. 

La lentille charbonneuse où les Graptolites furent trouvés étant subordonnée à un 
phyllade de caractères très semblables à ceux des schistes à Néreites de S. Domingos, je fus 



11 

porté à penser que les couches de S. Domingos et celles de Barrancos appartenaient à un 
même horizon. 

D'un autre côté on avait observé une assise de calcaire accompagnant les schistes, et 
ringénieur Tarin la considérait comme l'équivalent des calcaires du nord de la province de Sé- 
ville, où D. José Macpherson avait découvert une forme d'Archacoq/athus, qui les faisait rentrer 
dans la faune primordiale. La classification que j'avais faite deux ans auparavant des schistes 
de S. Domingos en les rapportant à la base du Silurique inférieur, se trouvait ainsi en quelque 
sorte justifiée. Cette opinion fut acceptée par le professeur Ferdinand Rœmer qui d'abord con- 
testa la classification que j'avais faite des couches de S. Domingos, voulant les rapporter à une 
division inférieure du Gulm, cependant il avoua ensuite «que j'avais défendu avec de très 
bonnes raisons le placement des couches à Néreites de S. Domingos dans le système silurien, 
et qu'il espérait qu'on y trouverait un jour des fossiles encore plus décisifs». 

Ce fut un rayon de lumière pour me guider dans mes investigations subséquentes, 
mais on verra qu'elles m'amenèrent à des conclusions bien différentes. 

1879. — Après la découverte faite à Barrancos, d'une faune et d'une flore spéciales, 
inconnues jusqu'alors dans la Péninsule et que j'ai attribuées au Silurique, croyant qu'elles 
représentaient un faciès spécial de ce système avec des caractères analogues à ceux des dépôts 
de la même époque formés dans les mers de la zone paléozoïque du nord de l'Europe, j'entre- 
tins une correspondance suivie avec les professeurs allemands le Dr. H. B. Geinitz de Dresde, 
le Dr. Reinhard Richter de Saalfeld, le Dr. K. Th. Liebe de Géra et le Dr. Ferdinand Rœmer 
de Breslau, tous malheureusement déjà décédés. Quelques-unes de mes lettres furent publiées 
dans le tome vu du Jomal de sciencias mathematicas, physicas e naiuraes de l'Académie royale 
des sciences de Lisbonne sous le titre: Correspondance relative à la classification des schistes si- 
luriens à Néreites découverts dans le sud du Portugal. Ainsi je rendais publique cette décou- 
verte, afin que les savants pussent juger immédiatement de sa valeur scientifique. 

Dans une lettre addressée au Dr. Richter en janvier 1879, je mentionnais les profon- 
des analogies que j'avais reconnues deux ans auparavant entre les schistes taconiques de la 
Thuringe ainsi nommés (schistes de Wurzbach) et les schistes à Néreites, et j'arrivais à la con- 
clusion que ces derniers avaient dû être formés dans la même mer paléozoïque qui embrasse 
la Thuringe, et qu'ils appartenaient au Silurique supérieur, ou plutôt au sommet du Silurique 
inférieur. La découverte du gisement fossilifère de Barrancos alors faite, renforçait encore à 
mon avis cette hypothèse. 

Me rapportant aux étages F, G, H de la Bohême, je les considérais comme corres- 
pondant, du moins en partie, au grès à Spirifères du bassin du Rhin, c'est-à-dire à la partie 
inférieure du Dévonique, le bassin de la Bohême ayant maintenu les conditions d'existence pro- 
pres à la conservation et au développement de la faune troisième silurienne, tandis que ces 
conditions avaient changé en dehors de cette région privilégiée et la faune dévonienne com- 
mençait à peupler les mers. J'étais alors déjà enclin à considérer les couches à Spirifères 
comme un faciès spécial des schistes à Néreites, représentant cependant un horizon supé- 
rieur à celui de ces schistes. 

Dans une autre lettre adressée quelques mois plus tard au professeur Ferd. Rœmer, 
je lui annonçais la découverte de Graptolites à Barrancos, ce qui établissait un hen de plus 



10 

Dans mon mémoire, j'ai fait une description succinte des différents systèmes paléozoï- 
ques de l'Alemtejo, surtout du Silurique et du Dévonique de la serra de Portalegre, du Culm 
et de rArchaïque du Bas Alemtejo et plus spécialement de la formation schisteuse de S. Do- 
mingos, qui contient les fossiles auxquels nous avons fait allusion plus haut. 

Comme je l'ai démontré alors, les difficultés qui s'offraient pour la classification des fos- 
siles et pour la détermination de leur âge, étaient presque insurmontables, et cela a été reconnu 
par d'éminents savants qui ont eu connaissance de mon ouvrage. En effet, la formation schis- 
teuse de S. Domingos étant comprise entre les schistes supérieurs de l'Archaïque et les grau- 
wackes et schistes du Culm, une large latitude se présente pour sa classification, et nous 
pouvons seulement affirmer qu'elle appartient à l'ère paléozoïque. Me basant spécialement sur 
l'existence dans les schistes de S. Domingos de différentes formes de Néreites (genre auquel 
j'attribuais trop d'importance) et de l'autre forme que je supposais être un graptolite; discu- 
tant la composition des faunes du système cambrique, comme il était alors considéré, et du 
système taconique de l'Amérique, j'ai été amené à la conclusion que les schistes avec Nérei- 
tes et autres fossiles caractéristiques du Taconic Slate, auxquels j'ai assimilé ceux du Portu- 
gal, devaient se rapporter à l'époque silurienne, et très probablement à la base de la faune 
seconde. J'ai assigné à cette formation la même position que celle des couches du groupe de 
Québec (Canada oriental), et j'arrivais ainsi à la même conclusion que Barrande, conclu- 
sion à laquelle il était arrivé en se guidant par des considérations de la plus haute valeur 
scientifique. 

Ayant ensuite établi un parallèle entre les roches du Lake district (région des schistes 
de Skiddaw du nord de l'Angleterre) et une coupe donnée par Gûmbel, qui traverse la région 
schisteuse de la célèbre localité de Hof sur la frontière de Bavière, j'obtins pour résultat que 
les schistes à Néreites de cette région doivent appartenir au Llandeilo, et non au Dévonien, 
comme prétendait Gûmbel avec l'inversion supposée des couches de sa coupe. 

En rapprochant toutes ces considérations, je suis arrivé à la conclusion que les schistes 
fossilifères de S. Domingos avaient dû être formés à une époque presque contemporaine, proba- 
blement un peu postérieure aux quartzites à Bilobites, mais dans une mer différente. Les schis- 
tes étaient ainsi les représentants synchroniques de ces quartzites dans la région transtagane, 
mais sans qu'il y eut aucune liaison stratigraphique, paléontologique ou hthologique, entre la 
formation de S. Domingos et les roches siluriennes du centre et du nord du Portugal, soit de 
la division supérieure, soit de la division inférieure du système. 

i878. — A l'occasion de l'excursion géologique que je fis en 1878 dans la province 
de Huelva, en compagnie du membre de la Commission de la carte géologique d'Espagne 
D. Joaquin Gonzalo y Tarin, dans le but d'établir l'accord sur la classification et la délimita- 
tion des terrains paléozoïques dans la zone limitrophe des deux royaumes de la Péninsule, et 
surtout pour reconnaître le prolongement de la formation fossilifère de S. Domingos dans l'in- 
térieur de cette province, nous découvrîmes un important gisement de Graptolites à une lieue 
au S. W. d'Encinasola, ce qui décida de suite la classification des schistes de Barrancos dans 
le système silurique. 

La lentille charbonneuse où les Graptolites furent trouvés étant subordonnée à un 
phyllade de caractères très semblables à ceux des schistes à Néreites de S. Domingos, je fus 



12 

entre les terrains paléozoïques du Bas Alemtejo et ceux de la Tlmringe; je considérais pour- 
tant qu'il existait une correspondance complète entre les schistes à Néreites de S. Domingos 
et ceux de Barrancos où l'on avait aussi découvert des Néreites, opinion que je considère au- 
jourd'hui insoutenable, les schistes de S. Domingos et de Barrancos appartenant au contraire 
à deux étages ou peut-être à deux systèmes différents. 

Dans une troisième lettre adressée au Dr. Richter au mois d'août de la même année, 
je disais que le nombre des espèces recueillies à Barrancos s'élevait à 03, comprenant une 
trentaine d'espèces de Graptolites et 12 de végétaux marins, qui sont distribués en différents 
niveaux, l'un étant caractérisé par l'abondance de restes de végétaux et d'empreintes d'Anné- 
lides, et les autres par certaines espèces de Graptolites, mais tous représentant un même sys- 
tème géologique qui correspondait, très probablement, à Y Obersilurische Formation de la 
Thuringe. 

1881. — Pendant le court voyage que je fis en Allemagne en automne 1881, spécia- 
lement dans le but d'obtenir des données précises pour la classification des schistes à Néreites 
du Bas Alemtejo, que je considérais équivalents aux couches de Wurzbach, j'ai eu l'occasion 
de m'cntretenir avec les professeurs Gûmbel, H. B. Geinitz, K. Th. Liebe et R. Richter qui 
pouvaient le mieux m'éclairer sur ce sujet; cependant les résultais ne répondirent pas à mon 
attente, puisque ces savants n'étaient pas d'accord sur l'âge de ces couches. Ce désaccord se 
manifesta évidemment dans la longue correspondance que j'entretins avec eux durant quel- 
ques années. 

Selon la déclaration de Gûmbel les schistes à Néreites de Portugal correspondent aux 
Nereitenschichten du Fichtelgebirge, qu'il rapportait au Dévonien inférieur, cet étage marquant 
par conséquent d'après ce savant l'âge de nos couches. 

Le principal argument sur lequel Gûmbel se basait pour considérer comme apparte- 
nant au Dévonien inférieur les couches à Néreites du Fichtelgebirge, était l'apparition de deux 
espèces du grès à Spirifères du Rhin (Spirifer macropterus et Pleurodiciyum problematicum) 
dans une couche de quartzite subordonnée aux schistes à Néreites. 

Le professeur Geinitz s'écartant de l'opinion généralement adoptée par les géologues 
allemands, qui rangeaient les couches de Wurzbach dans le Gulm, les considérait comme re- 
présentant en Europe les schistes taconiques de l'Amérique du Nord, les classifiant cependant 
dans le Silurien inférieur (faune seconde). 

Le professeur Liebe, se basant sur des données stratigraphiques et lithologiques, avait 
d'abord émis l'opinion que les couches taconiques du Haut Reuss, qui embrassent les schistes 
de Wurzbach, appartenaient à l'époque silurienne inférieure, opinion qui était en harmonie 
avec les résultats auxquels le Dr. Geinitz était arrivé en s' appuyant uniquement sur des don- 
nées paléontologiques; toutefois il soutenait plus tard fermement l'idée que ces schistes appar- 
tenaient au Gulm. 

Contrairement aux opinions émises par Geinitz et Liebe, le Dr. Richter supposait les 
couches à Néreites formées pendant l'époque silurienne supérieure, en se basant en même 
temps sur des données stratigraphiques et paléontologiques, ayant reconnu en Thuringe une 
série de couches fossilifères, contenant une faune très riche, indiscutablement silurienne, dans 
laquelle sont comprises les couches à Néreites. 



13 

Le professeur Ferdinand Rœmer semblait partager cette même idée en i876. Dans une 
lettre qu'il m'écrivit alors, il me disait que cela l'intéressait de savoir que Posidonomya Becheri, 
qu'il avait trouvé dans la province de Huelva, existait aussi en Portugal; cette espèce venait 
donc à occuper le môme niveau géologique du Culm depuis la Haute Silésie en Prusse jusqu'au 
coin S.W. le plus éloigné de l'Europe. 11 ajoutait: 

«Quant aux schistes de S. Domingos je ne suis pas encore tout à fait convaincu qu'ils 
appartiennent véritablement au Silurien inférieur. En Thuringe, aux environs de Saalfeld, des 
schistes avec le même aspect contenant aussi des Néreitcs et des Nemertiles, appartiennent 
d'après les observations les plus récentes à la partie la plus supérieure du système silurien.» 

Dans une lettre ultérieure il me disait cependant qu'il doutait qu'une conclusion cer- 
taine sur l'âge des schistes de S. Domingos pût être donnée en se basant sur les Néreites, car 
la distinction des genres et des espèces est très incertaine, et en outre ces formes se rencontrent 
à des niveaux très différents des terrains paléozoïques. Les Néreites se trouvant aussi dans le 
Culm, il ne lui semblait pas improbable que les scliistes à Néreites de S. Domingos fussent 
seulement la division inférieure du Culm ou Posidonomyemchiefer. 

D'après l'examen que je fis des fossiles de Wurzbach au musée géologique de Dresde 
et ensuite à Géra dans la collection du prince Henri de Reuss, j'acquis la conviction que l'ho- 
rizon géologique de S. Domingos est le même que celui de Wurzbach; mais je n'ai pu me dé- 
cider à classifier ces schistes soit dans le Silurique, soit dans le Carbonique inférieur, parce 
que quelques-uns des Fossiles de Barrancos, qui sont incontestablement siluriens, ayant des 
formes différentes de celles de S. Domingos, montrent aussi de profondes analogies avec quel- 
ques fossiles de Wurzbach. Le rapport entre les schistes de S. Domingos et ceux de Wurzbach 
fut d'ailleurs reconnu par Geinitz, par Liebe, par Richter et par Gûmbel. 

Richter me disait ce qui suit dans une lettre datée du 6 juin 1880, que je traduis: 

«Le fait d'avoir eu des doutes, et d'en avoir encore, sur la position des couches de 
Wurzbach, couches qui ont une ressemblance frappante avec celles de Néreites du Portugal, 
a été cause de mon retard à vous répondre. 

«Après avoir considéré les couches de Wurzbach, comme appartenant au Silurique 
supérieur, à cause des Néreites qu'elles contiennent et parce que les véritables couches à Né- 
reites, ainsi que les autres membres de mon Silurien supérieur (à présent l'Hercynien des au- 
teurs modernes) se trouvent in situ dans leur plus proche voisinage, les couches de Wurzbach 
furent considérées comme laconiques par Geinitz et Liebe, et par Rœmer et Gûmbel (dans son 
ouvrage le plus récent) comme Culm ou Carbonifère inférieur. Cependant mes doutes sur 
l'exactitude de cette position subsistent encore, parce que le Culm et même le Calcaire carboni- 
fère se trouvent aussi dans le voisinage de Wurzbach, n'ayant pourtant aucune conformité avec 
les couches de Wurzbach, ni par leurs caractères lithologiques, ni par leurs caractères paléon- 
tologiques. Cependant, la ressemblance avec vos couches est très grande; on le reconnaît à ce 
que Wurzbach présente aussi des formes rappelant les Graptolites qui existent en Portugal, et 
que Geinitz considérait comme Lophoctenium. En attendant, ce n'est qu'après que vous aurez 
découvert de nouveaux fossiles dans les couches en question, qu'on pourra leur assigner une 
position définie et certaine. J'attends avec anxiété de savoir l'âge qu'auront ces couches, sans 
doute très intéressantes, puisque la détermination de leur âge a varié si souvent jusqu'à pré- 
sent. Naturellement votre découverte donnera aussi la clef de l'âge relatif des couches de 



14 

Wurzbach, ce que je considère très important, même dans le cas où celte décision définitive 
placerait dans le Culm les couches de Wurzbach ainsi que celles du Portugal, parce qu'un 
gisement pareil serait certainement une exception très rare, puisqu'il différerait tant par les ca- 
ractères lithologiques, que par les caractères paléontologiques du Culm qui l'entoure et qui 
s'étend à une grande distance.» 

Lui ayant envoyé une série de planches où étaient réprésentés les fossiles recueillis 
à Barrancos et à S. Domingos, le même professeur me disait dans une autre lettre datée du 
18 janvier 1881: 

«S'il est permis de présumer un parallélisme entre la Thuringe et le Portugal, je di- 
rais que les schistes de Barrancos appartiennent au système silurien supérieur (étage E de 
Barrande) et seront sans doute plus anciens que les schistes à Néreites de S. Domingos. 

«En Thuringe, les couches à Néreites (=aux couches de S. Domingos) se trouvent 
au-dessus des couches à Graptolites. 

«Le système silurien inférieur est surmonté par les ampélites inférieures à Graptolites, 
eelles-ci par le calcaire à Cardiola interrupta, celui-ci par l'horizon de Graptolites supérieur, 
sur lequel viennent les couches à Tenlaculites avec des concrétions calcaires, qui forment la 
base des couches à Néreites; celles-ci sont recouvertes par les schistes à Tentaculites sans con- 
crétions et par les schistes noirs Grenzchiefer, après lesquels vient le vrai Dévonien. Les cou- 
ches à Néreites se trouvent ainsi séparées des ampélites inférieures à Graptolites, par les 
calcaires, par les ampélites supérieures et par les couches à Tentaculites avec concrétions 
calcaires. 

«L'examen des fossiles de tout ce système de couches m'engageait à le considérer 
comme appartenant au Silurique supérieur, quoique Murchison eut placé ces couches à Né- 
reites dans le Cambrien ou Silurique inférieur. Plus tard Gûmbel prétendait que ces couches, 
où il avait trouvé deux exemplaires d'un Spirifer qui lui semblait être le Sp. macropteruSy 
étaient dévoniennes, et Mr. Kayser se soumit à l'autorité de Gûmbel, quoique la plupart des 
fossiles qu'il décrit dans son livre {Die Fauna des àliesten Devonablagerungen des Harzes, Ber- 
lin, 1878) ne soient pas connus jusqu'à présent dans le système dévonien. Zittel dans son 
Handbuch der Paléontologie, i, 1880, est d'accord avec cette opinion, mais dans ce même livre 
il dit que les Néreites portugais sont des fossiles siluriens. Comme on le voit les opinions sont 
encore très divergentes, et j'ai la confiance que la découverte des Néreites dans le Portugal 
établira enfin la décision sur l'âge des Néreites. Les formes semblables du vrai Dévonien et 
du Culm dont Gûmbel parle aussi, ne sont point des Néreites, et pour cette raison je doute 
encore que les schistes de Wurzbach que Geinitz a pris pour taconiques, appartiennent réelle- 
ment au Culm. 

«Les figures d'une de vos planches (celles que je lui avais envoyées) sont presque 
identiques aux fossiles de Wurzbach; les figures d'une autre planche représentent les plantes 
des couches à Néreites en général.» 

Le professer Liebe, au contraire, dans une lettre datée du 24 janvier 1891, me disait: 

«Les Lophoctenium de Richter et de Geinitz se trouvent en deux couches ou horizons 
très éloignés l'un de l'autre, c'est-à-dire d'un côté, dans le Culm inférieur, et de l'autre dans 
les couches les plus profondes du Dévonien inférieur. 

«Les Lophoctenium Hartungi Gein. et Loph. rhabdi forme appartiennent au premier 



16 

horizon. Le Lophoctenium comosum Richler (i850), qui est très diflerent des espèces précé- 
dentes, appartient à la formation dévonienne inférieure, il se présente par des empreintes en 
relief, et par conséquent inverties, dans la base des couches de quartzite connues sous le nom 
de Piereiienquarizite. 

«Le Lophoctenium comosum figuré par Geinilz {Ueber ein Aequivalent der taconischen 
Scfdefer Nordamerikas in Deutschland, i866, Tab. V, fig. 3) se trouve seulement dans le 
Culm. L'espèce portugaise correspond à celle-ci.» 

Ainsi l'opinion de Liebe était que nos schistes à Néreites appartenaient à la base 
du Culm. 

Toujours complaisant, Tilluslre professeur s'empressa de m'envoyer des photographies, 
qu'il avait faites exprès pour moi, des exemplaires de Lophoctenium du Culm inférieur et du Dé- 
vonique inférieur, particuHèrement de l'espèce de Wurzbach, qui apparaît associée au Phyllodo- 
cites Jacksoni, et qu'il rapportait à la partie inférieure du Culm inférieur. 

De son côté Geinitz m'écrivait le i juin i884: 

«Je suis désireux de savoir si vous avez fait de nouvelles découvertes sur la position 
géologique de nos couches laconiques ou du Silurien inférieur, qui contiennent les vers, etc. 
rapportés par d'autres au Culm.» 

Vis-à-vis d'opinions si contraires, on peut juger de l'embarras où je me trouvais pour 
résoudre une question si compliquée, embarras qui me fit retarder jusqu'à présent la publica- 
tion de ce que j'ai pu vérifier, par mes propres observations, relativement à ce point si com- 
pliqué de la géologie du Bas Âlemtejo. 

1885. — Dans mon article qui sert de préambule au tome i des Cœnmunicaçdes do Ser- 
viço Geologico sous le titre Consideraçoes àcerca dos estudos geologicos de Portugal, je mentionne 
le progrès de ces études à cette époque, et je rappelle que le système silurien était déjà alors re- 
connu dans beaucoup de points du pays, bien que très imparfaitement étudié; quelques don- 
nées plus importantes avaient été réunies sur le Bussaco et sur Barrancos, et l'étude des fossi- 
les avait montré Texistence des deux étages siluriens inférieur et supérieur, renfermant respec- 
tivement tes deux faunes seconde et troisième, et d'une manière générale la succession des di- 
verses assises. Les études faites postérieurement éclaircirent beaucoup de points alors douteux, 
mais il reste encore aujourd'hui un vaste champ où les géologues peuvent exercer leur activité. 

1885. — J. F. N. Delgado: Étude sur les Bilobites et autres fossiles des quartzltes de la 
base du système silurique du Portugal. 

Dans la première partie de cet ouvrage portant le titre de «Considérations prélimi- 
naires» on remarque l'importance de l'étude des corps fossilisés qui ont été désignés collecti- 
vement sous la dénomination de Bilobites, et l'on fait la description générale des couches où 
ces fossiles se rencontrent, marquant leur grande diffusion géographique et fixant Thorizon 
qu'ils occupent dans l'assise inférieure de TOrdovicien. 

Discutant ensuite les opinions présentées pour expliquer l'origine de ces formes sin- 
gulières, sont comparées les deux hypothèses: P que les Bilobites représentent des moules d'or- 
ganismes de la nature des algues actuelles, comme Saporta et Marion le prétendaient, 2^ qu'ils 
représentent seulement les vestiges ou traces du passage d'animaux au fond de la mer ou sur 



16 

la plage, ou enfin qu'ils sont de simples empreintes mécaniques produites par des corps iner- 
tes qui y furent traînés à lepoque où se déposaient les sédiments qui les renferment, comme 
le prétend le Dr. A. G. Nathorst. 

Me référant spécialement au mémoire présenté par l'illustre géologue suédois, je dis- 
cute mot à mot tous les arguments avancés par Mr. Nathorst en faveur de sa théorie, et j'ar- 
rive à la conclusion que cette hypothèse est tout à fait inadmissible et que par contre l'hypo- 
thèse contraire doit être acceptée, c'est-à-dire, que les Bilobitcs étaient des organismes, qui 
probablement ont appartenu à la classe des algues marines. 

Dans la deuxième partie du mémoire on fait la descriplion des fossiles, qui comptent 
19 formes de Cruziano, dont trois sont nouvelles, 3 espèces de Rhysophycus, l'une d'elles nou- 
velle, { espèce d'Arthrophycus, t2 espèces de ScoUthus, 3 de Veodlhm, 3 de Foralite$, dont 
deux sont considérées nouvelles, et 2 espèces de Palaeocliorda. Ces espèces se trouvent re- 
présentées par la phototypie sur 43 planches, les figures n'ayant point été retouchées afin 
que l'authenticité des spécimens représentés ne puisse être mise en doute. Ces exemplaires 
proviennent des régions du Haut Douro, du Bussaco, de la Basse Beira (Penha Garcia) et du 
bassin du Tage (Niza, Villa Velha, Sardoal, Amendoa). 

1887. — J. F. N. Delgado: Etudes sur les Bilobiles etc. Supplément. 

Dans ce second mémoire je discute minutieusement un autre travail que le Dr. Na- 
thorst présenta à l'Académie royale des sciences de la Suède au mois de septembre 1885, 
dans lequel il cherche à réfuter les arguments que plusieurs naturaHstes, surtout Saporta et 
Lebesconte, présentèrent pour prouver que les Bilobites étaient de vrais organismes. Il ana- 
lyse dans l'appendice qui termine son ouvrage, le mémoire que j'avais publié quelque temps 
auparavant, où je réfutais aussi ses conclusions. 

Dans ce nouvel ouvrage Mr. Nathorst base ses conclusions sur les résultats obtenus 
artificiellement par Temploi d'un rouleau strié de forme spéciale, se mouvant sur la surface 
d'une couche d'argile ou de plâtre, obtenant ainsi plusieurs modèles qui, au premier abord 
rappellent quelques Bilobites, mais ne ressemblent en aucune façon aux Cruziana. J'analyse 
minutieusement un à un tous les arguments présentés par Mr. Nalhorst, et j'arrive à la même 
conclusion à laquelle je suis arrivé dans mon étude antérieure, c'est-à-dire, que les Bilobites 
représentent de vrais organismes et qu'ils ne peuvent être des traces d'animaux ou de simples 
empreintes mécaniques. J'ai la satisfaction de déclarer que jusqu'aujourd'hui je n'ai pas vu que 
mon argumentation ait été démolie. 

Dans la seconde partie du mémoire sont décrites 10 espèces de Cruzia7ia, dont 5 nou- 
velles, aussi 2 espèces de Rhysophycus et 1 d'Arthrophycus, la même espèce qui avait été dé- 
crite dans l'étude antérieure. Ces exemplaires proviennent des régions siluriennes de Vallongo 
et d'Amendoa, et sont représentés par la phototypie en i 1 planches. 

1887. — J. F. N. Delgado: Reconhecimeuto scientifico dos jazigos de marmore e de ala-- 
bastro de Santo Adriâo (CommunicaçSes, t. ji). 

Dans cette notice on décrit au point de vue industriel les calcaires de la réiiion, qui 
appartiennent au système silurique, mais on n'y renconlre point de données stratigraphiques 
ou paléontologiques de quelque utilité pour la description du même système. 



17 

1892. — J. F. N. Delgado: Contributions à r étude des terrains anciens du Portugal, 
avec 3 planches. 

Dans le tome n des tCommunicaçOes», p. 216-231, on rencontre plusieurs notes su- 
bordonnées au titre ci-dessus, dans là première desquelles je mentionne la découverte de fos- 
siles du Silurique inférieur (lllaenus Lusitanicus et fiedonia Duvaliana) solidement incrustés 
dans un schiste maclifère de la Serra de Marâo, conservant encore des vestiges du test silici- 
Gé, des cristaux de chiastolite s'étant développés dans la masse de la roche aussi bien que 
dans les moules des fossiles. Je mentionne aussi la découverte faite antérieurement dans la 
région silurienne de Vallongo, d'un lit de schiste ampéliteux chargé de Graptolites, compris 
dans une couche de même nature, mais contenant au lieu de fossiles, une inflnité de petits cris- 
taux de chiastolite. 

Dans une autre note je décris un exemplaire de Discophyllum très probablement Disc. 
plicatum, spécimen unique de cette espèce, qui fut trouvé au sein de l'assise de quartzites de 
la Serra de Bussaco. 

Enfin, dans une troisième note je mentionne pour la première fois la découverte de 

fossiles cambriens dans le Haut Alemtejo, fossiles qui appartiennent évidemment au même 

étage que l'exemplaire de YArchaeocyathus trouvé par D. José Macpherson à Casalla de la 

' Sierra au nord de la province de Séville, que le professeur Ferdinand Rœmer dénomma Ar- 

chaeocyalhus marianus le considérant comme contemporain du grès de Polsdam du Canada. 

Les fossiles recueillis en Portugal représentent une algue de grandes dimensions que 
j'ai représentée le premier et qui fut ensuite décrite par mon estimable collègue de la Com- 
mission Géologique, le Dr. Wenceslau de Lima, sous le nom de Helvientia Delgadoi (Communi- 
caçQes, t. in, p. 92-96, 4 est.). Les exemplaires étaient renfermés dans une couche de tuf dia- 
basique subordonné aux calcaires cambriens de Villa Boim, ainsi il semble qu'ils ont été cou- 
verts par les cendres d'une éruption diabasique ce qui a permis leur fossilisation. Ils repré- 
sentent donc une algue primordiale, peut-être contemporaine de la faune à Paradoxides, comme 
j'ai pu le reconnaître par les découvertes faites postérieurement près de Villa Boim. 

1892. — J. F. N. Delgado: Description d'une forme nouvelle de Trilobite, Lichas (Ura- 
lichas) fiibeiroi. 

Dans ce mémoire je décris une forme remarquable de Lichas du bassin silurien 
de Vallongo, sans doute un des plus grands Trilobites connus, je fais la comparaison avec 
les autres formes analogues du même genre, et je présente les bases pour la création d'un 
nouveau sous-genre. Cette espèce caractérise l'assise supérieure des schistes tégulaires de 
Vallongo. 

Je présente la liste des espèces alors connues du Silurique inférieur de cette région. 
Cette liste comprend 79 espèces, dont 31 sont des Crustacés (Trilobites), 1 Cirrhipède, 5 Cé- 
phalopodes, 2 Pléropodes, 3 Hétéropodes, 1 Gastropode, 13 Lamellibranches, 19 Brachiopodes, 
1 Cystidée et 3 Rhabdophora. 

1895. — J. F. N. Delgado: Sur f existence de la faune primordiale dans le Alto Alem- 
tejo (CommunicaçQes, t. ni, p. 98-103). 

Poursuivant mes recherches dans le système cambrique du Haut Alemtejo je parvins 

JUIN, 1907. « 



18 

à découvrir à un niveau immédiatement inférieur aux calcaires de Villa Boim (où est compris 
le lit de tuf diabasique avec Helvientia Delgadoi) plusieurs glabelles et fragments isolés de di- 
verses espèces de Trilobites de petites dimensions, tout à fait distincts de ceux qui avaient été 
jusqu'alors découverts dans le système silurique de la Péninsule. L'étude de ces fossiles me 
fit reconnaître qu'ils appartenaient à la faune primordiale, montrant cependant des caractères 
tout à fait différents de ceux que cette faune présente dans les divers points de l'Espagne où 
elle a été découverte, et se rapprochant au contraire des caractères de la faune primordiale 
des régions paléozoïques du nord de l'Europe et de l'Amérique. 

On a obtenu alors des restes de 7 ou 8 espèces différentes, que je supposais être nou- 
velles et appartenir à la famille des Olenidœ et des Conocephalidœ. J'ai rapproché quelques- 
unes des glabelles du genre Liostracus Angelin, jugeant cependant que quelques autres pour- 
raient être rapportées aux genres Ptychoparia ou Bathyurus. 

1897. — J. F. N. Delgado: Nouvelles observations sur Lichas (Uralichas) Ribeiroi. 

En réponse aux observations que l'illustre paléontologiste Mr. Daniel (Ehlert présenta 
sur cette espèce qu'il découvrit aussi dans les schistes d'Angers, j'ai publié ce deuxième mé- 
moire, complément du premier, où sont présentés de nouveaux éléments pour la description de 
l'espèce que l'on reconnaît, selon l'opinion de Mr. CEhlert d'accord avec les nouvelles don- 
nées obtenues,- être en effet le plus grand Trilobite jusqu'à présent découvert. 

Pour faire la comparaison avec la liste des fossiles de Vallongo, on trouve dans ce mé- 
moire la liste des espèces de la série ordovicienne de Bussaco. Cette liste comprend: Trilo- 
bites 40 espèces. Céphalopodes 8, Ptéropodes 11, Hétéropodes 8, Gastropodes 12, Lamelli- 
branches 28, Brachiopodes 52, Bryozoaire 1, Annéhde 1, Echinodermes 8, Cœlenterata 10, 
Incertœ sedis 24; en tout 203 espèces. 

Plusieurs exemplaires de Dalmaniies Vetillarii, trouvés dans le même gisement de 
YUralichas Ribeiroi, sont représentés sur deux planches, pour la comparaison des pygidiums 
de ces deux espèces. 

1900. — Paul Choffat: Aperçu de la géologie du Portugal (in Le Portugal au point de 
vue agricole). 

Dans la description des terrains paléozoïques, notre savant collègue donne une idée 
très succinte de la composition lithologique du Silurique, mais sans faire aucune référence 
spéciale, soit à la stratigraphie soit à la faune de ce système, la nature de sa description, qui 
a un but purement agricole, ne l'exigeant certes pas. 

1901. — J. F. N. Delgado: Considérations générales sur la classification du système si- 
lurique (CommunicaçOes, t. iv). 

Sous ce titre j'ai publié un article, où j'ai cherché à fixer les limites des deux grandes 
divisions du Silurique et principalement sa limite supérieure, détermination qui offre de gran- 
des difficultés dans les points où l'on passe des couches siluriennes supérieures à d'autres 
couches plus modernes. Cette détermination est d'autant plus nécessaire que des tendances 
se sont manifestées dernièrement à faire passer dans le système dévonique des couches qu'une 
étude réfléchie montre devoir appartenir au Silurique. 



19 

Dans cet article on établit d'abord le rapport entre les calcaires à Archaeocyathus du 
nord de la province de Séville et ceux de Villa Boim, qui sont immédiatement supérieurs aux 
schistes de cette localité, où des espèces de la première phase de la faune primordiale ont 
été découvertes. 

Plusieurs éclaircissements sont ensuite donnés sur le Silurique inférieur et sur le Si- 
lurique supérieur, indiquant d'une manière générale la distribution des grands affleurements 
ordoviciens et gothlandiens, distribution qui fut déterminée par différents mouvements orogé- 
niques, d'exhaussement et d'affaissement du fond de la mer paléozoïque. On fait remarquer 
l'influence que la grande éruption diabasique du Bussaco eut sur ces phénomènes, éruption 
qui commença au début de l'époque ordovicienne et atteignit son maximum d'intensité à la fin 
de la même époque. Intimement liée à ces mouvements, se trouve la formation à Barrancos et à 
Vallongo de dépôts qui n'existent pas au Bussaco, et qui marquent la phase de la liaison en- 
tre les deux grandes divisions du Silurique, lesquels doivent être considérés comme apparte- 
nant au Llandovery group du nord de l'Angleterre. On sait cependant, d'après des observations 
faites dans ce pays par Mr. Etheridge, que les dépôts de cette phase intermédiaire doivent se 
rapporter au toit de l'Ordovicien plutôt qu'à la base du Gothlandien. 

Discutant avec un certain développement les opinions émises par le Dr. E. Kayser, de 
Berlin, qui rapporte au système dévonien du Harz les étages F, G, H du bassin de la Bohême, 
et faisant l'étude comparative des faunes des deux régions selon les données fournies par 
Barrande et par le Dr. Ottomar Novâk, je suis arrivé à la conclusion que la zone f 1 de la 
base de l'étage F, où sont trouvés les derniers représentants des Graptolites dans la Bohême, 
doit être considérée comme formant le toit du système silurique, ou en d'autres termes, que 
les Graptolites caractérisent exclusivement ce système. La loi sagement formulée depuis long- 
temps déjà par l'éminent fondateur du système silurique: Graptolites always Silurian, restait 
ainsi confirmée. 

1903.— J. F. N. Delgado: Note sur Scolithus Dufrenoyi Rou. (CommunicaçOes, t. iv). 

On revendique dans cette note l'origine animale pour les Scolithus, que l'on recon- 
naît être les moules de trous pratiqués par des vers dans le sable au fond de la mer ou dans 
les plages, contrairement à l'opinion exprimée dans Y Étude sur les Bilobites où ils étaient classés 
parmi les algues calcaires. 

1905. — J. F. N. Delgado: Faune cambrienne du Haut Alemtejo [Portugal] (Commu- 
nicaçOes, t. V, p. 307-374; 6 pi). 

Dans la première partie de ce mémoire j'indique les caractères de la formation schis- 
teuse de la Beira, désignée par le monogramme Cb^ dans la carte géologique et qui appartient au 
Précambrique, et je m'occupe plus particulièrement de la formation schisto-calcaire du Haut 
Alemtejo, laquelle représente le système Gambrique proprement dit, où l'on a découvert la faune 
primordiale qui, d'après ses caractères, doit se rapporter à la première phase de cette époque. 

L'intéressante algue (Helvientia Delgadoi) dont nous avons parlé antérieurement (1892) 
a été découverte à un niveau supérieur à la couche schisteuse où cette faune se trouve. 

Je décris ensuite une coupe géologique où l'on fixe la position de la strate fossilifère 
sous-jacente aux calcaires de Villa Boim (== aux calcaires à Archaeocyathus de la province de 



20 

Séville) et au moyen de laquelle on reconnait la liaison entre le Cambrique et le système de 
couches sous-jacentes (formation schisteuse de la Beira). 

Notre faune cambrienne se compose d'espèces dont la plupart soûl nouvelles, les Tri- 
lobites étant les plus abondants; les Pléropodes, Lamellibranches et Brachiopodes sont en 
quantité bien inférieure. Parmi ces espèces, il y en a qui semblent se rattacher plus intime- 
ment à de certaines formes de la zone à'Olenellus de l'Amérique du Nord plutôt qu à aucune 
de celles de la zone à Paradoxides. 

L'existence de plusieurs espèces de Lamellibranches donne à cette faune un caractère 
particulier, parce qu'en général les fossiles de celte classe sont très rares dans tous les bas- 
sins cambriens. En outre, comme dans l'Amérique du Nord ils se montrent seulement dans 
la zone inférieure de la faune primordiale (ne se trouvant ni dans le Cambrique moyen, ni 
dans le Cambrique supérieur) ils fournissent un argument de plus pour faire considérer no- 
tre faune cambrienne comme appartenant à cette zone. 

Enfin, je fais la comparaison de cette faune avec celle de la zone à'Olenellus de l'Amé- 
rique du Nord et je reconnais qu'elle est inférieure à la faune à Paradoxides (Cambrique moyen) 
découverte en plusieurs points de l'Espagne, et qu'elle se rapproche au contraire de la faune 
cambrienne de la Sardaigne, quoique l'on n'ait pas découvert dans les calcaires de Villa Boim 
les espèces à'ArchaeocyathiLs si abondantes dans ce pays et dans la Sibérie orientale, régions 
classifîées aussi dans le Cambrique inférieur (zone d'Olenellus). 

D'autre part, les analogies de notre faune avec la faune cambrienne de la vallée de la 
Lena [Sibérie] (qui est composée de 10 espèces, dont la plus grande partie ont leur correspon- 
dant dans le Cambrique inférieur et le Cambrique moyen de l'Amérique du Nord, mais sur- 
tout dans le Cambrique inférieur), sont établies par la prédominance d'espèces du genre Mi- 
crodiscus et par la présence A'Hyolithes. Ainsi nous arrivons à la conclusion que la faune pri- 
mordiale du Haut Alemtejo correspond à la zone à'Olenellus de l'Amérique du Nord. 

Dans la seconde partie du mémoire, je fais la description des fossiles qui sont repré- 
sentés par la photolypie en 6 planches. La faune comprend: 18 espèces de Trilobites des gen- 
res Paradoxides, Olenopsis, Hicksia, Metadoxides, Olenellus? et Microdiscus] 3 espèces de Pté- 
ropodes du genre Byolithes, et en outre un Ptéropode indéterminé; 10 espèces de Lamellibran- 
ches dont une indéterminée, appartenant aux genres Posidonomya?, Fordilla, Modiolopsis, 
Synek?, Davidia et CtenodorUa; et 8 espèces de Brachiopodes des genres Obolella, Acrothele, 
Lingulepis et Lingullela. 

Parmi les Trilobites il faut considérer particulièrement les formes les plus abondantes 
et que je pensais pouvoir rapporter au genre Liostracus, quoiqu'ils offrent aussi des analogies 
avec les genres Ptychoparia et Solenopleura ou Bathyurus. L'étude détaillée que j'ai faite de 
ces exemplaires, m'amena cependant à reconnaître qu'ils représentent un type à part, pour le- 
quel j'ai proposé le nom de Hicksia, en hommage à la mémoire du savant explorateur du Pays 
de Galles. 



mTlME SILDRIQGË 



ÉTUDE DE STRATIGRAPHIE PALÉONTOLOGIQUE 



Généralités. — Le système silurique présente en Portugal une distribution très irrégu- 
lière, et les découvertes faites successivement depuis la publication de la première édition de 
la carte géologique du royaume en 1876, nous portèrent à élargir de beaucoup Faire qu'il 
occupe relativement à ce qui est indiqué dans cette carte. Ces découvertes ont révélé l'exis- 
tence de divers gisements de Graptolithes dans !a partie nord-orientale de la province de Trâs- 
os-Montes et aussi dans l'Alemtejo, dans des schistes dont Tâge nous fit longtemps hésiter, 
mais que nous rapportons aujourd'hui presque totalement à la période d'existence de la faune 
troisième silurienne, et une petite partie appartenant à la phase de transition de la faune 
seconde à la faune troisième, représentant très plausiblement un équivalent synchronique du 
groupe de Llandovery en Angleterre. 

Classiflcation des différents afflenrements. — Les différents affleurements et lambeaux silu- 
riens plus ou moins étendus qui se trouvent disséminés dans notre pays, peuvent être clas- 
sés selon les positions qu'ils occupent par rapport aux bassins hydrographiques où ils sont 
compris; pour en faciliter la description, nous considérerons séparément les différents lam- 
beaux des bassins du Douro, du Mondégo, du Tage et du Guadiana. Cette division n'est 
d'ailleurs pas tout à fait arbitraire, parce que en effet les différences de leurs caractères paléon- 
tologiques et pétrographiques s'accordent en quelque sorte avec leur distribution géographi- 
que. Du reste, il n'en pourrait être autrement, attendu que ces caractères sont étroitement liés 
avec les mouvements orogéniques survenus pendant la formation de ces dépôts. 

Donc, en considérant d'une manière générale ces quatre groupes dans lesquels nous 
divisons les affleurements du système silurique, nous voyons que dans le bassin du Mondégo, 
où les dépôts de la base et de toute la division inférieure du système (série ordovicienne) sont 
plus largement représentés, il y eut ensuite une interruption dans la sédimentation; tandis que, 
dans une partie des bassins du Douro (affleurements de Vallongo, Marào et Bragança) et du 



22 

Guadiana (Barrancos) il se forma, pendant cet intervalle, quelques dépôts qui n'ont pas de re- 
présentant stratigraphique dans les autres deux bassins. 

Ëtendne et natnre des dépôts. — L'examen de la carte géologique montre que les dépôts 
siluriens occupent une aire beaucoup moindre que ceux des systèmes sédimentaires plus an- 
ciens; ils se présentent en masses isolées ou iles, reposant en discordance de stratification sur 
les terrains plus anciens (Précambrique supérieur* et Archaïque). On reconnaît que ces mas- 
ses considérées dans leur ensemble sont les restes d'une formation très étendue, qui a autrefois 
couvert la plus grande partie de la surface du pays que nous habitons. La puissante dénu- 
dation, qui entraîna les parties qui y manquent, a épargné les quartzites de la base du sys- 
tème, lesquels, par leur dureté naturelle, et surtout parce qu'ils constituent une assise fort 
épaisse, offrirent plus de résistance à cette action destructive. Aussi, ces quartzites forment-ils 
ordinairement des crêtes élevées, qui observées de loin, semblent les restes de grandes mu- 
railles en ruines. Ces crêtes jouent un rôle très important dans l'orographie du sol. Il est facile 
de les reconnaître, puisque les quartzites forment des collines allongées, s*élevant aux plus 
grandes altitudes de la contrée, tandis que les schistes, surtout ceux du Silurique supérieur, 
quand ils accompagnent les quartzites, occupent, au contraire, les points les plus bas du sol. 

Cependant, ayant égard à la variation de composition pélrographique et à la différence 
des faunes correspondantes dans les différents bassins, nous ne pouvons croire que tous ces 
dépôts aient été formés dans une même mer ouverte, ni supposer que les diverses assises 
soient absolument synchroniques. 

HonYementS dn fond de la mer. — Gomme point fondamental nous devons tout d'abord 
consigner que les études que nous avons faites, surtout dans le Bussaco, montrent que plu- 
sieurs oscillations du fond de la mer où ces dépôts s*accumulèrent, ont eu lieu pendant la for- 
mation des dépôts siluriens, c'est-à-dire, que différents mouvements d'exhaussement et d'affais- 
sement se sont accomplis, ce qui donne une explication plausible de la nature et de la distri- 
bution de ces mêmes dépôts. 

Nous possédons les preuves évidentes de ces mouvements, par suite desquels le sol 
tantôt se submergeait en certaines parties pour recevoir les dépôts en voie de formation, tan- 
tôt s'élevait dans d'autres points, et restant à découvert, s'exemptait de recevoir ces dépôts. 

D'abord, la grande étendue que, relativement aux autres assises du Silurique, occu- 
pent les quartzites à Bilobites et à Scolithus, qui en Portugal représentent presque partout la 
base du système, manquant la faune à Paradoxides, qui paraît par contre dans le nord, le 
nord-est et le centre de l'Espagne*, indique clairement qu'ils doivent leur formation à un 



1 Cambrique inférieur (Gbi) dans la carte géologique. 

' On a découvert dans le Haut Alemtejo la faune primordiale^ mais représentée par sa première phase^ la faune 
à*Olenellus, dans laquelle nous jugeons que doit être réuni le calcaire à Archaeocyathus du nord de la province de Séville, 
que Fillustre géologue espagnol D. José Macpherson considérait contemporain du grès de Potsdam du Canada^ suivant 
Tavis du professeur Ferd. Roemer, de Breslau. 11 manque en Portugal, ou du moins on n*a pas encore découvert (et nous 
n*espérons nullement y parvenir) ni le Cambrique moyen (faune à Paradoxides), ni le Cambrique supérieur (faune k Ole- 
nus), sauf si l'on veut rapporter à cet étage les grauwackes rouges de la Serra du Bussaco, qui sont immédiatement sous- 
jacentes aux quartzites à Scolithus, et qui n'existent que dans cet endroit. (Voyez Communicaçôes da Commiisâo do Serviço 
Geologico de Portugal, t. v, 1904, p. 307 et seq.) 



23 

mouvement de submersion, qui à la fin de la période cambrienne (ou de l'existence de la 
faune primordiale) a plongé lentement et successivement sous les eaux de grandes surfaces 
du sol de la Péninsule. 

D'autre part, on a la preuve évidente que cette assise de quartzites s'est formée pen- 
dant une période d'affaissement lent et graduel du littoral de la mer silurienne, ayant été sui- 
vie d'un long intervalle où cette contrée resta à sec, car c'est seulement de cette façon que 
Ton peut se rendre compte de la profonde discordance de stratification qui sépare les quartzi- 
tes des schistes précambriens à Moncorvo, Penha Garcia, Villa de Rei, Villa Velha de R6dam> 
et en plusieurs autres points où l'on voit les quartzites reposant sur les tranches de ces schistes. 
Le fait que les couches de grès et de schistes de la série ordovicienne alternent sou- 
vent dans les divers affleurements de la Beira, tout en indiquant la variation des courants 
qui charriaient les sédiments, prouve aussi des irrégularités dans le mouvement d'affaisse- 
ment qui accompagna la formation de ces dépôts, quelquefois plus rapide et surpassant le 
rapport de dépôt des sédiments, qui par conséquent s'est fait dans des eaux plus profon- 
des, d'autres fois, au contraire, très lent, les dépôts prenant alors le caractère sous-littoral 
ou de rivage. 

En effet, il faut bien admettre de grands mouvements et des oscillations répétées du 
fond de la mer pendant le dépôt des couches siluriennes, pour que l'on puisse comprendre le 
développement inégal, l'étendue variée et les différences de composition que montrent les diffé- 
rentes assises de ce système dans les points où elles paraissent. Les oscillations continuelles 
du sol faisaient varier à tout moment les limites du bassin, donc aussi celles de l'aire de disper- 
sion des sédiments, qui représentent respectivement le Silurique inférieur, le Silurique moyen 
et le Silurique supérieur. 

Les mouvements du sol ont en outre déterminé des interruptions dans les dépôts, d'au- 
tant plus importantes que ces mouvements ont été plus prolongés et énergiques. Ainsi, comme 
nous l'avons dit, il existe dans le Bussaco une lacune qui marque le terme des dépôts ordovi- 
ciens dans cette contrée; tandis que plus loin vers le nord, à Vallongo, et dans le sud du pays, 
à Barrancos, des dépôts très importants furent formés dans cette période d'interruption, qui 
sont fort intéressants par leur composition lithologique, et surtout par leurs caractères paléon- 
tologiques. 

Le mouvement d'affaissement du sol, que nous avons cité et auquel la formation de 
l'assise des quartzites à Bilobites, qui s'étend sur presque toute l'aire occupée par le Silu- 
rique, est intimement liée, continua pendant l'époque où s'accumulèrent les dépôts, pour la 
plupart schisteux, qui renferment les espèces de la faune seconde. Ce mouvement a peut-être 
perdu de son intensité vers la fin de cette époque, il a même subi localement des oscillations 
dans le sens contraire, par l'effet de l'action volcanique, qui se manifesta alors au Bussaco 
dans sa plus grande intensité. Ce mouvement d'exhaussement a mis à découvert l'aire où ces 
phénomènes se produisirent, tandis que dans les autres endroits où le mouvement d'affaisse- 
ment n'a pas été interrompu, les dépôts continuèrent à se former. 

Ce mouvement, qui a arrêté temporairement dans le Bussaco l'accumulation des sé- 
diments, dura jusqu'au commencement de l'époque silurienne supérieure quand les phénomè- 
nes volcaniques ont aussi été suspendus; en ce temps-là le mouvement d'affaissement a re- 
commencé, en embrassant toute l'aire occupée après par les dépôts gothlandiens. 



24 

Ainsi, le terme de l'époque silurienne inférieure dans notre pays, est annoncé, à no- 
tre avis, par la suspension du mouvement de dépression, laquelle a eu lieu au moment où de 
profondes perturbations stratigraphiques préparèrent les conditions biologiques favorables à 
l'extinction de la faune existant alors et à son remplacement par la faune caractéristique du 
Silurique supérieur. 

Un autre mouvement d'exhaussement, qui est venu plus tard, s'étendit sur toute l'aire 
occupée par les dépôts gothlandiens et il a empêché définitivement l'accumulation des sédi- 
ments siluriens dans nos latitudes. 

Dans la Serra du Bussaco on observe cependant une transition graduelle des quartzi- 
tes à Scolithus, en parfaite concordance de stratiBcation, avec une formation schisteuse sous- 
jacente, qui s'interpose entre ces roches et les schistes du Précambrique. Cette localité, qui 
correspondrait peut-être à l'axe ou à la partie la plus profonde du golfe ou bras de la mer si- 
lurienne, est la seule où jusqu'à présent, dans notre pays, ce passage graduel ait été observé, et 
l'affaissement du sol, en élargissant successivement les limites du bassin, a fait que dans d'au- 
tres points les couches de quartzite moyennes et supérieures de l'assise se sont déposées im- 
médiatement sur les tranches du Précambrique, les couches schisteuses de la base, qui ne se 
montrent qu'au Bussaco S y faisant défaut. 

Aire occnpée par les qnartzltes de la base dn système. — On doit remarquer que dans no- 
tre territoire les quartzites à Bilobites dépassent à peine le parallèle de Portalegre, c'est-à- 
dire, qu'ils descendent vers le sud peu au delà de la divisoire des eaux entre le Tage et le 
Guadiana près de la frontière; néanmoins, dans l'intérieur de l'Espagne ils avancent beaucoup 
plus vers le sud. 

En effet, par la reconnaissance géologique de la province de Cordoue, faite par l'an- 
cien professeur de l'Ecole des mines de Madrid, membre de la Commission de la carte géolo- 
gique de l'Espagne, D. Lucas Mallada^ on sait que le système silurique de cette province, 
représenté aussi à la base par les quartzites et grès à Bilobites, ayant traversé les provinces 
de Cacerès et de Badajoz, descend jusqu'à la rive droite du Guadalquivir à l'est de Cordoue, 
aux environs d'Adamuz, cette latitude étant la plus basse où jusqu'à présent le système siluri- 
que ait été observé dans la Péninsule. Ce point se trouve à une latitude bien inférieure à celle 
de Portalegre; et comme les couches y sont soudainement interrompues par la faille du Gua- 
dalquivir, on doit présumer qu'elles se prolongeaient encore vers le sud, conservant néanmoins 
partout les mêmes caractères pétrographiques et paléontologiques que nous leur reconnaissons 
dans notre province de Beira et particulièrement au Bussaco. 

Imperfections de Tétode. — L'étude que nous avons faite du système silurique est en- 
core incomplète. Tandis que pour les deux régions principales déjà connues, Bussaco et Val- 
longo, où les couches de ce système présentent un beau développement, et encore pour la 
province de l'Alemtejo, nous possédons des données suffisantes pour y établir des subdivi- 



*■ Dans le département de la Mayenne ( France)^ les schistes rouges de la base du Silurique manquent aussi en 
plusieurs endroits. Mr. GEhlert ne les connaissait que dans un seul point. (Notes géologiques sur la Mayenne, p. 29). 
* Boletin de la Comision del mapa geolôgico d'Espana, t. vu, 1880. 



25 

sions, d'autres affleurements, tels que ceux de la Basse Beira et surtout ceux de Trâs-os- 
Moiites, sont encore imparfaitement explorés; aussi les données sur lesquelles se base notre 
description ont moins de valeur. Nous pouvons cependant dire que, si le développement hori- 
zontal de ce système est relativement peu considérable, ou plutôt si Taire qu'il occupe est res- 
treinte, en revanche il gagne en épaisseur une importance qui le rend comparable à chaque 
groupe du Silurique des pays classiques pour l'étude de ce système. 



a) mm HYDROGBAPHIOUE DU M01E60 

AFFLEDREHEHT DO BDSSACO 

Nous commencerons notre description par l'affleurement du Bussaco, où la série stra- 
ti graphique de l'Ordovicien se présente plus complète, et où la grande abondance de fossiles 
permet d'établir la subdivision du système en plusieurs groupes sédimentaires d'un ordre infé- 
rieur. Le fait évident de la superposition régulière et de la succession straligraphique des cou- 
ches rend incontestables les conclusions auxquelles nous avons abouti. La stratigraphie et la 
paléontologie s'entr'aident pour la résolution de ce difficile problème, en permettant d'établir le 
parallélisme de couches, que l'on prendrait d'abord conjme différentes, en divers points du pays. 

Grand synclinal dn Bnssaco. — Si l'on considère tout l'ensemble des couches siluriennes 
de la conlrée du Bussaco, on reconnait de prime abord qu'elles forment un long synclinal, les 
mêmes couches se répétant avec une certaine uniformité dans chaque flanc depuis la base de 
l'Ordovicien, et l'axe du synclinal se trouvant occupé par les roches du Silurique supérieur. 
Ces roches forment un affleurement triangulaire correspondant à la vallée de Sazes, où elles 
montrent leur plus grande largeur, se prolongeant vers Penacova en une bande très étroite, 
partiellement interrompue, n'ayant parfois que quelques dizaines de mètres de largeur. 

A l'axe du synclinal correspond une faille où sont cachées près de Penacova, soit en- 
tièrement soit en partie, quelques-unes des assises ordoviciennes, par suite du ghssement des 
couches les unes sur les autres lors de leur mouvement ascensionnel. 

Le Silurique supérieur continue au sud du Mondégo, il y forme aussi une bande étroite, 
deux fois interrompue, qui se cache bientôt sous les grès crétaciques, en se montrant de nou- 
veau près de San Miguel de Poiares jusqu'à ce qu'il disparaisse tout à fait dans la vallée de 
Ceira, à une lieue au N. W. de Goes. 

Le synclinal du Bussaco se prolonge pourtant vers le S.E., en embrassant la serra 
du Penedo de Goes, il reparaît suivant la même direction à Villa Velha de Bôdam, où il est 
coupé par le Tage, puis va former la serra de San Miguel. Toutes ces collines sont cependant 
constituées seulement par les couches inférieures de l'Ordovicien. 

On peut considérer que le même synclinal se rattache encore à l'affleurement silurien 
de la serra de Portalegre; cependant là il s'éloigne un peu de la direction N.W.-S.E., qu'il 
avait, pour se rapprocher plutôt de l'W.N.W., qui est aussi la direction des lambeaux silu- 
riens de Monforte à Castello Branco et de Penha Garcia, au nord du Tage. 

JUILLET, 1907. 4 



26 



SILURIQXTE INFÉRIEUR 

Une coupe faite de Test vers l'ouest à travers la montagne du Bussaco, montre la suc- 
cession ascendante des couches ordoviciennes, le lambeau silurien reposant en discordance 
sur les schistes précambriens du grand affleurement de la Beira, ainsi qu'il suit: 

Gonpe à trayers la Silurique inférieur du Bnssaco en passant au snd de Gassemes 

1. Schiste micacé, plus ou moins grossier, de couleur rouge lie de vin à taches vert 
clair, ou verdâtre à taches rouges, avec quelques lits de quartzite intercalés et contenant des 
moules de Fucoïdes indéterminables, empâtés totalement dans la roche. Épaisseur 25°". 

2. Quartzite, grès dur et grauwacke schistoïde micacée, violet clair, avec intercalations 
de lits de schiste sableux, micacé, très grossier, blanchâtre et de couleur lie de vin, dont quel- 
ques-uns sont traversés perpendiculairement par des moules cylindriques irréguliers rappelant 
les Scolithus ou plutôt les tiges de Vexillum. Épaisseur 140°". 

3. Grès quartzeux fin et quartzite en gros bancs, avec d'autres strates intercalées, plus 
minces, de couleur blanchâtre et verdâtre à taches rougeâtres, ou vice-versa, plusieurs renfer- 
mant Vexillum Desglandi Rou. Epaisseur 220°*. 

4. Grès quartzeux très grossier, fin et micacé dans quelques strates, blanc à taches 
rouges, et quartzite en gros bancs jusqu'à 1°',60 d'épaisseur et en strates moins épaisses, con- 
tenant Vexillum Desglandi Rou. et Scolithus Dufrenoyi Rou. 

Le toit de cette assise est formé par quelques bancs, qui longent le sommet de la 
montagne, de grès grossier, très dur, à ciment siliceux, ou quartzite à aspect vitreux, alter- 
nant avec d'autres strates de quartzite fin. Épaisseur 300°". 

5. Quartzite dur en lits minces et quartzite schistoïde très micacé, renfermant plu- 
sieurs strates fossilifères, dont quelques-unes avec Bilobites {Cruziana furcifera d'Orb., Cr. 
Bagnolensis Mor., Rhysophycus), d'autres avec Vexillum cf. Morierei Sap., d'autres enfin char- 
gés surtout de débris de Lingula Lesueuri Rou. Épaisseur 80°". 

6. Quartzite fin, gris clair, à taches rouges et grès fin, très micacé, schistoïde, compre- 
nant plusieurs strates avec fossiles, notamment deux lits avec Vexillum cf. Morierei, et un au- 
tre compris dans un gros banc de quartzite de couleur gris-rougeâtre, qui renferme plusieurs 
moules de coquilles solidement empâtés dans la roche, mais qui ont pu être déterminés, du 
moins génériquement (Myocaris lutraria Sait., Sanguinolites Pellicoi Vern. et Barr., Dolabra? 
Lusitanica Sh., Ctenodonta, Cyrtodonta, Lingula Lesueuri Rou.), des restes de Calymene Tris- 
tam Brongn. et un exemplaire de Discophyllum plicatum Barr.* Epaisseur 10". 

7. Quartzite fin, gris, en partie micacé, et grès fin blanc, micacé, schistoïde, en stra- 
tes de différentes épaisseurs, comprenant plusieurs lits fossilifères, avec Lingula Lesueuri Rou., 
Vexillum cf. Morierei Sap., Scolithus Dufrenoyi Rou., Cruziana Beirensis Delg., C. cf. furcifera 
d'Orb. et Cr. Bagnolensis Mor. 

La couche supérieure de quartzite devient parfois une brèche à fragments irrégu- 
liers, contenant quelques cailloux roulés, et comprend plusieurs lits fossilifères, qui renfer- 



Voyez Communicaçôes, t ii, p. 219, pi. UI, fig. i. 



27 

ment Lingula Lesueuri Rou. en menus fragments, L. RouaulH Sait.?, Cruziana Beirensis Delg., 
et parliculièrement Arthrophycus cf. Harlani Hall., que Ton ne rencontre qu'à ce niveau. 
Épaisseur 40". 

8. Schistes finement micacés, gris foncé, à taches blanchâtres, en d'autres parties blancs, 
jaunâtres et gris clair, avec beaucoup de fossiles dans toute l'épaisseur de l'assise, renfermant 
de petits nodules ou concrétions dures, d'autres encore de plus grandes dimensions à forme elli- 
psoïdale aplatie, allant jusqu'à O^'yiO de longueur et, comme les premiers, très fossilifères. 

La faune de cette assise est très variée et riche en exemplaires, parmi lesquels abon- 
dent surtout Orthh Ribeiroi Sh. dans la partie supérieure de l'assise, où le nombre d'exem- 
plaires est si élevé qu'il surpasse celui de tous les autres fossiles ensemble, et Didymograptus 
Murchisoni Bœck, qui la traverse dans toute sa hauteur, en formant toutefois un niveau spécial 
près de la base, où il se montre sans être accompagné d'aucun autre fossile. 

Plusieurs espèces de Trilobites, Caltx Murchisoni Vem. et Barr. sp. et Conularia no- 
bilis Barr. s'y montrent aussi, et l'on peut citer comme assez fréquentes Sanguinolites Pellicoi 
Vem. et Barr. et Redonia Duvcdiana Rou. Epaisseur 1 50°*. 

9. Schistes gris foncé avec taches gris clair et blanchâtre, pour la plupart très mica- 
cés et grossiers, quelques strates renfermant de petits nodules durs, ayant parfois des fossi- 
les. Dans la moitié supérieure de l'assise ces schistes sont très fossilifères; cependant les fos- 
siles sont rares dans les strates de grès blanc et de quartzite micacé, schistoïde en partie, qui 
sont subordonnées aux schistes à différentes hauteurs de l'assise. Homalonotus (Plaesiacomia) 
Œhlérti Kerforne^ peut être considéré le fossile le plus caractéristique, puisqu'il est fort abon- 
dant et traverse toute l'épaisseur de l'assise. Outre cette espèce Caiymene Tristani Brongn., 
Dalmanites socialis Barr., D. Phillipsi Barr., Beyrichia simplex Jones, Dolabra ? Lusitanica Sh., 
plusieurs espèces de Ctenodonta, Orthis testudinaria. Daim, etc., sont aussi très fréquentes. 
Épaisseur 150". 

10. Grauwacke à grain plus ou moins grossier^ tantôt très micacée et schistoïde, tan- 
tôt de structure massive, plus dure et passant môme au quartzite, de couleur verdâtre, jau- 
nâtre et blanchâtre, en gros bancs et renfermant des lits intercalés de schiste grossier très 
micacé, gris à taches rouges et jaunâtres, dans lequel on n'a point découvert de fossiles. Dans 
la base de l'assise se trouve un lit de schiste de couleur verdâtre foncé, renfermant beaucoup 
de petits nodules siliceux, noirs, de formes très irrégulières, quelques-uns contenant des mou- 
les de fossiles spécifiquement indéterminables et de très nombreux grains globulaires, en grande 
partie de pyrite. Ce schiste a la texture oolithique, les oolithes étant fortement agglomérés et, 
tout comme les nodules, liés par un ciment argileux limonitique sur lequel ils prédominent. 

Mon collègue Mr. V. Souza-Brandâo, chargé de la pétrographie et de la minéralogie 
du Service géologique, a étudié cette roche au microscope et il la nomme schiste chamoisiti- 
que, du nom du minerai constituant les oolithes, qui est la chamoisite. 

Ce lit vert a une grande continuité et marque l'aurore de l'apparition des Trinucleuê 
(Tr. Bureaui) qui, dans un endroit près de Loredo, sont très abondants; ils y forment une vé- 
ritable colonie, et n'ont pas encore été jusqu'à présent trouvés à niveaux inférieurs. 



' Cette espèce a été à tort généralement indiquée dans les listes de fossiles de ce niveau comme Homanolotus 
rarus Corda, qui est pourtant une espCce bien différente. 



28 

Cette assise, que nous avons nommée Grès de Loredo, représente un accident local. 
C'est un dépôt sableux qui se formait en de certains endroits, tandis qu'en d'autres se pour- 
suivait la sédimentation bourbeuse des schistes précédents. Epaisseur 50°*. 

11. Schistes très micacés, plus ou moins grossiers, noirâtres, gris à petites taches noi- 
râtres, ou gris foncé à taches claires, se divisant en menus fragments irréguliers; grès fin très 
micacé ou grauwacke schistoïde, et quartzite gris, en lits minces alternants. Le quartzite forme 
aussi quelques rares bancs d'une plus forte épaisseur. Dans quelques parties le schiste ren- 
ferme des fragments arrondis, très roulés, d'autres roches schisteuses, et de petits nodules 
irréguliers, là où il est plus fin. Il contient des fossiles en abondance, surtout de petites bi- 
valves à l'état de moules, qui parfois composent presque entièrement la roche, se trouvant 
tellement enchâssés dans quelques lits, qu'ils sont pour la plupart absolument indétermina- 
bles. Dalmanites Dujardini Rou. est le fossile le plus abondant et le plus caractéristique. Cette 
espèce paraît associé à Trinucleus Bureaui Œhl., Pleurotomaria Bussacensis Sh., Bellerophon 
acutus Sow., B. trilobatus Sow., Leda Escosurae Sh., plusieurs espèces de Ctenodonta et Or- 
this Berthoisi Rou. Epaisseur 165°*. 

12. Diabase à structure globulaire et schistes diabasiques profondément altérés, de 
couleur jaunâtre-ochracé, ayant aussi parfois la structure globulaire. Ces schistes sont tra- 
versés par des injections de la diabase parfaitement crystalline ou amygdaloide, qui forme 
aussi des coulées intercalées. 

Cette roche éruptive montre sa plus grande épaisseur dans la direction où nous fîmes 
la coupe; cependant, tout en étant contemporaine du dépôt, elle ne forme pas une nappe con- 
tinue; au contraire, elle est interrompue horizontalement en plusieurs points, et se montre, en 
outre, dans d'autres niveaux supérieurs et inférieurs. 

La diabase est granulaire ou compacte (spilite), étant dans ce cas amygdaloide et pa- 
raissant associée à une variolite amphibolique. Au môme niveau on observe encore un tuf dia- 
basique amygdaloide. Epaisseur 200". 

13. Schistes impurs diabasiques, plus ou moins grossiers, de couleur verdâlre et par 
altération, jaunâtre-ochracée et blanche. Ces schistes sont en général peu distinctement strati- 
fiés, la stratification ne pouvant souvent se distinguer que par la disposition des moules de 
fossiles ou des cavités qu'ils occupaient lorsqu'ils ont été détruits en laissant des espaces vi- 
des. Ils montrent la structure globulaire au voisinage de la diabase ou bien ils se divisent en 
fragments prismatiques, mais, vers la partie inférieure de l'assise, ils forment, au contraire, 
de minces lits de peu de centimètres d'épaisseur. 

Dans la base de l'assise il y a un grès fin passant au quartzite, sur lequel repose un 
schiste fin, gris foncé à taches blanchâtres, se divisant en fragments très irréguliers et ren- 
fermant quelques moules de fossiles très déformés pour la plupart. On reconnaît cependant 
que ce schiste, d'après ses caractères pétrographiques et paléonlologiques, appartient encore 
au groupe de schistes très micacés sous-jacents à la diabase, celle-ci restant donc rigoureuse- 
ment comprise, dans le même complexe avec les n®* 11 et 13. 

Dans la partie supérieure de l'assise un schiste siliceux et caverneux, blanc, traversé 
par des veines de quartz, est subordonné aux schistes diabasiques verdâtres; il y a en outre 
une brèche quartzeuse ayant ce schiste pour cimeftt, et un quartzite caverneux, jaunâtre et 
blanchâtre, auquel sont intimement liés les calcaires, qui forment des masses considérables, 



29 

surtout dans le flanc occidental du synclinal; du côté oriental ils se montrent aussi, principale- 
ment à N. W. de Loredo, à l'endroit nommé Porto de Sant'Anna, le point le plus septentrio- 
nal où ils paraissent. 

Le calcaire est ordinairement compact, parfois crystallin, de couleur gris bleuâtre, 
coupé d'innombrables veinules de spath calcaire blanc laiteux, ayant en partie des taches ou 
veinules de pyrite, et renfermant aussi des géodes de cristaux de quartz éparses dans la ro- 
che. Il forme des masses lenticulaires irrégulières, plus ou moins grandes, au milieu des schis- 
tes ou du quartzite, auxquels il fait transition, ne montrant pas toutefois en nul point une stra- 
tification bien définie. Dans quelques points il est remplacé par une véritable dolomite; dans 
d'autres il est accompagné de la limonite, qu'il renferme en petite quantité. 

Cette assise se termine en haut par une émission silico-ferrugineuse, qui semble mar- 
quer le terme de l'époque ordovicienne dans celte contrée. 

Quelquefois le calcaire, chargé de silice et parfaitement compact, a subi par l'action 
des agents atmosphériques une ahération profonde à la surface; on n'y voit que le squelette 
de la silice spongieuse avec les fossiles, que l'on ne découvre pas à l'intérieur de la masse cal- 
caire non altérée. C'est vraiment une silicite calcarifère. 

L'oxyde de fer forme des affleurements importants au milieu de ces couches culmi- 
nantes de l'Ordovicien. On trouve même en plusieurs points beaucoup de scories de fer, indi- 
quant que cette substance a déjà été traitée comme minerai de fer, et en effet elle est encore 
aujourd'hui exploitée dans ce but. 

Les schistes ont tantôt la division prismatique irrégulière, tantôt la structure globu- 
laire, comme la diabase, sans qu'ils laissent pourtant d'être fossilifères; au contraire, c'est 
précisément dans le voisinage de la roche éruplive, qu'ils sont, en beaucoup d'endroits, le plus 
chargés de moules de fossiles. Dans les parties mêmes où le schiste est profondément altéré 
par la diabase et où il possède la même structure de cette roche, il montre des vestiges de 
fossiles; ce qui peut s'expliquer en admettant que les éléments provenant de la désagrégation 
^de la diabase, ou les cendres qui accompagnèrent l'éruption de cette roche, ont contribué à la 
formation du schiste en se mêlant aux dépôts des courants vaseux, auxquels celui-ci doit prin- 
cipalement sa formation. 

La faune est extrêmement variable dans les divers points, selon la nature des roches, 
étant spécialement riche et variée dans le voisinage des calcaires; cependant, dans la partie 
saine de celte roche, c'est-à-dire où elle se présente à l'état de plus grande pureté, on n'a 
point découvert de fossiles. 

Dans quelques strates les fossiles abondent tellement que la roche semble en être tout 
à fait constitué. Par suite de leur destruction, l'espace qu'ils occupaient est rempli d'une pous- 
sière ochracée, cette altération s'étendant jusqu'à la masse des schistes, qui présentent alors 
cette même couleur. Les Polypiers et Brachiopodes sont dans plusieurs strates très abondants, 
et dominent d'une manière extraordinaire sur tous les autres fossiles; les Trilobites ne se trou- 
vent qu'en certains points, toujours peu nombreux, et les fossiles des autres classes sont en- 
core plus rares. 

On peut citer comme fossiles les plus caractéristiques de cette assise: Orthis Berthoisi 
Rou., 0. exomata Sh., Porambonites Ribeiroi Sh., Echinosphaerites balticus Eichw., Synocladia 
Lusitanica Sh., S. hypnoides Sh. et Disteichia reticulata Sh. Épaisseur 170". 



30 

Tablean des assises dn SllDriqne inférienr dn Bnssaco. — En résumant, nous voyons que le Si- 
luriqoe inférieur, dans le flanc oriental du synclinal du Bussaco, est constitué par les assises 
suivantes que l'on peut partager en trois étages distincts: 

I Schistes diabasiques ayant accidentellement des calcaires subordonnés 170 mètres 

Diabase 200 » 

Schistes à Dalmanites Dujardini 165 » 

Grès de Loredo 50 » 

Ordovicien moyen 1 Schistes à Homalonotus Œhlerti 150 » 

(300-) j Schistes à Orthis Ribeiroi 150 » 

^ ^ , , .... ( Quartzites à Bilobiles 130 » 

OrdoYicien infenenr • . • i ,, ^ ,. ^ 

{ Grès à Scohthus 520 » 

(815") I 

\ Grauwackes rouges inférieures 165 » 

Puissance totale 1700 » 



Ooupes donna^nt le déta^il des a^ssises 
préeédemment déentes 



a) Coupe smyant le rayin dn Znvinhal, trayersant la montagne dn Bnstaco depnis la limite dn Silnriqne 
snpérionr, à 500" an N. 65<>W. dn hamean de Palheiros, jnsqn'anx schistes précambriens dans la base dn penchant 
oriental de cette montagne '. 

SILXTRIQXTE SUPÉRIEITR 

1. Schiste gris plus ou moins foncé, parfois très micacé, prenant par altération les couleurs 
rougeâtre, jaunâtre ou blanchâtre, ayant quelques lits de schiste subordonnés. Ce schiste est dur, mi- 
cacé, criblé d'innombrables cavités laissées par la destruction du test d'Orthocères. Un de ces lits fos- 
silifères marque précisément la limite du Silurique supérieur. On y a recueilli les espèces suivantes: 

Orthoceras sp. (Voy. 0. styloideum Barr.) Cardiola sp. 

Cardiola striatal Sow. Mmograptus eolonus Barr. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes eulminants 

2. Schistes diabasiques verdâtres prenant par altération la couleur rougeâtre, et schiste sili- 
ceux, caverneux, blanc, traversé par des veinules de quartz laiteux et divisé en lits minces, parmi 
lesquels deux contiennent des fossiles (Brachiopodes, Grinoïdes, Polypiers) en petit nombre et indé- 
terminables. Sur le prolongement de ces schistes vers le sud paraissent des calcaires, dans le ruis- 
seau de Palheiros. Épaisseur approximative 28"°. 



1 11 se peut que quelques-unes de ces épaisseurs soient exagérées, parce que en vertu du plissement et des cassures 
qui en sont résultées^ quelques couches se trouvent répétées dans la coupe; cependant^ d'une manière générale nous pouvons 
affinner que la puissance de notre système silurique est énorme, et les différences paléontologiques d'une couche à l'autre 
confirment leur succession régulière et leur indépendance, ainsi que nous Tavons établi dans la description ci-dessus. 

< Nous avons indiqué le degré de fréquence ou de rareté des fossiles par les lettres F, f, R, r placés à la suite dn 
nom de Tespèce. 



31 

3. Schiste siliceux blanc, brèche quartzeuse avec ciment du même schiste et quartzite ca- 
yemeux, jaunâtre et d'un blanc sale, passant au silex nectique. On a trouvé des fossiles à la par- 
tie inférieure de ce complexe (Polypiers et tiges de Grinoides). Épaisseur 8"°. 

4. Schistes impurs, diabasiques^ à stratification peu distincte, partiellement siliceux, divisés en 
général en lits de peu d'épaisseur, 2 à 5 centimètres, et montrant en partie la structure globulaire. 
On a découvert des fossiles en 8 lits différents, ils sont particulièrement abondants, surtout des Bra- 
chiopodes et des Polypiers, dans le lit qui forme la base du complexe. Épaisseur 96"". 

Illaenus Loredenm sp. n. (voisin de Rhynchonella cf. ambigma Barr. f. 

/. Boumanni Salter). Strophomena cf. Phillipsi Barr. f. 
Lichas aff. conveœus Ang. » rhoniboidalis Wilkens. R. 

il an L. incola Barr. var.) Poramboniies Ribeiroi Sh. R. 

Trinucleus Bureaui QEhlert ^ Leptaena tenuissime»stricUa M<>Coy.? R. 

Cheirurus Gryphus Barr. Lingula sp. juv. (^an L. brevù PorUock). 

Orthoceras, moules indét de 2 espèces. Brachiopodes ind.^ 8 espèces au moins. 

Beyrichia major sp. n.^ un seul échantillon. R. Crinoïde, empreinte d'un article de la tige. 

Cyclmema aff. tulcata Hall. Cheilostomata Busk (Bryozoaires cellulinés d'Orb.). 

(Voy. Cycl (Turbo) crebristria M*Coy). Synoeladia Lusitanica Sh. 
Orthis Berthoisi Rou. F. • hypnoides Sh. 

» sardoa Menegh. R. Phyllopora? (Retepora sur la liste de Sharpe). 

» exomata juv. Sh. Favorites fStenopora) fibrota Goldf. 

» testudinaria Daim.? Polypiers ind. (Anthozoaires), 3 ou 4 espèces. 

5. Schiste très fin, gris foncé taché de gris clair et blanc, se débitant en morceaux très irré- 
guliers et contenant des moules de fossiles en petite quantité, en général déformés. Épaisseur 3"*. 

Dalmanites Dujardini juv. Rou. Ctenodonta Ciae Sh. (cf. Leda Bohemica Barr.) 

Bellerophon (Tropidodiscus) aff. acutus Sow. Leptaena Beirensis Sh. 

(^an sp. n.). Disteichia reticulaia Sh. 

Pleurotomaria Bussacensis juv. Sh.? Synoeladia sp. 

Ctenodonta Costae Sh. Diplograptus palmeus Barr. 

6. Grès fin blanc et jaunâtre passant parfois au quartzite en lits de 12 à 50 centimètres d'épais- 
seur, ayant intercalées trois ou quatre strates de schiste grossier, très micacé, de couleur jaune ochra- 
cée par la décomposition du mica. On a recueilli dans un lit de grès un seul moule de Ctenodonta Ck)S' 
tae Sh. Épaisseur 7™. 

7. Schistes diabasiques profondément altérés par les agents extérieurs, de couleur jaune ochra- 
cée, en partie avec la structure sphéroïdale et traversés par des injections de diabase parfaitement 
cristalline contenant des grains disséminés de pyrite. Épaisseur 28"". 

Diabase 

8. Diabase crystalline ou compacte avec la structure sphéroïdale, à textures variées. Épais 
senr 200°^. 

Scbistes à Dalmaniteg Dqjardinl 

9. Grès fin, schistoïde, gris clair, très micacé et quartzite de même très micacé, blanchâtre, 
contenant des lits intercalés de schiste grossier gris-noir, micacé, de 2 à 30 centimètres d'épaisseur. 
On n'y a pas découvert de fossiles. Les schistes prédominent à la partie inférieure du complexe. 
Épaisseur 16". 



* Nous réunissons provisoirement dans cette espèce deux têtes remarquables que Ton pourrait peut-être rapporter 
respectivement à 7V. omatus Bureau non Stem. (= IV. Bureaui Œhlert) et à IV. Seunesi Kerfome. Le premier de ces 
échantillons se distingue particulièrement par la granulation irrégulière que portent lesjoues, et le second par sa grandeur^ 
qui dépasse les dimensions de toutes les espèces k ma connaissance, ainsi que par la saillie extraordinaire de la glabelle, 
très supérieure à celle indiquée sur tous les dessins de Trinucleus que j*ai vus. 



32 

10. Schiste gris foncé, très micacé, taché de blanc et de jaunâtre, contenant quelques lits 
de grès fin, aussi très micacé, à structure schistoïde. Le schiste se divise en minces plaquettes et ren- 
ferme de petits nodules irréguliers, quelquefois fossilifères, qui s'accumulent à la partie inférieure 
de la couche, disparaissant vers le haut, où le schiste est plus grossier et plus chargé de mica. 
Épaisseur 14"*. 

Dalmanites Dujardini Rou. f. CtenoâorUa Costae Sh. 

Beyrichia simplex juv. Jones. Ctenodonta Buuacemù Sh.? 

Beyrichia Bussacensis juv. Jones. Ctenodonta Ribeiroi Sh. 

» sp., peut-être une forme diflérente. » Ezquerrae Sh. 

Hyolithes cf. indUtincttu Barr. » Eschwegii Sh. 

Bellerophon acutus Sow. Leda Eicosurae Sh. (Voy. L. incola Barr.). 

» trilobatus Sow. Bivalves ind., plusieurs espèces, 

(cf. B. bistUcatus Roemer). Orthis testudinaria Daim. 

» bilobatus juv. Sow.? Leptaena sericia Sow. 

Pleurotomaria Bussacensis Sh.? LingtUa cf. attenuata Sow. 

11. Quartzite gris en bancs épais de 10 a 75 centimètres, séparés par des lits de schiste 
grossier, gris foncé, très micacé et de grès fin ou grauwacke gris-jaunâtre, pareillement micacée. 
Cette couche est dépourvue de fossiles. Épaisseur 8"*. 

12. Schistes gris foncé, plus ou moins grossiers, très micacés, divisés en lits minces, Tun 
desquels, à la partie inférieure du massif, a fourni quelques restes de fossiles empâtés dans la roche 
et très difficiles à déterminer. 11 y a, intercalés dans ces schistes, quelques lits de grès fin micacé, 
dur, passant au quarzite, chacun de 5 à 25 centimètres d'épaisseur. Épaisseur 24™. 

Dalmanites Dujardini Rou.? Ctenodonta Bussacensis Sh. 

Beyrichia sp. 

13. Schistes très micacés, gris foncé taché de blanc, ou de jaune et de rouge par les oxydes 
de fer; grès schistoïde très micacé et quartzite en lits alternants, épais de 2 à 25 centimètres. Le 
schiste renferme des fragments très roulés et arrondis d'autres roches schisteuses, et en outre des 
fossiles en grande abondance, surtout des moules de petites bivalves, qui constituent parfois pres- 
que entièrement la roche, ils forment 5 lits différents tous réunis dans la moitié supérieure du com- 
plexe. Dans sa partie inférieure on n'a point découvert de fossiles. Épaisseur 85™. 

Trinucleus Bureaui (£hlert. Ctenodonta Ribeiroi Sh. 
Dalmanites Dujardini Rou. » Costae Sh. 

» socialis Barr.? » Maestri Sh. 

Beyrichia Bussacensis Sh. R. » Ezquerrae Sh. 

Hyolithes (ThecaJ Beirensis Sh. Orthis Berthoisi Rou. 

Bellerophon trilobatus Sow. Rhynchonella sp. 

» expansus Sow. Brachiopodes ind.^ plusieurs espèces. 

» bilobaluâ juv. Sow.? • Crinoïde 

Leda Escosurae Sh. Polypier 
Ctenodonta Ciae Sh. 

14. Schistes très micacés gris-noir et gris moucheté de noir, et quartzite gris en lits alter- 
nants de 1 à 6 centimètres, sans fossUes. Épaisseur 22™. 

Grès de Loredo 

15. GrauAvaclte à grains plus ou moins gros, en partie schistoïde, très micacée, en d'autres 
strates à structure massive, plus dure et passant même au quartzite. Elle a les couleurs verdâtre, 
jaunâtre et blanchâtre, et forme des bancs épais de 10 jusqu'à 90 centimètres, séparés par de min- 
ces lits de schiste grossier, très micacé, gris taché de jaune et de rouge par suite du commencement 
de l'altération du mica. Ce massif n'a pas fourni de fossiles. Épaisseur 25™. 

16. Schiste très micacé, gris avec taches rouges en lits minces alternant avec une grauwacke 



33 

schistoïde, aussi très micacée, de couleur verdâtre et rougeâtre, passant en partie à un quartzite 
blanchâtre. A la partie inférieure du complexe, on observe 4 lits de grauwacke épais de 10 à 60 
centimètres. Un lit de schiste argileux limonitique, de couleur verdâtre foncé, chargé de petits ooli- 
thes, forme un bon horizon stratigraphique à la base de ce complexe; il renferme beaucoup de nodules 
noirs, siliceux, durs, de petites dimensions et à formes très irrégulières, contenant accidentellement 
de très mauvais moules de fossiles. Cette roche ou plutôt ce minerai de fer, présente la texture ooli- 
thique, et les nodules contiennent de même de nombreux grains globulaires, en grande partie de py- 
rite. Les fossiles à peu près indéterminables, appartiennent aux types suivants. Épaisseur 8™. 

Dalmanites socialis Barr. Ldngula f 

Bellerophon sp. Crinoïde ind. 

Orthis sp. 

17. Schiste gris foncé, micacé, en minces lits, renfermant quelques petits nodules à formes 
irrégulières, dans lesquels on n'a pas trouvé de fossiles. Ceux-ci, à l'état de moules, sont écrasés et 
empâtés dans le schiste, ils sont peu abondants, les lamellibranches prédominant toutefois, ceux-ci 
sont distribués dans toute l'épaisseur du massif. Épaisseur 17"*. 

Dalmanites socialis Barr. Arca ? Kosoviemis Barr.? 

» Dujardini Rou., une seule Ctenodonta Ribeiroi Sh.? 

glabelle. R. » Co$tae Sh.? 

Placoparia Zippei Bœck. » Ciae Sh.? 

f= PI. Toumeminei Rou.) R. Cyrtodonta f 

Hyolithes (ThecaJ Beirensis Sh. Orthis, moules très déformés et empâtés dans le 
Bellerophon, 2 espèces ind. schiste. 

Dolabra? Lusitanica ^h. Crinoïde, 

Scbistes i Homanolotus (Ehlertl 

18. Schiste grossier, très micacé, gris foncé avec taches claires, en lits généralement minces, 
alternant avec d'autres lits de quartzite et de grauwacke de 4 à 40 centimètres d'épaisseur. Quel- 
ques lits du schiste renferment des fossiles peu abondants et en très mauvais état de conservation. 
Épaisseur 24"™. 

HomcUonotus Œhlerti Kerforne ? Ctenodonta Ciae Sh. 
Calymene Tristani Brongn. » moules d'autres espèces empâtés 

Ribeiria sp. dans le schiste et indéterminables. 

Cypricardia Beirensis Sh. Orthis, un moule d'une petite espèce. 

Dolabra f Lusitanica Sh.? lÀngtUa, moules d'une petite espèce. 

19. Schiste très micacé, gris foncé avec taches blanchâtres, contenant de nombreux et beaux 
fossiles dans toute l'épaisseur du massif, et renfermant beaucoup de petits nodules dont quelques-uns 
fossilifères. Il est très difficile de reconnaître dans ce schiste les plans de la stratification, qui ne peu- 
vent être déterminés que par la différence de coloration en bandes très fines, exactement parallèles 
entre elles. La faune est très riche et variée comme le prouve la liste suivante: 

Calymene Tristani Brongn. F. Asaphus nobilis Barr. 
» Aragoi Rou. r. » glabratus Sh. 

Placoparia Zippei Bœck. » sp. n., un pygidium très caractéristique. R. 

(= Pi Toinmeminei Rou.). r. Homalonotus Œhlerti Kerforne. F. 

Dalmanites socialis Barr. Orthoceras cf. expectans Barr. 

» » var. grandis. Hyolithes (ThecaJ Beirensis Sh. 

» Phillipsi Barr. f. Beyrichia Bussacensis Jones. R. 

Illaenus HispanicusYem. et Barr.* • simplex Jones. 

(= 7. giganteiis Burm.,forme large), f. Bellerophon acutus Sow. 



* Par sa forme générale 7. Lusitaniens Sh. est plus rapproché de 7. giganteus Burm. que de 7. Hispanietu Vem. et 
Barr.; néanmoins un spécimen que nous possédons de la colline de Boloi (Yallongo), qui ressemble profondément à 7. gi- 

JUILLET, 1907. • 5 



34 

Bellerophon trilobatus Sow.? Cypricardia Beireruit Sh. 

» Lebescontei Trom. Sanguinolites PeUicoi Vern. et Barr. 

Pleurotomaria Busiaeensit Sh. Modiolopns cf. Armorici Sait 

12i6etrta pholadiformis Sh. 06o/tM f 

» sp. Lingula cf. attenuata Sow. 

Ctenodonta Beiremis Sh. Or/^w testudinaria Daim. 

Ezquerrae Sh. • cf. elliptoides Barr. 

Co<<a« Sh. » elegantula Daim. 

Ctatf Sh. i> gp. (voyez 0. turgida M"Coy.) 

erratica Trom. Disteichia reticulata Sh. 

sp. n. aff. Coftae. Coiix (Echinosphcerites) Murchisoni Vern. et Barr. «p. 

Aedonta Z>ttt7a/tana Rou. Crinoïde ind. 
Dolabra f Lusitanica Sh. 

20. Quartzite gris, micacé, en lits épais de 10 à 65 centimètres, alternant à la partie supérieure 
de la couche avec des lits de grès blanc très micacé, schistoïde. Un des lits de quartzite, au milieu 
de la couche, contient des moules de fossiles dont la coquille est entièrement détruite. Épaisseur 12". 

Dalmanites sp. Ctenodonta erratica Trom. 

Bellerophon triMatus Sow.? » sp. ind. 

Cypricardia Beirensis Sh. Orthis tettudinaria Daim. 

21. Schiste gris clair, jaunâtre et rouge, très micacé et la plupart du temps grossier, avec 
quelques lits subordonnés, épais de 2 à 40 centimètres, de quartzite micacé aussi gris clair, en par- 
tie schistoïde. A la partie supérieure de cette couche, on a recueilli quelques restes de Trilobites (Dal- 
manites?) fort empâtés dans la roche et indéterminables. Épaisseur 14". 

22. Grès blanc, très micacé, en partie schistoïde, divisé en lits épais de 5 à 50 centimètres 
avec quelques lits subordonnés de quartzite micacé, gris clair. A la partie inférieure du complexe, il 
y a quelques lits de schiste gris, grossier, très micacé, et de grauwacke avec quelques centimètres 
d'épaisseur à peine. Un lit de grès blanc jaunâtre, au milieu du complexe, a fourni des fossiles, prin- 
cipalement des Orthis, et quelques moules de bivalves tout à fait empâtés dans la roche et absolu- 
ment indéterminables. Épaisseur 20™. 

Ctenodonta ? Orthis testudinaria Daim. 

Schistes à Orthis Rlbelrol 

23. Schistes gris noir avec des taches gris clair et blanches, très micacés, surtout dans les lits 
supérieurs qui sont dépourvus de fossiles; ils contiennent de petits nodules durs, irréguliers, de même 
sans fossiles, qui sont en petit nombre et distribués dans toute Tépaisseur du massif. Épaisseur 56™. 

Dalmanites sodalis Barr. Beyrichia Bussacensis Jones. 

» Vetillarti Rou. Bibeiria pholadiformis Sh. 

Calymene Tristani Brongn. Pleurotomaria? 

Homalonotus Œhlerti Kerforne. Sanguinolites PeUicoi Vern. et Barr. 

Illaenus Lusitanicus Sh. Bedonia Duvaliana Rou. 

Asaphus nobilis Barr. Ctenodonta Beirensis Sh. 
» sp. » Bibeiroi Sh. 

Orthoceras sp. » Costae Sh. 

Beyrichia simplex Jones. » Ezqueirae Sh. 



gantetu, présente les séries de points creux que l'on observe dans cette espèce aussi bien que sur /. Hispanicus. Cela nous 
porte naturellement à réunir les trois formes dans une même espèce^ considérant les deux formes de la Péninsule comme 
des variétés longue et large de l'espèce plus ancienne, dont le nom doit prévaloir. L'identité entre /. Lusitanicus et /. ^*- 
ganteus fut d'ailleurs depuis longtemps établie par Salter (Quart, joum. of the Geol, Soc, of London, vol. ix, 1853, p. 160). 
Toutefois, s'il y a un motif pour séparer les deux formes péninsulaires comme des espèces distinctes, il faut ne pas oublier 
que la forme typique de /. giganteus se trouve réunie avec celles-là en quantité extraordinaire dans un même point du 
bassin silurien de Vallongo. 



85 

Ctenodonta Eschwegi Sh.? Orthis testudinaria Daim. 

» Buisacensis Sh ? » Ribeiroi Sh. 

» Ciae juv. Sh. » » var. 

Modiolopsis elegantulus Sh.Y » Buuaeensis Sh. 

Cypricardia Beirensis Sh.? Linyula Symondsi Sait 
Tellinopsisf 2 formes distinctes. 

24. Schistes micacés, gris foncé, avec taches gris clair et blanchâtres, très fossilifères dans 
toute répaisseur du massif, contenant des nodules en partie fossilifères, pour la plupart de petites 
dimensions, et quelques-uns très volumineux. Un de ces derniers, à forme ellipsoïdale aplatie et me- 
surant 40 centimètres de grand axe, a fourni un grand nombre d'espèces qui sont indiquées sur la 
liste ci-après par un astérisque. Ce rognon se trouvait dans la partie inférieure du massif au-dessous 
d'un lit fernigineux épais de 20 centimètres. C'est là que paraissent les Graptolites (Didymograptus) 
conjointement avec d'autres fossiles, et à un niveau plus bas, près de la base du massif, ils se mon- 
trent seuls dans un lit. Épaisseur 68™. 

# Calymene Tristani Brongn. # Sanguinolites PelUeoi Yem. tt Barr. f 

# » Aragoi Rou. # Redonia Duvaliana Hou. f. 
Illaenus Hispanicus Vern. et Barr. Dolabra ? Lusitaniea Sh. 
Placoparia Zippei Bœck. CjfpHcardia Beirengii Sh.? 
Dalmanites gocialis Barr. Ctenodonta erratiea Trom. 

» VetUlarti Rou. • Ciae Sh. 

Acidaspis Buchi Barr. » Costae Sh. 

Cheirurus claviger Beyr. » Ezquen'ae Sh. 

Asaphus ou Ogygia, » cf. dûpar Barr. 

# Lichaî sp. OrthU Ribeiroi Sh. F. 
Beyrichia simplex Jones. » » var. à larges côtes. 

» Bussacensis Jones. * • var. dépourvu des ailes latérales. 

# Orthoceras duplex Wahlbg.? « » ealligramma Daim. 

» sp. # » testudinaria Daim? 
Conularia nobilis Barr. Lingula cf. RouauUi Salter. 

# Hyolithes sp. Didymograptus Murchisoni Bœck.? f. 
Bellerophon Lebescontei Trom.? » sp. 

» acutut Sow. « Calix Murchisoni Vern. et Barr. sp. 

Pleurotomaria Bussacemis Sh. Cladopora fibrosa Hall. 

Cyrtodontaf # Polypier 

25. Schiste fin, mou, taché de blanc, de gris et de jaunâtre, contenant de petits rognons ou con- 
crétions dures, dont quelques-unes renferment des fossiles généralement en mauvais état de conserva- 
tion. Ce massif a fourni des fossiles pas très abondants dans presque toute son épaisseur, tous à Tétat 
de moules ayant perdu la coquille, et presque tous écrasés et empâtés solidement dans le schiste. Une 
partie du massif est caché par les débris des quartzites tombés du versant de la serra. Épaisseur 26°. 

Calymene Tristani Brongn. Modiolopsis ind., 5 espèces au moins. 

Dalmanites socialis juv. Barr. Bivalves ind. 

Asaphus nobilis Barr.? Orthis ealligramma Daim. 
Ogygia sp. » sp. 

» ou Asaphus, 2 ou 3 espèces indét. Discina sp. 

Beyrichia Bussacensis Jones? R. Lingula, 2 ou 3 espèces distinctes. 

Redonia Duvaliana Rou. Didymograptus Murchisoni Bœck.? 
Modiolopsis (Astarte?) convergens Barr. 

— Couvert sur une étendue de 27™ par les débris des quartzites siluriens et du grès créta- 
cique du haut de la serra, la limite de l'assise des quartzites à Bilobites restant ainsi cachée. 



36 



Quartzltes i Bllobltes 

26. Quartzite et grès très micacé, schistoïdes, et schistes très micacés en lits de 2 à 15 centi- 
mètres. Ce complexe est en partie caché par les débris des quartzites du haut de la serra du Bussaco; 
il comprend 5 lits fossilifères, dont 3 avec Lingula et 2 avec Cruziana et Arthrophycus. Ce sont les 
deux lits supérieurs et le plus inférieur qui ont fourni les lingules, brisées presque totalement en 
menus morceaux, qui se sont réunis extraordinairement sur quelques points. Le quartzite passe par- 
fois à une brèche à fragments irréguliers, liés ensemble avec quelques cailloux roulés. Épaisseur 6"*. 

Lingula Letueuri Rou. f. Arthrophycus cf. Harlani Hall. 

» Rouaulti Salter? Cruziana BetrensU Delg. 

27. Grès fin passant par places au quartzite, et quartzite schistoïde très micacé, en lits de 8 
à 50 centimètres d'épaisseur. A la partie inférieure de la couche, on a recueilli des moules de Cru- 
ziana Beirensis Delg. Épaisseur 5™. 

28. Quartzite et grès schistoïde micacés, en lits très minces, avec intercalation d'autres lits de 
schiste blanchâtre. On y a trouvé des Bilobites, mais rares et très mal conservés. Épaisseur 5°*. 

Cruziana Beirensis Delg. Cruziana Bagnolensis Mor. 

» cf. furcifera d'Orb. 

— Couvert sur 5 mètres d'extension. 

29.^ Quartzite micacé en lits épais de 10 à 85 centimètres, quelques-uns se divisant en min- 
ces plaquettes jusqu'à 1 centmiètre d'épaisseur. On a observé beaucoup de Vexillum en 4 lits diffé- 
rents; dans le plus inférieur qui a 40 cent, de puissance et qui est très dur, ces fossiles étaient 
si solidement enchâssés dans la roche qu'il n'a pas été possible de les en détacher. Épaisseur 6™. 

Bivalves, S moules indéterminés. Vexillum cf. Morierei Sap. f. 

30. Quartzite très micacé, schistoïde, généralement en lits très minces, variant de 1 jusqu'à 
20 centimètres d'épaisseur. Celte couche comprend 4 lits fossilifères, 2 à la partie supérieure avec 
Lingula et 2 à la partie inférieure avec Vexillum. Elle est cachée sur une grande extension par les 
débris des quartzites. Épaisseur H™. 

Lingula Lesueuri Rou. Vexillum cf. Morierei Sap. 

Ci^ziana Bagnolensis Mor. » sp.^ 

31. Quartzite fin, gris clair, avec taches rouges, bien stratifié, en lits de 10 à 70 centimètres, et 
grès fin, schistoïde, se divisant en plaquettes à surface unie, de quelques centimètres à peine d'épais- 
seur. Cette couche comprend 2 lits avec Cruziana, 1 avec Vexillum et 5 avec d'autres fossiles, surtout 
des moules de bivalves en très grand nombre, fort empâtés dans la roche et ayant perdu leur test, qui 
est réduit dans quelques échantillons à une pellicule pulvérulente d'ocre rouge, et dans d'autres il a 
tout à fait disparu. Les espèces sont pour la plupart indéterminables, on reconnaît cependant qu'elles 
appartiennent à la même faune des assises précédemment décrites. Épaisseur 9°*. 

Myocaris lutraria Salter. Ctenodonta? 

Calymene Tristani Brongn. Bivalves ind., plusieurs espèces. 

Sanguinolites Pellicoi Yem. et Darr. Lingula Lesueuri Rou. 

Cyrtodonta ? Dùcophyllum plicatum Phillips sp. 

32. Quartzite schistoïde, très micacé, en minces lits qui se divisent en plaquettes à surface unie 



^ Dans un lit de quartzite^ j'ai vu des cavités infùndibuliformes se continuant avec des trous cylindriques qui le 
traversaient perpendiculairement et qui furent plausiblement produits par un ver qui s'est frayé un passage à travers le 
sable^ excavant d'abord à la surface avant d'y pénétrer. Le remplissage des cavités a été fait postérieurement^ et c'est 
pour cela que la partie supérieure, conique^ restant vide^ la partie inférieure ou cylindrique est remplie par une substance 
différente de la roche^ savoir du silex blanc pulvérulent^ les parois des cavités montrant sur toute leur étendue la môme al- 
tération que la surface du lit^ qui a une couleur rougeàtre pénétrant dans la roche jusqu'à une certaine profondeur. 



37 

de peu de millimètres d'épaisseur. Cette couche comprend 3 lits fossilifères, Tua à la partie supérieure 
avec VexiUum, et les deux autres à la partie inférieure, l'un avec Cruziana, et le plus inférieur avec 
VexiUum. Elle est cachée dans sa plus grande extension par les débris des quartzites. Épaisseur ^V^. 

Cruziana Bagnolensii Mor. VexUlum cf. Morierei Sap. 

— Couvert sur une étendue de 62 mètres. 

33. Quartzite très dur, en lits minces jusqu'à 30 centimètres d'épaisseur, avec Bilobites en 
deux lits différents. Épaisseur lO"". 

Cruziana Betremit Delg. Cruziana Bagnolemis Mor.? 

Grès à SeoUtlms 

34. Grès siliceux à grain très fin, passant au quartzite blanc ou rouge brique par un commen- 
cement d'altération, et formant des bancs épais de 50 cent, jusqu'à 2™,60. Ce n'est qu'à la partie in- 
férieure que ce massif comprend quelques lits de moindre épaisseur; le toit en est formé par un banc 
puissant de quartzite très dur de couleur rouge avec l'aspect vitreux. Il contient quelques lits avec 
Scolithus. Épaisseur 45™. 

Scolithus (TigillitesJ Dufrenoyi Rou. VexiUum? 

35. Quartzite et grès siliceux fin, peu micacé, en bancs de différentes épaisseurs jusqu'à 1°,60 
avec des lits moins puissants qui parfois contiennent Scolithus et VexiUum. Ce complexe est caché 
en grande partie par les débris et masses de quartzite écroulés du haut de la serra. Épaisseur 94°*. 

Scolithus Dufrenoyi Rou. Veinllum ? d'autres formes problématiques. 

VexiUum Desglandi Rou. 

— Couvert sur une étendue de 58 mètres. 

36. Grès siliceux fin et quartzite en gros bancs jusqu'à 3™,0 de puissance, séparés par d'autres 
strates moins épaisses de même nature, avec quelques décimètres à peine d'épaisseur. Au milieu de ce 
massif, et correspondant au sommet de la serra du Bussaco, il se montre sur la direction de la coupe 
quelques strates de grès siliceux dur, à gros grains, ou quartzite d'un aspect fort analogue aux grès cré- 
taciques qui recouvrent le Silurique en plusieurs points. A la partie inférieure du massif, il y a deux 
lits de grès fin, blanc, taché de rouge foncé par l'oxyde de fer, contenant des VexiUum. Épaisseur 166™. 

VexiUum Desglandi Rou., tiges et frondes diversement enroulées. 

37. Grès fin passant au quartzite de couleur rougeâtre foncé ou verdâtre clair avec taches rou- 
ges, en lits de 0™,15 jusqu'à 1™,40 d'épaisseur. Ce massif est caché en plusieurs points par les dé- 
bris des quartzites. A sa partie inférieure il comprend 5 lits différents avec VexiUum. Épaisseur H3™. 

VexiUum Desglandi Rou. 

38. Grès passant au quartzite, blanchâtre ou verdâtre avec taches rouge foncé et châtain, en 
lits de 10 à 80 centimètres d'épaisseur. Ce massif comprend 4 lits avec VexiUum. Épaisseur 55™. 

VexiUum Desglandi Rou. 

Grauwackes roages inférieures 

39. Grès dur passant au quartzite et grauwacke micacée de couleur violette en lits de 10 à 60 
centimètres d'épaisseur, alternant avec d'autres lits de schiste gréseux, peu micacé, blanchâtre ou 
couleur lie de vin avec taches claires. Ce schiste est traversé par des corps cylindroïdes blancs, se 
dirigeant dans tous les sens, et qui se détachent sur le fond rougeâtre de la roche; ils représentent 
le remplissage postérieur de cavités occupées préalaolement par des tiges de VexiUum. A simple vue, 
on reconnaît pourtant que ces moules sont d une matière différente de celle de la roche qui les ren- 
ferme; ils sont formés par du quartzite blanc, contrastant avec le grès fin environnant, aussi bien par 
sa composition que par sa couleur. Plusieurs de ces cylindres sont divisés transversalement en an- 



38 

neaux de hauteur variable, ce qui a trait peut-être à la structure spéciale de la roche, c'est-à-dire 
aux pressions qu'elle a subies. Épaisseur 44"*. 

40. Quartzite de couleur violet clair et blanchâtre, et grès dur, en général fin, violet plus ou 
moins foncé ou blanchâtre, en lits de 10 centimètres jusqu'à l^jao d'épaisseur, ayant intercalés 
quelques lits de schiste gréseux couleur lie de vin. Trois de ces lits sont traversés par des corps 
cylindroïdes à formes peu régulières, semblables à ceux que nous avons indiqués dans le complexe 
du numéro précédent, auquel doit être vraisemblablement rattaché celui-ci. Épaisseur 93™. 

41. Schiste gréseux micacé, couleur lie de vin, foncé, formant des bancs très puissants à 
stratification indistincte, avec cassure inégale, se divisant en morceaux anguleux de formes très ir- 
régulières. A la partie inférieure du massif, il a la couleur verdâtre clair ou blanchâtre, et renferme 
quelques lits intercalés de quartzite épais de 5 à 35 centimètres. Le schiste contient des moules de 
Fucoïdes indéterminables, tout à fait empâtés dans la roche. Épaisseur âS*". 

PRÉC&HBRIQDE 

42. Schistes fins, gris, en strates très épaisses avec quelques minces lits de quartzite subor- 
donnés, en stratification manifestement discordante avec les couches siluriennes qui les recouvrent. 



b) Coupe snlTant le rayin du Val San Jorge, depuis la limite du SUurique supérieur, prés de Gontenças, 
jusqu'aux quartzites à Bilobites du haut de la montagne du Bussaco. < 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

1. Schiste gris, micacé, fissile, et schiste altéré, jaunâtre et rougeâtre, ochracé, avec fossiles, 
précisément au contact de TOrdovicien. 

Orthoceras, moules écrasés indéterminables. Cardiola f ttriata Sow. 

Cardiola interrupta Sow. Aîonograptus eolonui Barr. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes ealmln&nts 

2. Schiste siliceux et caverneux, jaunâtre, traversé par* des veines de quartz blanc, et schiste 
dur, verdâtre ou gris-verdâtre en lits minces, pétri de fossiles dans un lit de 10 centimètres d'épais- 
seur, à la partie supérieure du complexe. Par la décomposition du test des fossiles, l'espace qu'ils 
occupaient est rempli d'une poussière jaune, ochracée, d'hydroxide de fer, cette altération ayant en- 
vahi la masse même du schiste. 

PhilUpsia parabola Barr. Spirifer antiquissimus Sait. 

Hyolithes cf. striatultu Barr. (cf. Strophomena spiriferoides M^Coy). 

Cyclonema aff. erebrittria M*Coy. Orthis cf. flabellulum Sow. 

Pleurotomariaf » honorata Barr. 

Trochonema sp. » calligramma Daim. 

Natica sp; » cf. elegantula Daim. 

Murchisonia sp. Athtpis ? 5 espèces. 

Gastropodes ind., 2 ou 3 espèces. Stringoeephalus sp. (cf. StrophomenaVicaryi Sait.). 



^ Cette coupe forme comme un complément de la coupe précédemment décrite, la faune des différentes couches 
y étant mieux représentée. 



39 

Braehiopodes ind.^ 8 espèces au moins. Arystocyttitei cf. sculptus Barr. 
Caryocrinut omatus Say? » cf. Bohemieus Barr. 

Echinosphaerites (CaryocyititetJ baltieus Eichw. Crinoïdes ind. 

Orocystites Helmhackeri Barr. Polypiers ind. 

3. Calcaire dolomitique jaunâtre, arec géodes de cristaux de quartz hyalin, disséminés dans sa 
masse, sans stratification visible et sans fossiles. 

— Couvert sur une étendue de 20 mètres. 

4. Schistes impurs, diabasiques, généralement fort altérés, de couleur jaunâtre ou rougeâtre 
foncé, montrant la structure sphéroïdale aux approches de la diabase, qui forme ici une coulée re- 
présentant le niveau le plus élevé où cette roche parait. Les schistes sont divisés en lits de 4 à 30 
centimètres d'épaisseur. On n'a trouvé de fossiles que dans un lit peu épais, correspondant au mi- 
lieu du complexe. En outre de la diabase, il se montre aussi dans ce complexe du quartz carié et 
caverneux, de couleur ochracée foncée, où les cavités sont séparées les unes des autres par des 
cloisons qui lui donnent une apparence spongieuse et une grande légèreté. 

Orthis calligramma Daim. Synocladia hypnoides Sh. 

M exomata Sh. Cladopora fibrosa Goldf. sp. 

» f spiriferoides M«(loy. Polypier ind. 
Sytiocladia ÏAuitanica Sh. f. 

5. Schiste argileux très fin, gris foncé avec taches blanchâtres, devenant jaunâtre par alté- 
ration et se débitant en très menus morceaux de formes irrégulières, et schiste gréseux à grain 
très fin ou grès fin argileux, tendre, de couleur jaunâtre. Les fossiles sont tous à l'état de moules, 
généralement comprimés et très déformés. 

Dalmanites socialis Barr. Orthis Mundae juv. Sh. 
Beyrichia simplex Jones. » exomata juv. Sh. 

Orthoeeras sp. Leptaena Beirensis juv. Sh.? 

Bellerophon sp. Synocladia Lusitanica Sh.? 

Ctenodonta Costae Sh.? Polypier ind. 
Orf^ts Berthoiii Rou. 

6. Quartzite et grès fin passant au quartzite, blanc avec taches jaunâtres, en bancs de 2 à 80 
centimètres d'épaisseur, ayant intercalés quelques lits de schiste gréseux, dur, très micacé, sans fos- 
siles, se divisant en plaquettes très minces, de couleur gris plombé foncé. 

Diabase 

7. Diabase crystalline et schistes diabasiques altérés, de couleur rouge et jaunâtre ochracée, 
divisés en minces lits de 4 à 20 centimètres d'épaisseur, montrant parfois la structure sphéroïdale 
comme la roche éruptive. 

Schistes à Dalmanites Di^ardiiii 

8. Schistes grossiers très micacés, gris foncé avec taches claires, à texture tenace, se débitant 
en menus morceaux irréguliers, ayant intercalés des lits épais de 4 à 35 centimètres, de quartzite gris 
clair, de grès fin très micacé ou grauwacke grise devenant blanchâtre par conunencement d'altération, 
et de schiste dur, très micacé, fissile, gris foncé. A la partie inférieure du complexe quelques lits de 
schiste contiennent des fossiles, tous à l'état de moules et solidement enchâssés dans la roche. 

Dalmanites Dujardini Rou. Ctenodonta Costae Sh. 
Bellerophon sp. » Ciae Sh. 

Pleurotomaria Bussacensis Sh. » Beirensis Sh. 

Leda incola Barr. i> sp. 

» Escosurae Sh. Orthis Berthoin Rou. 

9. Diabase granulaire avec la structure sphéroïdale. Cette bande crystalline passe auprès de 
l'église de Palheiros et se dirige vers Càssemes. 



40 

10. Schistes grossiers très micacés, de couleur gris noirâtre avec taches claires par commence- 
ment d'altération. Ils se divisent en menus morceaux très irréguliers, à cassure conchoïdale et ren- 
ferment quelques minces lits de grès fin schistoïde ou grauwacke très micacée parcourus par de nom- 
breux joints, qui les partagent en petites masses prismatiques, parallélipipèdes ou rhomboidales. Quel- 
ques lits de schiste contiennent des fossiles fort engagés dans la roche et beaucoup d'eux déformés. 

Dalmanites Dujardini Rou. Ctenodonta Costae Sh. 
Bdlerophon sp. » Beiremis Sh.? 

Pleurotomaria Btuiacensis Sh. Cypricardia Beiremis Sh. 

Leda incola Rarr. Orthis Berthoisi juv. Sh. 
» sp. 

H. Quartzite gris en bancs épais de 10 à 60 centimètres ayant subordonnés quelques lits de 
schiste grossier, très micacé, gris plombé foncé, sans fossiles. 

12. Schistes très micacés, feuilletés, gris foncé, divisés en lits minces, ayant subordonnés quel- 
ques lits de quartzite et de grès fin, très micacé, épais de quelques centimètres jusqu'à 2 décimètres. 
Ce complexe n'a point fourni de fossiles. 

13. Diabase cristalline. 

14. Schistes très micacés et grès schistoïde ou grauwacke également très micacée, en minces 
lits alternants, de couleur gris foncé avec taches blanchâtres et jaunâtres, ochracées, par altération. 
Quelques lits sont très fossilifères et contiennent d'innombrables petits moules de fossiles, particu- 
lièrement de Ctenodonta et de Bellerophon. D'autres lits sont pétris de moules de Pleurotomaria et de 
Trilobites (surtout Dalmanites Dujardini). Les schistes renferment des concrétions dures, noduleu- 
ses, irrégulières, souvent fossilifères. 

Dalmanites Dujardini Rou. f. Ctenodonta Maestri Sh.. 

» socialis Rarr.^ une seule tête. R. » » var. 

Trinucleus Bureaui QEhlert. » Costae Sh. 

Utuites intermeditis Vern. et Rarr., un moule » Ribeiroi Sh. 

incomplet. R. » ind.^ 2 ou 3 petites espèces. 

Oi'thoceras sp. Leda Escosurae Sh. 

Hyoltth es cf. elongatus hairr. » » var. {= Leda incola But.). 

» sp. n.? Bivalves ind.^ plusieurs espèces. 

Bellerophon trilohatus Sow. {Tropidodiscus Orthis BerthoisiBou, T. 

trilobntus Sow. var. bisulca- » testudinaria Daim. 

tus F. A. Rœmer). » cf sptriferoides M*Coy. 

» cf. carinatus Sow. » sp. 

» cf. expansus Sow. Leptaenaf 

» aff. acutus Sow. Lingula comea Sow. 

PleurotomaHa Bussacensis Sh. f. Crinoïde. 

Ctenodonta Ciae Sh. F. Polypier, traces. 

15. Schistes très micacés, gris foncé avec taches claires, quartzite fin, gris clair, traversé par 
des veines de quartz blanc et grauwacke fine, micacée, en minces lits alternants, quelques-uns fossi- 
lifères, surtout ceux de la grauwacke. 

Dalmanites Phillipsi Rarr. Ctenodonta Ciae Sh? 

» socialis Rarr. » Eschwegii Sh.Y 

Trinucleus Bureaui QEhlert. Bivalves ind., 2 espèces. 

Illaenus aff. Murchisoni Salter. Orthis Berthoisi Rou., exemplaires peu développés, f. 
Conularia aff. Bohemica Rarr. » Michelini Léveillé, ^an 0. Berthoisi var. 

(cf. C. quadriculala Portl.) » Ribeiroi Sh. R. 

Bellerophon sp. » testudinaria Daim. 

Platyostoma cf. niagnrensis Hall. Rhynchonella nucula Sow. {Hypothiris semisulcata Sait) 

Ctenodonta Ribeiroi Sh. Crindide, 



/>.-*_- ou 



41 



Grès de Loredo 



16. Grès blanc et jaunâtre, très micacé, plus ou moins schistoïde, formant des bancs épais 
de 10 centimètres à 1 mètre. C'est à la base du massif que se trouvent les deux bancs de plus forte 
épaisseur. Il y a quelques lits subordonnés de quartzite gris, peu micacé, et de schistes gris foncé 
et blancs, très micacés. Point de fossiles. 

17. Schiste fin, gris avec taches claires, et schiste très micacé, blanchâtre, devenant rougeâ- 
tre par commencement d'altération. Ce dernier fait transition à la grauwacke et comprend de minces 
lits de quartzite gris clair, intercalés. A la partie inférieure du complexe, il y a un lit de schiste 
grossier, couleur verdâtre foncé, avec la texture oolithique et renfermant des fossiles. Ce complexe 
correspond au n.** 16 de la coupe du ravin du Zuvinhal. 



Calymene Aragoi Rou. 
Dalmanites socialis Barr. 
Bélier ophon ? 
Pleurotomaria ?, 1 ou 2 espèces. 



Orthis sp. 

Brachiopode ind., un mauvais petit moule. R. 

Crinoïde. 



18. Schiste gris foncé avec taches blanchâtres, généralement fin et en quelques points très 
micacé, chargé de nodules argilo-siliceux, quelques-uns très volumineux et en partie fossilifères. Ce 
massif comprend deux bancs épais de quartzite très micacé, gris verdâtre, puissants de 60 centimè- 
tres, dont l'un en forme la base. Les fossiles sont distribués dans le schiste et dans les nodules; ce- 
pendant, le quartzite a aussi fourni un moule d'une petite bivalve, probablement Ctenodonta. 

On observe dans ce point de la coupe un plissement des strates, mais bientôt après la stra- 
tification devient régulière, les strates ayant la même allure et le même plongement que les cou- 
ches des numéros précédents. 



Calymene Tristani Brongn. 

» Aragoi Rou. 
Dalmanites Dujardini Rou. 

» socialis Barr. 

lUaemts Lusitaniens Sh.? 
Orthoceras sp. 
Bellerophon acutus Sow. 

» trilobatus Sow. 

» ind., !2 autres espèces. 



Pleurotomaria Busiacensis Sh. 
Ctenodonta Ribeiroi Sh. 
Leda Eseosurae Sh. 
Dolabra ? Luiitanica Sh. 
Modiolopsis ? cf. obliqutts Salter. 
Cypricardia Beirensis Sh.? 
Bivalves ind. 
Orthis sp. 
Crinotde, 



Schistes à Homanolotus (Ehlertl 

19. Schistes micacés comprenant peu de lits de grauwacke, couleur gris foncé, gris clair, 
blanchâtre et jaunâtre avec taches rouges dues à l'altération du mica. Les fossiles sont très abon- 
dants dans toute l'épaisseur du massif, qui renferme beaucoup de nodules en partie fossilifères. 



Calymene Tristani Brongn. f. 

» Aragoi Rou. 
Asaphus nobilis Barr. 
Acidaspis sp. 

Illaenus Hispanicus Vem. et Barr. 
Homanolotus (Plaesiacomia) CEhlerti Kerf. f. 
Dalmanites socialis Barr f. 
» Phillipsi Barr. 

Beyrichia simplex Jones. 

» Bussacensis Jones. 
Orthoceras sp. 
Hyolithes Beirensis Sh. 

» cf. elegans Barr. 
Conularia aff. Bohemica Barr. 

AOÔT, 1907. 



Bellerophon Lebescontei Tromelin. 

» acfUtu Sow. 

» trilobatus Sow. 

Ribeiria pholaâiformis Sh. 

» sp. 
Pleurotomaria Bussacensis juv. Sh. 
Straparollus ? 
Dolabra f Lusitanica Sh. f. 
Cypricardia Beirensis Sh. 
Arca (suhgen. Carbonarca) sp. 
Bedonia Duvaliana Rou. 
Ctenodonta Ciae Sh. 

» Costae Sh. r. 

» Beirensis Sh. 



42 



Ctenodotita Ezquerrae Sh. 

» Ribeiroi juv. Sh. r. 
Leda cf. bilunata Barr. r. 

» cf. librans Barr ^ un seul spécimen. R. 

• sp. 
Orthis testudinaria Daim. f. 



Or/^is Ribeiroi Sh., un seul moule. R. 

» aff. Stf6ur6ana Barr. 

» redux Barr. 

» ind., 2 espèces. 
Ldngula, 3 moules différents. 
Diplograptut sp. 



20. Schistes très fins, très doux, très micacés, de couleur gris foncé à l'intérieur, mais à la 
surface généralement blanchâtres avec taches jaunâtres ochracées par un commencement d'altération. 
Ce massif contient beaucoup de petits nodules, quelques-uns ferrugineux, et il est traversé par quel- 
ques veines d'hydroxyde de fer. Les fossiles sont très nombreux, le test des Trilobites a été remplacé, 
à ce qu'il parait, par de l'hématite, parce que l'on voit quelques moules encore revêtus d'une couche 
ferrugineuse très mince. 



Calymene Tristani Brongn. P. 

» Aragoi Rou 
Remopleurides (Caphyra) Lorioli sp. n. 
Homalonotîts Œhlerti Kerf. 
Addaspis sp. 
Illaenus Lusitanicus Sh. 

» Hispanidtë Vern. et Barr. 
Asaphus nobilis Barr. 
Ogygia glabrata Sh.? 
Dalmanites socialis Barr. 

» Phillipsi Barr. 

Beyrichia simplex Jones. P. 

» Bussacensis Jones, r. 
Orthoceras sp. 
Hyolithes elegans Barr. 
Conulana aff. Bohemica Barr. 



Bellerophon acutus Sow. 

» sp. 

Dolabra f Lusitanica Sh. 
Cypricardia Beirensis Sh. 
Modiolopsisf cf. Armorici Salter. 
SanguinoUtes Pellicoi Vern. et Barr. 
Redonia DuvcUiana Rou. 
Ctenodonta Ciae Sh. 

i> Costae Sh. 

» Ezquerrae Sh. 

» Beirensis Sh. 

Orthis testîidinaria Daim. P. 
Lingula cf. ovata M«Coy. 
Calix sp. n.? 
Phyllograptus sp. n. 
Polypier, 



21. Quartzite fin, gris et grauwacke blanche très micacée, en lits épais de 1 à 50 centimètres 
y compris un lit de schiste fin, doux, micacé. La base du complexe est formé par un lit de quartzite 
de 14 centimètres d'épaisseur, dans lequel on a découvert des fossiles. 



Dalmanites Dujardini Rou. 
Hemanolotus Œhlerti Kerf. 
Gastropode. 



Bivalves ind., 2 espèces. 
Orthis testudinaria Daim. f. 



22. Schistes gris, blanchâtres et jaunes, très micacés, en lits minces, dont quelques-uns de 
quartzite schistoïde et de grauwacke épais de 4 à 25 centimètres. Les fossiles étaient compris dans 
5 lits différents, l'un à la partie supérieure du complexe et les autres à la partie inférieure. 

Calymene Tristani Brongn. Orthis testudinaria Daim. 

Homalonotus (PlaesiacomiaJ brevicaudata Desl. sp. Crinotde. 
Orthoceras sp. 

23. Grauwacke blanche, micacée, en partie schistoïde et alors très micacée, en bancs épais de 
10 à 60 centimètres, comprenant quelques strates de schiste blanc, peu cohérent, très micacé, de 80 
centimètres d'épaisseur. Dans toute l'épaisseur du complexe il y a 4 lits fossilifères, tous de grauwacke. 



Trûohite ind., coupe transversale. 

Bivalves ind.^ petits moules^ peut-élre Ctenodonta. 



Orthis testudinaria Daim. 



24. Schistes blanchâtres, rougeâtres et jaunâtres, très micacés, en lits de 2 à 25 centimètres, 
avec quelques lits subordonnés de grauwacke schistoïde, très micacée. Il y a 4 lits fossilifères dans 
toute l'épaisseur du complexe. Les fossiles sont rares et très mauvais. 



Trilobite ind., fragments de plèvres. 
Nucula Eschwegii Sh.? 



Orthis testudinaria Daim. 



43 



Schistes i Orthis Rlbelrol 

25. Schistes gris plus ou moins foncé tachés de blanchâtre, finement micacés et comprenant 
quelques petits nodules. Ce massif est très fossilifère dans presque toute son épaisseur. Sur le ravin 
on ne découvre pas les plans de la stratification, cependant où le schiste se montre à découvert on 
voit qu'il se divise en minces lits. 



Caîymene Tristani Brongn. 

» » var. avec les sillons de la 

glabelle effacés. 

» Aragoi Rou. 
IHaenus HUpanicus Vern. et Barr.? 
Dalmanites socialis Barr. 

» Vetillarti Rou. 

Homanolotus (PlaesiacomiaJ hreticaudata Desl. sp. 
Asaphus sp. 
Beyrichia simplex Jones. 

» Bussacensis Jones. 
Orthoceras sp. 
BcUerophon f 
Ribeiria pholadiformis Sli. 

» sp. 
Pleurotomaria Bussacensis Sh. 
Redotiia Duvaliana Rou. 



Leda Escosurae Sh.? 
Ctenodonta Beirensis Sh. 
» Ribeiroi Sh. 

» ind., 2 ou 3 espèces 

Cypricardia Beirensis Sh.î 
Modiolopsis ? 
Tellinopsisf 

Sanguinolites Pellicoi Vern. et Barr. 
Dolabra Lusitanica juv. Sh. 
Bivalves ind.^ 2 ou 3 espèces. 
Orthis Ribeiroi Sh. 

» tniudinaria Daim. 

» Bussacensis Sh. r. 
Linyula cf. attenuata Sow. 
Crindide. 

Didymograptus Murchisoni Bœck. 
Diplograptus sp. 



26. Schiste très micacé, en partie fin et doux, gris plus ou moins foncé avec taches blanchâ- 
tres, renfermant quelques petits nodules. Ce massif est très fossilifère dans toute son épaisseur, la 
quantité d'exemplaires i' Orthis Ribeiroi est surtout vraiment extraordinaire; cette espèce atteint dans 
ce niveau son plus grand développement, soit par le nombre des individus, soit par leurs dimensions. 



Caîymene Tristani Brongn. 

» Aragoi Rou. 
Placoparia Zippei Bœck. 
Homanolotus OEhlerti Kerf. 
Illaenus Hispanicus Vern. et Barr. 
Dalmanites socialis Barr. 

Vetillarti Rou. 
Asaphus f 
Beyrichia simplex Jones, r. 

» Bussacensis Jones, r. 
Hyolilhes sp. 
Conularia fecunda Barr. 
Bellerophon Lebescontei Tromelin? 
Dolabra Lusitanica juv. Sh.? 
Ctenodonta erratica Trom. 



Ctenodonta Eschwegi Sh. 

» Ciae Sh. 

N Bussacensis Sh. 

» Costae Sh. 

Leda Escosurae juv. Sh. 

» Bohemica Barr. 
Cyrtodonta ? (an Modiolopsis cf. obliquus Sh.) 
Redonia Duvaliana Rou. 
Sanguinolites Pellicoi Vern. et Barr. 
Orthis Ribeiroi Sh., espèce extrêmement abondante. P. 
Lingula lata Sow. 

» longissima Pander.? 
Calix Sedgwicki Rou. (cf. Arystocystites Bohemicus Barr.) 
Didymograptus Murchisoni Bœck. 
» sp. 



— Couvert sur 21'",0 d'étendue. 

27. Schiste fin, gris foncé et blanchâtre, en partie micacé, renfermant quelques lits et con- 
crétions ferrugineuses. Ce massif est partiellement couvert. Il a fourni des fossiles à sa partie su- 
périeure, au milieu de sa hauteur et dans la partie découverte de sa base. 

— Couvert sur 52 mètres d'étendue. La limite des schistes à Orthis Ribeiroi avec l'assise 
des quartzites à Bilobites est cachée dans cet intervalle. 

Incorporation dans l'OrdoYlcIen des graowackes ronges Inférienres.— Comme nous l'avons vu, la 
série décrite du Silurique du Bussaco commence en bas par une puissante assise de grau- 
wackes et de grès plus ou moins grossiers, quelquefois micacés et de division schistoïde, où 



44 

domine la couleur rouge lie de vin, el de schistes grossiers de cette même couleur, en strates 
épaisses, alternantes. 

Cette assise n'a été observée que sur le versant oriental de la montagne du Bussaco; 
elle traverse le Mondégo vers le sud et se poursuit sur 3 kilomètres au sud du pont de Mu- 
cella où elle disparaît sous les grès crétaciques. Ces grès couronnent aussi la montagne sur 
plusieurs points, mais les grauwackes rouges n'ont été découvertes en aucun autre point. 

A une demi-lieue au N.N.W. de Penacova, près du hameau de Chan, on observe une 
couche de conglomérat épaisse de 8 à 10 mètres, qui contient de nombreux cailloux roulés de 
différentes grosseurs, de quartzite, de grauwacke précambrienne, de gneiss silicifié et de por- 
phyre quartzifère, les plus gros mesurant 25 centimètres de diamètre, engagés dans une pâte 
de schiste argileux vert clair. Ce conglomérat n'a été découvert que dans ce point, il se pour- 
suit avec quelques interruptions sur l'étendue de 1.800 mètres le long de la limite du Silu- 
rique et forme la base de ce système. 11 passe graduellement en haut à une grauwacke argi- 
leuse, verdâtre, qui devient ensuite plus fine, à laquelle se succèdent les schistes grossiers cou- 
leur lie de vin foncé, tachés de blanchâtre et verdâtre clair. Ces schistes furment la limite orien- 
tale de l'affleurement du Silurique depuis le hameau de Chan jusqu'à son extrémité nord près 
du signal du Bussaco; au sud du Mondégo ils se suivent sur une étendue de "2 kilomètres jusqu'à 
Valle Maior, où ils disparaissent. 

L'assise de grauwackes rouges va en s'amincissant graduellement au sud du Mondégo, 
les couches les plus inférieures manquant successivement, de sorte que, à l'extrémité sud de 
l'affleurement silurique, on ne voit que les couches les plus supérieures de cette assise, qui 
renferment des moules de Cruziana en deux lits. 

En effet, près du toit de l'assise de grauwackes rouges on découvrit à i .200 mètres au 
nord de Penacova un spécimen de Cruziana furcifera dans un lit de quartzite fin, gris, taché 
de rouge, qui est subordonné aux schistes grossiers lie de vin; de même à l'ouest du hameau 
de Barreiro, sur la descente vers Ponte de Mucella, on a trouvé dans le môme niveau quelques 
exemplaires de Cruziana, montrant nettement la liaison de l'assise de grauwackes rouges avec 
les quartzites à Bilobites qui la surmontent et qui appartiennent sans aucun doute à l'Ordo- 
vicien. D'autre part le complexe de quartzites et de grès qui constituent l'étage ordovicien in- 
férieur, est coupé perpendiculairement par la vallée du Mondégo, et l'on peut y observer sur 
les deux flancs la succession complète et réguhère des strates, qui montrent des inclinaisons 
très fortes et sont parfois même verticales, se succédant en stratification parfaitement concor- 
dante et formant une série simple avec une puissance totale qui dépasse 800 mètres. 

Le toit de l'assise de grauwackes rouges est formé par une succession de lits de schiste 
grossier, de grauwacke et de grès fin passant quelquefois au quartzite, de couleur verdâtre 
clair, mêlée de taches rouges. Ces lits sont généralement très minces, ils ont peu de décimètres, 
parfois même quelques centimètres à peine, d'épaisseur. Près de la base, au contraire, les grau- 
wackes et les schistes grossiers, rouge foncé, ont une stratification mal définie ; ceux-ci compren- 
nent un lit constitué presque intégralement par des moules ressemblant aux Vexillum; cepen- 
dant, ils ont la surface couverte par des côtes transversales, ce qui porte à croire qu'ils repré- 
sentent un autre type d'algue marine. Immédiatement au-dessus de ce lit, on a recueilli un 
échantillon de Cruziana cf. Cordieri, dans un ht de grès blanchâtre ou grauwacke subordonné 



45 

Par ses caractères lilhologiques et sa position stratigraphique cette assise correspond 
donc vraisemblablement aux poudingues et schistes rouges de Normandie, que les géologues 
français, presque sans exception, placent dans le toit du système cambrique; toutefois, dans 
le Portugal, nous ne voyons pas de motif pour séparer cette assise du système silurique^ 11 y 
aurait tout au plus motif pour considérer ces couches comme formant une zone distincte dans 
la base de ce système, mais non pour les séparer comme appartenant à un système différent. 

En effet, les rapports slratigraphiques, pétrographiques et même paléontologiques, qui 
les lient aux quartzites en gros bancs qui leur sont immédiatement superposés, et qui sont re- 
gardés par tous les géologues comme appartenant au système silurique, sont tellement intimes, 
la transition, disons-nous, d'une assise à l'autre est si graduelle, qu'il serait fort difficile de les 
séparer, d'autant plus que la même forme de Vexillum (V. Desglandei), qui paraît dans ces cou- 
ches inférieures, monte jusqu'à celles de Sœlithus Dufrenoyi avec lequel on la voit associée au 
sein de l'assise des quartzites à Bilobites; et réciproquement, comme nous Pavons déjà remar- 
qué, de véritables Cmziana paraissent aussi dans le toit des couches rouges inférieures. 

Par ce motif, et par la discordance absolue de stratification entre ces couches et les 
schistes du Précambrique supérieur, ainsi qu'entre les quartzites à Bilobites et ces derniers, 
sur les tranches desquels elles reposent aussi en discordance — quel que soit d'ailleurs le dé- 
veloppement vertical des couches inférieures du Silurique dans les différents points où elles 
paraissent — pour tout cela, nous le répétons, nous n'avons pas séparé les grauwackes rouges 
pour les réunir au Cambrique supérieur; nous jugeons plutôt que toute la série représentée 
dans le Bussaco appartient à la même succession] régulière de dépôts du système silurique, 
dont la formation s'est initiée dans cette région près de Penacova; c'est pourquoi il y a acquis 
plus d'épaisseur. 

En effet, l'assise inférieure de schistes rouges montre à Penacova son plus grand déve- 
loppement, qui ne saurait être évalué à moins de 200 mètres de puissance; les couches y sont 
presque verticales et étant coupées par le Mondégo perpendiculairement à leur direction, elles 
s'amincissent rapidement vers le sud, et il n'en paraît plus le moindre vestige dans la serra 
de San Miguel de Poiares, ni dans la serra de Goes. On reconnaît donc que ces couches et les 
quartzites à Scolithus et à Bilobites, qui leur sont superposées, se formèrent pendant une pé- 
riode d'affaissement lent et graduel du fond de la mer. Cet affaissement marqua en Portugal 
le commencement de l'époque silurienne proprement dite, en permettant que les couches su- 
périeures se soient développées dans une aire successivement plus étendue, tandis que les 
grauwackes rouges inférieures ont occupé un espace très restreint. 

MonïementS dn sol. — Pendant cet affaissement du sol, qui embrassa une vaste superfi- 
cie, un mouvement en sens contraire ou d'élévation eut lieu dans le centre ou à l'est de la 
Beira, lequel s'est réfléchi dans les parties sud et occidentale de cette province, de sorte que 
les dépôts ordoviciens se montrent dans quelques points assez réduits. 

Ce mouvement d'élévation, qui sans doute accompagna l'éruption diabasique, s'il n'en 
est même pas la conséquence, a exercé ses effets plus énergiquement dans le Bussaco, où 



^ Sir A. Geikie place dans le Lower Silurian (Arenig) les schistes rouges et les conglomérats sans fossiles qui 
forment la base du système silurique dans l'Ille-el- Vilaine. (Text-book of gedogy, 4« édition, p. 972.) 



4G 

faction volcanique fîit plus intense, et a mis à sec cette contrée, laquelle par conséquent n'a 
pu recevoir les dépôts de la fin de l'époque ordovicienne. 

Dans le flanc occidental du synclinal du Bussaco, en prolongeant vers le S.W. la coupe 
que nous avons décrite, le Silurique inférieur montre beaucoup moins d'épaisseur; celle-ci di- 
minue encore plus au sud de cette ligne, parce que les couches, ayant obéi en partie à un 
plissement dans la direction E.-W., postérieur au plissement général vers le N.W., lequel a 
produit le grand synclinal dont nous avons parlé, ont glissé les unes sur les autres parallèle- 
ment à la stratification, plusieurs d'entre elles restant cachées; de cette façon les difi*érentes 
assises sont à peine représentées, sauf la plus inférieure, qui manque parce qu'elle ne s'y est 
pas déposée. 

DimlDOtiOD de l'épaissenr des conches. — Au nord de Ponte da Matta, où le Silurique infé- 
rieur, par suite de la dislocation des couches, a subi un étranglement, les couches obéissant 
librement au susdit plissement E.-W., montrent à peu près le même développement qu'elles 
ont dans la montagne du Bussaco; cependant, les assises supérieures, prises séparément, ac- 
quièrent des épaisseurs et des caractères fort différents. C'est ainsi que la diabase et les schis- 
tes diabasiques y sont représentés par une bande très étroite, et que des empreintes de iVe- 
reites paraissent dans l'assise des schistes culminants, empreintes qu'on ne découvre point dans 
le versant occidental du Bussaco. Ceci prouve à la fois que l'éruption diabasique s'est faite dans 
des eaux plus profondes et que le rivage était relativement à peu de distance vers l'ouest. 

Discordance entre les denx sections dn Silurique. — Tandis que dans le flanc oriental du syn- 
clinal on peut observer la superposition immédiate, avec discordance de stratification, des schis- 
tes de l'étage Gothlandien sur l'assise des schistes impurs diabasiques de TOrdovicien, du côté 
occidental, au nord de Ponte da Matta, un contact anormal existe entre les deux étages silu- 
riens, la limite étant formée en partie par une cassure irrégulière, dont la production aura été 
accompagnée de mouvements très compliqués. C'est pour ainsi dire une faille béante, remplie 
sur le coup par une brèche gigantesque, formée par d'énormes masses, ou plutôt de faisceaux 
des couches ordoviciennes les plus supérieures, tombées dans la large bouche ouverte par le 
déplacement horizontal du soi. On reconnaît, cependant, que la nappe de diabase eut de ce 
côté du synclinal une épaisseur incomparablement moindre, si bien qu'elle disparaît presque. 

11 paraît que, dans cette localité, les couches ayant été traversées par une faille dans 
la direction à peu près N.-S., avec production de cassures perpendiculaires (faille dont on 
peut reconnaître les effets sur la carte géologique depuis la vallée du Tage jusqu'à la Galice) 
6ht subi plus tard une forte impulsion venant du sud, qui a déplacé un des prismes qui s'étaient 
séparés, en faisant plonger les couches vers le nord, en même temps en entrainant dans son 
mouvement et étirant le long de la paroi de la faille une partie des couches supérieures du 
prisme suivant. Ces dernières, à Pè do Viso, en obéissant partiellement à l'impulsion reçue, 
sont tombées vers l'énorme bouche béante, en s'ouvrant en éventail, de sorte que les assises 
supérieures sont inverties, semblant reposer en concordance sur les schistes à nodules du Si- 
lurique supérieur. 

Encore plus au sud, à l'ouest de Sazes, la faille établit le contact de TOrdovicien avec 
le Précambrique supérieur, et à Portella d'Alagoa, au S.W. de Sazes, elle est indiquée par une 



47 

véritable brèche de friction formée par récrasement et la trituration des schistes ordoviciens. 
Le rejet vertical de la faille dans ce point peut être évalué à plusieurs centaines de mètres. 
Une coupe faite à travers le flanc occidental du synclinal du Bussaco, passant à Pè 
do Viso, traverse la série suivante de couches en ordre descendant. 

Coupe traversant le flanc occidental du syncUnal du Bussaco 

Schistes culminants. — Schistes grossiers micacés, gris foncés et jaunâtres; grauwacke très 
micacée, blanche et jaunâtre, avec peu de lits de schiste quartzeux intercalés et quartzite gris^ 
micacé, dur, dans quelques parties schistoïde, dans d'autres strates caverneux, divisé en lits 
de difi*érente épaisseur et formant deux couches entre lesquelles les schistes restent compris. 
On n'a pas découvert de fossiles dans ces strates; à peine dans un petit nodule à mi-hauteur 
de l'assise, a-t-on pu trouver une tige de Grinoïde et des vestiges d'un Polypier. 

Au-dessus de la strate de quartzite qui forme le toit de celte assise, il y a, cependant, 
un schiste phylladifère, dur, gris foncé et verdâlre, finement micacé, se débitant en minces 
plaquettes, avec peu de lits très minces de grauv^acke ou de quartzite intercalés, dans les- 
quels on découvrit des empreintes de Nereites étroits, très semblables à ceux qui furent trou- 
vés dans les schistes de Povoa (Amarelleja) et de la vallée de Murtigâo, sur la route de Santo 
Aleixo à Barrancos et appartenant peut-être au même niveau. Epaisseur 40". 

Diabasc et calcaire. — Calcaire sublamellaire, gris foncé, à taches et veines spathiques de 
sidérite, associé à de la diabase compacte (spilite) amygdaloïde, le calcaire montrant à sa par- 
tie inférieure des vestiges de fossiles (une glabelle incomplète et un pygidium de Dalnianites 
socialis). Epaisseur 10". 

Schistes à Dalnianites Dujardini. — Schistes très micacés, gris foncé à taches blanchâtres, ren- 
fermant quelques lits très minces de quartzite et de grauwacke micacée. 

Les schistes contiennent dans quelques lits des fossiles en mauvais état et peu abon- 
dants: Dalmanites Dujardini Rou., D. socialis juv. Barr.?, Bellerophon trilobatus Sov^. var. typm 
Sandb. {=B. bisulcatus F. A. Rœmer), Ctenodonta, Orihis. Épaisseur 32°". 

Grès de Loredo. — Quartzite gris et blanc en strates de différentes épaisseurs, parfois très 
micacé et schistoïde, sans fossiles. Epaisseur 47°*. 

Schistes à Homanolotus Œlilerti. — Schistes gris foncé à taches claires, très micacés, avec in- 
tercalations de minces lits de quartzite et de grauv^acke passant au quartzite, et renfermant 
quelques nodules siliceux ou argilo-siliceux pour la plupart ne contenant pas de fossiles. Quel- 
ques lits de schiste sont, au contraire, très fossilifères. 

Dans cette assise est comprise une couche de quartzite gris clair et de grauwacke mi- 
cacée blanche avec peu de lits de schiste grossier, très micacé, intercalés. Voici la liste des 
principales espèces qu'on y a recueillies: Homalonotus GEhlerti Kerfome, qui traverse l'assise 
dans toute son épaisseur; Calymene Tristani Brongn., fort abondant; Dalmanites socialis Barr., 
D. Phillipsi Barr., Asaphus nobilis Barr., Beyrichia Bussacensis Jones, B. simplex Jones, Belle- 
rophon trilobatus, Sow., Ribeiria pholadiformis Sh., Dolabra ? Lusitanica Sh., Ctenodonta, plu- 
sieurs espèces très abondantes, Orthis fUiceraei Rou. et d'autres espèces. Epaisseur 95°". 



48 

Schistes à Orihis Ribeiroi. — Schistes gris foncés et blanchâtres, très micacés et en partie 
grossiers, comprenant quelques lits avec fossiles assez déformés et enchâssés dans la roche. 
En outre de Orihis Ribeiroi et Didymograptus Murchisoni, qui sont les fossiles les plus carac- 
téristiques de cette assise (ce dernier marquant, comme en Angleterre, un horizon spécial 
dans la partie inférieure de l'assise), elle renferme aussi Calymene Tristani Brongn., C. Aragoi 
Rou., Placoparia Zippei Bœck., Dalmanites socialis Barr., Calix Murchisoni Y ern. et Barr. sp. 
et d'autres espèces. Epaisseur 46". 

Ouarlzilcs à Bilobiles. — Quartzite micacé, généralement blanchâtre, en partie schisloïde, 
divisé en strates minces, comprenant dans la partie supérieure de l'assise deux lits de quar- 
tzite bréchiforme ou grès grossier avec des restes très atténués du test de Lingules, et dans 
toute la hauteur de l'assise, des lits de quartzite schistoide avec Bilobites {Cruziana Bagno- 
] lensis et d'autres espèces) et un ht avec Scolithus?. 

Quartzite blanc, avec taches rougeâtres dans les parties exposées aux agents atmos- 
phériques, en gros bancs, peu micacé. 

Quartzite blanc, très micacé, en partie schistoide, formant de minces plaquettes, dans 
lesquelles on a découvert des Bilobites (Cr. furcifera, Cr. Beirensis, Scolithus ?). Epaisseur 154°. 



Ouarizites à Scolithus. — Quartzite en gros bancs, jusqu'à 3 mètres d'épaisseur, avec quel- 
ques lits de Scolithus et de Vexillum. Dans la partie inférieure de l'assise les couches sont si 
épaisses qu'il devient très difficile de reconnaître la stratification. On y a découvert Vexillum 
Desglandei et Scolithus. Epaisseur 256"". 

En résumé, la coupe du flanc occidental du synclinal du Bussaco montre la succes- 
sion suivante: 

éuges Assises épaissears* 

I Schistes culminants 40 mètres 

Diabase et calcaire iO 

Schistes à Dalmanites Dujardini 35 

Grès de Loredo. 48 

Ordoyicien moyen \ Schistes à Homalonotus Œhlerti 95 

(140-) I Schistes à Orthis Ribeiroi 45 

OrdoTicien inférieur . . . \ Quartzites à Bilobiles 154 

(410-) j Quartzites à Scolithus 256 



Puissance totale 



Cette puissance dépasse peu un tiers de l'épaisseur des mêmes dépôts dans la serra 
du Bussaco, en gardant toutefois dans les étages moyen et inférieur, d'un côté et de l'autre 
du synclinal, les mêmes rapports proportionnels, la moitié à peu près. 



> Ces épaisseurs ont été mesurées en suivant la direction de la coupe. Plus vers le nord ou plus vers le sud, la 
largeur des bamles varie beaucoup et par conséquent aussi la puissance des différentes assises. Dans une coupe faite de- 
puis Chan da Matta de Pcniz vers le nord en traversant la colline de Carvoeiro^ les différentes assises montrent beaucoup 
plus d'épaisseur à Tégal presque de ce que l'on observe dans le flanc oriental du synclinal^ en suivant la coupe du ravin 
du Zuvinhal traversant le Bussaco. En effet, la puissance totale de la série ordovicienne, d'après cette coupe, peut être 
évaluée à plus de 1.000 mètres, exception faite des grès rouges inférieurs, qui ne paraissent, comme nous l'avons dit, que 



1« ei«i>i*<t rl«i Dito 



49 



I>escriptioii détaillée de la conpe précédente 



Conpe de Casqneira à Pé do Viso^ 

PRÉCAHBRIQDE SUPÉRIEUR (CbO 

1. Schiste fin, gris, micacé, avec du mica en paillettes très fines que Ton aperçoit diflîcile- 
ment à l'œil nu, et schiste verdâtre clair et violet, traversé par de nombreuses veinules très minces 
(moins d'un millimètre) d'oxyde de fer qui s'entre-croisent de mille manières. Ces schistes forment 
des couches généralement très épaisses, qui plongent vers N.52®E. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Qnartzites i Scolithus 

2. Quartzite fin, compact, blanc, avec les lamelles de mica fort minces, clairsemées, et grès 
fin, très dur, passant au quartzite, de couleur violet clair taché de blanc. Ce complexe forme des 
bancs épais de 2 centimètres à 1 mètre, la partie inférieure contenant quelques bancs de 2 à 3 mè- 
tres d'épaisseur et d'autres encore plus puissants, dans lesquels il est extrêmement difficile de dis- 
tinguer les plans de la stratification. Plongement des strates 40 à 50^ vers le N.N.E. 

VexUlum Detglandei Rou. ScoHthut Dufrenoyi Rou. 

3. Quartzite compact et grès fin, dur, avec des moules de Scolithus Dufrenoyi et de VexiUum 
Desglandei, ceux de Scolithus étant très grêles, de 1 à 2 millimètres de diamètre, fort abondants. Les 
strates ont de 20 centimètres à l^jW d'épaisseur; ils ont des directions variées et plongent de 40 
à 50*» vers le N.N.E. 

Quartzltes i BUobltes 

4. Quartzite fin, compact, gris clair, en lits minces peu réguliers, de 1 à 22 cent, d'épaisseur. 
Quelques lits renferment des moules de Bilobites. Un autre lit, de quartzite polygénique, contient plu- 
sieurs petits cailloux roulés de différentes roches quartzeuses. On a recueilli les espèces suivantes: 

Cruziana furcifera d'Orb. Cruxiana Lebescontei Delg. 

» Beirensis Delg. Foralitet gracilis Delg. 

— Couvert sur 23"*,50 d'extension. . 

5. Quartzite blanc, très micacé, en partie schistoïde, avec muscovite, formant des lits minces 
de 1 à 20 centimètres d'épaisseur, se divisant en plaquettes de peu de millimètres, à surface irrégu- 
lière. Ces plaquettes sont couvertes de paillettes de mica dans une telle abondance que par leur ré- 
union elles forment comme une pellicule. Ce massif renferme quelques moules de Bilobites parfaite- 
ment empâtés dans la roche et indéterminables. Plongement des strates vers le N.N.E. 

6. Quartzite blanc taché de rougeâtre, peu et très irrégulièrement micacé, en lits épais de 10 
à 82 centimètres. On n'a pas découvert de fossiles dans cette couche. Plongement 40 à 50^ vers le N. 

7. Quartzite en lits peu réguliers, épais de 2 à 40 centimètres, en partie schistoïde, très mi- 
cacé à la surface des lits et des plaquettes irrégulières qui les forment. A la partie supérieure du 
massif il y a quelques lits très minces de quartzite schistoïde avec des moules de Bilobites, parmi 
lesquels j'ai reconnu Cruziana Bagnolemis Morière. Plongement des strates vers le N.N.E. 



' Cette coupe commence à 300 mètres au S.E. du hameau de Casqueira et passant au S. de Zuvinheiro va se ter- 
miner à Azenha do Lagar^ près Ponte da Matta. 

8£1>T£MBRE, 1907. 7 



50 

8. Quartzite fin, de couleur claire ou blanchâtre, traversé par des veinules de quartz blanc, 
en partie schistoïde et très micacé, se débitant en minces plaquettes, peu régulières, dont la surface 
est couverte de paillettes de mica. A la partie supérieure de cette couche il y a deux lits d'un quar- 
tzite brèchiforme ou grès grossier, de couleur brunâtre, avec débris très menus de test de Brachio- 
podes (Lingules). Plongement de 40 à 50^ vers le N.E. 



Schistes i Ortbis Rlbeiroi 

9. Schistes fins, gris foncé et blanchâtre, partiellement très micacés par l'inégale distribu- 
tion du mica. Quelques lits contiennent des fossiles, tous à l'état de moules, ordinairement très dé- 
formés et empâtés ilans le schiste. Les lits les plus inférieurs sont les plus fins et doux, ils ont une 
teinte blanchâtre ou gris clair avec taches jaunâtres ocracées et ils sont les plus fossilifères. Plon- 
gement des strates vers N.IO^E. 



Calymene Tristani Brongn. 

» Aragoi Rou. 
Homalonotus Bohemious Barr., deux glabelles 

uniques. R. 
Placoparia Zippêi Bœck. 
Dalmanites socialis Ban*. 
Asaphus glabratus Sh.? 
Ogygia sp. 
lUaenus sp. 
Orthoceras ind. 
Beyrichia Buuacensis Jones. 

» timplex Jones? 
Hyolithet cf. élégant Barr. 
Conularia nobilis Bsltt., un fragment 



Redonia Duvaliana Bon. 

» Dethayesiana Rou. 
Ctenodonta Beirensis Sh. 
» Ciae juv. Sh. 

Bivalves ind. 

Sanguinolitet Pellicoi Vern. et Barr. 
Orthis Ribeiroi Sh. F. 
>• cf. calligramma Daim. 

1» testiidinai-ia Daim, (non 0. tegtudinaria Vera. et 
Barr.) 
Lingula ind. 

Didymograptus Murchisoni Bœck. F. 
Calix (EchinosphaeritesJ Murchisoni Y em. et Barr. 
Crinotde, moule interne d*un fragment de tige très grêle. 



Schistes i Hom&lonotns Œhlerti 

10. Schistes très micacés, gris foncé et gris clair, contenant des lits de grès fin, très micacé, 
dur, passant au quartzite, et de quartzite épais de 2 à 28 centimètres. Ils comprennent quatre lits 
fossilifères, dans le plus inférieur paraissent les Homalonottis. Les fossiles sont très rares et pres- 
que tous indéterminables. Plongement 50 à 60** vers N.IO^'E. 

Homalonotus (Plaesiacomia) CEhlerti Kerf. Ctenodonta sp. 

Trilobite ind. Orthis sp. 

H. Quartzite gris clair et grès tin, dur, passant au quartzite, très micacé, blanc, en lits épais 
de 6 à 60 centimètres, ayant intercalés quelques lits de schiste grossier, très micacé, bien stratifié, 
en lames alternantes, gris foncé et gris clair, sans fossiles. Plongement 50 à 60** vers N.12®E. 

12. Schiste argileux, très micacé, gris foncé avec taches claires, renfermant beaucoup de fos- 
siles dans toute l'épaisseur du massif, principalement des moules de petites bivalves qui jonchent 
littéralement la surface de quelques lits. Ce schiste contient aussi quelques petits nodules argileux, 
durs, à formes irrégulières, quelques-uns avec fossiles. On n'a pu préciser la direction des strates, 
on voit pourtant qu'elles plongent dans le même sens que les couches précédentes. 



Calymene Tristani Brongn. f. 
Illaenus Hispanicus Vern. et Barr. 
Asaphus nobilis Barr. 

» sp. n.^ avec une petite pointe au 
pygidium. 
Homalonotus Œhlerti Kerf. f. 
Dalmanites socialis Barr. F 
» Phillipsi Barr. f. 
u sp., hypostome d'une autre espèce. 



Beyrichia simplex Jones. 

» Bussacensis Jones. 
Orthoceras sp. 
Bellerophon bilobatus Sow. 

» acutus Sow. 

Conularia Bohemica Barr. 
Hyolithes elegans Barr. 
Pleurotomaria Bussacensis Sh. 
Ribeiria pholadiformis Sh. 



51 

Dolabra Lusitanica Sh. Cypricardia Beirensis Sh. 

Leda aff. decurtata Ban*. Orthis tettudinaria Daim. 

Ctenodonta Costae Sh. » elcgantula Daim. 

» Beirentis Sh. » Berthoiti Rou.? 

» Ctae Sh. » filiceraei Rou. 

» Ribeiroi Sh. lÀngula longistima Pander.Y 

» cf. dispar Barr. » sp. 

Redonia Bohemica Ban*. Crinoïde, empreintes circulaires d'articles de la tige^ d*un 

» Duvaliana Rou. millimètre de diamètre. 
Synek antiqutu Barr. 

13. Schiste gris foncé, par places très micacé, avec des taches gris clair et jaunâtres par 
suite d'un commencement d'altération superficielle. Il contient de nombreux lits de grès fin, très 
dur, passant au quartzite, épais de 2 à 33 centimètres, où les fossiles sont principalement accumu- 
lés. Dans un lit les fossiles (surtout des glabelles, des pygidiums et des débris de segments du tho- 
rax de Calymem Tristani) sont très abondants, formant comme une lumachelle, où les fossiles se 
trouvent confusément entassés. Le schiste contient en outre quelques petits nodules, qui n'ont point 
fourni de fossiles déterminables. Plongement de 40 à 50® vers N.16®E. 

Calymene Tnstani Brongn. F. Ctenodonta Ribeiroi Sh. 

Dalmaniteg socialis Barr. f. » Costae Sh.? 

Beyrichia simplex Jones. Synek antiquns Barr.? 

» Bm$acensi$ Jones. Ribeiria pholadiformis Sh. 

Cyrtoceras sp. Orthis filiceraei Rou. 

Orthoceras sp. » testudinaria Daim. 

Bellerophon trilobatus Sow. var. typtts Sandb. Lingula sp. 

Dolabra Lusitanica Sh. Crinoïde, empreintes circulaires de petit diamètro, d*arti- 

Ctenodonta Beirensis Sh. culations et fragments de tiges. 

» Ciae Sh. 

Grès de Loredo 

14. Quartzite gris et blanc, par places schistoïde et très micacé, formant des lits de 10 à 60 
centimètres d'épaisseur, qui se divisent en plaquettes très minces, à surface plane par l'interposition 
de feuillets argileux. Plongement 70® vers le N. N. E. 

15. Schiste micacé, couleur gris foncé avec taches blanchâtres et jaunâtres ocracées, ayant 
intercalés à la partie supérieure du massif quelques lits minces, de 2 à 10 centimètres d'épais- 
seur, de schiste gréseux très dur, ou grès fin très micacé, gris foncé. Le schiste contient des fos- 
siles peu abondants et en mauvais état, irrégulièrement distribués, écrasés et parfaitement empâtés 
dans la roche. 

On n'a pas pu fixer la direction des strates, on voit pourtant qu'elles plongent faiblement vers 
le quadrant de S.W. On a recueilli dans cette assise: 

Dalmanites Dujardini Rou. Ctenodonta Bussacensis Sh. 

» socialis juv. Barr. » Ciàe Sh.î 

Beyrichia simplex Jones. Orthis redux Barr. 

• Biusacensis Jones. Lingula ind. 

Bellerophon trilobatus Sow. var. typus Sandh. Crinoïde. 

» expansus juv. Sow.? 

C&lcaire et dlabase 

16. Diabase et calcaire compact et sublamellaire, gris foncé, sans la moindre trace de strati- 
fication, montrant dans la cassure beaucoup de facettes brillantes, spathiques, avec des taches et vei- 
nules blanchâtres de fer spathique, auquel il fait transition. A la base du massif, c'est-à-dire près du 
schiste précédent, le calcaire contient des restes de fossiles; on y a découvert une glabelle et un py- 
gidium de Dalmanites socialis et trois moules de Beyrichia? 



52 



Couches culminantes 

17. Schiste dur, fissile, gris foncé, plus ou moins micacé, se divisant en plaquettes de peu 
de millimètres d'épaisseur, avec quelques lits subordonnés, de quartzite schistoïde, très micacé, épais 
de 2 à 10 centimètres, de même couleur gris foncé. Quelques lits du schiste présentent des traces 
de Nereites ou Phyllodocites semblables à celles des schistes de Povoa, à Touest d'Amarelleja, et de 
la rivière de Murtigâo, sur la route de Santo Aleixo à Barrancos. A la surface d'un de ces lits on 
remarque l'ondulation ou crépi analogue à celui produit par les vibrations de Teau sur les plages 
sableuses humides lorsqu'elles sont couvertes par une couche d'eau très mince. Le même phénomène 
a été aussi observé, comme nous verrons plus loin, sur une dalle de schiste dans une carrière près 
de Barrancos. Plongement des strates faible vers le S. S.W. 

18. Quartzite fin, blanc, peu micacé, quartzite schistoïde, gris, très micacé, et grauwacke ou 
grès fin, très micacé, blanc et jaunâtre par commencement d'altération, formant des lits alternants 
de 2 à 35 centimètres d'épaisseur, avec intercalations de lits et feuillets de schiste quartzeux, très 
micacé. Sans fossiles. Plongement faible vers le S. 

19. Schiste grossier, micacé, gris foncé ou jaunâtre, avec des concrétions dures, siliceuses, 
ou petits nodules irréguliers, où l'on a découvert l'empreinte d'un Crinoïde et des traces d'un Poly- 
pier?. Plongement faible vers le S. 

20. Quartzite compact, gris, dur, très micacé, en lits épais de 2 à 45 centimètres, ayant quel- 
ques lits intercalés de schiste très micacé, gris foncé et blanchâtre. Le quartzite est parfois caver- 
neux et paraît contenir des traces de fossiles. Plongement faible vers le S. 

Remarqoes sor les coupes décrites. — En considérant spécialement les couches les plus su- 
périeures de rOrdovicien du Bussaco, on remarque une profonde dissemblance entre les deux 
coupes que nous avons décrites; du côté occidental du synclinal paraît un faisceau de couches, 
qui n'est pas représenté dans le versant du Bussaco, ou bien s'il y existe, les roches sont to- 
talement métamorphosées, étant comprises dans la bande des schistes diabasiques. Au con- 
traire, ces derniers, qui ont un développement énorme dans le flanc oriental du synclinal, ne 
sont pas représentés dans la coupe de Pè do Viso; il semble qu'ils y sont remplacés par le 
groupe des schistes culminants, dont nous avons parlé. 

Quoiqu'il en soit, l'extrême variabilité de caractère des roches de l'assise supérieure, 
que nous avons désignées sous le nom de «schistes diabasiques» nous porte à la conviction 
qu'elles ne furent pas formées en conditions normales, c'est-à-dire, qu'elles ne doivent pas leur 
existence simplement à des phénomènes de déposition chimique, ou de sédimentation mécani- 
que; on ne saurait non plus juger que leurs caractères lithologiques, contrastant avec ceux 
de toutes les autres couches siliiriennes en dessus ou en dessous de ce niveau, dépende de 
phénomènes de métamorphisme dûs au voisinage de la diabase, quoiqu'elles semblent être en 
dépendance intime de cette roche éruptive, puisque c'est seulement là où elle paraît, que l'on 
observe ce groupe de couches \ 



1 Dans le mémoire de Carlos Ribeiro et Daniel Sharpe: On the Carboniferotis and Silurian Formations of the 
neighbourhood of Bussaco in Portugal, ces couches sont désignées sous le titre de «couches de Porto de Sant'Anna» du nom 
de la localité où elles furent d'abord reconnues^ et constituent la Middle Division of the Sdurian Formation, ou division 
supérieure des couches siluriennes inférieures; la diabase (greenstone or diorite) est regardée comme ayant exercé une action 
métamorphique et perturbatrice sur les schistes siluriens qu'elle traverse, et par conséquent réputée d'âge post-silurien; or, 
cette supposition est, selon nous, manifestement erronée. 



o3 

Formation dés scUstes diabaslqoes. — La composition des schistes c|iabâsiques etTexameiki 
attentif du sol qu'ils forment, renfermant dans leur sein plusieurs lentilles, plus ou moins graa- 
des et même des strates continues des schistes à Dalmanites Dujardini avec leurs caractères 
typiques, le passage des premiers à ceux-ci par une transition graduelle, et encore les coulées 
de diabase formant des masses concordantes avec la stratification des schistes, tout cela dé- 
montre que, pendant la période de formation des schistes à Dalmanites, alors que les courants 
transportaient les sédiments vaseux pour leur formation, des éjections volcaniques venant par 
intermittence en plusieurs points du fond de la mer, ont étendu des nappes plus ou moins con- 
sidérables de la roche éruptive, qui a fourni par sa désagrégation, conjointement avec les cen- 
dres et sables volcaniques qui sortaient des mêmes bouches d'éruption, une partie importante 
des matériaux des couches qui se formèrent à cette époque-là. 

Formation des calcaires. — En ce qui concerne le calcaire, il ne parait ni dans le Siluri- 
que supérieur, ni sur le flanc oriental du synclinal près de la ligne limite des deux étages si- 
luriens, comme c'est le cas du côté occidental, où, au contraire, il se trouve évidemment com- 
pris dans le groupe des couches les plus supérieures de l'Ordovicien, Il est donc très plausible 
de supposer que sa formation appartienne exclusivement à cet étage plus ancien, comme l'in- 
diquent d'ailleurs les fossiles trouvés dans le même calcaire, ainsi que dans les couches argi- 
leuses et quartzo-argileuses, contemporaines de cette roche. 

C'est dans le voisinage de Penacova que les masses de calcaire sont le plus dévelop- 
pées. Par leurs grandes dimensions elles représentent de grandes accumulations de cette sub- 
stance dans des espaces limités du fond de la mer, où se déposaient en même temps les schis- 
tes qui les accompagnent et qui appartiennent à la même assise. On ne peut pourtant pas 
comprendre que le calcaire, qui forme des masses aussi volumineuses, dont l'une dépasse 600 
mètres de longueur sur 100 mètres de largeur, et séparées les unes des autres, ait été en- 
traîné en dissolution dans les eaux conjointement avec les sédiments vaseux; ainsi l'idée de 
récifs coralliens s'impose immédiatement à l'esprit. En effet, on ne saurait attribuer à ces 
masses la même origine qu'ont les nodules calcaires des ampélites du Silurique supérieur. 

Près de Càssemes et aussi près du hameau de Estrada (Penacova) on trouva des mas- 
ses de calcaire subordonnées aux schistes diabasiques. Ce calcaire est dolomitique, compact, 
par places caverneux, ayant des parties spathiques, comme dans la vigne de Leira Ma, près 
de Porto de Sauf Anna, où il contient des restes de Polypiers, de Bryozoaires, d'Echinodermes 
(Cystidées), de Brachiopodes, et très peu de Gastropodes et d'Acéphales. On ne voit ces fos- 
siles que dans la croûte extérieure, altérée, des masses de calcaire; dans la partie intérieure 
de celles-ci, où la roche est compacte et saine, on ne peut pas découvrir les fossiles. 

Dans quelques points près de Penacova, les masses de calcaire se changent inférieure- 
ment en un lit de marne verdâtre bien stratifié, renfermant aussi des fossiles: Cystidées (Echi- 
nosphaerites), Polypiers, Brachiopodes, Echinodermes (Blastoidea), qui sont tous remplacés 
par de la dolomite. 

Nous concluons, donc, que les différentes masses de calcaire, qui paraissent alignées 
dans le sens de la stratification au milieu des schistes diabasiques, sont d'origine organique et 
représentent des récifs isolés, comme les îles de coraux des mers actuelles, qui se formèrent 
dans le fond de la mer ordovicienne durant la phase de déposition des schistes micacés à 



54 

Dalmanites Dujardinù Toutefois, quelques petites masses de calcaire ferrugineux, voire de si- 
dérite, qui paraissent aussi intercalées dans les schistes diabasiques, précisément là où ils se 
montrent le plus fossilifères, furent peut-être formées par la précipitation, au sein des eaux, 
de la matière qui les compose et qui s'y trouvait dissoute, par la présence de matière organi- 
que abondante en décomposition, provenant naturellement de ces mêmes organismes. 

Soorces minérales en liaison avec Téroption disbasiqDe. — Des sources jaillissantes thermo- 
minérales, chargées de silice et de sels magnésiens, ont contribué aussi en grande partie à la 
formation des dépôts culminants du Silurique inférieur du Bussaco, marquant la dernière pé- 
riode d'activité volcanique représentée par Tépanchement des diabases. 

Ces sources éruptives, d'eaux chaude et de vapeur, ont produit d'une part la dolomi- 
tisation des calcaires, qui sont tous plus ou moins dolomitiques, et en partie transformés même 
en une véritable dolomie saccharoïde, caverneuse, parfaitement caractéristique, où l'on ne dé- 
couvre aucun vestige de fossiles; d'autre part elles ont causé la précipitation de la silice, à 
laquelle est due la formation d'une silicite calcarifère, de la silicite cornéenne (Hornstein), d'un 
quartzite jaspoide et d'une argilo-silicite; ces roches sont toutes contemporaines du calcaire; 
elles furent formées soit par un procès analogue à celui des dépôts des geysers d'Islande et 
de Yellowstone^ ou des sources geysériennes du Vaile das Furnas dans notre île de San Mi- 
guel (Açores), soit par métamorphisme d'une roche argileuse (calcaire marneux ou schiste ar- 
gileux) par des eaux thermales contenant de la silice en dissolution'. 

Doit-on attribuer la même origine hydrothermale à certains minéraux accidentels, 
comme la pyrite et l'oxyde de fer, qui imprègnent fortement quelques-unes de ces roches et 
dont la formation ne peut s'expliquer que par l'intervention de sources minérales chargées de 
carbonate de fer, qui auraient aussi accompagné le phénomène éruptif? 

C'est dans le voisinage de la diabase, ou plutôt dans le schiste impur diabasique, que 
les fossiles se montrent en plus grande abondance. 11 semble donc que les conditions biologi- 
ques locales n'étaient favorables au développement de la vie que dans les intervalles où l'action 
des sources minérales était plus affaiblie et en des points situés à une certaine distance des 
foyers éruptifs, où la roche formée est le résultat du mélange des sédiments constitutifs des 
schistes normaux avec les débris des roches volcaniques et aussi en partie avec les produits 
des sources minérales. 

En confirmation des idées que nous venons d'exposer, il existe à Càssemes, comprise 
dans cette assise supérieure de l'Ordovicien et en contact avec la roche éruptive, une couche 
de tuf, constitué surtout de débris de la diabase, de schiste vert et de fragments de Polypiers 
roulés; c'est vraiment une roche d'agglomération, formée sans doute au milieu d'eaux tumul- 
tueuses, comme devraient l'être celles où se fit l'émission trappique et geysérienne. 

Extinction de la fanne ordOYicienne. — Les forts courants, qui vraisemblablement accompa- 
gnèrent les mouvements du sol concomitants de ces phénomènes volcaniques précurseurs de 

> «Yeliowslone National Park» dans la partie N.W. du territoire de Wyoming^ U. S. A. 

2 Ces roches ont toutes été étudiées au microscope par mon collègue Mr. Souza-Brandâo; les conclusions aux- 
quelles il est parvenu, s'accordent avec l'hypothèse que j*avais déjà formulée longtemps auparavant^ c'est-à-dire^ que plu- 
sieurs de ces roches furent formées par précipitation chimique, ayant l'origine hydrothermale. 



55 

l'extinction de là fâune ordovicienne, ont dû suspendre temporairement la formation des dépôts 
sédimentaires dans cette localité, tout en opérant, au contraire, la dénudation des dépôts for- 
més antérieurement. Ainsi, nous jugeons que par cette manière, la faune seconde s'est éteinte 
dans cette contrée; et la vie animale, façonnée sous un nouveau plan, vint plus tard s'y mani- 
fester, ayant pourtant laissé au sein des dépôts culminants duSilurique inférieur les premiers 
représentants de cette faune, qui seulement plus tard parvint à se fixer définitivement dans 
nos mers. 

Dans le Bussaco le terme de l'époque silurienne inférieure est annoncé par l'appari- 
tion soudaine d'un grand nombre d'espèces nouvelles et d'autres qui vraisemblablement vi- 
vaient alors dans les mers siluriennes du nord, car plusieurs d'entre elles ont là leurs repré- 
sentants. Ces espèces se sont mélangées dans la même strate avec les espèces de la faune se- 
conde, qui était encore florissante dans cette contrée. 

C'est dans le groupe du Niagara, rapporté par J. Hall à son Middle Sihirian, que nous 
trouvons le plus grand nombre d'espèces représentatives ou analogues de celles qui firent ir- 
ruption dans la mer silurienne du Bussaco à la fin de l'époque ordovicienne. 

En vue des faits que nous venons d'exposer on restera, cependant, dans le doute 
quant à une véritable émigration d'espèces d'une contrée quelconque dans celle du Bussaco, 
où elles paraissent inopinément. On se demandera si ce n'est pas plutôt les conditions spé- 
<^iales de la sédimentation, ou les conditions biologiques spéciales créées par les émanations 
geysériennes, qui ont origine les conditions propres au développement de ces espèces. Quoi- 
qu'il en soit, on ne saurait nier l'influence prédominante du milieu ambiant pour expliquer 
cette subite variation dans la composition de la faune, qui se manifesta à la fois pas l'adjon- 
ction d'un grand nombre d'espèces nouvelles, et par la disparition presque totale de celles qui 
les ont immédiatement précédé dans cette contrée. 

Terme de la période ordovicienne d&ns le Bnssaco. — En conclusion: le terme de I époque si- 
lurienne inférieure dans le Bussaco fut marqué par une grave et longue perturbation strati- 
graphique, pendant laquelle il y eut une importante émission diabasique, accompagnée de 
l'apparition de sources minérales jaillissantes et suivie d'une forte dénudation. 

Cette émission s'est faite principalement pendant la phase de formation de l'assise de 
schistes très micacés à Dalmanites Dujardini, s'élant initiée toutefois bien auparavant, à la fin 
de la phase de déposition des quartzites à Bilobites. On observe ce fait près du hameau de 
Villa Nova, à l'est de Penacova, sur le flanc gauche du Mondégo, où Pou a découvert, au mi- 
lieu des quartzites en lits minces, à une vingtaine de mètres au-dessous du mur des couches 
à Orthis Ribeiroi, un petit affleurement de roche éruptive très altérée (gabbro ou diabase). 

Cet affleurement représente donc le commencement de l'action volcanique, qui se ma- 
nifesta avec plus d'intensité dans les phases postérieures de TOrdovicien, ayant son plus grand 
développement à la phase du dépôt des couches à Dalmanites Dujardini. 

La durée de l'éruption volcanique n'a pas dépassé toutefois dans cette contrée la fin 
de l'époque ordovicienne; elle se trouve par conséquent comprise dans des limites bien définies. 

La contemporanéité des roches éruptives et des roches sédimentaires est prouvée par 
plusieurs faits que nous avons cités, et en outre par leur constante apparition au même horizon 
stratigraphique dans toute l'étendue de l'affleurement du Silurique. Là, il nous semble voir. 



56 

soos un aspect un peu différent, le phénomène observé par Barrande en Bohême, où la masse 
sédimentaire qui renferme les colonies, est aussi associée à des coulées de trapp. 



Horizon des Didymograptns. — A 570 mètres à Test de la chapelle de Loredo, justement 
au contact des quartziles à Bilobites en lits minces de la serra du Bussaco, une faune variée 
fut rencontrée dans un schiste très fin et mou, finement micacé, gris noir taché de blanchâ- 
tre, qui forme le mur de l'assise schisteuse de l'Ordovicien moyen. Celte faune est caractéri- 
sée principalement par la présence de Didymograptus Murchisoni; en outre des Graptolites, 
elle se compose de diverses espèces de Trilobites, de Lamellibranches et de quelques Bra- 
chiopodes. Les Trilobites sont peu nombreux et presque tous de petite taille, montrant que 
les conditions biologiques n'étaient pas alors bien favorables à leur développement. La même 
observation peut se faire par rapport à quelques bivalves. Cette faune doit être l'équivalent 
de celle du niveau supérieur de l'assise à Didymograptus de Vallongo, les deux niveaux moyen 
et inférieur qui sont représentés dans cette localité manquant au Bussaco. 

Voici la liste des espèces: 



Illaenus sp., un petit exemplaire, 

très probablement /. Lusitam- 

cm juv. Sh. 
Asaphus glabratus Sh. f. 

V sp., de dimensions consi- 
dérables. 
Calymene Tristani juv. Brongn. 

» Aragoi juv. Rou. f. 
Dalmanites socialis juv. Barr. 
Beyrichia Bussacensis Jones. 

» simplex Jones. 
Orthoceras duplex Wahl.? 



Hyolithes sp. 

Redonia Duvaliana Rou. F. 
Dolabra Lusitanica Sh. 
Cypricardia Beirensis Sh. 
Ctenodonta sp. 

Sanguinolites Prf/fcot juv.Vem. et Barr. 
Orthis testudinaria Daim. 
» calligramma Daim. 
Obolus aflf. Davidsoni Sow.? R. 
Didymograptus Murchisoni Bœck. 

» nanus Lapw. 

Bryozoaire. 



57 



TABLEAU DES ESPÈCES DU SILURIQDE INFËRIEDR (SËRIE j)RDOYICIENNE) DU BDSSACO 



3COM8 DE.s E?!iPÈCES 



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CnUSTACEA 

Ichthyodorulites ou CeratîcM:arisî * 

Ceratiûcaris? f voyez C. Sharyi Bam) . , . , 

Myocaris lutraria StUter 

Acklaspis Buchî Barr ,, 

Areia Bussai^ffifiis sp, n , * , 

Aaaphus nobilis Barr. , * _ , 

n ou Ogygia sp. n , , , 

Calymeiie Tristani Brom^n * -, * 

■ i> var. (avec les sillons de Ja glahelle effacés) 

» Aragoi Bon. . ♦ * ....,, 

w piilrhra Barr , . 

» transiens Venu H Ban: ..,*,,... 

V Coslai &p. D. (aff. C, iiici^ta Biirr.} .....,, 

Cheinirua gn'phus Bfsrr. , . , , , , 

» claviger Bfyr, * ...,.,.,,,.*.. 

& t^iobo^us Barr. . . . * , 

la Boeaj^d sp. n , 

M VencÊ^last sp, n -,,♦.,.. 

*» cf. luijiesçenii Bnn\ , 

» aJT verrucosii* Brêgr^fr. . . 

Chcvffatïa Lore^ensis gen. et sp. n. , .......,♦ 

Dalmanites socialis Ifarr, _ 

» » var. proanva Emmr, ...,,,.. 

■ » var grandis 

» Dujardiai /fi^u. , 

» Philîipsî Barr. , 

■ Vetillarti Bon , 

» cf. Angeliîii Barr, 

Homalonolusi Doliemiciis Barr 

(Phesiacomia) OEÏilerti Kerfome 

» » brevicaudata De*;, sp 

Ilfaenus Hispanicus TVr». H Barr. (I. gî^^antcus 5iirm., forme large),. 

» Ltîsitaniiîus Sh. (L giganleus Burm.f forme longue) 

« Loredensis sp. n ^ 

»t cf. Panderi Barr. , , . , ^ . 

t* aff. .Murchisoni Sait 

« aflf. Bouchardi Barr. 

*> Lorioli sp. n, * , , , 

Lichas lîeberti Bmt , . . . . 

■ cl incola Barr. (^an L. incola var.) . * 

* aE convexus AvgeUn* ..,.., 

^ïïyp^ glabrata Sh , _ 

M sp , , , , . . 

Placoparia Zippei Bœd. (PL Tourncminri Rou., non PL Zippei Barr.) 

Proêtus Loredensi5 sp. n. , , 

Phiilipsia parabola Barr. 

OCTOBRE, 1907. 






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58 



NOMS DES ESPÈCES 



Heroopleùrides (Caphyra) Lorioli sp. n 

Trinucleus Btireatii Œhlert 

» Goidfussi Barr 

Beyrichia Bussacensis Jone^ 

» simplex Jones 

» major sp. n 

Plumuliles fratemus Barr 

» cfr. Bohemicus Barr 

CEPHALOPODA 

Lituites intermedius Venu et Barr 

Ortlioceras bonum Barr 

M cf. expectans Barr 

»» afT. Bohemicum Barr 

» aff. probum Barr 

» cf. sodale Barr 

• ind., plusieurs espèces 

Endoceras duplex Wahlbg. sp 

» vaginatus Schloth 

(^yrtoceras sp 

PTEROPODA 

Hyolithes elegans Barr 

u Beirensis Sh 

M cinctus Barr.? 

» cf. elongatus Barr 

» cf. inïiî^tÎRt'tn^ Hntr 

cf. simplex Barr 

cf. striatulus Barr 

Conularia nobilis Bnrr 

» féconda Barr 

» Boheniiea Barr 

tenuistriala sp. n 

aff. simplex Barr 

HETEROPODA 

Bellerophon acutus Sow 

» aff. acutus Soto, (^an sp. n.) 

» trilobatus Soto 

» bilobatus Sow 

" expansus Soto 

» elongatus Portl 

• Lebesconlei Trom 

f^ cf. carinatus Soiv 

sp. (voyez Buccania angustata Hall) 

6ASTR0P0DA 

Ribeiha pholadiformis Sh 

» Œhlerti sp. n 

Natica aff. ampuUacea Eichtv 



OrdoTJciei sup^rifar 



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59 



NOMS I>Ê6 ESPÈCES 



Naticâ ind., 2 espèces 

Platyostama cf. Niagareosis Hati > 

* î sp. .,,,,.. , . . . 

Euorophaîus et cannatus Sow. . . - * 

Trochonema sp. , 

Holopea cf paluiliniformis HalL * 

w cf. synietrica ïhU. . . , , , 

v et obliqua Hnlt. 

■ ventrîcûsa Hall 

M Ep. (voypï Natica denudata Bichw.) 

* ou Cyclonema? sp ...»»..♦. 

Straparollus? sp * 

Ilurcbisonia sp. . ^ ..... ^ 

PleuroËODiana Buâsai^eniils Sk 

u aE lenticularis llatl 

Subnlitesî (voyez S. Psyché BilUngë) 

Cyclonema aff. crebristria M'^Coy 

» et ventricosa Hall 

* sp. (voyez Natii-a prisca Eîchw.) , 

te sp, (voyez Turbo trimarginatus Eiehio.) . 
u aff. sulcata Hall. , 



LAHELLÏBRÂKCHIATA 

Orlhonola britannica Hou. (Sanguinolites Pellicoi Verri. H Barr.). 

TellinopsiSj 2 espèces 

Dceruska prîmula Barr- 

Synek antiquus Barr * * . . , 

Dolabrat Lusitanica Sh , 

Hedonia Duvaltana Ron. (H. Bohemica Barr,^ forme large) 

- Deshayesiana flot*. . . * 

* Bohemîca Barr 

Leda Escosurae Sh .......»* « 

» incola Bntr. (L. Esicosurae Sh^ var.) . . * 

e Bobemica Barr 

• cf. bilunata Barr. 

» aff. decurlata Barr. , . . , 

Ctenodonla cf. librans Barr , ..,...*.,. 

n Coâtae Sh ^ 

w Ciae Sh 

« Bussacensis Sh * 

» Riheiroi 5A 

* Beireiisis Sh. ^ 

» Ez(|Uerrae $h 

V Ëâchwegti Sh, 

» Maeii^Erei Sh..,.., «*..*.« 



var. 



» erratica Trom. (C. Bertrandi Sait,, Don Nucuïa Bertraudi Jîoh.). 

*- cf. dispar Barr 

sp, n. aff. Costae Sh * , 

Cyprtcardîa Beirensis Sh > 

Arca Kosoviiinsia Barr.T 

■ Naranjoana Vern, et Barr. , . * * 



0ri»ticics Ka^erifOr 




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60 



KOMâ HtLS EiPÈCEN 



Modiolûpsis degantulus Shf 

» cf obJiquus Sait. (^ an G^'rtodonta ^p^) . ^ * . ^ 

p cf. Arniorici Sait, (id.) ,.,....,., _ 

* (Aslarle?) cotivergens Barr. sp 

» a(f- velerana jffarr. * . . . 

Mytilus cf. Budtiianaa Barr. 

Bivalves ind., plusieurs espèces * - * , 

BRACHIOPODJL 

Stringocephâlus sp. [cf, Orlhia (Strophoniena) Yicaryî Dav*] . . - . . 
hhynchonella nucula Som. (Hypothiris semisuIeaU Sait.) 

» aff. Llandûveriana Dav^ (Atrypa serrata M^Coy). ., . 

« cf. anibigena Barr. 

w cf. deflexâ Sow ..,.., 

* aff. princeps Barr. 

" Ind^^ plusieurs espèces 

Alrypa reticularîs Linn , - , 

» aff. imbricata Sôîp. * . . , .*.*.. 

■ aff. marginalis Dalm^ 

■ sp. (yoyez A. JD&ûlita Barr.) , 

* incerta Dav. ,........, , , 

Spirifer anliquissimus Sait. (cf. Strophoraena spinferoides M'^Coy) 
• cf, jndifferens fia^T, ,...,.,..... 

Leptaeîia Beîrensis Sh,^ forme large . , , , , 

Sh,, forme Jongue {L* îgnava S6.) , . 

b sericea Soir. . , , , 

" tenuisîtime- stria ta M'^Coy .....* , . . 

Stff iphomeua deltoidea Conrad * ..,,,...*, 

■ » var. undata M^Coy . , 

■ » var. camerata (L. camerata Cmrad}. 

* rhoinboidalis Wiikms sp. (L. depressa Daim.) 

* » var, Loredejisis nobis 

^ euglf pha Sqw. 

* cf Phillipsî Barr 

* tentiistriala Sow 

M sp. rt, (vûyei S- suavissima Bajr.) 

» pecleu Linn. * . . 

* eipansa 5oto. sp * 

■ sp* n. (^an Leptaena Betrensia var.) 

TriiDerellâ sp, (voyez T. acuminala BiHin^H} . > . , 

Spirifera plicatella Linn. sp. var. radiatus 

» » var. globbsa Sait « , . . . 

Poramboïiile* Ribeiroi S/i. , 

» lima Sh. , 

*■ sp. n.i ,. 

Penlatiierua vestitus Barr , 

* cf. pelagicus BarT. * , ^ 

» cf, oplatua Barr. 

* sp .,...*.,, 

Discina sp , , 

Stricklaudinia sp. (voyez S. lens Sow.) , 



Or^tTicicft lap^riror 



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61 



i^oun DE^ E^pi:cfia 



Strickhmlinja sp. (voyet S. ïirala Sotv. sp.) , . . * * 

* 5p. ind.^ 2 espèces , 

Ortiiîs ellipsoiiïcs Barr. , , . 

» ef PlUpsoiiles Bfirr , 

» ungtiis Snjt\ sp * , . , 

ï* aiï, bi^»lts flfiJm , , , , 

u a(T. flistorta fîtirr , , * ..*.♦* 

* reversa Sait. var. Mullochiensîa ...-*, .*,,,,. 

■ parva Pander. dans la liste de Sharpe (^an 0. lunala Sow.) ....,..,, 

» Edgelliana 5a// , * , , , . . 

» cf. Valpyana Dav. , 

■ Acloniae Sow .....,.,.. , , , , * ... * 

■ canaliculata Lûuhtrôm 

w honorata Barr 

il calligrarnma Dfilm , , 

i. u var gigantea (^an sp. n.) * . . 

eiegaiïtula Dtfim. . . , 

* cf. clcj^aiitiib [J^lm. . . , . , ..,,.... 

exomala SA 

v Herihnisî Rm.. ililîérentes varit^l^s 

« flabeliuluiii Soid 

n Mundae Sh .»..,>, , , . 

i« teatud inaria Dotm. (t>. redux: Barr., d'après Saîter) 

» Mîdielifiî LèieiUé (^aii 0- Berthoisi var.) 

* et Micheîmi Lêrnliè , , 

* Hibéiroi SL, dtfTL^reiites variétés 

" Bui^sacensU Sk. (non 0. lasludiaaria Vern. et Barr.} 

■ Budleiphensis Dav. (0. redux Barr.) 

■ fiUceraei Bon. 

■ sardoa Men^ijh * . * ,..,,,*........ 

» cf. luiiata Sùw 

cf. miïltistriaU Uall . . . * , , , , , , 

* aff. multî^trîata Hall (j^an. sp. n.) * 

» aff. suburbana Barr. ,.....♦ , 

B aff. alata Saw. , . 

u cf. llabellulum .Sow. , 

* sp, (voyez 0, turgida M^Coy) . . , 

Obolus Bowlcsi \Wii. H Barr. 

m filosus HaiL sp , * . , 

» aff. Davidsoni Saitir , 

Lingula Lesuetiri Rou 

■ aff. Lesueuri Bon. * 

riechei Sait. , 

« laU Sow 

Rouaullï SrtU.f 

M cf. Bouauïtl Sait , - . * . 

j> Syniond.^i Saïi. 

" brevis Portif * * 

> longisïiina Pamler « 

'* aff, cornea Sow. (^an L. ovata M'Coy) 

n cf- ovata MCotf ^ ......... 

cf. altenuata Sow 

Brachiopodes ind^ plusieurs espèces 






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62 




BRTOZOA 

Cheilottomatii Buik. (Bryozoaires celtulinéâ d*Orb.) , 

Orbjpora distincte Eiehw * > . . 

î ,.. 

Synoclarlia Lusîtanica Sft. * » , * , , , . , 

* hypnoifJes Sh 

Dtslejehîa retrculala Sh^. 

Phylîopora .^p. (Retepora, dans !a liste de Sbarpe), , 

Clathropora cf. frondosa Hall * • . • , , , 

Brvozoaire intl- , . . , , . , 



AKNBLIDA 



Traces de Nercites ind. 



ECHINODERHATà 



CarycMîrinus ornatus Sny. . . . , * • - , 

MiniOi-ystites Rohemicus Bfirr.f. _ 

EchÎDosphaiTJtes aiirantium Gyll ^ ....<».....* ^ . 

■ (Caryocy&tites) Balticus Eichw. (voyez Ech- Davisi M^Coy). 

m quaerendus B(ii*r *,.,,*,•♦* 

Aristocystiles cf. scutptus Barr* , , * , , 

» et Bohemicus Barr * , 

Gallx (Echînosphaenles) hliirchisonî Vern. et Barr. 

tt SedgwJcki Hou^ (cf. Arislocystites Bohemicus Barr.) . é 

H ^p, n.? {diiïérente des 2 espèces précédentes) . . * * - 

Orocystiles Heltnhackeri Barr. ... * 

MespilQcystîtes Bus&acen^is sp. n 

Th>o&locriiïu6? * . ^ * , . . - , 



COELENTXRATA 



Phyllograptus sp. n , 

Diplograptus palmeus Barr. , - , 

Didymograptus Mtirebtsoni Bœck 

• nanua Lapiv, , , . . , 

■ sp 

0îseophylEuin pllcalum Barrois non Phillips 

Labechéla conferta Milm-Eéw. et i. Haim^. . . « 

Favosîtes (CJadopora)' tihrosa Goléf. ***«<... 

Cyâtiphytlum Grayi Milne-Edw. et / Hatme 

Monticulipora? (voye^ M^ Bowerbanki Milnf-Edw, et J* Baime) , 

mCERTAB 5EDIS 



Cnuiana furcifera d'Orô. . . * . . 
« Beirensis Delg,..-... 
m cf. Beirensis Dilg — 

m Mon spe ] 1 i en sis Sap. * 
• Ba^Tiûtensis Mmière* 
4 Nathorsii Hf/j, 



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63 



KOMS DE^ ESPÈCES 



1|| 

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-g "< - 



Cruziana GolJfussi /lou. . . - 

* Lel)escnnlei Ditg 

» Vilanovae Sap^ 

» Cordieri Rem 

■* cf. Cordieri Bntt * 

M aiï, Cordieri Bon. , 

Fraetia Lyeili Rou 

Arthrophycus cf Harlani Hnti 

Scolithus Dufrenoyi Rwt 

j» sp. ind 

Yexillum Desglandei Rtm , 

m et Morierei Sap 

» Hallî Rou. . *.* 

Rhysophycus Saportai Mg. . , 

B cf. Rouaiilti Lebeic 

» Barrandei TrottL et Lehe^cf 
Foralites Potnf*li Rou. 

• gracilis Delg , 

Palaeochorda tenais Emm^^ * 



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Note. — La classification des espèces indiquées sur cette liste et dans les autres qui accompagnent ce travail; a 
été la plupart du temps faite d'après une première étude du matériel abondant du Musée géologique^ rassemblé par des 
fouilles réitérées pendant des dizaines d'années, lequel remplit beaucoup de centaines de planchettes. Il y a certainement 
beaucoup à corriger dans mes déterminations; mais quels que soient les changements qui en proviennent, ils ne pourront 
infirmer, j'en suis sûr, sous le point de vue stratigraphique, les conclusions auxquelles je suis arrivé. 



Considérations snr le tablean précédent.— L'examen de ce tableau suggère tout d'abord 
quelques considérations intéressantes. Ainsi, nous voyons que le nombre total des espèces dis- 
tinctes qu'il comprend étant de 293 (au minimum), plus de la moitié de ce nombre, soit 159, 
appartient à l'assise supérieure, dont 139 marque le nombre des espèces propres à cette assise, 
et seulement 20 proviennent des niveaux inférieurs. En outre, il est à remarquer l'abondance 
extraordinaire de Gastropodes, de Brachiopodes, de Bryozoaires et d'Echinodermes, classes 
qui sont presque exclusives de l'assise supérieure. 

Cette profonde différence dans la faune, et son rapide et remarquable enrichissement, 
pourraient nous porter à considérer ce groupe de couches comme étant d'un étage distinct de 
celui des couches sous-jacentes; cependant ses rapports ordoviciens sont clairement assurés 
par un certain nombre d'espèces très caractéristiques de l'étage inférieur du Silurique, sur- 
tout les Trilobites. De plus, le caractère lithologique des roches he étroitement cette assise 
culminante avec les schistes à Dalmanites Dujardini, qui lui succèdent immédiatement en des- 
sous, et ce n'est que dans les couches les plus supérieures, où Ton trouva des empreintes de 
Néréites, que Ton remarque un changement de faciès. 



64 



SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Distribution et composition du Gothlandien. — Le Silurique supérieur a dans raffleurement 
du Bussaco, comme nous l'avons dit, beaucoup moins de développement que la série ordovi- 
ciennc; vers le sud du Mondogo il forme une bande très étroite, de 100 à 300 mètres à peine 
de largeur, qui disparaît en Iraversant la rivière Ceira près de Serpins, au N.W. de Goes. 
Dans les autres lambeaux de la Beira le Silurique inférieur est seul représenté et il l'est prin- 
cipalement par l'assise de quartzites à Bilobites de la base du système. 

Les roches de la division supérieure du Silurique du Bussaco présentent une grande 
uniformité de composition: ce sont en général des schistes fins, à stratification souvent peu 
visible, où l'élément quarlzeux est moins abondant et où les calcaires manquent absolument. 
Ce terrain ne renferme pas, en effet, les puissantes assises de quartzites et de grauwackes 
qui abondent dans TOrdovicien; il contient, cependant, à une certaine hauteur, beaucoup de 
minces lits de quartzite et une énorme quantité de nodules siliceux et argilo-siliccux. plus ou 
moins durs, distribués très irrégulièrement dans un schiste fin et tendre, ou même une argile 
schisteuse à couleur gris plus ou moins foncé, ayant çà et là des taches noires ampéliteuses, 
dans lesquelles les fossiles se montrent de préférence, ainsi que dans les nodules. 

Les nodules sont pour la plupart petits; ils surpassent rarement la grosseur du poing 
et ont généralement la forme sphéroïdale ou ellipsoïdale aplatie, plus ou moins régulière. Beau- 
coup d'entre eux renferment des restes d'êtres organisés fossilisés par la pyrite; en vertu de 
la décomposition de cette substance, les espaces que les fossiles occupaient paraissent pres- 
que toujours vides. Quelques nodules sont même pyriteux; d'autres, très rares, contiennent 
intérieurement du calcaire spathique ou de la sidérose, qui semble être venu remplir la cavité 
laissée par la destruction partielle du nodule, en tout cas, ne représentant pas une concrétion. 

C'est un fait bien remarquable que l'absence totale du calcaire à l'état de concrétions 
ou sphéroïdes au milieu des schistes de notre Silurique supérieur, lesquels sont par contre si 
abondants dans d'autres régions. Ordinairement ce sont les nodules les plus grands qui con- 
tiennent les fossiles; les petits, très durs, de la grosseur d'une noix ou encore plus petits, ne 
les renferment presque jamais. 

Comme on devait s'y attendre, c'est dans le schiste plus fin et doux que les nodules 
paraissent de préférence. Dans les parties où le schiste est plus grossier, il se charge de mica 
et alterne avec les lits de schiste quarlzeux ou de quartzite, minces et peu réguliers, qui n'at- 
teignent que très rarement l'épaisseur de quelques décimètres. Ces lits disparaissent fréquem- 
ment et forment comme des masses ganglionaires, qui disparaissent aussi subitement ou dimi- 
nuent rapidement en épaisseur. Exceptionnellement, dans quelques points, le schiste est fissile 
et formé de lames alternantes de peu de millimètres d'un phyllade gris foncé et de quartzite, qui 
lui donnent l'aspect rayé sur les tranches des strates. 

Pauvreté relative de la faune gothlandienne. — Quoique les fossiles, que renferment les no- 
dules et quelques hts de schiste soient très abondants, dans leur ensemble ils constituent une 
faune assez pauvre. Cette faune est absolument distincte de celle de l'Ordovicien; aucune es- 
pèce commune aux deux étages n'a été jusqu'à présent découverte. 



65 

Tandis que le Silurique inférieur du Bussaco est remarquable par la grande abon- 
dance de fossiles, qui composent une faune variée et relativement riche dans les différentes 
assises schisteuses, surtout dans celle des schistes diabasiques, le Silurique supérieur de cette 
contrée renferme un nombre restreint d'espèces, parmi lesquelles les plus remarquables sont: 
Bolbozoe bohemica, plusieurs espèces A'Orthoceras indéterminables pour la plupart, Cardiola 
interrupta, C. migrans, Cardiola? striata, quelques Hydrozoaires, Monograptus priodon, etc., 
mais jusqu'à présent on n'y a pas encore découvert le moindre vestige de Trilobites. 

On trouve les fossiles autant dans les nodules que dans le schiste fin argileux, et aussi 
dans le schiste quartzeux ou quartzite subordonné aux schistes fins. Souvent le test des fossi- 
les contenus dans les nodules a été détruit aussi bien que les moules et il n'en reste que l'em- 
preinte extérieure dans les cavités qu'ils occupaient. Quelques lits de grès renferment de nom- 
breux moules de petites bivalves, dont quelques-unes côtelées (Rhynchonella?) et plusieurs La- 
mellibranches. Les schistes contiennent une petite bivalve côtelée, la même espèce de Brachio- 
pode qui occupe le môme niveau h Revelladas (serra de Portalegre) et dans d'autres localités. 
Les Graptolites sont rares et généralemeul en mauvais état. 

Etant exposé à l'air, le schiste fin se débite en morceaux irréguliers très menus, qui 
produisent une terre argileuse ou glaise très épaisse; quelquefois pourtant, il montre la struc- 
ture ondulée, et se divise en fragments à surface conchoidale, faisant alors rappeler par son 
aspect certaines couches schisteuses du toit du groupe archaïque. 

Faune du Sllorique supérieur du Bussaco. — La liste des espèces du Silurique supérieur 
que nous pûmes recueillir dans la contrée du Bussaco est celle qui suit: 



Ceratiocaris (Onchus), empreinte d'un 

aiguillon secondaire du telson. 
Pterigotus sp. (cf. Barrande, Syst. SU. 
Boh., vol. I, SuppL, pi. 
XVU, fig. 1-19). 
» empreinte d'un segment de 
la carapace d'une autre 
espèce, renfermée dans 
un nodule. 
Aptychopsis primus Barr. 
Entomis pelagica Barr. 
Phragmoceras? 

Orthoceras subanmdare Mûnst. 
» redundans Barr. 
» Bohemicum Barr. 
» styloideum Barr.? 
» cf. Arion Barr. 
» ind., 3 espèces au moins. 
Bolbozoe anomala Barr. 
» Bohemica Barr. 
» sp. aff. Bohemica Barr. 
Beyrichiaf 
Cardiola interrupta Sow. 

OCTOBRE, 1907. 



Cardiola gibbosa Barr. 

» aff. gibbosa Barr. 

» migrans Barr. 

» cf. contrastam Barr. 

» sp. n. aff. C. contrastans Barr. 

» ? striata Sow. sp. 

» sp. aff. striata Sow., an var. 
Cardium integrum juv. Barr.? 
Paracardium deliccUum Barr.? 
Mytilus Budnianus Barr. 

» esuriens Barr. 

» sp. (voyez M. longior Barr.) 
Anodontopsis cf. buUa M'Coy. 

» sp. 

Palaearca? 

Isocardia cf. simplex Barr. 
Cardiomorpha ou Isocardia sp. 
Posidonoînya? (voyez P. eugyra Barr.) 
Pterinea sp. aff. tenuistriata M*Coy. 

» laevis juv. Goldf. 

» aff. retroflexa Wahl. sp. 

» aff. retroflexa Wahl. var. 

» ind., 2 ou 3 petites espèces. 



66 



Avicula ou Pterinea, 4 ou 5 espèces. 

» sp. 
Masta sinistra Barr. 
Bivalves^ ind., plusieurs espèces. 
Atrypa cf. insolita Barr. 

» sp. 
RhynchoneUa? petite espèce. 
Or/At5 cf. translata Barr. 

» cf. canaliculata Lindstrôm. 
Fenestella ou Polyporaf 
Scyphocrinites ekgans Zenk.?, Barr. Ms. 
Crinoïdes ind. 
Cystidées ind. 

Monograptus priodon Bronn. 
» ultimus Perner. 



Monograptus planus Barr. var. (M. ProteusJ= 
M. resurgens Linnars.) 

» nudîis Lapw. (If. Hisingeri var. 

wwdM5 Lapw.) 

» leptotheca Lapw. 

» jaculum Lapw. 

» crmulatus Tômq. 

» rfw6tf/5 Suess? 

» spiralis Gein.? 

» ind., plusieurs espèces. 

Phyllograptm angustifolius Hall. sp. 
Retiograptus sp. 

Cyrtograptus cf. Lundgreni Tullberg. 
Syringopora cf. canceUata Milne-Edw. et J. 
Haime. 



Nous donnons à la suite la description d'une coupe du Gothlandien du Bussaco tra- 
versant l'affleurement silurien dans sa plus grande largeur. 

Cette coupe est réunie avec celles du ravin du Zuvinhal et de Casqueira à Pè de Viso, 
déjà décrites, pour former un même profil (pi. I, n** 3). 



Coupe du Silurique supérieur suivant le ruisseau de Palheiros depuis Azenha do Lagar, près Ponte da 
Matta, jusqu'à Âzenha do Netto, près Palheiros. 

1. Schistes fins, gris et noirs, avec beaucoup de nodules ellipsoïdaux ou globulaires, de pe- 
tites dimensions, alternant avec des schistes grossiers, très micacés, ainsi qu'avec quelques lits épais 
de 2 à 25 centimètres, de quartzite compact, gris foncé, et de grès fin, très dur, micacé, gris et jau- 
nâtre ocracé par suite d'un commencement d'altération. Le schiste aussi bien que les grès sont fos- 
silifères et quelques nodules renferment aussi des fossiles. Le test des fossiles aussi bien que les 
moules contenus dans les nodules furent souvent détruits, ne laissant que les empreintes externes 
dans les cavités qu'ils occupaient. Quelques lits du grès sont pétris de fossiles, surtout des moules 
de petites bivalves, parmi lesquels on a reconnu des Brachiopodes (Orthis cf. canaliculata et un 
Rhynchonellajj les Lamellibranches étant peu abondants. Les Graptolites sont très rares. 

Les strates sont répétées par le plissement, elles sont fortement comprimées et tordues, ayant 
des allures très variées; en quelques points on voit pourtant qu'elles suivent dans la direction 
N.30nV. avec plongement vers N.60^E. 

Fossiles des schistes: 



Aptychopsis primut Barr. 
Orthoceras ind., plusieurs espèces, échantil- 
lons écrasés. 

Fossiles des nodules: 

Orthoceras sp. 
hocardia cf. simplex Barr. 
Mytilus sp. (voyez M, longior Barr.) 
Orthis cf. canaliculata Lindstrôm. 

Fossiles du grès: 

Bolbozoe anomala Barr. 
Orthoceras sp. 

Paracardium delicatum Barr.? 
Pterinea sp. 



Bivalves, 2 moules écrasés, indéterminables. 
Orthis sp. 



RhynchoneUa? petite espèce. 

Crinoïdef 

Monograptus sp. 



Palaearca sp. 

Bivalve ind. 

Orthis cf. canaliculata Lindstrôm. F. 

RhynchoneUa sp. 



67 

2. Schistes fins, fissiles, gris, et schistes grossiers, durs, très micacés, avec intercalation de 
quelques minces lits de quartzite et de grès fin ou grauwacke, épais de 1 à 8 centimètres. Quelques 
lits de schiste renferment des nodules -durs, subellipsoïdaux ou de forme aplatie, dont quelques-uns 
contiennent des fossiles. L'allure des strates est très variée, parce qu'elles sont très plissées et tor- 
dues; la direction moyenne ou la plus régulière est N.W.-S.E. et l'inclinaison de 50 à 60^ vers le N.E. 

Fossiles du schiste fin: 

BoWozoe anomala Barr.? Monograptus tdtimus Peraer. 
Cardiola? striata Sow.? » spiralis Gein.? 

» sp. » sp. 

Bivalves ind. 

Tous ces fossiles, d'ailleurs très rares (car chaque espèce n'est représentée que par un seul 
spécimen) sont très comprimés et aplatis, d'où leur détermination devient très incertaine. 
Fossiles de nodules: 

BoWozoe anomala Barr. Anodontopsis sp. 

Orthoceras sp. Pterinea laevis juv. Goldf. 

Cardiola irUerrupta Sow. » ind., 2 on 3 petites espèces de petite^taille. 

V ? striata Sow.î Mytilus sp. 
Anodontopsis cf. bulla M*Goy. 

3. Schistes fins, fissiles, avec quelques lits de quartzite intercalés, épais de 12 à 15 centimè- 
tres. Quelques strates se divisent en petits morceaux allongés par suite de la structure spéciale que 
la roche a acquise par la compression qu'elle a subie. Ce massif schisteux contient beaucoup de no- 
dules dans toute sa hauteur, les fossiles n'ayant été trouvés que dans ceux-ci, bien que la plupart 
des nodules ne les contiennent pas. Plongement des strates 60"* vers le N. E. 

Bolbozoe anomala Barr. Cardiola striata var. 

Orthoceras ind., plusieurs espèces très mal » sp. aff. striata juv. Sow. 

représentées. Bhynchonella, petite espèce. 

Mytilus esuriens Barr. Monograptus ind. 

Pterinea sp. Polypier? 
Cardiola? striata Sow,* 

4. Schistes en général fissiles, en partie grossiers et très micacés, avec quelques lits, épais 
de 3 à 28 centimètres, de quartzite fin, micacé, gris foncé et de grès fin argileux, pareillement mi- 
cacé. Ce complexe contient quelques nodules, qui renferment rarement des fossiles, mal conservés 
et très engagés dans la roche, comme il arrive aussi dans le grès et dans le schiste. Plongement le 
plus ordinaire, 50 à 60^ vers le N.E. 

Orthoceras sp. Bivalve ind. 

Cardiola? striata Sow.? Bhynchonella? 

Mytilus sp. Monograptus ind., plusieurs espèces. 

6. Schistes fins gris-noirs avec taches blanchâtres, en partie micacés, ayant subordonnées des 
strates de schiste grossier très micacé et des lits de quartzite compact, épais de 2 à 20 centimètres, 
zones en bandes très fines alternativement gris foncé et gris clair. Quelques lits de schiste sont fos- 
silifères ainsi que quelques-uns des nodules qu'il renferme. Plongement 60 à 70® vers le S.W. et 
en quelques points aussi vers le N.E. 

Fossiles des nodules: 

BoWozoe anomala Barr. Orthoceras, différentes espèces. * 



^ Dans un moule de cette espèce on observe sous les crochets une série rectiligne de petites dents marquant la li- 
gne cardinale, ce qui est un des caractères distinctifs du genre Cardiola, Cette observation est intéressante, car on n'est 
pas encore arrivé à fixer le genre auquel on doit rapporter ce fossile si caractéristique du Gothlandien. 

* Quelques spécimens furent fossilisés par la sidérose à l'état spathique, qui a rempli entièrement la cavité occupée 
par le fossile. Parfois la fossilisation a eu lieu par la pyrite de fer, qui constitue en partie le nodule. 



68 



Anodontopsis cf. buUa M"Coy. 
Cardiolaf striata Sow. 

Fossiles du schiste fin: 

Orthoceran, moules très écrasés, indétermi- 
nables. 

Cardiola interrupta Sow. 
» migrans Barr. 



Bivalve ind., moule d'une petite espèce. 
Crinoïde. 



Cardiola? i^triata Sow. 
Bivalves ind. 
Monograptus sp. 



6. Schistes fins avec quelques lits subordonnés de schiste grossier très micacé et d'autres de 
quartzite micacé, de 1 à 10 centimètres d'épaisseur. Ce complexe renferme des nodules globulaires 
ou ellipsoïdaux, généralement de petites dimensions, quelcjues-uns avec fossiles, ainsi que le schiste. 
Plongement vers \V. 37« S. 

7. Schistes fins, gris et blanchâtres, avec intercalation de strates de schiste grossier très mi- 
cacé et quelques minces lits de quartzite et de grès fin très micacé, de 1 à 15 centimètres d^épais- 
seur. Ces schistes contiennent quelques nodules ellipsoïdaux, durs, parfois fossilifères. Les schistes 
aussi bien que le grès renferment de même des fossiles. Un des lits de grès fin, dur, de couleur 
jaunâtre ocracé, épais de 6 centimètres, est entièrement criblé de cavités cylindriques, qui repré- 
sentent les espaces vides laissés par la destruction des moules d'Orthocères qui les occupaient. Ce 
lit est compris dans le n*" 1 de la coupe de la vallée de San Jorge, que nous avons décrit (p. 38). 
Il n'est pas douteux que les couches de ce n** 7, conjointement avec celles des deux numéros précé- 
dents, 5 et 6, forment un même complexe, dans lequel les mêmes strates se trouvent plusieurs fois 
répétées par suite du plissement. Plongement 50 à 60"* vers le S.W. 

Fossiles des nodules: 



Bolbozoe sp. 
Cardiola? striata Sow. 

Fossiles des schistes: 

Orthoceras sp.. 

Cardiola interrupta Barr. 

1» migrans Barr. 

» ? striata Sow. 



Mytiltis sp., un spécimen de petite taille. 
Bivalve, id. 



Mytilus sp. 
Bivalve ind. 
Monograptus sp. 



LAMBEAU SILURIEN DE LA SERRA DE 60ES 

La serra du Penedo de Goes à l'ouest du bourg de ce nom, est constituée dans sa par- 
tie la plus haute, par des quartzites en gros bancs, qui sont le prolongement de ceux qui oc- 
cupent le dos de la montagne du Bussaco, inclinant cependant dans le sens contraire, c'est-à- 
dire, vers Test. 11 lui succède l'assise de quartzites en partie schistoïdes, en lits minces, sépa- 
rés par des lames de schiste grossier, où l'on trouva abondamment plusieurs espèces de Cm- 
ziana et A'Arthrophycus, celui-ci étant un des gisements les plus riches de ces fossiles que 
nous ayons découvert. Elle semble être inférieure aux quartzites, en gros bancs, précités, 
mais lui est en réalité supérieure, parce que les couches se trouvent inverties. 

A l'extrémité nord de la serra les quartzites sont gracieusement ondulés, formant un 
double plis synclinal, qui comprend aussi une partie des couches de schiste noir avec Didy- 
mograptus Murchisoni. Ce schiste se répète trois fois en vertu du plissement des couches, et du 
côté occidental de l'affleurement il va se heurter contre les schistes du Précambrique, un con- 
tact anormal s'y établissant par suite d'une faille avec un rejet considérable qui correspond 
directement à l'axe du synclinal du Bussaco; on peut observer cette discordance précisément 
sur la ligne limite des deux systèmes. Cependant, tandis que dans cette partie de la serra la 



69 

série est plus complète, les couches de schistes supérieurs aux quartzites ayant été préservées 
avec ceux-ci, ce n'est qu'à l'extrémité méridionale de la serra qu'apparaissent les quartzites 
les plus inférieurs, en gros bancs, les couches à Bilobites faisant défaut, ainsi que les schistes à 
Didymograptus. Du côté oriental de la serra, on voit aussi clairement la discordance des quar- 
tzites siluriens sur les schistes précambriens du coteau, due d'ailleurs au dépôt original des 
couches. 

Comme nous le voyons, le synclinal du Bussaco est représenté dans la serra du Penedo 
de Goes uniquement par des couches de TOrdovicien inférieur et celles de la base de l'Ordo- 
vicien moyen: savoir, l'assise de quartzites en gros bancs, celles des quartzites à Bilobites en 
lits minces et les schistes à Didymograptus Murchisoni, qui leur sont immédiatement superposés. 

Coupe an nord de la serra du Penedo de Goes passant par le signal de Sôtam 

PRÉCAMBRIQDE SUPÉRIEUR (Cb») 

1. Schiste et grauwacke fine, schistoïde, de teintes gris et verdâtre avec de très petites pail- 
letés de mica, très rares. 

2. Schiste gris foncé, très peu ou nullement fissile, se divisant en fragments prismatiques 
irréguliers par les joints qui le traversent en des directions diverses. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes à Dalmanites Di^ardlni 

3. Schiste gris foncé, ordinairement très micacé, avec taches blanchâtres et châtain ocracé 
par un commencement d'altération, très chargé de fossiles, surtout des tiges de Crinoïdes et Bryo- 
zoaires. Il se montre subordonné à ce schiste un quartzite compact, verdâtre foncé et une roche ar- 
gileuse blanche. 

Dalmanites socialis Barr. var. grandis. Bryozoaire (Trematopora?) f. 

Avicula?, un moule très déformé. Rhombifera Bohemica Barr. 

Orthis circularis Sow. Criuoïde (Scyphocrinites?) 
» Berthoisi Rou. 

Schistes à Homalonotus (Ehlerti 

4. Schiste micacé avec du mica blanc très irrégulièrement distribué, couleur gris foncé et 
blanchâtre avec taches châtain ocracé par Taltération du mica, contenant de nombreux fossiles, sur- 
tout des moules de petites bivalves très déformés. Ce schiste comprend quelques minces lits de quar 
tzite micacé, gris clair. 

Calymene Tristani Brongn. Riheiria, 2 espèces. 

Homalonotus (Ehlerti Kerfome. Ctenodonta Beirensis Sh. 
Dalmanites Phillipsi Barr. » Costae Sh. 

« socialis Barr.?, un pygidium très Cypricardia Beirensis Sh. 

déformé. Orthis fiahàlulum juv. Sow. 

Schistes à Orthis Ribeiroi 

5. Schiste gris foncé avec taches blanches et châtain ocracé, renfermant des moules de fos 
siles très déformés par la pression qu'ils ont subie. 



70 

Calymene Tristani Brongn. t Bivalve ind. 

» Aragoi Rou.?^ une petite glabelle. R. Orthis Ribeiroi Sh., extraordinairement abondante. F. 
Dalmanites socialis Barr.? • sp. 

Redonia Duvaliana Rou.?, moules très dé- Didymograptus Huf fihisoni Bœck. 

formés. Calix Murchisoni Vern. et Barr. sp. 
Ctenodonta Biirensis Sh.? 



Qnartiltes à Bllobites 



6. Quartzite gris en lits minces. 

}fcus cf. Harlai 

', furcifera d'Oi 

rugosa d*Orb. 



Arthrophycus cf. Harlani Hall. Cruziana Bagnolensii Mor. 

Cruziana furcifera d*Orb. » sp. 

Qnartzites à Scolithns 



7. Quartzite blanc en gros bancs. 

Scolithm Dufrenoyi Rou. 

PRÉGAMBRIQDE SUPÉRIEUR 

8. Schiste gris verdâtre foncé, non fissile, ressemblant beaucoup au n^ 2. 

9. Grauwacke fine, micacée, verdâtre, contenant des petits fragments de schiste gris foncé. 



6) BASSIN BYDROGRAPHIOIJE DU TAGE 

LAUBEAU SILURIEN DE VILLA VELHA DE RÛDAM 

Plus vers le S. E. à Villa Velha de Rôdam, sur le prolongement de la même ligne de 
plissement des couches siluriennes de la serra de Goes, les quartzites à Bilobites, plies à plu- 
sieurs reprises, montrent un grand développement au lieu dit «Portas de Rôdam», là où le 
Tage est resserré dans un défilé étroit, de quelques dizaines de mètres à peine de largeur. * 

Ces quartzites se répètent du côté est du lambeau, en formant une bande indépendante 
de celle de Portas de Rôdam. Le pont du Tage, sur la route de Portalegre à Villa Velha de 
Rôdam, s'appuie sur ces quartzites de la bande orientale. 

On voit donc que les mêmes couches forment plusieurs plis subordonnés au synclinal 
principal qui vient du Bussaco; cependant l'assise des quartzites semble être incomplètement 
représentée dans cette localité. Comme dans le Bussaco on y a aussi découvert les Arthro- 
phycus occupant le toit de l'assise. 

Les couches inférieures, en gros bancs compacts, quelques-uns de plus de 1" d'épais- 
seur, renferment le Scolithus Dufrenoyi^ dont les cylindres quelquefois de 0",5 de longueur 
visible, traversent perpendiculairement dans toute son épaisseur la strate de quartzite qui les 
contient. 



1 Les Portes de R6dam formèrent autrefois une cascade ou chute d'eau^ que le Tage a détruite; nous en ayons le 
témoignage dans la grande profondeur qu'a le lit du fleuve en aval de ce points et qui n'a pu encore être remplie malgré 
rénorme masse de débris que le Tage charrie^ surtout à l'occasion des crues. Le courant y est alors si fort qu'un objet 
quelconque flottant est submergé dans cet abîme profond, allant reparaître bien loin en aval. Le tourbillon formé de cette 
façon, est sans doute la cause immédiate de la grande profondeur qu'y présente le lit du Tage. 



71 

Une formation schisteuse, dont les roches ont en général des nuances claires et sont 
assez micacées, repose en concordance de stratification sur les deux bandes de quartzites que 
nous avons indiquées. Seule l'assise inférieure du Bussaco semble y être représentée, l'érup- 
tion diabasique n'ayant pas atteint ce point. 

Dans les schistes de cette localité les fossiles sont rares, naturellement parce que ces 
schistes représentent des dépôts de mer d'une plus grande profondeur. La faune qu'on y dé- 
couvrit montre cependant de plus grandes analogies avec l'Ordovicien de Vallongo qu'avec 
celui du Bussaco, ce qui s'explique facilement par la différence de conditions bathymétriques 
où les dépôts furent formés. En outre que les fossiles sont rares, ils se présentent à l'état de 
moules très enchâssés dans la roche, le test des mollusques et des Trilobites ayant été totale- 
ment détruit; aussi il est très difficile de découvrir les fossiles. 

Dans les quartzites les Bilobiies sont de même moins abondants, ce fait s'explique 
aussi en admettant que les sables se sont déposés plus loin du rivage, ou dans des eaux un 
peu plus profondes. En effet, on y voit des Brachiopodes associés à des Cruziana dans la 
même strate \ 

Les masses de quartzite qui couronnent les différentes collines qui constituent ce lam- 
beau de Villa Velha, forment des parois abruptes, quelquefois verticales, de plusieurs dizaines 
de mètres de hauteur, selon l'inclinaison des couches. 

Au sud du Tage, les deux branches du synclinal, c'est-à-dire les deux collines ou lignes 
de quartzite parallèles, se fondent en une seule, comme à Goes, moins élevée et de formes moins 
âpres, nommée serra de San Miguel. 

LAMBEAUX DE CASTELLO BRANCO ET DE MONFORTE 

Tous les autres lambeaux siluriens de la Basse Beira ont une composition analogue à 
<5elle du lambeau de Villa Velha, les quartzites de la base du système y prédominent, d'où les 
formes imposantes des serras qu'ils constituent, qu'on aperçoit de très loin, et qui impriment 
au sol une physionomie particulière. 

A Gastello Branco on voit affleurer sur la colline du château l'assise de quartzites à 
Bilobites, composée de bancs épais à grain grossier et de lits minces, schistoïdes, redressés 
verticalement et orientés vers le N.W. Gomme à Marvâo, les quartzites paraissent en contact 
avec le granité porphyroïde, se montrant assez altérés, ainsi que les strates schisteuses qui les 
accompagnent. 

Sur le sommet de S. Martinho, à 3 kilomètres au S.E. de Gastello Branco, il y a aussi 
un petit affleurement des quartzites à Vexillum Desglandei. 

Le petit lambeau de Monforte, aligné avec des deux affleurements précédents, repose 
«n discordance sur le Précambrique; comme à Villa Velha de Rôdam, l'assise schisteuse infé- 
rieure à Orthis Ribeiroi est la seule qui y soit représentée en plus de celle des quartzites. On 
a recueilli dans un schiste violet à 1.200 mètres au N.W. de l'église de Monforte, un pygi- 
<lium d'Asaphus, des Orthoceras, Lingula et une bivalve indéterminée. 



1 Nous appelons très particulièrement Tattention sur ce fait, qui exclut à lui seul Tidée que les Cruziana puis- 
sent représenter des traces d'animaux^ qui disparaîtraient ou bien ne se formeraient pas au fond des eaux où les Brachio- 
podes vivaient. 



72 



LAMBEAU DE PENHA GARCIA 



Le lambeau silurien de Penha Garcia pénètre dans l'Espagne suivant la direction 
N.W., parallèlement aux affleurements cités en dernier lieu et à l'étroite bande de Pédorido 
à Gafanhâo, au sud du Douro. Il présente certaines différences par rapport aux autres lam- 
beaux que nous avons décrits, semblant plutôt se rattacher aux affleurements du Haut Douro 
qu'à ceux du Bussaco et de la partie occidentale de la Beira. On constate là aussi un étage 
inférieur de quartzites surmonté par un autre étage schisteux; cependant on ne peut pas y éta- 
blir la division des assises que nous reconnaissons dans le Bussaco. 

Dans l'assise de quartzites de la base de l'Ordovicien, où les Bilobites sont très abon- 
dants, il ne semble pas exister la localisation et la succession régulière dans l'apparition des 
différentes formes, comme nous l'avons constaté dans cette contrée; on trouve ensemble dans 
la même strate des formes de Cruziana, à'Arthrophycus et de Scolithus. Ce qui est certain en 
tout cas, c'est que cette assise se forma dans des eaux très basses, quelquefois agitées par 
des courants de vent plus ou moins fort, d'autres fois par une douce brise, comme le montre 
la surface ondulée ou à peine ridée de quelques lits de quarizite. 

Dans l'épaisse assise schisteuse qui succède stratigraphiquement aux quartzites, on dé- 
couvrit des vestiges indéterminables d'Acéphales, quelques Graptolites du genre Diplograptus, 
et vers la partie inférieure de l'assise, quelques restes de Trilobites et d'autres fossiles, qui, 
quoique sont rares et mal conservés, suffisent à classer les strates qui les contiennent dans la 
série Ordovicienne. 

Les Graptolites se trouvent dans un schiste gris noirâtre, finement micacé, se débitant 
en plaques très minces à surface plane, comme les schistes graptolitiques à l'est de Barran- 
cos. Comme là, on n'a découvert dans ce schiste des vestiges d'aucune autre classe de fossiles, 
ce qui semble prouver que les conditions bathymétriques où se formèrent les dépôts furent 
peut-être les mêmes dans chacune de ces localités, et qu'elles furent très différentes de celles 
que présentait le Bussaco. 

A Penha Garcia il y a aussi un plissement synclinal des couches, avec production de 
faille, la rivière Ponsul coulant près de son origine dans une vallée schisteuse comprise entre 
deux monts de quartzite. 

AFFLEDREHENT DlMENDOi 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

L'étude de l'affleurement silurien d'Amendoa, le plus important de la Beira par ses 
dimensions, n'est pas encore aujourd'hui complètement faite; aussi n'a-t-on pas pu marquer 
sur la carte géologique les deux étages siluriens, ni séparer dans l'étage inférieur les diffé- 
rentes assises qui le composent, comme c'est le cas dans le Bussaco. 

Cependant, par des études faites postérieurement à la publication de cette carte, on re- 
connaît qu'il a une composition analogue à celle du Siluriqne de cette contrée; toutes les assi- 
ses y sont représentées, quoique l'épaisseur totale des dépôts soit beaucoup moindre. On peut 
même dire que l'affleurement du Bussaco se prolonge vers le sud pour se rattacher à celui 



73 

du bassin du Tage; telle esl la profonde ressemblance de caractères lithologiques et paléon- 
tologiques qui unit les deux contrées. 

Description de la série. — Une coupe faite à une lieue à Test d'Amendoa, menée dans la 
direction N.-S., d'Aldeia d'Eiras au hameau de Roballo, réunie à une autre qui, commen- 
çant au signal du Bando (cote 605) et descendant par le coteau nord-oriental de cette colHne, 
va se rattacher à la coupe précédente à Aldeia d'Eiras, traverse la série entière des couches 
siluriennes de cette région. La partie supérieure de cette série a beaucoup plus de dévelop- 
pement que dans le Bussaco, car il s'y trouve une assise puissante ne paraissant pas dans 
cette localité. 

La base de l'étage inférieur est constituée par un grès grossier, blanc, feldspathique, 
qui, vers le haut, devient chaque fois plus fin, faisant transition au quartzite fin avec Scolithus. 

Les couches les plus inférieures du grès ont en partie la texture bréchiforme, par la 
grande quantité de grains et de cristaux d'orthose, et de fragments de quartz gris qu'elles ren- 
ferment. Ce grès mérite bien le nom de arkose sans mica, puisqu'il ne contient que de rares 
paillettes de ce minéral. 

Comme au Bussaco, les quartzites à Scolithus sont très durs et compacts, ils font fré- 
quemment transition à des grès fins ainsi qu'à des schistes quartzifères, chacune de ces ro- 
ches alternant avec ceux-là. Ils sont ordinairement de couleur blanchâtre, gris-jaunâtre ou gris 
clair, mais ils sont aussi rougeâtres, en plusieurs nuances; ces couleurs leur sont données par 
le fer en différents états d'oxydation. Ils renferment assez fréquemment des paillettes de mica 
blanc ou doré, menues ordinairement et en petite quantité, excepté dans les lits interstrafiés 
de schiste quartzifère, où abonde ce minéral, ainsi qu'à la surface des Bilobites, autour des- 
quels il forme très souvent comme une ténue pellicule. 

A l'est d'Amendoa, la discordance de cette assise de la base du Silurique sur les cou- 
ches schisteuses du Précambrique esl évidente, les strates des deux systèmes suivent des di- 
rections différentes, ayant aussi des inclinaisons diverses. A Roballo, hameau qui est assis 
sur la formation de schistes et de grauwackes du Précambrique, l'allure des couches est peu 
différente de celle des couches du système silurique, cependant elles plongent en sens diamé- 
tralement opposé. 

Sur les quartzites à Scolithus se développe un grès grossier, qui devient plus tin vers 
sa partie supérieure. Ce grès ne présente pas une stratification bien distincte. Au-dessus vient 
une couche de schiste sableux, grossier, gris, très micacé, avec de minces lits de quartzite in- 
tercalés, dont quelques-uns renferment de nombreux exemplaires de Cruziana et à'Arthrophy- 
eus, qui font toujours saillie sur la face inférieure des lits. Cruziana Goldfussi et Cr. Bagno- 
lensis, qui paraissent ensemble dans la même strate, appartiennent aux lits les plus hauts. 
Vers la partie supérieure de l'assise les schistes deviennent graduellement plus fins et mous, 
ayant cependant quelques intercalations de lits de quartzite à Bilobites. 

A ces couches schisteuses succèdent des couches de quartzite schistoïde, en strates 
généralement très minces, avec peu de schistes intercalés, où Ton trouva aussi des Bilobites^ 



^ 11 faut obser/er (jue^ tandis que la surface de quelques strates est littéralement couverte de moules de cette 
nature, d'aulres strates cjiitigut's ne montrent pas môme la moindre trace de Bilobites, ce qui est peu en harmonie avec 
ridée que ces fossiles soient les moules d'empreintes mécaniques ou de traces d'animaux, qui ne manqueraient pas d'exis- 

NOVEMBRE, 1907. 10 



74 

(Cruziana furcifera et Arthrophycus). Cependant, dans une strate supérieure de cette assise, 
on ne rencontre que les Arthrophycus. 

Le complexe que nous venons de décrire se termine à la partie supérieure par un groupe 
de couches de grès schistoïde et de schiste sableux, très micacé, blanc, avec des plaquettes de 
quartzite intercalées; ce groupe passe à un schiste très fin et mou, comme celui de Didynto- 
graptm Murchisoni ou de la base de l'assise à Orthis Ribeiroi dans le Bussaco. On trouva, en 
effet, dans un schiste gris-noirâtre de cette assise, en outre de Didymograptus Murchisoni, Ca- 
lymene Tristani, C. Aragoi, Dalmanites socialis, Bomalonotus Œhlerti, Beyrichia simplex, San- 
guinolites Pellicoi, quelques moules de Ctenodonta et A' Orthis, tous d'individus très peu déve- 
loppés, montrant que les conditions biologiques de la mer silurienne n'étaient pas alors, dans 
cette localité, assez favorables au développement des espèces. 

Sur celte assise de schistes fins se déroule une autre de grès fins argileux, ou de schis- 
tes sableux très micacés, formant des couches peu épaisses, dures, avec des strates de schiste 
grossier très micacé subordonnées. 

Cette assise forme la base de la série schisteuse suivante qui est constituée de schis- 
tes fins, très finement micacés, de caractère minéralogique très semblable ou presque identi- 
que à celui des schistes à Didymograptus sous-jacents, et contenant des fossiles en abondance: 
Bomalonotus Œhlerti, Cahjmene Tristani, C. Aragoi, Dalmanites socialis, Beyrichia simplex, B. 
Bussacensis, beaucoup d'espèces de Ctenodonta, Orthis, etc. 

Ce schiste fin, qui correspond au schiste à Bomalonotus du Bussaco, devient graduel- 
lement vers le haut très micacé et grossier, et contient des concrétions dures, se changeant 
parfois en grauwacke, a stratification peu distincte, et renfermant une faune particulière. Ce 
schiste est gris, cependant il devient blanchâtre par commencement d'altération superficielle. 
Son caractère distinctif est que le mica y est très irrégulièrement distribué, s'accumulant sur 
certaines parties de la roche sous forme de taches ou pellicules, tandis qu'il manque absolu- 
ment dans d'aulres points. 

Là où le schiste est fossilifère, il montre des taches ocracées, correspondant aux 
points occupés par les fossiles. Il renferme principalement Orthis Berthoisi, plusieurs formes 
d'Echinodermes, et aussi quelques espèces de Trilobites, parmi lesquelles Colymene Aragoi 
qui est particulièrement abondante; par contre Dalmanites Dujardini, si caractéristique des 
couches correspondantes dans le Bussaco, est ici excessivement rare, puisqu'on n'a découvert 
jusqu'à présent qu'une seule glabelle de cette espèce. 

Cette assise schisteuse doit correspondre stratigraphiquement aux schistes diabasiques 
du versant occidental de la serra du Bussaco, et conjointement aux couches sous-jacentes jus- 



ter durant toute la formation du dépôt, et par conséquent laisseraient plus ou moins clairement leurs vestiges dans toutes 
les strates. Au contraire^ en les considérant comme des végétaux marins qui soient entraînés de temps on temps par des 
courants plus forts et rejetés sur le rivage par intervalles, comme le sont les algues à l'époque actuelle, il est évident qu'ils 
devront paraître seulement dans de certaines strates. 

D'un autre côté, i\ 700" au S. E. du hameau de Carregueira sur la roule de Ma^-âo, sont exposés les plans de quel- 
ques lits minces de quartzite, qui montrent à la surface supérieure plusieurs moules d\4r//iroj)%cî«, plus ou moins solide- 
ment liés h la roche, et en môme temps des sillons sinueux laissés par l'ablation de ces fossiles. Je pus môme détacher d'un 
de ces sillons un fragment d'un moule (VArthrnphycits, dont la fossilisation sVtaitdonc faite avec relief eoniplot. Ceci donne 
la preuve concluante que les Arthrophycus sont de véritables organismes, comme le sont de même les Cn/zeana, parce que 
les traces ou empreintes d'animaux (juelconques ne sauraient produire un pareil résultat. 



76 

de longueur, vis-à-vis du confluent du ruisseau de Godes, et deux autres lambeaux encore 
plus petits au bord de la rivière Zézere, dans le voisinage de Dornes. 

Affleurements de granité. — Les pointements de roche éruplive de Maçâo et de Penascoso 
ont aussi déplacé les quarlzites à Bilobites, qu'ils ont poussé vers la surface conjointement 
avec les assises schisteuses qui leur sont superposées. De cette façon, les quartzites forment 
la serra de Valle de Maçâo, qui est le prolongement occidental de la serra d'Alfeijoeira, et ils 
entourent du côté nord et du côté ouest Taflleurement granitique de Maçâo, allant se ratta- 
cher aux quartzites du moulin de Cnrregueira. Ces derniers se prolongent vers le nord jus- 
ques près de la chapelle de Carregueira, et s'étendent vers le sud presque jusqu'à la route 
de Penascoso à Maçâo. Il en est de même du massif de roche éruptive de Penascoso, là où il 
confine avec le Silurique est aussi partiellement entourée par l'assise de quartzites. 

Autant du côté nord que du côté sud de l'aflleurement du Silurique, la série schis- 
teuse que nous avons décrite se développe sur les quartzites, les couches ordoviciennes for- 
mant par conséquent un pli synclinal, ou plutôt un bassin, étant cachées en grande partie par 
les couches du Silurique supérieur. Cet étage montre ici, comme nous l'avons dit, beaucoup 
plus de développement que dans le Bussaco, en comprenant des strates qui n'y sont pas re- 
présentées, peut-être parce qu'elles furent entraînées par la dénudation. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Description de la série. — Le Silurique supérieur de celte contrée montre la succession 
suivante de bas en haut: 

1) Schistes fins, tendres, gris, se débitant en menus morceaux par l'exposition à l'air. 
A une vingtaine de mètres de la base, cette assise montre la première lentille, de quelques dé- 
cimètres d'épaisseur, de schiste ampéliteux, mou, renfermant des Graptolites (Monograptiis) et 
des moules écrasés et très aplatis (ïOrthoceras. Ces schistes semblent concorder stratigraphi- 
quement avec les quartzites du toit du Silurique inférieur (quoique cette concordance ne soit 
qu'apparente) et sont intimement liés à un schiste dur, fissile, en partie micacé. 

2) Il leur succède un schiste gris, fin, mou, renfermant beaucoup de nodules ellipsoï- 
daux, durs, dont plusieurs contiennent des fossiles (Orthoceras, Cardiola, Monograptus) et des 
moules de petites bivalves. 

3) Sur le schiste à nodules se développe une zone de schistes fissiles, très bien strati- 
fiés en lits minces, généralement divisés par des lames très minces de quartz blanc qui leur 
donnent sur les tranches l'aspect d'être rayés, comme le sont les schistes de Gâfete dans la 
serra de Portalegre. On n'a point découvert de fossiles dans ces schistes. Cette assise est très 
puissante, elle est épaisse de 1 50 mètres au moins. 

4) Surmontant la série précédente, vient une succession de couches de grès, de quar- 
tzites et de schistes gréseux, fissiles, très bien stratifiés, en lits alternants, constituant une as- 
sise de plus de 1 35 mètres de puissance. Les quartzites forment spécialement 5 ou 6 couches 
distinctes, séparées les unes des autres par des schistes quartzeux qui sont divisés par de min- 
ces lames de quartz, comme les schistes sous-jacents. Le passage des quarlzites aux schistes 
se fait graduellement, les lits de quarizite devenant de plus en plus minces jusqu'à ce qu'enfin 



78 



NOMS DES E8PÈCE8 



Modiolopsis alF. modiolnris Conrad sp 

» sp 

Macrodon sp. « 

sp. 3 

• sp. 7, coiTiprenant une variélti .1 forme tr(»s apifitie 

Pterinea cf. dernissa Conrad sp. (PI, retmflexa Wahl. var.) 

» sp.^ forme très semblable à Megainbonia lamellosa Hall 

ou Avicula, .^i espèces dilTôrentos 

Orthonota (Grammysia) cinguiata His. sp. var. ^ (0. triangulata Salter). 

» ou C.yrtodonta (l^ypricaidiles) sp 

Goniophora? sp. (voyez G. bipartita F. Rœmer) 

Bivalves ind., plusieurs espèces . . . 

Atrypa cf. coinata Barr 

Rhynchonella nucula Soie. sp. (Hypothyris semisulcata Sait.). ■ 



Bryozoaire 

C\rtograplus sp. (voyez Monograplus vesieulosus Perner). 
Monograptus colonus Barr 

» sp. n 

» sp. ind 



Grrs «iprrieirs 



4 3 2 1 



+ 

+ 



+ 
+ 

+ 



+ 

+ 

+ 
+ 

+ 
+ 
+ 



+ 



+ 

+ 
+ 
+ 

+ 

+ 



+ 



1 



+ 



+ 
+ 
+ 
+ 



Serra du Bando dos Santos. — La serra du Bando dos Santos, indiquée sur la carte géolo- 
gique par la cote 641 au nord de Maçâo, est constituée par cette assise quartzeuse, le signal 
géodésique de ce nom reposant sur la strate la plus supérieure, qui est formée d'un grès blanc, 
fin, en quelques points pulvérulent, parfois aussi très dur, passant au véritable quartzite, blanc 
ou violet par suite de l'infiltration de l'oxyde de fer, et tout pétri de moules de fossiles. Les 
tranches de ces couches dures, qui sont légèrement pliées en fond de bateau formant un petit 
synclinal, se montrent sur chaque flanc de la colline. 

En outre de cet affleurement, deux autres encore, celui de la serra du Bando de Co- 
des (cote 605, à Touest du Bando dos Santos), et celui du sommet de San Gens (cote 393, 
situé auprès et au sud du Bando dos Santos) où n'est pas représentée l'assise (3), sont for- 
més par ces mêmes strates qui se montrent à différentes altitudes parce que leur inclinaison 
générale est vers le S.W. 

Les quartzites fossilifères du sommet de San Gens reposent immédiatement sur les 
schistes à nodules, tandis que les serras du Bando dos Santos et du Bimdo de Codes con- 
tiennent une assise de schistes et de grès en couches minces, épaisse de plus de 150 mètres, 
qui s'interpose entre les schistes à nodules et les quartzites du même niveau que ceux de 
San Gens. 

Ce fait démontre une discordance entre l'assise des quartzites et les schistes sous- 
jacents, qui ont été dénudés avant la déposition des quartzites, ce qui est d'ailleurs confirmé 
par la différence absolue des faunes des deux groupes de couches. De là provient que les cou- 
rbes supérieures [assise (4)] reposent à San Gens en transgression sur les schistes à nodules 
avec Gardiola interrupta. Dans la serra du Bando de Codes se trouvent en outre quelques cou- 
ches de quartzites en gros bancs, qui surmontent les strates les plus supérieures représentées 
dans le Bando dos Santos. 



79 

Les granwackcs cl schistes grossiers rie Sobrido. qui forment la base du Sihirique su- 
périeur à Vallongo, ou qui représentent plutôt un groupe de transition enire le Silurique infé- 
rieur et le Silurique supérieur, ne se montrent pas dans cette contrée. Il paraît que ces cou- 
ches ne se formèrent pas ici, comme il arrive aussi au Bussaco. Les couches les plus infé- 
rieures du Gothlandien à Amendoa sont les schistes à Graplolites [assise (1) de la série décrite]. 

Ontllers des grès snpérienrs. — Les trois lambeaux cités se présentent isolés, formant de 
vrais outliers au milieu de l'affleurement du Silurique supérieur; ce sont des témoins de la 
masse principale, que la dénudation a presque totalement enlevée; il est donc facile d'appré- 
cier leurs rapports avec[les schistes à nodules qui leur sont sous-jacents. 

Il résulte de celte composition du Silurique supérieur que, d'une manière générale, 
les vallées ou les points les plus bas du sol dans la région qu'il embrasse, sont occupés par 
les couches plus anciennes, tandis que les points plus élevés sont occupés par les couches 
plus modernes. 

Schiste ampéllteni & Yalle das Fontes. — A Valle das Fontes, près du hameau de Carvoeiro, 
on observe beaucoup de lentilles noires de schiste ampéliteux à Graptolites; on y a fait des 
recherches infructueuses de charbon, ce qui est arrivé d'ailleurs sur plusieurs autres points 
de notre pays et à l'étranger. 

Le schiste ampéliteux a la même structure que les schistes gris dans lesquels il se 
montre intercalé. Par l'exposition aux agents extérieurs, il se couvre de plusieurs efflorescen- 
ces jaunes, de sulfate de fer, provenant de l'oxydation de la pyrite, qui accompagne toujours 
ces roches. 

Les couches qui composent cet affleurement ont subi de fortes pressions qui les ont 
ondulées, en les faisant répéter plusieurs fois sur des points éloignés; cependant, en définitive, 
ces ondulations ne sont que des plis synclinaux parallèles, dirigés vers le N. W. et vers le N. 
Les couches sont en outre traversées par des failles, qui se produisirent parfois avec de grands 
dénivellements. 

Les espèces fossiles recueillies dans les deux séries gothlandienne et ordovicienne de 
cette contrée, et leur distribution dans les différentes assises se trouvent mentionnées dans le 
tableau suivant: 



80 



TABLEAO GËNËRAL DES ESPÈCES 
DU SYSTÈME SILURIQOE DANS LE GRAND AFFLEUREMENT DU BASSIN DU TAGE 



îtOMB D£8 Ë^^PIiCES 



CBtISTÂGBà 



Acidaspls Buchi B&rr. * , * ....,..< 

» cl Keyserlingi Barr. 

• Ep, , . *»...> 

Arela Bussacensiiï sp. n. ^ 

Oalymfne TrîsLinî Hrmtgn ...,..*.,... 

3* Aragoi Hnu , . , . , -, , . , 

» pulehra Bnrt^ , , 

llheirarua ciavigêf Bqfr. . * 

a (Eccoploohile) Sedginricki M'Cotf , 

m sp. n, âfT. f;r)'phus Barr. .,...,<........ , 

» et insocUlis Barr,, , , * , , . . . 

6 sp. (voyez Ch. gtobosus Barr.) * , , , 

Dalmaattes socialis Barr. ,...-. , 

■ » vjir, proaeva Emmr. , . . . . , , , 

m Angeltni Bnrr. . . . . , , 

■ aiï. Deshayesi Barr. ,.,....,,.,, ^ * ♦ , 

» Phiilipsi Barr. .,•,..»*.. * , 

* u var Beîrensjji mihi (^an sp. n.) ,,.,.,. 

■ Dujardini Bou. , , , p ♦ - 

Harpe» cf. FUnagannl Porti « . h. . , , 

* cf» Dûranni Portt * . , . * 

Homalonotus Deslongehampsi Trom^ var> gîgantea mihi (^ an sp. n,) . 
> (Plaestiacoinia) brevicaudata DnlongcK sp. ,.....**«. , 

■ D (JEhIerti Knfome .,,.»» , 

» BroTtgniarti Deshn^ch. , 

» aft Bohemicus Batr 

» cf. bisulcatus Sait , , , 

■ &p. n. aff. KnightJï Kœnig 

M rarus Carda - ..,*■.• 



»?■ 



lilaetius Salteri Barr. * , - 

w Loredensis sp. n » 

" cf. Pandpri Barr, , , , 

» cf- Bowinanni Sait .....,*. 

n 5p. (avec 1 a%e très lâJ'g^j tû segments dan» le Ihoraïc) ..... 

n Sp. . * . .., ,» 

» Lustlanîcus Sh. (h giganleus Burm., forme longue) ..-*.... 
Hi^panicu^ ÏVrrr. H Barr. {L gjganteus Burm., forme lar^e). 

Trinucleus Bureaut (Mfdert , , . . , 

• Seunesi Kerfome .*..** i , , 

Beyriehia simplex Jtmes * 

m Hussacensis Jones , 



fi«lhUiiîri 



+ 



Hffnfar 



+ 

+ 
+ 

+ 
+ 
+ 
+ 

+ 
+ 
+ 
+ 

+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 



+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 



+ 

+ 



nriiiicJMi 






+ 

+ 



+ 



+ 
+ 

+ 
+ 
+ 

+ 
+ 



+ 
+ 



iiflTÎMir 



3 

3 






□ 

et 



X 



+ 
+ 



+ 



+ 
+ 



+ 
+ 



+ 
+ 



81 



SOM8 DEft ESPÈCES 



CEPHÂLOPODÂ 

Lituites? {voytz L. perelegans Salkr) 

* (voyfK L. ibex Sow, sp,j 

Orthocaras sodale liûir. * , * 

« viaHalum Brtir w 

9 cf. Ttphjs fî^irr. , * . , * , . 

• ind,, pimieun* esp*Ves , . 

Endoeeras vagmatus Schloth ...,,....,. 

Phragniolhecaî (voyei Phr Bohemica Bfirr.), 
Cyrtocerasî , , **,.,* 



PT£ROP0DA 



Hyolîthes undula^tus B/?rr 
» sp. itid. . .* 



HETEROPODA 

HcUerophon ext^a^sus Sow . . , 

M trilobatus Svtv. var. tuniidus Safirfé. . 

- ■ juv. Sow 

« aculus Sow. . , , 

i» * juv. ^aiP.. , , ..,,.. 

» carinatus Soie 

m strïatuis Sow. (ïi. MindiUmï à*Orh.}. 



OÂSTRDFÛDA 
tlthelria pholadiformîs Sh * 

* sp 

Naiïca sp. (voyez N. plicistna Phiit. var. « Porihek) 

Murchisonia ou Loxonetna (voyez Holopella obsokta Sow.} 

» sp. . * 

Cycloriema aiï, crebristria M^Cott , — 

» aff. Moulr^alea&ïs Bill. , - — 



sp. 



PI euro to m a ri a cf. rotuloides Hall 

u ou Cyclonema (voyez PL laevis A Roem^] 
Hnkipea paîudiniformis Hfid . - . . 

u cf. elongata Hall ,...,*, 

a cf. obliquîi HaU. - «,.,.«« i. ..«..,,., . 

* aff. (juclphensis Btll , , 

H Sp. , , . , . . , 

* ou Platyostoma * * - 

Platyostoma sp- {voyez Slropbû^tylus obtusus HalL) 

• sp w . . . 

Caputuâ sp 

Univahes ind.j plusieurs espèces 



LAMELLIBRANCâlATA 



Dotîibra? Lusilanica Sh...^ 
Cyp ri cardia? Beiren&îs Sh. 
Bedonia Duvaliaiia Hou. . . 



GotkItDéiri 



+ 



+ 
+ 



+ 



+ 



+ 
+ 



4- 
+ 



+ 
+ 



+ 



+ 
+ 

+ 



+ 



«dpi^ttFur 



+ 
+ 



+ 



+ 

4- 
+ 

+ 
+ 

+ 

+ 
+ 

+ 
+ 
+ 
+ 



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E 

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+ 



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+ 



+ 



lÈÎrntnr 



z 

I ^ 

B 



+ 
+ 



+ 



+ 



NOVEMBRE, 1907. 



82 



KOHi DES ESpécsa 



Bedon la Bahemica Barr. 



MoiUolopsts aff. Drabovleasis Barr, . , * 

n cf. Armorici Saïf. ,.,,,. 

•• afr. modiolaris Conrad sp 

• ip. , . . , 

^notfoniopsis angustifrons M^Coyf 

Da^ruska (Piliola) prirnula var curttor Barr. 

Pancnka humilis Barr * 

» cf, g yrans Barr 

Cardiola interrupta Sow « , 

» mîgrans Btin- 

■ ? slriatA Soiv , 

Slava sp-, du type de S. Bohemica Barr. ... 
Aâtarte cf. Bohpmica Barr. . , 



sp. 



h^ldâ. incoîa Barr , 

B Esiîosurae Sh.f , , , , 

» aff. siroilaris £ïarr. , , 

«* sp n, ..-*.. , , 

Ctcnodonta Eastnori Sow, , , , 

Ciae SL , , . . . , 

* Costae S^, . * , 

" Bftirensift Sh , , 

■ lîilïeimi Sh , . . . , 

« Bu&sacensïs SL , . , 

i> E^qiierrae Sh 

* sp. rit gigaiiti^a, du type de C, BeirenaU 

» ap> ot (cf- Nucula coarctata FkillipB) , , 

■ aP' P ...,,*. ,..*.. 

* sp. înd 

Dualina trimera Barr 

OrLhoiiûta britanniiîa Bmf (Sanguinolites Pellicoi F«7i. d Barr.) - 

(GraçTimysia) cinguïata Mis. var, p triangukta SaH 

Slacrodon sp. a 

fip P - ^ ^ 

sp T - 

(iûniophorn? (voyez G. biparti ta F, HoejMr) - 

Alytiluâ lïsarïens Barr. .,...,,, , . . 

w cf, lonf ior Barr 

» cf. Buridani Barr. , , 

* sp 

rieritîea cf. dcmissa Cmira4 sp. {V. retroflexa WahL var,) » 

sp.j forme resse^ïblant beaucoup k Megambonia lameJlosa HalL . 

» ou A vïcula, 5 espèces différentes . 

Bivalves jnd.^ plusieurs espèces » . , , 



BHACHIOFODA 



Orlliis ellipsoïdes Barr. . 
* testuilinaria Daim. 
» Ribeiroi Sh. 



fiothliHlirD 



+ 
+ 
+ 



4- 

+ 
+ 



+ 



+ 



+ 



+ 

+ 



+ 

+ 
+ 

+ 
+ 
+ 

+ 



+ 
+ 



Or^enciei 




+ 
+ 



+ 

+ 

+ 



+ 



+ 



+ 

+ 

+ 



+ 

-L- 

+ 
+ 



+ 



+ 



+ 
+ 



+ 



+ 



+ 
+ 
+ 



83 



NOM^ DES ESPÈCES 



Oiihîa aff= Trubinensis Burr. ,,._._ 

ji elegantiiïa Daim 

M verpprtiîio Soiu - 

■ Bertlioîsi Hou. -.*-♦-.-, 

■ sp * '- * 

Strophametia pecteii Linn > 

» sp ^ 

Forambonites Ribeiroi Sk.? — . , . * 

RhynchoneUa iiucuh $ott\ (Hypothyris scmisuïcata Sait), 

^?^ ■■ 

Atrypa i^f. insoltU Barr, 

» ef. i^oniaU Bnrr. , 

Brâchiopodea ind.j plusieurs espèces 



BRYÛZOA 



Synocladia hypnoides SH. 
Clatbropora sp — ...... 

PenesleJlaî 

Ilryozoaire ind 



ÂNHELIDA 



Myrianites sp. 



ECHINODERMATA 



Caryacritios ornatus Say. , 

» î sp * , — 

MimocystitesT ... * 

Rhombifera Bohemiea Bnrr 

■ ? Bp. n 

Hr>niocystites cf aller Barr , 

Echinospbaeriles quaereuJus Barr, 

« ? (voYCï E. confortatus Barr.) .. 

Calix (Erhinosphaertleaj Mur*îhïSt>iii Vern. H Barr. 

OrocyslUes cf. Helmhackeri Barr. 

Aristocystites Bohemicus BarrS 

nrlnoïiies ind.j fragments de la tige 



GiLbUoditi 



+ 
+ 



COELENTERATA 



Cyrtograptua? 

Monograptus priodon Bronn. var. validas Pemer . 

■ colonus Barr 

latus iWCoy .....* 

» dubius Sueis 

Roemeri Barr,? 

» sp, n ,....,. 

• autres espèces indéterminées ....... 

Uid) mograptus Murchisoni Btrck , 

■ » var* geminus Mi, . . ♦ , 



4- 
+ 



+ 

+ 
+ 
+ 
+ 



ftr4«ndn 




+ 



+ 



+ 
+ 



+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 

+ 
+ 
+ 



+ 



+ 



+ 



+ 
+ 



84 



VÉBVto 



NOMS DES BJ^FÈCES 



Didymograptus bifuliis Hatt. . , , * 

» cf cbvuluî^ Ptnmer 

Favosit€s iibrosa Goidf. 

CalamopOf a spongite& Gohif. - - * * , 

Cyathaxonia ou Zaphrentis 

ChaeHes (Monotr^petta) i:f. arbuseulu^ fhîl 

Heliolites Murchisoni Mihe EdtDurds et J. Hnîme^ 
ZaphrenLis ou Cyathophyllum 



GûtÉlii^lifa 



mCERTAE SEÛIS 



Cruziana GoUifussi Bon. .. 

u cf. Goldfuiisi Rqu. . . , 

* furcifcra à'Orb 

M Beirensis Delfi 

w Bagnottin>is Morte re . 
» ConiJeri Hnu - 

* cf, Conlteri Hnu 

Arihrophycus Harlani H&il. . . . 
Forai ites gracilîs Delg 

» Ponieli Hou , 

Scolithus Dufrenoyi Rou . . 

Vexillam Monerei Sap 



ardirieiet 



juip^rirur 



S-3 



+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 



-3 



+ 
+ 



iaJ^ri^HT 



+ 
+ 
+ 

I 

+ 

+ 
+ 
+ 



a 



+ 

+ 



Pour la meilleure inlelligence du tableau qui précède, nous jugeons utile d'ajouter la 
description de deux coupes où est représentée la série entière du Silurique de cette région. 



Coupe depuis le signal géodésique du Bando dos Santos au signal du Pico do Âr passant par le hameau de 
Sauguinheira. (PI. V, profil n° 6.) 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Grès supérieurs 

1. Distance liorizontale 120"". — Grès fin, en partie friable, en partie dur, passant à un vrai 
quartzite blanc, avec taches violacé foncé et rougeûtres. Ce grès est très fossilifère et les fossiles sont 
tous à l'état de moules solidement enchâssés dans la roche, le plus souvent revêtus d'une pellicule 
noire, qui donne un trait rouge cerise ou jaunâtre quand elle est entamée par une pointe d'acier. La 
même substance noire (oxyde de fer), avec du quartz, occupe les cloisons des chambres d'air des Or- 
thocères et remplit aussi la cavité du siphon. 

Ce grès forme en général de minces lits de quelques centimètres jusqu'à 2 décimètres d'épais- 
seur, quelques-uns atteignant exceptionnellement 5 à 6 décimètres de diamètre. 

Cette même couche a été fouillée à 100"" au S. lO^'W. du signal géodésique du Bando et à 
350"" au S.30^W. du même signal. Ce n'est que très rarement qu'il y a dans ce massif des interpo- 
sitions de lits de schiste. 



85 

Les strates comprises dans ce n** 1 sont les plus supérieures d'une série simple, qui descend 
régulièrement jusqu'au n® 8. 

Homalonottts sp. n. aff. Knightii Kœnig. Leda sp. 

Orthoceras ind., 3 ou 4 esp«>ces. Macrodon sp. F. 

Phragmothecaf (voyez Ph. liohemica Barr.) Orthonota (Grammi/nia) cingulata His. sp. var. 3 (0. tri- 

Hyolithn? angulata Salterj. 

Bellerophon carinatus Sow. Astarte sp. 

• striatus Sow. (B.Murehisoni A'Orh.) Modiolopsis sp. 

Loxonema ou Murchisœiia (voyi z Hoîopella ob- Pterinea f 

soleta Sow..). Bivalves ind. 

Platyostoma sp. BhynchoneUa nucula Sow. sp. 
Ctenodonta sp. ( voyez Nucula eoareîata Phillips) • sp. 

» sp. 

Direction des strates N.37 à 47^ W. Plongement 20 à 40** vers le S.W. 

2. Dist. hor. 30™. — Quartzite blanc, en lits d'épaisseurs diverses, généralement très minces, 
de quelques centimètres jusqu'à 1 décimètre, quelques-uns contenant beaucoup de moules de petites 
bivalves et de Rhynchonelles enchâssés dans la roche et absolument indéterminables. 

Même direction et plongement des strates. 

3. Dist. hor. 90™. — Grès fin, micacé, blanchâtre et quartzite blanc taché de rouge et de vio- 
let, formant généralement des lits minces avec intercalations d'autres lits de schiste grossier, micacé, 
rougeâtre foncé, à surface très irrégulière, et de grès blanc et violet avec un aspect semblable. A la 
partie inférieure du complexe, quelques lits renferment des moules de bivalves et d'Orthocères en- 
châssés dans le grès et indéterminables. 

Lituites? (voyez L ibex Sow. sp.) Pterinea sp. 

Orthoceras sp. Bivalves intl. 

Même direction et plongement des strates. 

4. Dist. hor. 90™. — Quartzite blanc et violet clair avec des taches rougeâtre foncé produites 
par l'oxyde de fer, qui revêt les cavités laissées par la destruction de quelques fossiles (Orthocères) 
formant une pellicule noire, quelquefois luisante, donnant un trait rouge. Ce quartzite forme géné- 
ralement des lits minces variant entre quelques centimètres et 1 décimètre d'épaisseur, toutefois ils 
atteignent jusqu'à 3 décimètres. 

Il alterne avec quelques lits de schiste grossier, micacé, et de quartzite micacé, et à la par- 
tie inférieure du complexe, il contient quelques moules de petites bivalves et d'Orthocères très soli- 
dement enchâssés dans la roche. 

On pourrait vraisemblablement réunir ce complexe avec le numéro précédent pour former 
un seul massif. 

Orthoceras ind.^ 2 espèces au moins. Pterinea sp., forme très semblable à Megambonia lamel- 
Litmtes? (voyez L. perelegans Sait.) losa Hall. 

Panenka cf. gyrans Barr., un moule. BhynchoneUa sp. 
Cardiola? striata Sow. sp. 

Même direction et plongement des strates. 

5. Dist. hor. GO'". — Grès schistoïde, très micacé, d'un gris clair taché de violet et de rougeâtre, 
se divisant en minces plaquettes à surface irrégulière. Ce grès devient compact en quelques points et 
passe parfois au quartzite. Quelques lits ont une couleur rouge-violet foncé. Il n'a pas fourni de fossiles. 

Même direction et plongement des strates. 

6. Dist. hor. 240™. — Schiste fin, gris foncé avec taches jaunâtre clair, ayant plusieurs inter- 
calations de lits, épais de 1 à 3 centimètres, de grès argileux, schistoïde, très micacé, divisé en pla- 
quettes à surface unie,, et d'autres lits de quartzite grossier, gris foncé et rougeâtre, aussi très mi- 
cacé, moucheté de points ronges d'oxyde de fer provenant de l'altération du mica. Sans fossiles. 

Même direction des strates. Plongement 30 à 50*" vers le S.W. 



86 



Schistes i nodules 

7. Dîst. hor. 370™. — Schiste fin, dur, fissile, gris foncé, avec beaucoup de minces lits inter- 
calés, de grès schistoïde et de quartzite grossier schistoïde, très micacés, de couleur gris-noirâtre. 
Dans la partie inférieure du complexe, quelques lits renferment de mauvaises empreintes de Grapto- 
lites. A la partie supérieure, il y a aussi des strates de schistes à Graptolites avec des Orthocères, 
des petites bivalves et quelques nodules argilo-siliceux fossilifères, distribués dans un schiste gris, 
fin et doux. Les strates se présentent ondulées en plusieurs points. Ce complexe correspond évidem- 
ment aux schistes à nodules de Sazes (Bussaco). 

Orihoceras sp., dans les nodules et aussi en mou- Slava sp., du type de Slava Bohemica Barr. 

les très écrasés dans le schiste, f. Cyrtograptusf sp. (voyez Monograptusvesiculosus Peroer) 

Astarte cf. Bohemiea Barr. f. Monograptus colonus Barr. 
Cardiola interrupta Sow. » sp. n. 

» migrans Barr. - M,, plusieurs espèces. 

» ? striata Sow. 

Même direction et plongement des strates. 

8. Dist. hor. 90"*. — Schiste fissile, micacé, noir, avec intercalation de quelques minces lits 
de schiste grossier, très micacé, couleur verdâtre foncé, et de grauwacke schistoïde, aussi très mi- 
cacée, de même couleur verdâtre. Le schiste noir renferme des empreintes très frustes de Graptolites 
et d'une bivalve. 

Monograptus ind. Atrypa cf. comata Barr. 

Même direction et plongement des strates. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Couches culminantes 

9. Dist. hor. 275"". Grès fin, micacé, blanc sale et quartzite en minces lits de 2 à 35 centi- 
mètres d'épaisseur, avec du mica blanc, très inégalement distribué. Sans fossiles. Les strates sont 
fort plissées, il a donc été impossible de préciser leur puissance. Ils appartiennent au toit de TOr- 
dovicien. 

Direction des strates N. 57 à 77®W. Plongement très varié depuis 10"* jusqu'à 70® vers le S.W. 
et le N. E. en vertu du plissement. 

Outlier du Gothlandien 

10. Dist. hor. 300™. — Schiste noir, fissile, et schiste gris-verdâtre avec la structure confuse, 
comprenant quelques lits de grauwacke très micacée, rougeâtre et jaunâtre, à division un peu schis- 
toïde. Quelques lits du schiste noir contiennent des Graptolites et des empreintes d'une petite bi- 
valve, probablement un Brachiopode. Le schiste verdâtre, traversé par des veinules d'oxyde de fer 
terreux (ocre), montre des empreintes indéterminables d'une petite bivalve. Ce complexe correspond 
très vraisemblablement au n® 8 et représente un lambeau du Gothlandien (outlier) reposant sur les 
quartzites du toit de l'Ordovicien, qui est représenté par les numéros 9 et H. 

Ortlwceras ind. Motiograptus latus M'Coy. 
Atrypa cf. imoHta Barr. « Rcemeri Barr ? 

Monograptus priodon Bronn var. validus Perner. « dubius Suess. 

» colonus Barr. 

Direction des strates N.37 à 67^ W. Plongement 40 à 60" vers le N.E. 



87 

SILURIQUE INFËRZEUR 

Couches culminantes 

H. Dist. hor. 15"™. — Grès fin blanc, peu micacé, passant parfois au quartzîte, en minces lits 
de 1 à 35 centimètres d'épaisseur. Il n'a pas fourni de fossiles. Cette couche est identique au n° 9 
et forme, comme nous l'avons dit, le toit de l'Ordovicien. 

Direction des strates N. 47 à 77®W. Plongement près de la verticale. 

12. Dist. hor. 35". — Schiste plus ou moins micacé, gris taché de blanc et de jaunâtre par un 
commencement d'altération. Il comprend 3 ou 4 lits de grès fin, blanc avec taches jaunâtres, dur, 
passant au quartzite. Sans fossiles. 

Direction des strates N.77 à 87^ W. Plongement 40 à 60*^ vers l'occident. 

13. Dist. hor. 30™. — Grès blanc, peu micacé, plus ou moins dur, parfois trop tendre et fria- 
ble, renfermant des parties argileuses, de couleur marron foncé, formant des lits épais de 10 à 60 
centimètres. Sans fossiles. 

Même direction et plongement des strates. 

Schistes à Orthis Bertholsi 

14. Dist. hor. 175". — Schistes grossiers, très micacés, couleur gris foncé avec taches jaunâ- 
res ocracées par commencement d'altération, comprenant quelques lits de grauwacke fine, schistoïde, 
gris jaunâtre et rougeâtre foncé. A la partie inférieure du complexe il y a 2 lits de grès fossilifère. 

Orthocei-as ind. Orthis Berthmx Rou., individus peu développéR- 

Gastropode ou Hétéropode. Bryozoaire ou Polypier. 

Direction des strates N.67 à 82«W. Plongement 50« vers le S.S.W. 

Couches culminantes 

15. Dist. hor. 55".— Quartzite fin, en partie schistoïde, couleur gris clair, peu micacé, avec 
le mica (muscovite) distribué très irrégulièrement, sauf à la surface des lits où il est très abondant 
et forme une mince pellicule qui devient rougeâtre par altération. Ce quartzite est bien stratifié en 
lits minces de 2 à 35 centimètres d'épaisseur. Cette couche correspond au n® 11 décrit ci-dessus. 
Elle ne contient pas de fossiles. 

Même direction des strates. Plongement 50 à 70® vers le S.W. 

16. Dir. hor. 65™. — Schiste verdâtre foncé avec taches jaunâtres, renfermant quelques lits de 
quartzite et de grès fin, dur, passant au quartzite. Il correspond au n** 12, dont il est une répétition. 

Direction des strates N.70®W. Plongement 50 à 60® vers le S.S.W. 

17. Dist. hor. 20™. — Quartzite fin et grès passant au quartzite avec du mica blanc, formant 
des lits de 5 à 60 centimètres d'épaisseur. Ce complexe correspond au n* 13, de même il ne con- 
tient pas de fossiles. 

Direction des strates N.67 à 77® W. Plongement 40 à 50® vers le S.S.W. 

Schistes à Orthis Bertholsi 

48. Dist. hor. 145".— Schiste très micacé, gris foncé à l'intérieur, blanc avec taches jaunâ- 
tres à la surface des couches. Il contient quelques lits intercalés de grès fin schistoïde, très micacé, 
blanc, jaunâtre ou rougeâtre. Quelques lits du schiste sont fossilifères. 

Dalmanites Dujardini Rou.^ quelques mauvai- Orthis Bei'thoisi ^ou., individus de petite taille. F. 

ses glabelles. dinoide. 

Ctenodontn Ciae Sh.? Zaphrentis ou Cyathophyllum. 

Même direction des strates. Plongement 40 à 70** vers le S.S.W. et le N.N.E. 



88 

19. Dist. hor. 120"". — Schiste micacé, gris foncé avec taciies claires, jaunâtres. Il est en par- 
tie très micacé, en d'autres points il contient beaucoup de sable très fin et passe à un schiste gré- 
seux, micacé, à texture massive ou compacte, gris foncé ou rougeàtre par altération. 

Direction des strates N.77 à 90" W. Plongement 70 à SO"* vers le N. 

20. Dist. hor. 235"*. — Schistes très micacés, plus ou moins grossiers, non fissiles, tachés de 
gris clair et de gris foncé, et schiste plus dur, verdâtre foncé avec taches ocracées, jaunâtres et cou- 
leur marron. Ce massif comprend quelques minces lits de quartzite très micacé, gris foncé, et de 
grès fin ou grauwacke micacée, un peu schistoïde, de couleur jaunâtre claire par un commencement 
d'altération. Les fossiles paraissent aussi bien dans le schiste, où ils sont d'ailleurs en plus grande 
abondance, que dans la grauwacke. Ce complexe correspond aux numéros 18 et 23. 

Cali/nieiie Aragoi Rou., individus tr^s déve- Synocladia h/puoides Sh.? 

loppés. f. Cartjoci*inv$ omatus Say. 

Dalmanites Dujardini Rou., une seule tête. Mimocystitesf 

Triiincleus Bureaux OKhIert, dans le schiste HemonjstUes cf. aller Barr. 

verdâtre. Oroeystiles cf. Helmhackeri Barr. 

Platyostoma sp. Echinosphaerites quaerendus Barr. 

Orthis Berthoisi Rou.^ dans le schiste gris et Crinoïde inil., fragment de la tige, 

dans la grauwacke. F. Calamopora spougxtes Goldf. 

» testudiuaria Daim. Favosites fibrosa Goldf. 

Direction de la stratification N.72«W. à N.82^W. Plongement 60 à 72« vers le S.S.W. 

21. Dist. hor. 210'". — Schistes plus ou moins micacés, sans fossiles, gris foncé ou gris avec 
taches claires, en partie grossiers et durs passant à un grès fin. Ce massif schisteux comprend une 
couche de quartzite fin, qui lui esl immédiatement sous-jacent et qui comprend quelques lits de 
schiste intercalés. Ce quartzite forme une masse compacte à laquelle est subordonné un grès schis- 
toïde très micacé; il correspond plausiblement au n® 15. 

Les schistes ont sur plusieurs points la structure globulaire, ils forment de grandes boules 
d'un mètre et plus de diamètre; par l'action atmosphérique ils se divisent en très petits morceaux» 
parfois à formes anguleuses, d'autres fois allongés. 

Direction des strates N.77*^W. Plongement de 20 à 60^ vers le S.S.W. et le N.N.E., par suite 
du plissement. 

22. Dist. hor. SO"*.— Quartzite et grès fin partiellement très micacé et schistoïde, formant 
respectivement des lits minces et des bancs puissants jusqu'à 1™,5 d'épaisseur. Au milieu du massif 
se trouvent quelques strates de schiste dur, très grossier et micacé, gris noirâtre, passant à un grès 
fin, argileux, micacé. Point de fossiles. 

Direction des strates N.67 à 77^ W. Plongement 30 à 30** vers le S.S.W. 

23. Dist. hor. 180"". — Schistes grossiers très micacés, comprenant de minces lits de quartzite 
parfois schistoïde et très micacé, gris foncé et noirâtre, en partie fossilifère. Ce complexe comprend 
aussi un lit irrégulier, épais de 0"',1 à peu près, d un conglomérat formé de galets de schiste ar- 
gileux, compact, du Précambrique, très roulés et arrondis liés entre eux par un ciment du même 
schiste. Ce complexe correspond aux numéros 18 et 20 précédemment décrits. 

Trinudem Seunesi Kerforne. Ctenodonta Costae Sh. 

Homalonotus sp., une glabflle. Bivalve intl. 

Calymene Aragoi Rou., échantillons de grande Orthis Berthoisi Roti., échantillons peu développés. F. 

taille f. ** ind. 

Dalmanites socialis Barr.^ individus trfts dé- Crinoïde, empreinte d*une tige enroulée. 

veloppés. Calamopora spongites GoMf. 

Schistes à Homalonotus Œhlertl 

24. Dist. hor. 75™. — Schistes irrégulièrement micacés, avec de petites concrétions dures ou 
nodules argilo-sableux, de couleur gris noirâtre, devenant gris clair et jaunâtre ocracé par un com- 
mencement d'altération. Ce massif renferme à la partie supérieure quelques lits de quartzite et de 



89 

grès dur schistoïde ou grauwacke fine très micacée, avec beaucoup de fossiles dans quelques stra- 
tes, les moules de petites bivalves (Ctenodonta et autres Lamellibranches) prédominant surtout. Les 
restes de Trilobites sont moins nombreux, toujours très déformés et Ton n'en trouve pas un seul 
moule entier. Les fossiles se trouvent aussi bien dans les schistes que dans le grès schistoïde et 
dans les nodules; ils sont pourtant bien plus fréquents et mieux conservés dans les schistes. 

Dalmanites socialis Barr. Ctenodonta Ciae Sh. 

Calymene Tristani Brongn. f. » Hibefroi Sh. 

Homalonotus Œhlerti Kcrfome. » Costae Sh. 

» raruxCorda^ un seul exemplaire. R. » Buaacemis ^\\, 

» aff. Bohemicus Barr. » Ezquerrae Sh. 

Beyriehia Bussaeensis Jones. » sp. 

• simplex Jones. Redonia f 

Orthoeeras sp. Modiolopsis cf. Annorici Sait, (an Cyrtodontaf). 

Bellerophon trilobatw juv. Sow. Cifpricardia? Beiremis Sh. 

Ribeina pholcuiiformU Sh. Dolabra? ÏAuitanica Sh. 

» sp. Crinoïdes, 

Ctenodonta Beirensis Sh. Bryozoaire (Fenestella f). 

Même direction des strates. Plongement de 60^ vers le S.S.W. . 

25. Dist. hor. 140™. — Quartzite et grès fin, dur, très micacé et schistoïde, couleur gris et 
blanc, avec quelques lits subordonnés de schiste grossier très micacé. Les lits de quartzite et de 
grès sont épais de 10 k 40 centimètres. Ils renferment peu de fossiles qui sont tous en très mau- 
vais état. Le grès a fourni: 

Débris de Trilobites. Moules de petites bivalves (Ctenodonta?) empâtés dans 

Orthis testudinaria Daim. la roche. 

Direction des strates N.S7 à 77^ W. Plongement 50 à 68« vers le S.S.W. 

Schistes à Dldymograptus 

26. Dist. hor. 155". — Schistes gris, irrégulièrement micacés, parfois très chargés de mica, 
contenant des moules de fossiles, en général mauvais et très empâtés, surtout des Orthis, qui sont 
très abondants dans une strate. 

Illaenw hispanieus Yem. et Barr. Redonia sp. 

Dalmanites socialis Barr. Cypricardia? Beirensis Sh. 

Calymene Aragoi Rou. Orthis Ribeiroi Sh. r. 

» Tristani Brongn. f. » ellipsoides Barr. 

Homalonotus sp. » testudinaria Daim. 

Ribeiria sp. « aff. Trubinensis Barr. 

Direction des strates N.67 à ITW. Plongement 50« vers le S.S.W. 

PLÉISTOCÈNE 

27. Dist. hor. 60". — Sable très fin, jaunâtre, aggloméré par un ciment argileux avec des 
cailloux roulés, mais conservant encore des vestiges de leurs formes anguleuses prhnitives. C'est 
un dépôt pléistocénique, qui interrompt la coupe en cachant une partie du Silurique. 

Schistes à Didpograptus 

28. Dist. hor. 150". — Schistes gris, fins, peu fissiles, très peu micacés, comprenant à la par- 
tie inférieure du massif un lit bréchiforme ou de conglomérat vert-noirâtre, épais de 0°*,1, qui sur- 
monte la strate de schiste argileux où les Didymograpttis sont fort abondants. Ce conglomérat a un 
ciment ferrugineux à texture oolithique (chamoisite ou schiste chamoisitique). 

NOVEMBRE, 1907. IS 



90 

Le massif se termine à la base par un faisceau de lits alternants de schiste argileux et de 
grès fin schistoïde, très micacé, qui établit le passage à l'assise de quartzites à Bilobites sous-jacente. 
Le grès est traversé perpendiculairement par des corps cylindroïdes, évidemment les moules de tra- 
ces pratiqués par des vers perforants. 

Les fossiles sont en général très mauvais et de petite taille. 

Ogygia sp,, hypostome. Ribeiria pholadiformis Sh. 

lUaenus Hispanicus juv. Vem. et Barr. Redonia Duvaliana Rou. 
Calymene Tristani Brongn., individus peu dé- Dolabra? Lmitanica Sh. 

veloppés. Bivalves ind.; 2 petites espèces. 

Dalmanites socialis Barr., id. Orthis testudinaria Daim., des moules très petits. 

Beyrichia simplex Jones. Calix (Ech%no$phaerxte%) Murchisoni Vern. et Barr, 

Endocei'as vaginaius Scbloth. Didymograptus Murchisoni Bœck. F. 
Hyolithes sp. 

Direction et plongement des strates, les mêmes du n® 26. 

Quartzites à Bilobites 

29. Dist. hor. 480". — Quartzite et grès dur passant au quartzite, finement micacés, avec Bilo- 
bites, généralement en lits minces, mais comprenant aussi 3 ou 4 bancs épais de l mètre, avec inter- 
calations de lits de schiste grossier et gréseux, très micacé. On y a recueilli les espèces suivantes: 

Cruziana furet fer a d'Orb. f. Cruziana cf. Cordieri Rou. 

» GoW/ttssi Rou. Fora/tfM ? sp* 

» Bagnolensis Modère. 

Les strates continuent dans la même direction, mais plongent avec une inclinaison faible, de 
10 à 45*^, vers les quadrans du S. W. et du N. E. 

Quartzites i Scolithus 

30. Dist. hor. 165™. — Grès fins et quartzite blancs en strates très épaisses avec Scolithus. 
A la base du massif il y a une alternance de strates de grès grossier contenant beaucoup de débris 
de cristaux d'orthose et de grès fin où manquent les Scolithus. Ces fossiles ne se trouvent pas dans 
toutes les strates de quartzite, mais ils les traversent toujours perpendiculairement. 

Direction des strates environ E.-W. Plongement de 20 à 40*" vers le S. 

PRÉGAHBRIQUE SUPÉRIEUR 

31. Schiste argileux, gris, fin, et grauwacke fine, micacée, de même couleur, eu bancs alter- 
nants, très épais et parcourus par de nombreux joints qui les divisent en masses prismatiques. Ce 
complexe appartient au Précambrique supérieur. Les strates suivent les directions N. 53 à 73® E. Leur 
plongement est de 60 à TO*" vers le S.E. Il y a donc une discordance bien manifeste avec les couches 
du système Silurique. 



' Les moules de cette dernière espèce traversent perpendiculairement les échantillons de Cr. furcifera et quelques 
plaquettes de quartzite. J'hésite à les rapporter au genre Foralites parce qu'ils sont parfois conjugués ou disposés par 
couples comme les Arenicolites. En tout cas ils diffèrent de F. gracilis Delg. et de F. Pomeli Rou. [Cf. Q. /., n*» 135, p. 763 
et SHuria, 3* éd., p 41, fossils (3), qui représentent des formes semblables à colle-ci]. 



91 



Coupe depuis Âldeia d'Eiras jusqu'au hameau de Roballo montrant l'épaisseur du Silurique inférieur dans 
cette contrée. (PI. I^ profil n^" 7.) 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

1. Schiste fin, fissile, micacé, noir, très chargé de petits cristaux cubiques de pyrite, qui à 
cause de la facilité avec laquelle leurs éléments s'altèrent à Tair, produisent des efflorescences de 
sulfate de fer qui amènent la décomposition entière du schiste. Celui-ci renferme des empreintes de 
Graptolites et d'une petite bivalve, parfois si abondantes qu'elles couvrent entièrement la surface de 
quelques plaquettes du schiste. 

Monograptus colonus Barr. Atrypa cf. comata Barr. 

Cette couche correspond au n® 8 de la coupe du signal du Bando dos Santos au signal du 
Pico do Ar précédemment décrite. 

La direction des strates est N.77 à STW. Plongement de 50** vers le S.S.W, 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Couches culminantes 

2. Quartzite gris foncé, gris clair et blanchâtre, en lits généralement peu épais (5 à 30 centi- 
mètres), exceptionnellement 2 ou 3 bancs ont 60 à 80 centim)ètres d'épaisseur. Il y a intercalés dans 
ce quartzite quelques lits de schiste grossier, micacé et de quartzite aussi micacé, un peu schistoïde. 
Point de fossiles. 

Direction de la stratification N.57 à 77^ W. Plongement 40 à 60** vers le S.S.W. Épaisseur 4^". 

3. Schiste tégulaire, fin, dur, gris-noirâtre, irrégulièrement et très finement micacé, avec quel- 
ques traces de Néréides. A la partie inférieure il comprend trois lits de quartzite blanchâtre, ayant 
chacun de 30 à 40 centimètres d'épaisseur. Dans le schiste on a découvert quelques moules et em- 
preintes de Myrianites. 

Même direction et plongement des strates. Épaisseur 18". 

4. Schistes gris, en général très grossiers et très micacés, à stratification peu distincte, avec 
des petites concrétions dures à formes très irrégulières. Quelques strates à grain plus fin ont la struc- 
ture globulaire, ils se divisent en fragments allongés, irrégulièrement prismatiques. D'autres strates 
sont fort chargées de sable et passent à un grès fin ou quartzite schistoïde très micacé. Sans fossiles. 

Même direction et plongement des strates. Épaisseur 34". 

5. Quartzite plus ou moins fin, micacé, et grès fin, dur, très micacé, passant au quartzite, 
gris verdâtre, ordinairement en bancs épais de 40 à 80 centimètres, comprenant des lits plus min- 
ces, de 15 à 20 centimètres. 

Même direction et plongement des strates. Épaisseur 18". 

Schistes à Orthis Berthoisl 

6. Schiste grossier, très micacé et gréseux, faisant transition au grès, ayant intercalés des lits 
de schiste fin, très micacé, et d'autres lits plus minces de grauwacke schistoïde aussi très micacée. 
Quelques strates de ce complexe sont fossilifères. 

Dalmanites socialis Barr. Ctenodonta Ciae Sh. 
Bélier ophon expansus Sow. » ?, deux petits moules. 

Ribeiria sp. Orthis Berthoisi Rou. F. 

Leda Escosurae Sh.? Cystidée ind. 

» incola Barr. Cyathaxonia ou Zaphrentis. 

Direction des strates N.72 à 82* W. Plongement 50 à 60* vers le S.S.W. Épaisseur 110". 



92 

7. Schistes plus ou moins grossiers et irrégulièrement micacés, gris foncé avec taches jau- 
nâtres, le plus souvent peu fissiles, contenant de petites concrétions dures, à formes irréguliëres. 
Accidentellement ils possèdent la texture oolithique et montrent une teinte verdâtre ocracée par un 
conunencement d'altération. Ils renferment quelques lits de quartzite gris foncé, finement micacé, 
épais de 2 à 30 centimètres, de grès fin, dur, schistoïde, très micacé, et de grauwacke fine, schîs- 
toïde, blanchâtre. Au milieu de cet ensemble quelques lits de schiste sont fossilifères. On y a recueilli 
les espèces suivantes: 

Cheirurus claviger Beyr. Dolabra ? LtuUanica Sh. 

JUaenw ail. Panderi Bbtt., forme large. Ctenodonta Beirensis Sh. 

Homalonotus sp. • Ribeiroi Sh.? 

Calymene Aragoi Rou., individus de grande Orthis testudinaria Daim.? 

taille. Strophomena pecten Linn. 

Dalmaniies socialis juv. Barr. MimocyMes ? 

Cyclonema sp. Eehinosphaeritesf 

Platyostoma sp. Bryozoaire fClathropora). 

Même direction et plongement des strates. Épaisseur 92". 

Schistes à Homalonotus Œhlerti 

8. Schiste fin, irrégulièrement micacé, gris foncé avec taches blanchâtres, pétri de fossiles 
dans toute l'épaisseur du massif. Ce schiste renferme des concrétions dures ou nodules argilo-femi- 
gineux, quelques-uns fossilifères, qui par leur altération acquièrent une teinte jaunâtre ocracée, aussi 
bien que les lits gréseux et siliceux qui lui sont subordonnés et où les moules de fossiles (particulière- 
ment Ctenodonta) sont très nombreux. Quelquefois les moules sont tellement abondants que Ton re- 
connaît que les individus qu'ils représentent tapissaient entièrement, en quelques points, le fond de 
la mer. Un lit de schiste de quelques centûnètres d'épaisseur montre la structure spéciale que les 
géologues anglais nomment cone-in-cone. 

Calymene Tmtani Brongn., individus peu dé- Bellerophon acutm juv. Sow. 

veloppés. f. Ribeiria pholadiformis Sh. 

» Aragoi Rou.^ une petite glabelle. Dolabra? Lusitanica Sh. 

Homalonotus fPlaesiaeomiaJ Œhlerti Kerforne. f . Cypricardiaf Beirensis Sh. 

» » brevicaudata Desl. Ctenodonta Beirensis Sh. 

{Homalonotm rartw Vem. et Barr., » Ezquerrae Sh. 

Bu//., 1855). » Costae^h. 

Dalmanites socialis Barr. f. » Ribeiroi Sh. 

» Phillipsi Barr. » Ciae Sh. 

Beyrichia simplex Jones. » sp. n., gigantesque, du type de C Beirenm, 

» Bussacensis Jones. Orthis testudinaria Daim. 

Bellerophon trilobatus juv. Sow. » aff. Trubinensis Barr. 

Même direction et plongement des strates. Épaisseur 54". 

9. Grès fin, gris, dur, passant au quartzite et grauwacke fine blanche et grise, très micacée, 
en lits épais de 5 à 30 centimètres et seulement par exception atteignant jusqu'à 70 cent. Dans ce 
massif sont intercalés quelques lits de schiste; la grauwacke est très fossilifère dans quelques lits. 

Homalonotus cf. Brongniarti Deslonch.* Hypostome ind. 

» (Plaesiacomia) brevicaudata Des- Ctenodonta Beirensis Sh. 

longchamps sp. » sp. 

» ? sp. Modidopsis aff. Draboviensis Barr.^ un moule. R. 

Dalmanites Phillipsi Barr. Bivalves ind., deux petites espèces. 

» socialis Barr.? Orthis testudinaria Daim. F. 

Même direction et plongement des strates. Épaisseur SS"". 



1 II paraît être la même espèce de Budleigh Salterton^ figurée par Salter {Quart. Joum. GeoL Soc., vol. xx, 1864^ 
pi. 15, fig. i et 2, p. 290). 



93 



Schistes i Didymograptns 

10. Schistes fins, gris, très fossilifères. Dans le haut de ce massif un lit de 30 à 40 centimètres 
d'épaisseur contient en abondance des petites glablelles d'Homalonotus conjointement avec Didymo^ 
graptm. Dans le bas un lit de schiste gris-noirâtre ne renferme que des empreintes de Didymogra- 
ptm, d'ailleurs en très grand nombre. Il est à remarquer l'absence dans cette localité d'Orthis Ri- 
beiroi et de quelques autres espèces que caractérisent ce niveau au Bussac^. Au-dessus du schiste 
noir à Didymograptus on observe un lit de schiste chamoisitique épais de quelques centimètres à 
peine, avec la texture oolithique. 

Homalonottu et bisuleatus Sait Dolahra ? Lusitaniea Sh. 

» Brongniarti Deslong. Ctenodonta Beiremis Sh.J, un moule écrasé. 

» (PlaeiiaeomiaJ Œhlerti Kerf. F. Dceruska primula var. curtior Barr. 

Calymme Tristam Brongn. f. Orthis testudinaria Daim. 

» Aragoi Rou. r. » sp.^ moules d'une petile espèce. 

Dalmanitet tœialis Barr. Bivalves ïnd., 8 espèces différentes. 

JUaentu Lusitameus Sh. (/. giganteut Burm., Calix fEchinosphaerites) MurchUoni Vem. et Barr. 

forme longue). Didifmograptus Murehisoni Boeck. F. 
Beyrichia simplex Jones, r. » » var. gemmus His. 

» Bussaceruis Jones. R. » bifidus Hall. F. 

HyoHthes undidatus Barr. sp. » cf. clavulus Pemer. 

Redonia DuvcUiana Rou. 

Même direction et plongement des strates. Épaisseur 142". 

U. Schistes fins et doux, très peu micacés, gris à l'intérieur et d'une teinte jaunâtre claire ou 
blanchâtre à la surface par un commencement d'altération. Ils comprennent des minces lits de grau- 
wacke micacée, schistoïde, très fine, rougeâtre claire, qui a aussi subi un commencement d'altéra- 
tion. La grauwacke, de même que le schiste, est fossilifère; elle ne contient que des Graptolites, 
tandis que le schiste renferme quelques empreintes de Graptolites et des moules de bivalves très 
empâtés et le plus souvent indéterminables. 

Calymene TrUtani Brongn. Ctenodonta? 

Beyrichia? Orthis sp. 

Sanguinolites Pellicoi Vem. et Barr.? Bivalves ind. 

Dolabra? Lusitaniea Sh.? Didymograptus Murehisoni Bœck., de mauvais spécimens 

Cypricardia? Beirensis Sh. aussi bien dans le schiste que dans la grauwacke. 

Direction des strates N.73*»W. Plongement 60 à 70** vers le S.S.W. Épaisseur 70". 

Qnartiites i Bilobites 

12. Quartzite et schistes en minces lits alternants. Cet ensemble correspond au n® 29 de la 
coupe du Bando dos Santos. Les fossiles se montrent de préférence dans les couches supérieures. 

Cruziana cf. Goldfussi Rou. Cruziana Cordieri Rou. 

» fureifera d*0rb. Arthrophycus cf. Harlani Hall. 

» Beirensis Delg. 

Direction des strates N.57 à 77^ W. Plongement 50 à 60« vers le S.S.W. Épaisseur 82". 

Quartiltes à ScoUthus 

13. Quartzite et grès passant au quartzite, blanc, en bancs puissants. Dans le haut de ce 
massif on n'a pas découvert de vestiges de fossiles, mais au-dessous de ces strates azoïques vient 
un groupe de minces couches de schiste, de grès fin schistoïde et de schiste grossier alternant avec 
des lits de grès fin ou quartzite contenant des Vexillum. 



94 

La moitié inférieure du massif est formée par un grès très fln, dur, ordinairement en bancs 
puissants, atteignant 2'°,40 d'épaisseur; cependant, il y a là quelques lits très minces, de quelques 
centimètres à peine, les bancs les plus épais ainsi que ces lits minces étant en partie pétris de mou- 
les de Scolithus. 

Subordonné au grès fln il se montre dans la base du massif, un banc de grès dur, très gros- 
sier, épais de 2 mètres, contenant quelques cristaux d'orthose, au-dessus duquel se présente une 
autre strate de même nature, mais très irrégulière, avec quelques décimètres d'épaisseur. On voit, 
par conséquent, que le grès grossier feldspathique est lié au grès à Scolithus, ne représentant qu'on 
accident de celui-ci. 

Vexillum Morierei Sap. Scdilhus Dufrenoyi Rou. P. 

Direction des strates N.67**W. Plongement 40 à 50® vers le S.S.W. Épaisseur 71". 

PRÉCAMBRIQOE SDPÉRIEDR 
14. Schiste gris et grauwacke flne, grise et violacée, en strates épaisses. 

LAMBEAU D'ALBERGARIA A VELHA 

Le petit lambeau du Siluriquc à l'Est d'Albergaria a Velha, forme le prolongement 
septentrional de l'affleurement du Bussaco, semblant marquer sa liaison avec l'affleurement de 
Vallongo. Il est constitué de quartzitcs et de schistes, ces derniers formant une couche plus 
épaisse intercalée entre deux autres de quartzite. 

Dans un lit de schiste fln, gris, à taches blanches, on découvrit quelques moules de 
Brachiopodes très déformés, qui ressemblent beaucoup à Orthis noctilio Sh., du bassin silurien 
du Douro, ce qui m'a fait rapporter ce lambeau au Silurique inférieur, quoiqu'on ne découvrit 
pas les Bilobites caractéristiques dans les strates de quartzite, qui sont très probablement sous- 
jacentes à ce schiste fossilifère, se trouvant pliées avec celui-ci en un petit synclinal ayant la 
direction N.-S. 



BASSIN HYDROGRAPHIQUE DU DOURO 

AFFLEUREMENT DE VALLONGO 

Anticlinal de la serra de Santa Jasta. — L'afQeurement silurien de Vallongo offre de grandes 
différences relativement à celui du Bussaco, auiant par ses caractères pétrographiques et pa- 
léontologiques que par ses caractères structuraux ou géotectoniques. 

Cet affleurement est formé par un pli anticlinal des couches ordoviciennes, qui se firent 
jour à travers le Silurique supérieur, déjà antérieurement disloqué par un plissement contem- 
porain du synclinal du Bussaco. Une déchirure s'étant produite à Vallongo suivant l'axe du 
synclinal, les couches ordoviciennes y parurent, en formant un pli isoclinal déjetée vers l'ouest; 
les couches gothlandiennes de la lèvre orientale de la faille vinrent alors s'adosser contre 
celles-là en s'affaissant vers l'extérieur, tandis que celles du côté occidental plongent sous les 
schistes ordoviciens, se trouvant par conséquent inverties. Ce fait a donne lieu à l'erreur com- 



95 

Alise par Sharpe, qui a placé dans la base du Sîlurique inférieur les coiiches carbonifères, car 
elles se trouvent intercalées dans le Silurique supérieur, auxquelles elles semblent être souç- 
jacenteS) aussi bien qu'aux couches ordoviciennes situées plus à Test, > . 

L'axe de Tanticlinal correspond au dos de la serra de Santa Justa où se montrent les 
quartzites à Bilobites; il embrasse l'ensemble des couches de l'Ordovicien et du Précambrique 
supérieur, sur lequel le premier reposait en discordance. 

Une coupe faite à travers la serra de Santa Justa dans sa partie culminante, montre 
que les couches se succèdent régulièrement de chaque côté de cette colline. Surmontant immé- 
diatement les quartzites à Bilobites^ on observe sur l'un et sur l'autre versant une assise schis- 
teuse à Didymograptus, qui n'existe que partiellement représentée au Bussaco. Nous avons pu 
distinguer dans cette assise trois niveaux différents, chacun caractérisé par un certain nombre 
d'espèces distinctes. Ces niveaux sont successivement celui d'Azygograptus Hicksi, celui de Dir 
dymograptus sparsus et celui de Didymoyraptus Murchisoniy qui est le plus supérieur. 

Les couches les plus supérieures de l'Ordovicien au nord de V«allongo^ c'est-à-dire les 
couches à Uralichas Ribeiroi, suivent pincées entre les grauwackes de Sobrido, se prolongeant 
on une pointe étroite, qui se dirige d'Alfena vers la chapelle de San Miguel, qu'elles dépasr 
sent un peu, cette chapelle reposant sur des grauwackes d un niveau supérieur. 

Le pli anticlinal se prolonge donc dans une faille qui traverse les couches de la base 
du Silurique supérieur, en passant à peu de distance à l'est de la limite de Faffleurement gra- 
nitique de S. Româo de Coronado; sur son chemin on rencontre en deux points différent^ 
une brèche formée exclusivement de fragments des mêmes schistes et de quartz blanc, qui les 
traverse en veines cimentées par l'oxyde de fer. C'est une véritable brèche de friction, qui in- 
dique donc plausiblement l'axe de soulèvement auquel les couches ordoviciennes au nord de 
Vallongo ont obéi. 

LAMBEAU DE SAN FELIX 

Cette même faille de Vallongo ou une autre qui lui est proche et parallèle dans la di- 
rection N. N. W., lie la colline de San Félix (au N. N. E. de Povoa de Varzim) qui est aussi 
couronnée par les quartzites à Bilobites, avec l'affleurement ordovicien de Vallongo. Cette faille 
se prolonge jusqu'à la mer, en permettant l'apparition dans ce trajet, de plusieurs masses des 
mêmes quartzites, qui affleurent au milieu des sables plioccnes, alignées vers le N. N. W., qui 
est la direction générale de l'affleurement au nord du Douro. 

Dans la colline de San Félix cette faille a permis le pointement du Silurique inférieur 
à travers le Gothlandien; cependant presque toute la série ordovicienne et une grande partie 
du Gothlandien restent cachés dans cette faille, vu qu'il n'est pas admissible de supposer que 
toute la formation schisteuse représentée à Vallongo, qui compte plusieurs centaines de mètres 
d'épaisseur, ne se soit pas formée à une si courte distance vers le nord. 

PointemeDt des quartzites & travers le GothlandieD. — A San Félix, le plissement des couches, 
dû à la poussée latérale ou tangentielle qu'elles ont subies, fit rompre les quartzites à Bilobites 
à travers les couches golhlandiennes, en entraînant à leur passage, mais d'un seul côté de l'an- 
ticlinal (celui de l'ouest) une partie des couches schisteuses ordoviciennes; cependant on y 
voit les schistes du Dévonique inférieur, qui ne paraissent pas à Vallongo, et c'est précisément 
dans le voisinage de la colline de San Félix, qu'ils occupent une plus grande largeur. 



96 

Au sommet de la colline de San Félix les quartzites fins en gros bancs forment une 
bande large de 300 mètres environ, qui se prolonge vers le N. W, jusqu'à la mer, où elle pé- 
nètre, 6n s'élargissant beaucoup et en formant les récifs de Pena au S. W. de Fâo; elle est 
cependant cachée sur une grande étendue par les sables pliocènes et modernes de la plaine 
d'ÂpoIia. Ces quartzites renferment principalement Vexillum et quelques grands Cruziana 
{Cr. Monspelliensis Sap.); ils semblent inférieurs aux couches que l'on découvre dans la serra 
de Santa Jusla, où ils ne parviennent pas à se montrer. A 3 kilomètres au N. W. du signal de 
San Félix ils renferment des Cruziana percés par des Foralites. Dans la falaise maritime à 
Apulia, on voit que les Cruziana sont aussi perforés par des Foralites. 

Il y a une brèche subordonnée à cette assise de quartzites, formée de fragments an- 
guleux de quartzite fin, cimentés par le même quartzite, semblable à celle qui parait au som- 
met de la serra du Bussaco et dans d'autres localités. 

Les quartzites ordoviciens du sommet de San Félix forment une série simple et plon- 
gent vers l'est, ayant pointé à travers les schistes du Silurique supérieur en vertu du plisse- 
ment général des couches dans la direction N. W.-S.E., les schistes de l'Archaïque qui for- 
maient une muraille se dirigeant de Fanzeres à Nabaes ayant servi de barrière fixe (Horst) 
contre laquelle ils se plièrent. Les quartzites, rompus longitudinalement à une grande pro- 
fondeur, ont pu, parce qu'ils étaient plus rigides, percer à travers la fente ouverte suivant 
la limite des schistes gothlandiens, lesquels, au contraire, étant plus mous, offraient une faible 
résistance. 

Comme nous l'avons dit, les quartzites de la colline de San Félix ont entraîné dans 
leur mouvement ascensionnel quelques couches schisteuses ordoviciennes, qui les accompa- 
gnent au dos de cette colline. En effet, à peu de centaines de mètres au S. E. du signal géodé- 
sique de l*""^ ordre placé au sommet de San Félix, des fossiles de la faune seconde {Calymene 
Tristani, Beyrichia, Orthis, etc.) ont été recueillis dans un schiste fin, gris foncé, indubitable- 
ment supérieur aux quartzites, lequel forme une bande étroite, de 2,5 kilomètres de longueur. 
A ce point les quartzites sont interrompus et remplacés par les schistes, mais ils reparaissent 
plus loin vers le sud. On n'a découvert les schistes ordoviciens que dans ce point. 

On observe le même phénomène plus vers le sud, mais avec plus d*ampleur, en ap- 
prochant du Douro, où l'Archsuque se trouve aussi à l'ouest de l'affleurement silurien. Comme 
il y avait plus d'espace, les couches du Précambrique, sur lesquelles les mêmes quartzites re- 
posaient, ont accompagné TOrdovicien dans son mouvement ascensionnel. D'ailleurs on recon- 
naît clairement que le contour de l'affleurement ordovicien obéit dans ses plus petits détails à 
l'action de ce plissement. 

Au contraire de ce qu'il arrive au Bussaco et en général dans les différents lambeaux 
siluriens de la Beira, le phssement des couches dans la direction N. W.-S. E. a produit un 
anticlinal à Vallongo, l'affleurement ordovicien montrant dans son contour des directions con- 
cordantes avec celles de ces lambeaux. 

Pour faire connaître la structure du sol nous avons dressé un profil traversant la col- 
line de San Félix (pi. II, n'' 1) dont nous donnons la description à la suite. 



97 



Coupe traversant la colline de Laundos passant à Rapejàes. (PL II, proGI n^" i) 

PRÉCAMBRIQUE SUPÉRIEUR 

1. Schiste argileux, fin, gris, verdâtre, violacé ou jaune, très peu micacé, bien stratifié, dans 
lequel on n'a pas trouvé de fossiles. Le hameau de Rapejàes repose en partie sur ces schistes. 

Les strates se dirigent N.42**W. avec pendage très fort, de 80** vers le N.E. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 
Quartzite i Scolitbus? 

2. Distance horizontale 6™. — Quartzite fin et brèche quartzeuse en bancs ayant 2 mètres et 
plus de puissance, traversé par des veinules de quartz blanc, sans fossiles. 

PLIOGÉMIQUE 

3. Dist. hor. 190"™.— Sables liés faiblement par un ciment argileux ou grès pulvérulent, de 
teintes jaunâtres et rougeâtres avec beaucoup de points blancs, feldspathiques. Dans quelques points, 
ces sables montrent distinctement les preuves d'avoir été déposés horizontalement; dans un petit 
échantillon de quelques centimètres ils se montrent zones en bandes parallèles, alternativement blan- 
ches et rouges, ce qui leur donne un aspect stratifié bien visible. Ils renferment par places des cail- 
loux très roulés, ellipsoïdaux, de quartzite de toutes les dimensions, depuis la grosseur d'une olive 
jusqu'à celle de petits melons, un grand nombre étant de la grosseur du poing. Ces galets sont dis- 
tribués irrégulièrement et forment une couche irrégulière au milieu des sables, chacun gardant les 
positions d'équilibre les plus instables. 

Un dépôt de très gros cailloux roulés de quartzite silurien, qui dépassent quelquefois 1 mètre 
de longueur, couvre en quelques points le grès, dans lequel ils sont enfouis. Ces cailloux ont tous 
des formes plus ou moins arrondies et la surface lisse, ils proviennent vraisemblablement de l'arase- 
ment des crêtes de quartzites siluriens, produit par la dénudation exercée à la fin de la période plio- 
cène par de forts courants d'eau provenant du dégel soudain des glaciers qui couvraient alors nos 
chaînes les plus élevées. Les cailloux sont donc venus de grandes distances, d'où leurs formes spé- 
ciales, et semblent représenter un dépôt alluvial ancien comme ceux que l'on observe à Goes et sur 
les versants de la serra du Bussaco. * 

A la partie supérieure, les sables sont solidement cimentés par l'oxyde de fer, parfois concré- 
tionné, formant un grès très dur, rouge châtain, même noir, qui couvre d'une couche plus ou moins 
épaisse la surface des gros cailloux lorsqu'il a pu les atteindre. 

Ce ciment ferrugineux qui agglutine les grains de sable est de formation secondaire, par pla- 
ces il est si concentré qu'il a donné origine à un vrai minerai de fer. Il représente plausiblement une 
recimentation postérieure des sables par l'oxyde de fer précipité de solutions aqueuses, qui s'étaient 
répandues à la surface du grès. Cette recimentation s'est donc accomplie très probablement à l'ère 
quaternaire. 

Au-dessus du grès ferrugineux se trouve en quelques points un dépôt, certainement d'origine 
glaciaire, formé par une accumulation très irrégulière de fragments de quartzite silurien enveloppés 
dans le grès, généralement de petite taille et de formes anguleuses, avec les arêtes émoussées, quel- 
ques-uns même à formes arrondies. 

Le grès repose en stratification absolument discordante sur les tranches des couches de quar- 
tzites siluriens et des schistes du Précambrique. 



* Cf Note sur l'existence d'anciens glaciers dans la vallée du Mondégo, (Communicaçôes, t. m, p. 53 et seq.) 

DÉCEMBRE, 1907. 13 



98 

SILURIQUE INFÉRIEUR 
Schistes à Didymograptns 

4. Dist. hor. 50". — Schiste gris, fin et doux, avec de très rares et très minces paillettes de 
mica blanc, contenant quelques fossiles à l'état de moules. Direction des strates suivant N. 37 à 47** W; 
plongement vers le N.E. sous un angle de 60 à 70**. 

Calymene Tristani Brongn. Orthis sp. 

Orthonota (Cypncardia) amygdalina Sow.? Calix Murchisom Vern. et Barr. sp. 

CARBONIQUE 

5. Dist. hor. 70". — Grès et conglomérats alternant avec peu de schistes gris renfermant des 
fossiles végétaux. Les strates paraissent concordantes avec les schistes du Silurique inférieur, et in- 
clinent de 50 à 70** vers le N. E. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

6. Dist. hor. 350". — Grès fin, dur, micacé, blanc, devenant jaunâtre et pulvérulent par un com- 
mencement d'altération, avec quelques lits de schiste subordonnés et renfermant de nombreux moules 
de fossiles. 

Ce complexe réunit 5 lits fossilifères distincts. 

Dans une première strate de grès on a trouvé quelques moules très empâtés dans la roche: 

Homalonotus, une glabelle. Rhynchonella, petite espèce. 

Bivalve ind. 

Dans un niveau supérieur au précédent et correspondant au dos de la colline de Laundos, on 
a recueilli dans un schiste grossier, blanc, avec beaucoup de muscovite en paillettes bien visibles, 
les espèces suivantes: 

Phacops (voyez Ph, lachnalus F. Bœmer sp.). Crinoïde, fragment de la tige. 

Dans un grès fin, blanc et jaunâtre, lié au schiste précédent: 

Solen? aiï. S, costatm Sandb. Rhynchonella ind., petite espèce. 

Bivalve (Oiihonota ?). 

Dans un grès fin, dur, faisant passage au quartzite, peu micacé et très fossilifère, qui corres- 
pond certainement aux couches culminantes du Silurique supérieur du Bando dos Santos, les fossi- 
les à l'état de moules intimement empâtés dans la roche se sont accumulés dans quelques points 
d'une telle façon qu'ils semblent la constituer presque intégralement. Ils sont diflîcilement détermi- 
nables, cependant nous avons pu reconnaître: 

Homalonotus, 2 glabelles incomplètes. Bivalvea ind., plusieurs espèces. 

Orthoceras cf. intermedium Marklin. Rhynchonella decemplicata Sow. 

» ind ^ 2 espèces. » sp. 

Orthonota triangulata Sait. [Grammysia cingu- Crinoïde, empreinte d*un petit article rond, d'un millimè- 

gulata His. sp. var. p (triangulata) Sait, sp.] tre de diamètre. 

Avicula (voyez A. ampliata Phill.) 

Dans d'autres lits de schiste et de grès, on a découvert quelques moules de fossiles, surtout 
de Brachiopodes (Rhynchonella), 

A 450" au S. 78° E de la chapelle de San Félix on a trouvé dans un schiste micacé, gris clair, 
très fin et doux, une mâchoire de poisson, appartenant très probablement à la même espèce de 
l'Upper Ludlow, Plectrodus mirabilis Ag. 



99 

Dans un lit de grès fin, ferrugineux, de teinte châtain ocracé, on a enfin trouvé des emprein- 
tes d'articles de la tige d'un Crinoïde de grand diamètre. 

Toutes ces strates se dirigent N. 17 à 37** W., avec plongement de 60 à 80** vers l'E.N.E. et 
vers rW.S.W., quelques-unes étant verticales. 

DÉYONIQUE 

7. Dist. hor. 150". — Schistes fins, blanc sale et jaunâtre très clair avec concrétions ferrugi- 
neuses, rouges, renfermant la faune du Dévonique inférieur (Coblentzien). 

Cryphaeus laciniatus Roemcr non Vern. Crinoïde, empreinte de deux articles de la tige. 

Spirifer sp. Gorgonia Bouchardi Mich. 

Orthis sp. 

Près de la base de l'assise se trouve une grauwacke blanche, peu micacée, avec des moules 
de fossiles très empâtés, contenant des fragments de schiste talqueux, vert foncé. Les strates plon- 
gent de 70" W.S.W. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

8. Schistes pour la plupart fins, gris, rougeâtres ou violets avec peu de grauwackes fines, 
dans lesquels on n'a pas découvert de fossiles. Ce sont les mêmes schistes de Rates. Direction des 
strates N.37 à ^T\i. Plongement 70 à 85** vers le N.E. aussi bien que vers le S.W. 

Schistes dô Laondos. — A l'ouest du sommet de San Félix, à Làundos, on rencontre les 
schistes précambriques (Cb*), qui forment un petit affleurement à forme triangulaire, élanl 
cachés au nord par les sables pliocéniques. 

Les schistes de Rates y furent interrompus par l'intrusion forcée des couches ordovi- 
ciennes contre la barrière formée par le Précambrique. 

Ces couches ont subi une compression telle, que plusieurs d'entre elles disparurent 
par le laminage ou ne parvinrent pas à se faire jour, parce que les couches ayant glissé les 
unes sur les autres, sont restées pour la plupart ainsi cachées en profondeur. On ne peut donc 
observer ici la superposition normale des strates. 

Qnartzltes do col de Rapejâes. — Les quartzites fossilifères du col de Rapejâes, qui sont les 
mêmes du Bando dos Santos, surmontaient les schistes fins lorsque l'Ordovicien perça au 
travers d'eux. Ils représentent par conséquent un petit lambeau, épargné par la dénudation, 
comme le lambeau du Carbonique qui les accompagne à l'ouest. 

Ces quartzites ont une puissance très variable, les lits montrant une plus grande 
épaisseur aux points les plus élevés de la colline. Là, quelques-unes des strates ont jusqu'à 
2" de puissance, tandis que plus au nord (Cova d'Andorinha et Lagoa Negra) elles sont épaisses 
de 1 à 3 décimètres à peine, l'intervalle qui leS sépare étant occupé par des schistes. 

Les strates de schistes grossiers avec quelques lits de quartzite, que nous croyons 
représenter les schistes du versant est de la serra da Murta, ne se découvrent dans celte con- 
trée qu'au nord de Cova d'Andorinha. Il paraît que ces strates furent disloquées par l'Ordovi- 
cien quand il a traversé les schistes fins de Rates, restant cachées dans la direction du profil 
de Rapejâes sous le Dévonique et les couches gothiandiennes les plus modernes. 

Le Dévonique forme une bande étroite le long de la serra de Rates, se dirigeant vers 



100 

Cova d'Andorinha; il représente un lambeau du Coblentzien qui reposait sur le Silurique 
supérieur, comme les schistes de Porto da Espada (serra de Porlalegre) qui surmontent les 
quartzites de la serra de Salada. 

Liaison de raffleorement ordovlclen de Yallongo avec celol de San Félix.— La liaison de Taffleu- 
rement ordovicien de Vallongo avec celui de San Félix est donnée par une bande fort étroite 
de schistes mesurant à peine quelques dizaines de mètres en largeur et 4 kilomètres ou plus 
en longueur; cette bande traverse la rivière Ave en aval de Bougado. Dans un point au sud 
de cette rivière, situé à 2U00" au N.37°W. du signal de Bougado, sur le chemin de Bougado 
à GuidOes, on découvrit dans un schiste très fin, gris, des fossiles à l'étal de moules très dé- 
formés et aplatis, parmi lesquels on a reconnu les espèces suivantes appartenant sans doute 
à rOrdovicien. Il y a surtout deux formes de Trilobites très remarquables du genre Harpes 
(l'une de ces formes ressemblant beaucoup à une espèce de la Bohême et l'autre étant pro- 
bablement nouvelle), les seuls spécimens de ce genre qui aient été découverts jusqu'à pré- 
sent en Portugal. 



*©« 



Harpes cf. jmnms Barr. R. Ogygia Salteri sp. n. (Isotelus Powisi Portl. 

» sp. n. R. dans la liste de Sharpe). 

lllaenus Lusitaniens Sh. f. » Desmaresti Brongn. (0. Brongniarti 

Placoparia Tourneminei Uou. F. Rou.) 

Asaphtis nobilis Barr. Dalmanites sp., un pygidium. 

» cf. contractm Vern. et Barr., Leptaena sericea Sow. 

une glabelle très imparfaite. Orthis sp. 

Calymene Salteri Rou. Crinoïde, fragment de la tige. 

A une petite distance de ce gisement et presque sur le prolongement de la strate fossi- 
lifère vers le nord, on voit un schiste très fin et doux, mesurant à peine quelques dizaines de 
mètres en largeur et renfermant plusieurs lits de quelques millimètres jusqu'à peu de centi- 
mèires d'épaisseur, d'un grès friable par places, dans lequel on a découvert des fossiles pres- 
que indéterminables, parmi lesquels on a pourtant reconnu des restes de Trilobites (Homalo- 
notus), Orthocei^as, un petit Brachiopode (Rhynchonella) et de nombreuses empreintes d'articles 
d'un petit Crinoïde à forme circulaire. Cette couche correspond sans doute au n"* 9 de la coupe 
d'Ervedosa à Balsa, elle est traversée par la route de Porto à Vallongo à l'ouest de celte ville. 
Elle appartient évidemment au toit du Gothlandien. 

On observe la même succession des strates à l'est de Rapcjàes, n°* 4 à 6 de la coupe 
de la colline de San Félix, décrite ci-dessus. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Composition da Sllnriqae Inférleor de Yallongo. — L'uniformité des caractères lithologiques 
des schistes ordoviciens de Vallongo rend très difficile d'y établir des divisions. Cependant, en 
rassemblant les observations faites en plusieurs points isolés, nous parvînmes à recomposer la 
série suivante qui représente, à notre avis, la succession naturelle des dépôts du Silurique 
inférieur dans cette contrée. 

En allant de bas en haut, on observe à Vallongo la superposition suivante: 



101 

1 . Schistes quartzeux grossiers, avec quelques quartzites, tous deux traversés par de 
très nombreuses veines de quartz blanc, et renfermant plusieurs espèces de Cruziana. Ces fos- 
siles sont pour la plupart de grandes dimensions, ils se montrent ordinairement sur la face in- 
férieure des lits de quarlzite, épais de 1 à 2 décimètres. Ces lits sont séparés par d'autres plus 
minces et irréguliers de schiste, de quelques centimètres à peine, et se trouvent au milieu d'au- 
tres strates plus épaisses, où manquent les Cruziana. 

Le caractère et la structure de ces couches diffèrent beaucoup de ceux de l'assise de 
quartziles à Bilobites du Bussaco et de l'affleurement d'Amendoa. Tandis que dans la Beira 
les quarizites dominent en gros bancs, les plus supérieurs où les Bilobites paraissent étant 
schistoïdes et en minces plaquettes, dans l'affleurement silurien de Vallongo c'est l'élément 
argileux qui prédomine, et les couches fossilifères, moins distinctement stratifiées, sont beau- 
coup plus épaisses. On peut même dire (}ue le vrai quartzite y est une exception; la plupart 
des strates sont de schiste très grossier, micacé, ou de grauwache schistoïde micacé. 

Les espèces de Bilobites diffèrent aussi dans les deux régions, les Cruziana étant de 
plus grandes dimensions et de formes moins variées à Vallongo; il y manque en outre les 
genres Arthrophycus et Scolithus, et l'on y découvre à peine quelques vestiges indistincts de 
VeocUlnm sur la cime de la serra de Santa Justa. 

Ce groupe de couches, ayant une épaisseur non inférieure à 120 mètres, est coupé par 
la rivière Souza sur le prolongement des serras de Pias et de Vallongueda, des ramifications 
de la serra de Santa Justa qui se bifurque en embrassant l'extrémité septentrionale de l'affleu- 
rement précambrien de Melres. 

La nature même de l'assise quarlzeuse inférieure à Bilobites, où le quartzite pur est 
relativement rare, ainsi que le manque de tant de formes de Bilobites qui paraissent dans le 
Bussaco et dans les autres affleurements de la Beira, montrent que cette assise se forma ici 
en des conditions diverses, probablement à plus de distance du rivage que les quartzites à 
Bilobites des autres localités. 

2. Le groupe quartzeux dont nous venons de parler est surmonté par une puissante 
assise de schistes argileux qui renferme des fossiles à des niveaux différents, séparés par de 
larges intervalles où ils ne paraissent pas, ou bien sont extrêmement rares. Cette assise com- 
mence à la base par un schiste dur, gris-bleuâtre, très micacé, taché à la surface en violet et 
jaunâtre, dans lequel on a observé, à deux niveaux superposés, deux faunules distinctes, carac- 
térisées surtout par des formes différentes de Graptolites. Cette couche est surmontée par un 
schiste gris, plus fin, contenant en abondance Didymograptus Murchisoni, Orthis noctilio et 
plusieurs espèces de Trilobites et Orthocères. 

Comme au Bussaco et dans la Basse Beira, cette strate schisteuse, avec Didymograptus 
Murchisoni très abondants, appartient à la base de l'Ordovicien moyen; toutefois, à Vallongo, 
cette strate est séparée des schistes quartzeux à Bilobites par une centaine de mètres de schis- 
tes dans lesquels se trouvent les deux autres niveaux fossilifères ci-dessus indiqués, que l'on 
ne découvre pas au Bussaco. 

3. Surmontant les schistes précédents, vient un schiste imparfaitement tégulaire, très 
puissant, contenant quelques nodules lequel, à 120 ou 150 mètres au-dessus de l'assise 
quartzeuse à Bilobites, renferme une faune variée, composée principalement de Trilobites: 
Calymene Tristani, C. Salteri juv., Illaenus Lusitanicus juv., Asaphus nobilis juv., Placoparia 



102 

'Toumeminei, Orthoceras vagans, Bellerophon bilobatus, Redonia Deshayesiana, etc. Le petit 
développement des exemplaires de Trilobites qui, aux niveaux supérieurs, acquièrent leurs 
dimensions ordinaires, fait voir que les conditions biologiques pour le développement de ces 
êtres n'élaient pas alors très favorables à ce point-là. 

4. Sur le schiste précédent viennent d'autres strates de schistes renfermant en abon- 
dance des nodules de forme ellipsoïdale, quelques uns très volumineux, depuis 4 décimètres 
jusqu'à 1 mètre de longueur. 

Cette circonstance rend très probable la correspondance de ces couches, que l'on 
observe du côté occidental de la bande ordovicienne, avec celles qui passent à l'est de Val- 
longo, et qui se suivent de la station du chemin de fer vers les ardoisières du Gallinheiro sur 
le ver?«int occidental de la serra da Murla, dans lesquelles on découvrit aussi beaucoup de 
nodules de diverses grandeurs, dont quelques-uns de grandes dimensions. 

Cette assise de schistes avec de grands nodules comprend une strate très riche en 
fossiles, parmi lesquels sont particulièrement remarquables Uralichas Ribeiroi, Calymetie ptd- 
chra, Acidaspis Bucin, D(dmanites Vetdlarti var. caudata (an D. macrophthalma Brongn.), 
Dionide forvwsa et plusieurs espèces de Ctenodonta et d'Orthis. 

Dans cet horizon, non seulement les fossiles sont très abondants, mais plusieurs des 
espèces de Trilobites atteignent des dimensions vraiment extraordinaires, comme nous ne leur 
connaissons en nul autre point de notre pays. 

L'assise de schistes ardoisiers monte jusqu'à plus de la moitié de la côte occidentale 
de la serra da Murta, qui forme la limite de la bande ordovicienne à l'est de Vallongo. Dans 
sa partie supérieure, c'esl-à-dire au-dessus des ardoisières du Gallinheiro, elle renferme de 
nombreux nodules ellipsoïdaux aplatis, durs, disposés selon la stratification, pour la plupart 
de 1 décimètre à peu près de longueur, cependant exceptionnellement de plus grandes dimen- 
sions, surpassant même i mètre. Quelques-uns de ces nodules, quoique très rarement, renfer- 
ment des fossiles (Trilobites). 

5. Supérieurement à l'assise de schistes ardoisiers se succèdent, dans l'épaisseur de 
200 mètres ou plus, d'autres schistes plus ou moins durs, généralement fissiles, où les fossiles 
sont en petite quantité, comme c'est le cas dans les couches immédiatement sous-jacentes, et 
où les nodules manquent graduellement jusqu'à ce qu'ils disparaissent tout à fait. Ces schistes 
représentent les couches les plus supérieures de l'Ordovicien dans cette localité; on reconnaît 
que les grauwackes du sommet de la serra da Murla qui viennent ensuite, d'après leurs rap- 
ports stratigraphiques appartiennent déjà à un étage différent. 

Composition de la bande occidentale de l'Ordovicien & Vallongo.— En montant de Vallongo vers 
le col de Senhora da Châ, sur la route du Porto, on voit que sur les schistes plus ou moins 
fissiles de Vallongo vient un schiste argileux micacé, gris foncé, ayant le mica très irrégulière- 
ment distribué; plus haut c'est un schiste semblable au précédent, mais se divisant en mor- 
ceaux irréguliers, allongés, comme de petites bûches. Ce schiste passe graduellement à un au- 
tre, à stratification indistincte, après lequel viennent à la fin les grauwackes de la base du Si- 
lurique supérieur. On n'a découvert que très rarement des fossiles dans les nodules ellipsoï- 
daux, durs, que ces schistes renferment. 

Du côté occidental de laffleurement, les schistes à nodules ont, dans quelques points. 



103 

un faible développement; il y manque une grande partie de la série ordovicienne, que l'on 
découvre près de Vallongo, soit par son amincissement, soit, ce qui est plus probable, parce 
que ces couches restèrent cachées sous le Silurique supérieur, qui couvrait celte région, alors 
que le Silurique inférieur à pointé par le plissement, à travers ces couches plus modernes. 

Différences dans la strnctnre des schistes. — La structure que montrent les schistes du côté 
occidental de l'affleurement, point du tout fissiles et se divisant en fragments irréguliers de 
forme allongée, contraste avec le caractère qu'ils ont du côté opposé, où ils sont parfaitement 
tégulaires. De cette façon se révèlent les différences de pression que les couches ont subies, 
étant d'un côté fortement comprimées dans le sens perpendiculaire, tandis que de l'autre côté 
elles ont subi une distension longitudinale, qui se manifeste clairement dans les déformations 
que présentent tous les fossiles. 

Cette différence de structure des schistes de chaque côté de l'affleurement ordovicien 
trouve d'ailleurs son explication dans la direction oblique de la serra de Santa Justa (qui mar- 
que Taxe du soulèvement) par rapport à la serra da Murta, tandis qu'elle est parallèle à la 
serra de Vallongueda, la poussée agissant donc inégalement sur les deux branches de l'anticlinal. 

Ploiement des qnartzites de Santa Justa. — Les quarlzites de la serra de Sanla Justa for- 
ment une large voûte, se liant à ceux de la serra de Pias, du côté de l'est, et à ceux de Vallon- 
gueda, du côté de l'ouest; ils participent des mouvemenis qui ont affeclé les schistes précam- 
briens, qu'ils entourent à l'est, au nord et à Touest. Sur le sommet de la serra de Sanla Justa 
les quartzites sont redressés verticalement, et forment un pli en éventail, la voûle s'étant cassée 
au sommet et les deux branches de Tare qu'ils ont formé s'étant juxtaposées. 

Les quarlzites à Bilobites poussés dans leur ploiement par les schistes précambriens 
sous-jacents, ont soulevé en concordance sur eux, de chaque côté de l'axe anticlinal, la série 
schisteuse ordovicienne, perçant à travers les couches du Silurique supérieur qui couvrait 
la région. 

Au sommet de la serra de Pias, on voit également le bombement des quartzites et des 
schistes quartzeux grossiers à Bilobites, qui se reproduit sur le flanc sud-oriental de la serra 
de Santa Justa, en formant cependant une voûte plus large et plus aplatie, qui se bifurqua 
dans les deux branches qui constituent la serra de Pias et celle de Vallongueda. 

Cette assise de schistes quartzeux grossiers et de quartzites à Bilobites de la serra de 
Pias, se prolonge sans interruption vers le S.S. E., allant former la serra du Facho, à Test de 
Senande, et celles de Santa Iria et de Preza, continuation de la précédente, et longeant le co- 
teau méridional de la serra de Boneca sur la rive droite du Douro, elle s'infléchit vers l'orient 
€t, traversant ensuite ce fleuve, elle va enfin buter contre le granité de Sobrado de Paiva à une 
courte distance. 

Au sommet de la serra du Facho, ces couches quartzeuses se montrent redressées ver- 
ticalement, formant une crête saillante, aussi occupent-elles bien moins de largeur que dans 
les bords de la rivière Souza près du pont de Senande où, au contraire, elles se montrent 
ondulées et parfois presque horizontales. (Voyez pi. II, profil n^ 7.) 

Dans la serra de Vallongueda, cette assise inférieure du Silurique est représentée par 
un groupe de couches de schiste grossier, dur, gris foncé, peu micacé, sillonné de veinules de 



104 

quartz blanc, et avec beaucoup de points blancs de petits grains de quartz, passant quelque- 
fois au quartzite, et renfermant accidentellement de petits galets de cette roche. Cette assise 
a précisément les caractères de celle qui forme le dos de la serra de Santa Justa, et renferme 
aussi des Cruziana dans quelques strales. 

Pnlssance des qnartzltes. — A l'endroit où celle assise traverse la rivière Ferreira, elle 
forme une série simple qui a environ 120 mètres de puissance. Là, les quartzites redressés 
verticalement au contact des schistes précambriens (dont le pendage est très fort et qui, à peu 
de distance de la limite, plongent moyennement vers le S. W.) s'épanouissent en éventail, Tin- 
clinaison des couches variant jusqu'à ce que, dans le passage aux schistes qui leur sont im- 
médiatement superposés, ils plongent vers l'orient, par conséquent contrairement aux schis- 
tes précambriens, et se montrent invertis. 

Discordance da SllDriqne avec le Précambriqae. — Le diagramme suivant montre la disposi- 
tion des couches à 1.350 mètres à l'O. lO^'N. du signal de Pias, soit 300 mètres en amont 
du Moinho Caiado, sur le flanc gauche de la rivière Ferreira. 




Précambrique 



Silurique 



La discordance entre les deux systèmes paléozoïques est donc, ici, bien manifeste. 

De môme, près du pont de la rivière Souza, sur la route d'Aguiar de Souza à Senande, 
les quartzites siluriens, avec inclinaison moyenne vers le quadrant de l'est, reposent en discor- 
dance sur les tranches des couches schisteuses du Précambrique, qui se présentent à ce point-là 
presque verticales et suivent tout naturellement la même direction N.-S. que les quartzites, 
cette direction ayant été donnée par le plissement des couches, qui afl'ecta simultanément les 
deux systèmes. (Voyez pi. VI, profil n** 7.) 

Vestiges d'une ancienne exploitation minière. — En connexité avec la direction des plus gros- 
ses veines de quartz, qui traversent les quartzites de la serra de Santa Justa dans la direc- 
tion E.-O. à peu près, c'est-à-dire perpendiculairement à la direction de la serra, il y a un 
ravin qui la coupe profondément dans cette même direction, et qui représente l'excavation 
faite par d'anciens travaux d'exploitation, probablement en rapport avec des gisements auri- 
fères. Pareillement, on observe dans la serra du Facho des vestiges d'une exploitation an- 
cienne ayant un certain développement. 

Prolongement de rafflenrement vers le S.E. — L'étroite bande de roches quartzeuses de la 
serra de Vallongueda, accompagnées à peine de quelques schistes, traverse le fleuve Douro, 



105 

se prolongeant vers le S.E. jusqu'à Gafanhâo, où elle est interrompue par les granités de 
Castro Daire. 

Plus loin cette bande reparaît, ayant été déplacée de sa position primitive par un dé- 
crochement horizontal, et formant un petil lambeau près de Queiriga, au N. E. de Vizeu, où 
elle est représentée seulement par les schistes. 

Cette bande reste séparée des affleurements du Bussaco et de la Basse Beira par le 
massif archaïque d'Oliveira de Azemeis à Vizeu et par le massif granitique de la serra de Ca- 
ramuUo et de la serra d'Estrella, ce qui explique leur indépendance mutuelle. 

Développement des schistes ordoviciens dans la bande orientale de rafflenrement.— Le dévelop- 
pement incomparablement plus grand qu'ont les schistes ordoviciens à l'est de la serra de 
Pias, par rapport à celui qu'ils montrent dans la bande occidentale, se comprend facilement 
aux plis répétés des couches, bien évidents dans les quartzites aux bords de la rivière Souza. 
Les schistes étant plus flexibles que les quartzites, les branches des différents plis qui se for- 
mèrent devraient se juxtaposer, semblant composer une série continue, quand en réalité les 
couches doivent être bien des fois répétées, en occupant par ce motif un espace beaucoup 
plus large, malgré leurs fortes incUnaisons. 

Uniformité des caractères des schistes et rareté de fossiles. — H est également à remarquer 
Funiformilé de caractère de ces schistes dans la large bande qu'ils forment, sans qu'on ait 
jamais découvert à l'est de iMelres, entre la serra de Pias et Capella, une seule strate de quar- 
tzite ou de grauwacke, ce qui montre que, pendant une longue période, les conditions de la 
sédimentation ont été très régulières. 

D'un autre côté, la rareté extraordinaire de fossiles, du moins dans les couches les 
plus supérieures, semble indiquer que ces schistes représentent un dépôt de mer profonde.^ 



ï Seulement près de Capella on a découvert quelques empreintes et moules trts déformés d'un Trilobite fCaiy- 
mené Tristani) et une empreinte d'Orlhis dans un schiste maclifère^ gris foncé^ très chargé de petits cristaux de chiasto- 
lite^ lequel montre une ressemblance frappante avec celui de Fragas da Ermida^ dans Textrémité sud-est de l'affleurement 
silurique de la serra de Marâo (Trâs-os-Montes). 

DÉCEMBRE, 1907. U 



106 



TABLEAU DES ESPÈCES DU SILURIQUE INFÉRIEUR (SÉRIE ORDOYICIENNE) DE YALL0H60 



NOMS DES ESPÈCES 



CRUSTÂCEÂ 



Acidaspîs Buchi Barr 

» ind 

Asaphus nobilis Barr. (Ogygia Edwardsi Rou., forme longue et forme large) 

1» glabratus Sh, (forme longue et forme large) 

» aff. glabratus Sh, var. gigantea mihi (^an. sp. n.) 

w Desmaresti Brongn. sp. (Ogygia Brongniarti Rou.) 

» » var. caudata mihi 

» Guettardi Brongn. sp 

» Delessei Dttf. sp. (/,an A. Guettardi var. caudata) 

» contractus Vem. et Barr 

M caudatus Brongn.? 

» cf. Cianus Vern. et Barr 

• sp. ind 

Calymene Tristani Brongn. (type de l'espèce) 

» » var., avec les sillons antérieurs et moyens de la glabelle effacés . . 

• Aragoi Rou 

w Salteri Rou 

» pulchra Barr 

Cheirurus claviger Beyr. (forme longue et forme large) 

» Guillieri Trom. (afî. Ch. claviger Beyr.) 

» sp. n. (aff. Ch. Sedgwicki M^Coy) 

Dalmanites socialis Barr 

» » var. proaeva Emmr. (forme longue et forme large) 

» Downingiae Murch 

Vetillarti Rou 

» » var. caudata mihi (^an sp. n.) 

» Torrubiae Vem. et Barr 

» flawlei Barr 

» sp. n. (aff. Phacops Downingiae Murch.) 



Dionide formosa Barr 

Illaenus giganteus Burm. (t}^e de l'espèce) 

» » var. Lusitaniens Sh. (forme longue) 

• » var. Hispanicus Vem. et Barr. (forme large) 

• cf. Beaumonti Rou. (^an sp. n.) 

» (Dysplanus) Wahlembergianus Barr 

» sp. n. (aff. I. Beaumonti Rou. sp.) 

Lichas (Uralichas) Ribeiroi Delg 

» » juv. (cf. Lichas Hispanica Vem. et Barr.) . . . 

»» sp. n. (aff. L. incola Barr.) , 

» sp. n. (aff. L. scabra Barr.) 

Ogygia Salteri sp. n. (Isotelus Fowisii Portl, d'après Sharpe) . . 

» Desmaresti Brongn. (0. Brongniarti Rou.) 

to aff. desiderata Barr 

» ind., 2 espèces 

Placoparia Tourneminei Rou 



OrdoTicico mijn 

[tou-lUge itt ïr^iif li-s 

ardtiiien' 



a 

.a 
o 

1 

II 



+ 



+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
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+ 



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+ 
+ 



+ 



+ 



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+ 
+ 
+ 

+ 
+ 

+ 



+ 
+ 

+ 



+ 
+ 



+ 
+ 




+ 

+ 
+ 
+ 

+ 

I 

-r 
+ 

+ 



+ 
+ 



+ 

+ 

+ 



+ I + 



+ + 



107 



NOMS PCS Ef^FÊCEâ 



Homalonotus cf Bohemicus Barr. , 
Harpes cf. primus Barr , 



sp. D. 



t'ybeie? (voyei C. loveni va?, girvanensia) - * . , 

Tfilobites ind.j 2 formes différentes que nous croyons appartenir à un genre nouveau . 

Ostrarode ^Cytheropsisî) p .....>_. 

Ûeyrfchia sp .*...... * • * . 

PluEnulîÉes aff regius Barr. ..*...*. — 



G£PHA1.0PODâ 
Orthoeeras vagans Saller 

9 Hi^ingeri Bon ^ * . 

a aiï. Uneatttm HU. ...,..,, 

^ ^p. ind. ...-«, 

Ejidûceras Dalimieri Barr. (Orthoeeras duplex WahL) , 

B cf. vaginatus Schiotk , 

Céphalopode ind. ^ 

LUuites cornu-arietis Soie * * * 



PÎHROPODÀ 



Hyolithes ef. elegans Barr 

B ef undulatus Barr^ ...,.,. 

B sp. ind. 

Conularia nobilis BarrJ 

a sp, n,^ à surface unie 

w sp.f probable nient nouvelle . 



HETERÛPODA 



Deilerophon hilohatus Sow, (B. Buriensis Sh.) 

■ cf elongatus Parti (^an B, bilobalus Sotv, var.)* 
a cf. carinatus Sow. (^an sp. n.) * 

■ afT, acutus Soie , 



GASTROPODA 



Ribeiria sp., différent de R. pholadiformis Sh. 

Pie uroto maria sp , , 

" ? sp , . . 

rfâtica ind,, î espèces 

Acroculia ou Turbo? , .,...,** 

Holopea (Liltorina)? 

Univalve tnd. (voyez EuomphaEus Gorndensis Sow.) * 
* ind \ 



LAMZLLIBRAIfGHIATA 

Ortboncta britannica Rou. {Sanguinolites Pellicoi Vtm. et Bûrr.). 

i» sp. *,,..,„. * 

Dolabra? Lusitj^niea SIl (voyez Modiolopsis vétéran a Barr.) 

Arca Naranjûâna Vfrn. et Barr, 

Uodiolopsis aff. elegantulus 5h. ....... , 



(»si4ligt dei KhiitFi 



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OrJflîicifB 
iiPri*ar 

d» qBtrliitn] 









108 



NOMS DES ESPÈCES 



Modiolopsis ou TelUnomya 

Tellinomya aff. elliptica Hall 

Nucula aff. arnica Barr 

Leda Bohemica Barr. (voyez Ctenodonta Ciae Sh.) 
Ctenodonta Morreni Rou. sp 

» cf. Costae Sh 

» aff. subaequalis 3f«Coy 

» aff. erratica Trom 

» compar Barr. sp. 

» aff. compar Barr 

» sp 

Redonia Duvaliana Rou 

» Deshayesiana Rou 

» Bohemica Barr 

Ambonychia? 

Bivalves ind.^ plusieurs espèces 



BRACHIOPODA 



Strophomena cf. comitans Barr 

» cf. Phillipsi Barr 

» cf spiriferoides M'^Coy 

? 

Leplaena sericea Sow 

Orlhis Duriensis Sh 

» noctilio Sh 

» » var. (aff. 0. Ribeiroi Sh.) 

» Lusitanica Sh 

» Miniensis Sh 

» tesludinaria Daim 

» cf testudinaria Daim 

» filiceraei Rou. (0. testudinaria Vem. et Barr.) . 

» Valpyana Dav 

» redux Barr. (0. Budleighensis Dav.) 

w calligramma Daim 

» aff. calligramma Daim 

» cf pulvinata Sait 

• cf patera Sait , 

» cf protensa Sotc. 

»» cf spiriferoides M'Coy 

» ind., plusieurs espèces 

Lingula Lesueuri Rou , 

» aff. Iransiens Barr 

» ind., plusieurs formes différentes 

Obolus sp. n. (aff. 0. Davidsoni Salter) , 



ECHINODERMATA 



H 



Calix (Echinosphaerites) Murchisoni Vem. et Barr. 

» Barrandei Rou 

» Seilgwicki Rou.? 

Crinoïdes, fragments de la tige 



OrdoTiciei boj» 

s«QS-£tige des itbisif» 

ardtiiifrt) 



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109 



KOMB DK9 EHPÈCES 



COElENTERilTA 



Pûl^iér ind , , , . , 

fiidymagraptiis Murcbisoni Bteek 

* *» vâr. geminus Hts , . . 

M pênnalulus Ilatl sp < . 

w - Hati sp. van hamatus Psrner. 

hirundo Salter * ,.,... 

» sparsus ihpk . - . , 

■ superstes L^pic ^ ..,,.*, 

» bilidus Hall , 

i' fianus £flpti?. , , ♦ ♦ . . 

^ euodca /^fîpM?. , * . » * 

" riniformîs EUn et Wood . , 

• cf. uniformis Elles et Wood 

N extensus Hnîl , , . 

aitidus Hdii .,.,,,. 

o ci indfintns Hfjll 

» sp.» probablement DDUvelle 

Azygograptu.s Hicksti Hopk 

* Lapwortht Nieh^ ...,,. 

* sp.j prohablfmpnt nouvelle , , . 

Dichograptus? (voyez D. Hiehardsoni HatL) 

Tiges de végétaux terrestres r . , , , 



INCEETÂE 5EDTS 



Cruziana furrifera d'Orè. . 

rugosa d*0ï6. . . . 

Ximenezi Prado. 

Saportai iMg. . . 

Hughesi Del^, . . » 

Goldfuasî iioM./ * 
VexiUutn. traces 



Oritficiri ha.^pb 
«rdflliien) 



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OHoTitifi 
ialrrtMiT 






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+ 



Analogies stratigrapbiqnes avec le Bnssaco. — Par la comparaison des faunes ordoviciennes 
du Bussaco et de Vallongo, il semble y avoir de la correspondance stratigraphique ^ntre les 
numéros 2 et 3 de la série que nous avons décrite {antè, p. 90) et le groupe de schisles à 
Orthis Rihéiroi du Bussaco, et semblablement du n"* 4 avec les schistes à Homalonolus Œhlertù 
11 est pourtant à remarquer que ni l'une ni l'autre de ces deux espèces si caractéristiques de 
cette contrée ne paraît à Vallongo. 

Les assises supérieures du Bussaco (Ordovicien supérieur) représentées essentielle- 
ment par les schistes à Daim. Dujardini, n'ont pas de représentant bien défini dans cet affleu- 
rement septentrional du Silurique, sauf si l'on cherche cette correspondance dans les couches 
supérieures aux schistes ardoisiers, qui se montrent sur le haut du versant occidental de la 
serra da Murla. En effet, une espèce de Trilobite (Calymene pulchra) qui paraît dans le grès 



110 

de Loredo ensemble avec les Trtnucleus et d'autres fossiles, se trouve, comme nous l'avons dit, 
un peu au sud de Vallongo, dans l'horizon fossilifère supérieur qui est caractérisé principa- 
lement par Uralichas Riheiroi. 

On voit donc qu'à Vallongo l'étage ordovicien supérieur fait défaut, ou du moins il 
n'est pas nettement représenté, en même temps que l'émission diabasique n'y est pas recon- 
nue, tandis qu'au Bussaco, au contraire, cet étage a un puissant développement, à l'égal de 
l'éruption diabasique. Par contre, le Gothlandien a dans la contrée de Vallongo un bien plus 
grand développement qu'au Bussaco, il comprend une série de couches qui ne sont pas re- 
présentées dans cette dernière contrée, de sorte qu'il reste prouvé qu'à la dernière phase de 
l'époque ordovicienne et dans son passage au Gothlandien, d'importants mouvements du fond 
de la mer ont eu lieu, ce qui exphque la différence des dépôts dans les deux contrées. 

En outre, on reconnaît que le mouvement d'exhaussement qui a mis à découvert la 
contrée du Bussaco vers la fin de l'époque ordovicienne, était déjà initié auparavant dans le 
nord du Portugal, car on n'y découvre pas les assises supérieures formées au Bussaco, et on 
voit simultanément que le mouvement d'affaissement de l'époque Gothlandienne a pareille- 
ment commencé dans le nord du pays et (comme nous verrons plus loin) contemporainement 
aussi dans le sud, avant qu'il eut atteint le Bussaco, qui seulement plus tard a reçu les dépôts 
de cette époque. 

Lentille de l'OrdoTlcien an milien des schistes gotblandiens.— A l'est de la serra da Murta il 
se montre intercalée dans les schistes graptolitiques du Silurique supérieur une bande inter- 
rompue et très irrégulière de quelques 9,5 kilomètres de longueur sur 300 mètres de largeur 
maximum, de schistes fins, fossilifères, comprenant une strate de 4 mètres d'épaisseur où les 
fossiles sont plus abondants. Ces schistes sont fissiles, gris foncé avec taches blanchâtres ou 
jaunâtres, parfois violacé clair ou rougeâtre, et contiennent quelques nodules durs, argilo- 
siliceux, dépourvus de fossiles. La faune de cette strate est très variée et composée d'espèces 
clairement ordoviciennes, mais qui en grande partie ne furent trouvées que dans cette localité. 

Il est à remarquer principalement la diversité des espèces el la profusion des exem- 
plaires de Didymograptus^ découverts dans une carrière contigue à la route du hameau du 
Paço vers Sobrado, car ce genre d'Hydrozoaires, sauf une espèce (D. Murchisoni) qui accom- 
pagne toujours en les surmontant les quartzites à Bilobites, est représenté par peu de formes 
différentes dans les autres gisements. 

La carrière dont nous parlons est située à 1200 mètres à S.40°W. de l'église de 
Sobrado. La faune y trouvée comprend: 

Placoparia Toumcminei Rou. Asaphtis sp. 

Calymene SaUeri Rou.?, une seule tête. Ogygia, 2 espèces ind. 

Homalonotm cf. Bohemicus Barr., une Illaenus sp , moules très aplatis, indétermina- 
glabelle, blés. 

Asaphus caudatvs Brongn.?, un pygi- Dalmanites sp., une tête incomplète, 

dium imparfait. Acidaspis sp., un fragment du thorax. 



1 n mérite une menlion spéciale D. sparstts Hopk.^ qui se trouve aussi^ comme nous verrons plus loin, dans le& 
schistes de la carrière du Mestre André (Barrancos), ce qui porte à croire que Thorizon géognostique des deux localités 



.:* 1a w^Aw^^ 



111 

Trilobites ind., 2 formes différentes que 
nous croyons appartenir à un genre 
nouveau. 

Beyrichia simplex Jones? 

Orthoceras ind., 2 moules différents ab- 
solument indéterminables. 

Bélier ophon bilobatus Sow? 

Conularia sp. n., avec la surface unie. 

Pleurotomaria? 

Redonia Duvaliana Rou. 

Qenodonta sp. 

Bivalve ind. 

Orthis testudinaria Daim. 
» calUgramma Daim. 



Orthis sp. 

Strophomena? 

Obolus sp. n. (aff. 0. Davidsoni Salter) 

Didymograptus hirundo Salter. 

» sparsus Hopk. 

» superstes Lapw. 

» pennatulus Hall? 

» uniformis Elles et Wood. 

> extensus Hall. 

» nitidus Hall. 

» sp. 

Azygograptus sp. 
Crinoïde, fragment de la tige. 
Ttg^f^ de végétaux. 



La même strate fossilifère a été fouillée à 1700 mètres à S.68°E. du signal géodésîque 
de Quintarei, ainsi qu'à 2600 mètres à S. 17°E. de l'église de Gandra. Dans un point inter- 
médiaire, à 300 mètres à E. de Pinguella et 1 kilomètre à peu près au S. E. du Paço, fut trouvé 
le moule d'un jeune individu d'Ogyyia. 

Tout près du pont de Villarinho de Gîma sur la grande route du Porto à Amarante, 
on observe sur la rive gauche du ruisseau un schiste très fin, fissile, gris foncé, sans doute 
la même couche dont nous venons de parler. Il est pourtant à remarquer dans cet endroit un 
banc de grès fin, blanc, ou quartzite compact, puissant de 6 à 8 mètres et divisé en lits minces 
bien stratifiés. On y a découvert un hypostome d'Ogygia et un moule de bivalve (Arca?). Dans 
quelques autres points les schistes sont aussi accompagnés par de petites masses de quartzite 
qui peut-être appartiennent à l'assise à Bilobites sous-jacente. 

Discordance entre les granwackes de Sobrldo et les schistes ordoviclens.— A 400 mètres au 
N.W. de l'église de S. Martinho do Gampo passe la limite des grauwackes blanches à taches 
violacées du sommet de la serra da Murta avec les schistes du Silurique inférieur du versant 
occidental de cette colline. Sur les tranchées du chemin on voit que les grauwackes reposent 
sur ces schistes, les unes et les autres étant presque verticaux, montrant cependant un petit 
écarlement dans leur direction. Les grauwackes se dirigent verticalement vers N. 10 à 12® W., 
tandis que les schistes suivent vers le N.N. W. avec inclinaison très forte ou presque verticale 
sur l'K. Il est donc évidente la discordance entre les deux étages siluriens. En d'autres points 
de cette ligne-limite la discordance est encore plus manifeste. 



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m\m\\\\m 



Grauwackes de Sohrido 
Schistes ordoviciens 



Plus au sud de ce point, à 1200" au S.ôS'^E. du signal de Terronha sur le chemin de 
fer du Douro, on voit aussi le contact des deux sections du Silurique qui montrent une forte 
discordance. 




Schistes à Uralichas Ribeiroi 



Grauwackes de Sobrldo 



112 

Cet exemple montre que les couches de l'Ordovicien forment le substratum des grau- 
wackes et schistes grossiers de la serra da Murta, les schistes à Didymograptus pouvant donc 
appartenir à la base de la série schisleuse de cette section du Silurique, ayant été mis à dé- 
couvert dans ce point par la dénudation des couches supérieures. C'est ce que d'ailleurs prouve 
clairement le profil d'Ervedosa à Balsa (pi. VII, n"" 2). 

En d'autres points où les deux étages Gothiandien et Ordovicien sont en contact im- 
médiat, les directions des couches varient beaucoup et la discordance est toujours visible. 

A 2300"" au S. de l'église d'Alfena sur la route de Vallongo à Cabeda, c'est un autre 
point de la limite des schistes ordoviciens avec les grauwackes blanches du Silurique supé- 
rieur. Ces dernières suivent la direction N.42°E. avec plongement de 55** vers le N.W., 
tandis que les schistes urdoviciens ont une allure bien différente, qui semble être N.47*W. 
avec une inclinaison très forte vers le N.E. Le contact des deux sections du Silurique n'est 
pas visible dans cet endroit à cause des éboulis qui le cachent. 

Au-dessous de ce point sur le chemin de fer du Douro on observe pourtant[;le contact 
du Gothiandien et de l'Ordovicien avec discordance comme le montre le diagramme'suivant. 




Grauwackes de Sobrido Schistes à Uralichas 

Au contraire, dans le col de passage de l'ancienne route du Porto à Vallongo à l'ouest 
de ce village, on observe nettement la discordance des grauv^rackes du plateau de Senhora da 
Chan sur les schistes ordoviciens de Vallongo. 

Ces schistes se dirigent vers N.27^W. avec une inclinaison forte sur l'E.N.E. Les 
grauv^rackes montrent une stratification confuse, cependant elles semblent suivre verticalement 
vers le quadrant du N. (N. à N. 15° W.) 

Au col de la nouvelle route le même contact peut être observé, là les grauwackes se 
dirigent vers N.42°W. avec plongemont de 60** sur le S.W., tandis que les schistes du Silu- 
rique inférieur suivent à peu près vers le N. avec une inclinaison plus faible sur l'E. 

Ces grauv\rackes passent parfois à un quartzite gris; elles sont traversées par d'innom- 
brables veinules irrégulières de quartz blanc et se relient évidemment aux grauwackes du dos 
de la serra da Murta, dont elles se trouvent séparées par l'intrusion de la voûte ordovicienne 
de Vallongo. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Généralités. — En embrassant l'affleurement ordovicien de Vallongo qui termine au nord^ 
comme nous l'avons dit, en une pointe effilée très étroite, il se développe de chaque côté une 
assise de grauwackes avec quelques schistes qui, selon nous, forme la base du Silurique 
supérieur. 

Nous réunissons donc dans cet étage toute l'épaisse série de couches à partir des grau- 
wackes de la serra da Murta, en considérant toutefois qu'elle se fût formée pendant Tinter- 
valle où les phénomènes sédimentaires, à la fin de l'époque ordovicienne, ont été interrompus 
dans le Bussaco. 



113 

On doit considérer cette série comme appartenant à l'assise de Llandovery, que Ethe- 
ridge et Barrande, en s'appuyant sur des preuves paléontologiques, d'ailleurs d'une grande va- 
leur, ont placé au toit du Silurique inférieur. Cependant, suivant l'avis de l'éminent géologue 
Sir Archibald Geikie, avis plus conforme à celui de la Commission de la carte géologique in- 
ternationale de l'Europe, nous l'avons placée à la base du Gothlandien. 

Cette opinion est d'ailleurs justifiée, car les rapports stratigraphiques de ces couches 
en Portugal, nous portent naturellement à tracer, comme nous l'avons fait, la ligne de sépa- 
ration entre les deux étages siluriens, au point où commence l'assise des grauwackes. 

Les deux bandes de grauwackes, l'orientale et l'occidentale, qui couronnent respecti- 
vement les deux serras da Murta ou de Sobrido et de Mattosinhos, à l'est et à l'ouest de l'af- 
fleurement ordovicien au nord de Vallongo, convergent au sommet de San Miguel, faisant leur 
jonction à quelques centaines de mètres au nord de cette chapelle. Il est à remarquer l'abon- 
dance extraordinaire de quartz blanc, qui traverse lés grauwackes à ce point-là, en formant 
des filons et même de grandes masses au milieu de ces roches. 

Granwackes de la serra da Marta. — Les grauwackes ne forment pas des couches régulières 
bien distinctes, et n'ont pas non plus une composition uniforme sur une longue étendue; au 
contraire, elles montrent des caractères très variables, en passant latéralement, de même que 
verticalement, à des schistes plus ou moins grossiers et dans quelques parties aussi à un quar- 
tzite compact. 

C'est dans la serra da Murta que les grauwackes présentent une plus grande puis- 
sance; elles y forment une masse avec des caractères uniformes sur plus de 200 mètres 
d'épaisseur; cependant elles s'amincissent vers les deux côtés en forme de lentille et du côté 
du sud elles se relient à un ensemble de schistes micacés, gris noirâtres, qui va passer à Re- 
carei. L'assise de grauwackes est faiblement représentée à la partie septentrionale de la même 
serra; on y passe tout-à-coup du schiste grossier, dont les grauwaches ne sont d'ailleurs qu'un 
accident, aux schistes ardoisiers du Silurique inférieur, les deux étant séparés par une forte 
discordance. 

Les grauwackes sont ordinairement blanches et micacées, plus ou moins schistoïdes, 
elles sont traversées par de nombreux filons et veinules de quartz blanc et d'oxyde de fer, 
qui leur donnent un aspect tout particulier et caractéristique; dans les parties saines de la ro- 
che on voit cependant qu'elles ont la couleur gris foncé, passant fréquemment dans le sens 
horizontal à un schiste grossier, très micacé. Elles sont en partie criblées de petites cavités 
cubiques, provenant de la destruction de cristaux de pyrite, fort abondants dans quelques points. 

Ces grauwackes passent aussi en haut très graduellement à un schiste grossier sa- 
bleux, gris ou rougeâtre, et renferment quelques lentilles de petites dimensions d'un schiste 
très fin et mou. 

Grandes masses de qQartzlte. — En subordination aux grauwackes on voit aussi des lits 
d'un schiste fin, sans stratification ni schistosité visibles, traversé par des veinules de quartz 
et d'oxyde de fer, et passant accidentellement au quartzite. 

Celui-ci se montre souvent en masses détachées, que l'on pourrait par inadvertance 
regarder comme des blocs erratiques, vu qu'elles ne correspondent pas par leur nature aux 

DÉCEMBRE, 1907. 15 



114 

roches du sol où elles reposent; on reconnaît cependant qu elles sont rigoureusement en place 
ayant été séparées des grauwackes par les agents atmosphériques dans l'époque actuelle. 

Ces masses de quartzite représentent donc un accident de la grauwacke; peut-être 
aussi en partie sont-elles en rapport avec les nombreux gisements métallifères de cette région, 
principalement d'antimonite, qui dans quelques mines paraît alliée à un métal noble, Tor, qui 
l'accompagne en quantité suffisante pour pouvoir être utilisé industriellement. 

Granwackes de la serra d'Erïedosa. — Dans le point culminant de la serra d'Ervedosa, ces 
masses sont très puissantes, formant des rochers élevés sans stratification distincte; le quar- 
tzite passe supérieurement à un schiste grossier, gris, renfermant quelques nodules plus durs, 
au moyen d'un schiste blanc finement sableux, ou grauwacke. Inférieurement il passe de même 
au schiste grossier, de sorte que toutes les trois roches, quartzite, grauwacke et schiste gros- 
sier, représentent en effet une seule couche. 

L'assise de grauwacke schistoide blanche et de nuances claires de laserradaMurta, 
est sans contredit la môme de la serra de Senhora da Chan et du dos de la serra d'Ervedosa, 
sur le flanc occidental de l'anticlinal de Vallongo, quoique les caractères des roches, par des 
circonstances purement locales de la sédimentation, ne soient pas identiques. Celles-ci ont fait 
varier horizontalement, comme nous 1 avons dit, la composition des strates, même à de cour- 
tes distances. 

A San Marlinho do Campo les grauwackes de la serra da Murla ont subi une forte 
inflexion vers l'est, leur hgne-limite passant à quelques dizaines de mètres au nord de cette 
paroisse. Cette inflexion est parallèle au coude que fait la bande de schistes à Didymograptus 
à l'est du Paço, où elle subit une inlerruplion. Malgré cette inflexion, les couches sont diri- 
gées vers N. 35 à iO^'W., direction concordante avec celle de l'affleurement silurien. 

Bande graptolltiqne orientale. — En traversant la serra da Mnrta vers l'est, dans le flanc 
oriental de l'anticlinal de Vallongo, il vient à la suite des grauwackes schistoïdes, blanches, 
du sommet de celte colline, un schiste grossier, micacé, très puissant, qui leur succède en 
concordance parfaite et en transition graduelle. Ce schiste est parfois un peu plus fin, il a la 
couleur gris verdâtre foncé, et par un commencement d'altération il devient rouge, jaunâtre 
ou gris en grandes taches, ou rouge irrégulièrement rayé de violet. 

Poursuivant celle coupe sur la roule de Paço à Sobrado, le schiste grossier est recou- 
vert immédiatement par un schiste fin, gris, à taches blanchâtres, qui contient quelques lits 
minces de schiste siliceux noir, parfaitement compact, qui a fourni plusieurs formes de Grapto- 
lites des genres Monograptus et Diplograptus absolument indéterminables. Ce schiste renferme 
en outre quelques grands nodules où l'on a aussi découverts quelques mauvaises empreintes 
de Graptolites. 

Celle couche fossilifère a été fouillée à 1.200 mètres au N.65^E. de l'église de San 
Martinho do Campo, elle se poursuit encore vers le S. E., allan-t se terminer à 500 mètres à 
l'est de l'église de Recarei. A 1.200 mètres à S.64°E. de l'église de Sobreira, peu au sud du 
chemin de fer du Douro, un schiste ampéhteux noir, en partie maclifère, a aussi fourni des 
empreintes de 2 ou 3 espèces de Monograptus. 

Dans la localilé ci-dessus citée, à E. N. E. de San Martinho do Campo, le schiste est 



115 

de même ampéliteux, fissile, noir, chargé d'empreintes de Graptolites et il renferme beaucoup 
de cristaux de pyrite. On y a recueilli: 

Monograptm Proteus Barr. Monograptus cf. tenuis Portl. 

» Becki Barr. » indet., 3 espèces probablement 

» titrriculattis Barr. nouvelles, dont une a 4 milli- 

» convolutm His. var. spi- mètres de largeur et les cel- 

ralis Gein. (Grapt. spi- Iules très serrées, pouvant se 

ralis Gein.) compter plus de 20 en 1 cen- 

» priodon Bronn. timètre de longueur. 

» sagittavius His. Diplograptits palmeiis Barr. 

» cf. Sedgwicki Portl. Rastriles Linnaei Barr. 

» cf. colonus Barr. Phyllograptus cf. angustifolius Hall. 

Surmontant celte strate fossilifère et suivant la même route vers Sobrado, vient l'affleu- 
rement lenticulaire de schistes ordoviciens, auquel nous avons fait allusion (p. 110) et plus 
vers l'est, à 200 mètres de distance du schiste gothlandien qui le précède, c'est-à-dire, à 950° 
S. 53**^^. de l'église de Sobrado, il vient un autre Ht de schiste fin, très dur, passant à la lydite, 
blanc ou gris clair à taches noires, qui contient aussi quelques formes de Graptolites, très mal 
conservées, mais qui semblent devoir être rapportées au genre Diplograpttis. 

Sur le prolongement nord de ce lit on a pourtant rencontré à 1.650° au N.84°W. 
de l'église de Sobrado 

Cyrtograptus Murchisoni Carr. var. RetioUtes Geinitzianus Barr.? 
crassiusculus Tullb. Diplograptus bellulus Tôrnq. 

» sp. 

espèces qui le classent sans hésitation dans le Silurique supérieur. 

Après un large espace occupé par des schistes fins et quelques grauwackes jusqu'au- 
près de l'église de Sobrado, on passe graduellement à une assise très puissante de grauwackes, 
généralement très fines, et de schistes d'une teinte rouge prédominante, sur laquelle repose la 
paroisse de Sobrado. Cette assise embrasse une largeur de quelques kilomètres jusqu'à la 
limite du massif granitique, qui occupe la surface presque entière de la province de Minho. 
Au milieu de cet ensemble schisteux on découvre par-ci par-là quelques lentilles de schiste 
ampéliteux noir, avec empreintes de Graptolites presque toujours indéchiffrables, mais appar- 
tenant sans aucun doute au Silurique supérieur. Près du contact du granité plusieurs couches 
sont plus ou moins distinctement machfères. 

Gisements graptolitiqaes de la bande orientale. — Il y a plusieurs autres gisements graptoli- 
tiques alignés avec ceux du Paço qui forment ensemble une bande adossée au schiste grossier, 
et qui se poursuit vers le nord et vers le sud sur plusieurs kilomètres. Celte bande est indi- 
quée sur la carte géologique par une série de signes disposés en une ligne parallèle à la limite 
du Silurique inférieur. Ces signes désignent les points principaux où l'on a découvert les fos- 
siles, points que leur position relative permet de reconnaître comme appartenant tous très 
plausiblement au même niveau. 

Cette bande graptolitique représentée par différents affleurements ampéhteux, tous 
orientés suivant la même direction, passe tout près de la station du chemin de fer à Recarei; 



116 

elle commence à 500 mètres à l'est de l'église de ce village et se dirige vers le N. W., en pas- 
sant aux hameaux de Villarinho de Cima, Pinguella, Paço, Ferraria et à l'est de Fonte Leite et 
de San Româo de Coronado. 

Nous n'avons pas pu la suivre vers le nord de ce dernier point, cependant nous croyons 
qu elle se poursuit dans ce sens en passant un peu à Test de l'église de Balazar, à Paradella, 
Senhora das Necessidades et Fonte Boa (3 kilomètres au S. E. de Fào) sur une étendue totale 
de 45 kilomètres au moins. 

La bande graptolitique a visiblement subi la même déviation dans sa direction que 
les schistes grossiers et les grauwackes, auxquels elle est rattachée. Elle est représentée par 
un schiste fin, noir ou gris noirâtre qui renferme les fossiles, et aussi en plusieurs points par 
une lydite, à laquelle le schiste fait transition. Accompagnant celte bande parallèlement, on 
voit toujours le schiste micacé très grossier, gris foncé, qui est la roche principale de l'assise 
des grauwackes. 

Bande graptolitlqne occidentale. — En descendant du col de Senhora da Chan vers l'ouest, 
suivant l'ancienne route de Vallongo au Porto, il vient immédiatement après les grauwackes 
de Senhora da Chan (voir pi. VI, profil n"" 4) une bande de schistes fins à Graptolites, blancs 
et noirs, surmontée par des schistes aussi fins, les schistes de Telheiras, qui renferment des 
nodules contenant des Trilobites et d'autres fossiles (Phacops, TentacuUtes, Crinoïdes). 

. La transition des grauwackes aux schistes fins est parfaitement graduelle. Les grau- 
wackes contiennent en plusieurs points des petites masses lenticulaires de 1 mètre d'épaisseur 
et moindres, d'un schiste mou, fin, gris. 

Le schiste ampéliteux à Graptolites tient de l'aspect de Tanthracite et une matière 
charbonneuse forme en effet de minces plaquettes intercalées dans le schiste. Par ce motif ces 
couches ont été souvent mal interprétées; on les a considérées comme la continuation de celles 
du bassin carbonifère de San Pedro da Cova et on y a même entrepris une fausse recherche 
de charbon. 

A l'ouest de la bande de schistes fins du Gothlandien vient la bande du Carbonique, 
au milieu de laquelle on aperçoit quelques fils, épais de quelques centimètres à peine, d'un 
grès fin, friable, blanchâtre, qui est évidemment subordonné aux schistes fins, car il a fourni 
Orthoceras, Cardiola iîiterrupta, C. striala, Monograplus et des moules de petites bivalves in- 
déterminées. Les schistes sont fort contournés, ils sont rayés en bandes très fines, alternati- 
vement blanc et gris plus ou moins foncé. On voit donc que le Carbonique reposait immé- 
diatement sur le Silurique supérieur; les couches des deux systèmes ont été plissées ensemble, 
le Carbonique restant pincé dans un pli des schistes gothlandiens, qui s'appuyent du côté de 
l'ouest sur les micaschistes du hameau de Seixo. 

Sur la route de Vallongo à Cabeda, on observe que les schistes fins, gris et violacés, 
rayés de gris plus ou moins foncé, de blanc et de rougeâtre, qui renferment les lits graptoli- 
tiques, sont fort contournés et ondulés. Ces schistes renferment une couche épaisse de 8 à 
10 mètres de schiste grossier très micacé, tout à fait semblable aux schistes grossiers de la 
serra da Murta, marquant par conséquent nettement la liaison des grauwackes avec les schistes 
fins graptolitiques dans une même assise. 

Cette bande graptolitique est interrompue en plusieurs points, cependant elle accom- 



117 

«pagne toujours du côté de Test la bande du Carbonique. Elle passe à Boloi (Vella), à Test de 
San Pedro da Cova, Senhora da Chan, Cabeda, Alfena et Barracâo (3,5 kilomètres au S.W. 
du pont de Trofa sur la rivière Ave, dans la route de Porto à Villa Nova de Famalicâo). 

Différentes assises dn Gotblandien. — En résumé, la succession des strates du Silurique 
supérieur dans cette contrée est en ordre descendant la suivante: 

Schistes fins à nodules de Telheiras, avec une faune spéciale. 

Schistes et grauwackes rouges de Sobrado. 

Schistes fins de Cabeda à Graptolites abondants et quelques autres fossiles. Ces schis- 
tes forment la bande graptolitique orientale, en considérant réunis dans une même 
couche les deux lits fossilifères du Silurique supérieur du Paço, auxquels nous 
avons fait allusion. 

Schistes grossiers du coteau oriental de la serra da Murta. 

Grauwackes blanches tachées de violet et quartziles du dos de la serra da Murta ou 
de Sobrido. 

Dans le flanc oriental de l'anticlinal de Vallongo le schiste à nodules (schiste de Te- 
lheiras) fait défaut, sans doute parce qu'il a clé entrainé par la dénudation. 

Ce sont les grauwackes blanches, qui forment la base de cetle série, qui ont été per- 
cées directement par les schistes ordoviciens, la série se montrant incomplète de chaque côté, 
en partie par suite du glissement des couches les unes sur les autres pendant l'acte du sou- 
lèvement. 

Vu la discordance des grauwackes avec les schistes tégulaires de l'Ordovicien, il est 
logique de supposer que les unes et les autres appartiennent à des époques distinctes. 

D'autre part, il n est pas inadmissible que les grauwackes et schistes grossiers, qui 
indiquent un changement profond dans les conditions physiques de la sédimentation, lequel 
a précédé la formation des schistes à Graptolites, se soient déposés pendant la période où les 
phénomènes sédimentaires ont été interrompus au Bussaco. Ils doivent donc être rapportés à 
la phase de transition entre les deux sections du Silurique, et par conséquent ils doivent cor- 
respondre, comme nous l'avons dit, au Llandovery group du nord de l'Angleterre, qui a été 
généralement considéré comme appartenant au Silurique supérieur, mais qui selon Mr. Ethe- 
ridge forme le toit de l'Ordovicien.' 

Granwackes de la bande occidentale. — La bande occidentale des grauwackes subit une dé- 
viation vers l'est en traversant la ligne du chemin de fer au nord de Vallongo; elle accompagne 
l'affleurement du Silurique inférieur jusqu'à son extrémité nord, la largeur de cet affleurement 
diminuant de beaucoup par ce motif. A ce point, la discordance entre les deux étages silu- 
riens est bien visible par la différence d'inclinaison et de direction des couches, puisque les 
grauwackes suivent vers N.42''E. avec plongement de 35"* vers le N.W., tandis que les schistes 
ordoviciens à nodules abondants et quelquefois très volumineux, suivent vers N.53''W. avec 
une forte inclinaison sur le N.E. 



' Quart. Jotirn., 1881, Anniversary address of tlie Président. 



118 

Les grauwackes sans stratification visible ou très peu distincte sont traversées obli- 
quement sur la voie ferrée dans l'étendue d'environ 500 mètres et continuent vers le nord 
passant entre le signal et l'église d'Alfena. 

A l'ouest des grauwackes se trouvent des schistes gris plus ou moins foncés, quelque- 
fois rayés de violet, contenant plusieurs lentilles charbonneuses, dont quelques-unes ont fourni 
des Graptolites. 

Schistes à nodules de Telheiras. — Un peu au nord de la voie ferrée près de la limite de 
TArchaïque au N.E. d'Ermezinde, on trouva plusieurs nodules durs, plus ou moins grands, à 
forme ellipsoïdale, parsemés dans un schiste fin, gris, avec plusieurs taches noires et renfer- 
mant des restes abondants de Crinoïdes et d'Orthocères. Plusieurs nodules sont percés par 
des cavilés cylindriques laissées par la destruction des moules d'Orthocères et renferment 
aussi des empreintes de Monograptus; d'autres nodules contiennent des moules de Cardiola 
irUernipta. En outre des nodules, le schiste fin renferme aussi de petites concrétions de fer 
hydroxydé à formes irrégulières. 

A Telheiras, près d'une petite lâche ampéliteuse dans laquelle on trouva quelques 
mauvais échantillons de Graploliles, on a recueilli des têtes et des pygidiums de Trilobites et 
des moules de Brachiopodes dans une strate de schiste mou avec l'aspect oolithique, à 1.800 
mètres au S.87**W. du signal d'Alfena. Or, comme le schiste à nodules de Telheiras surmonte 
immédiatement en stratification concordante les grauwackes de Sobrado, qui reposent sur les 
schistes fins à Graptolites, il faut conclure que les schistes de Telheiras sont aussi liés étroi- 
tement aux schistes à Graptolites. 

Les schistes de Telheiras ressemblent par l'aspect aux schistes de Sazes; cependant 
ils ne renferment pas les minces lits de quartzile, qui par contre sont fort abondants dans le 
Silurique supérieur d'Amendoa et du Bussaco. Sans le moindre doute ce sont les mêmes cou- 
ches qui montrent la Cardiola mlenupta à Touest de Vallongo et traversent la grande route 
avant d'arriver aux grauwackes du plateau de Senhora da Chan; ils sont enfin les mêmes qui 
passent un peu à l'est d'Ervedosa, où cependant Ton ne découvrit aucun nodule. 

L'argile provenant du schiste fin à nodules de Telheiras est utilisée pour la fabrication 
de la tuile, en lui ajoutant du schiste sableux pour dégraisser la pâte et éviter qu'elle se fende. 

Ce schiste à nodules est au contact des micaschistes d'Ermezinde; la ligne du contact 
y est pourtant cachée par une étroite bande du Carbonique. 

Panne de la bande graptolltiqne occidentale.— A Cabeda, à 1.500 mètres au sud de l'église 
d'Alfena, on observe une masse considérable de schiste ampélileux, noir, immédiatement su- 
perjacent aux schistes grossiers de la zone des grauwackes. On découvrit dans ce schiste plu- 
sieurs espèces de Graptolites et quelques petites bivalves, celui-ci étant un des gisements fos- 
silifères les plus riches que nous ayons découvert dans notre Silurique supérieur, comme l'on 
peut juger d'après la liste ci-dessous: 

Cardiola retrosfriata v. Buch. var. te- Àtrypa? 

nuicosta Sandb. Monograptus Becki Barr. 

Pterinea sp. » lob i férus M*Coy. 

Aviculopecten sp. » » var. Nicoli Harkn. 



119 



Monograptus lobiferus WCoy var. mil- 

lipeda Lapw. 
» Proteus Barr. 

» Sedgtvicki Portl. 

» convolntus His. sp. (itf. 

spiralis Barr. non 

Gein.) 
» aff. convolutus His. (^an 

sp. n.) 
» spiralis Geln. 

» /e7i2//5 Portl. 

» priodon Bronn. 

» distam Portl. 

» communis Lapw. 



Momgraptus triangulatus Harko. 

» leptotheca Lapw. 

» Hisingeri Carr. 

» cf. puntius Barr. 

» torM5 M'Coy. 

» ind., 2 espèces probablement 

nouvelles. 
Diplograptus palmeus Barr. 

» foliaceus Murch. 

Rastrites peregrinns Barr. 
» gemmatus Barr. 
Cgrtograptus radians Tômq. 

» cf. Carruthersi Lapw. 

PhyUograptus? (cf. PA. fy/?îi.<f Hall). 



Faune de la bande graptolltlqne orientale. — Cet liorizon fossilifère est sans aucun doute le 
même que l'on découvre du côlé occidental de Taflleurement ordovicien dont nous avons déjà 
fait mention. 

Le plus important des gisements fossilifères est celui de Villarinho de Cima, à Test de 
Vallongo, sur la grande route de Porto à Penafiel, où Ton n'a trouvé que des Graplolilcs, en 
grande partie d'espèces nouvelles et communes avec celles de Cabeda. 

Les espèces rencontrées à 900 mètres au S.E. du hameau de Villarinho de Cima 
sont les suivantes: 



Monograptus Becki Barr. 

» lobiferus M'Coy var. mil- 

lipeda Lapw. 
» turriculatus Barr. 

» convolutus His. sp. 

» Halli Barr.? 

» incisus Harkn. (M, sagit- 

tarius His.) 
» tmuis Portl. 

» Sedgwicki Portl. 

» galaensis Lapw. 

» cf. Lamannorae Menegh. 



Monograptus Hisingeri var. jarulum Lapw. 

» latus M'Coy. 

» cf. mut uli férus Menegh. 

» cf. Gonii Menegh. 

» triangulatus Harkn. 

» ind., 11 espèces que nous con- 

sidérons toutes nouvelles. * 
Diplograptus folium His.? 

» aff. pristis His. 

Rastrites Linnaei Barr. 

» peregrinus Barr. 
PhyUograptus cf. angustifolius Hall. 



Cette zone graplolitique renferme une faune très riche et variée, non moins de 35 es- 
pèces déterminées spécifiquement, outre plusieurs espèces nouvelles, en tout montant à 52 
espèces seulement dans la bande orientale, appartenant aux genres Monograptus (38 espèces), 
Diplograptus (5), Rastrites (2), PhyUograptus (1), Crinoïde (1 moule), une espèce de Brachio- 
pode, un Ctenodonta?, un Orthoceras ind., une espèce à'illaenus et un Asaphus ou Ogygia. 
A ces espèces il faut en ajouter 95 (communes en grande partie avec les précédentes) qui 
paraissent du côlé occidental au même niveau ou à un niveau peu différent de celles de la 



* Plusieurs de ces espèces sont remarquables par leurs énormes dimensions, les empreintes parvenant à aUein- 
dre i centimètre de largeur ; elles le sont aussi par le nombre des cellules qui s'élève quelquefois à plus de 20, et d'autres 
fois descend jusqu'à 3 ou 4 en 1 centimètre de longueur de Thydrosome. 



120 

bande orientale, en composant toutes ensemble la série de formes connues jusqu'à présent de la 
faune du Silurique supérieur dans le bassin silurien de Yallongo, ainsi qu'on le voit dans la 
liste suivante: 

LISTE DES ESPÈCES DU SILURIQUE SUPÉRIEUR DE VALLONGOt 



+ 


Plectrodus mirabilis A g., fragment de mâchoire probablement de cette espèce. R. 


1 


Crtistacé ind. 




+ 


Phacops cf. Potieri Bayle. 




+ 


» sp. n. (aff. Ph. miser Barr.) 




+ 


» sp. (voyez Ph. ititermedius Barr.) 




_1_ 

1 


» sp. (voyez Ph. laciniatus F. Rœmer.) 




4- 


» ind., 2 espèces. 




+ 


Homalonotus sp. n. (aff. H. delphinocephalus Green.) 




* 


Illaenus sp. 




« 


Asaphus ou Ogygia. 




+ 


Bolbozoe Bohemica Barr. 




+ 


» anomala Barr. 




+ 


Orlhoceras aff. cunens Barr. 




+ 


» cf. Gruenewaldti Barr. 




+ 


i> cf. Bohemicum Barr. 




+ 


» cf. intermedium Marklin. 




* + 


» ind., plusieurs espèces. 




+ 


Tentaculites tennis Sow. 




+ 


» tenuicinctus F. A. Rœemer 




+ 


» subcochleatus Sandb. 




+ 


Bellerophon carinatus Sow. 




+ 


» trilobatus Sow. 




+ 


Murchisonia sp. (voyez M. gracilis Hall.) 




+ 


Pleurotomaria cf. roluloides Hall. 




+ 


» sp. 




-1- 


Cardiola gibbosa Barr. 




+ 


» retrostriata v. Buch var. tenuicosta Sandb. 




+ 


» ? striata Sow. sp. 




+ 


Spanila aff. cardiopsis Barr. 




+ 


So/en aff. coslaUis Sandb. 




+ 


Mytilus esnriem Barr. 




+ 


» ind., 3 espèces différentes. 




+ 


Orthonota triangnlata Sait. [Grammysia cingulata His. 
ter sp.] 


sp. var. p (triangtdata) Sal- 


+ 


» sp. 




+ 


ilt?/cïi/a pseudO'laevis Œhlert {A. laevis y ern. et Barr., 


non i4. /a^/5 Goldf.). 


+ 


» sp. (voyez i4. ampliata Phîll.). 




+ 


» sp. 




+ 


Aviculopeclen sp. 




+ 


Pterinea aff. pleuroptera Conrad. 




+ 


Meristella furcata Sow. sp. 





^ Les espèces marquées par un aslérisque (#) se trouvent dans la bande orientale. Celles indiquées par une 
croix (-{-) appartiennent à la bande occidentale. 



121 



+ Leda aff. sirnilaris Barr. 

« Ctenodontaf 

-\- Bivalves ind., plusieurs espèces. 

+ RhynchoneUa decemplicata Sow. 

+ » ind., petite espèce. 

» + Strophomena cf. pecten Sow. 

+ » sp. 

-}- Or/Ai5 sacculus Sandb. 

+ » sp. 

+ Spirifer cf. crispus Linn. 

+ » sp. (voyez S. nudifera var. undulata F. Rœmer). 

+ Atrypaf 

+ Orthothetes hipponyx Schnur sp. 

+ Brachiopodes ind., 2 ou 3 espèces. 

» + Monograplus triangulalm Harkn. 

» + » priodon Bronn. 

+ » cf. priodon Bronn. 

* + » latus M*Coy. 

+ » cf. latus M'Coy. 

« + » colonus Barr. 

» » cf. colonus Barr. 

+ » Hisingeri Carr. 

* » cf. Hisingeri Carr. var, jaculum Lapw. 

* + » cf. mutuliferus Menegh. 

* + » incisus Harkn. (Prionotus sagittarius His.). 
+ » cf. mcwM5 Harkn. 

* + » convolutus His. sp. (Af. spiralis Barr. non Gein.) 

* + » » var. communis Lapw. (Jlf. communia Lapw.) 

* + » » var. spiralis Gein. (Jlf. spiralis Gein.) 
» + » » var. Proîe«« Barr. (Jlf. Proteus Barr.) 

+ » aff. convolutus His. (^an sp. n.) 

* + » /«neitô Portl. 

+ » aff. renww Portl. 

+ » Nilssoni Barr.? 

* + » Bec/rt Barr. 

* + » turriculalus Barr. 
+ » cf. cygnus Tômq. 

* » deifrtti^ Suess. 

* » argutus Lapw. 

* » wMdw5 Lapw. 

* » gregarius Lapw. 

* + » Sedgwicki Portl. 

* + » cf. Sedgwicki Portl. 

* + » millipeda M'Coy. 

* + » Wa//tBarr.? 

* + » cf. Lamarmorae Menegh. 

* + » Galaensis Lapw. 

* + » cf. Gont Menegh. 
+ » lobiferus M*Coy. 

DÉCEMBRE, 1907. 



16 



122 

+ Monograptus distans Portl. 

+ » leptolheca Lapw. 

+ > cf. nuntius Barr. 

+ » Nicoli Harkn. (Jlf. flecAt var., d'après Geinitz). 

+ » cf. altematus Hopk. 

* » plus 12 espèces, déjà reconnues, toutes probablement nouvelles, et quel- 

ques-unes remarquables par leurs dimensions extraordinaires ou par 
le nombre des cellules. 

* + Diplograptus palmeus Barr. 

* -}- » » var» tenuis. 

* + » foliaceus Murch. 
-f- » ovatiis Barr. 

* » folium His. 

* » aff. pm//s His. 

* Rastriles Linnaei Barr. 

* + » peregrinus Barr. 
+ » gemmatus Barr. 

* Phyllograptus cf. angustifolim Hall. 
+ » cf. /ypM5 Hall. 

+ Cyrtograptm radians Tôrnq. 

-f » cf. Carruthersi Lapw. 

* -f Crinaides, fragments de la tige. 

+ Pleurodictyum problematicum Goldf. 
-|- Polypiers ind. 

Granwackes de SobradO. — Aux schistes fins de la bande graptolitique orientale succède 
subitement vers l'est une forl puissante assise de grauwackes, peu dures en général, où do- 
mine la couleur rouge brique, mais aussi parfois violacées, jaunes ou gris verdâtres. Quel- 
ques-unes de ces grauwackes sont divisibles en fragments prismatiques irréguliers par les 
innombrables diaclases qui les traversent. Elles renferment quelques couches de schiste, alter- 
nant avec elles, ainsi que des masses de quartzite, qui représentent un accident au milieu de 
ces dernières. Elles sont en outre traversées fréquemment par des veines de quartz blanc, les 
points culminants du sol étant couronnés par de grandes masses de cette substance, corres- 
pondant aux points où les veines se gonflent, et qui par conséquent ont offert plus de résistance 
à l'action des agents atmosphériques et à la dénudation. 

On traverse cette formation de grauwackes, sur laquelle reposent Sobrado et d'autres 
villages, dans une largeur supérieure à 5 kilomètres perpendiculairement à la stratification; 
vers le nord elle occupe encore plus de largeur. 

Cette assise de grauwackes rouges renferme plusieurs lentilles ampéliteuses, plus ou 
moins grandes, ordinairement de peu de mètres de largeur, dans lesquelles on a découvert 
des empreintes de Graptolites (Monograptus) pour la plupart indéterminables. 

Schistes de Trofa Yelha. — A 500 mètres au S. W. du pont de Trofa Velha, soit à 3 kilo- 
mètres au sud de la rivière Ave, la route de Porto à Villa Nova de Famalicâo est traversée 
par un schiste fin, gris verdàtre clair, surmontant immédiatement la bande graptolitique. Il 
est tégulaire ou divisible en dalles minces, à la surface desquelles on observe en quelques 



123 

points une grande accumulation de paillettes de mica, comme dans les schistes de la carrière 
de Mestre André (Barrancos) auxquels il ressemble en effet. 

A Trofa Velha parait un schiste semblable et de la même couleur, fissile et très micacé, 
qui suit verticalement vers le N.W. 

Plus vers le nord, près de la station de Trofa sur les rives de TAve, on voit le passage 
à des schistes très fins, rouges, violacés et gris verdâtres clairs, sans mica, ou du moins invi- 
sible à simple vue. Ces schistes appartiennent, sans doute, à l'étage de roches rouges de So- 
brado, qui changent horizontalement de caractère, étant les mêmes couches qui s'étendent vers 
le N. W. jusqu'à Rates et vont même au delà d'Espozende. 

Schistes de Rates. — A Rates il se développe une assise très puissante de schistes fins, 
plus ou moins durs, parfaitement stratifiés, quelquefois se débitant en plaquettes à surface 
plane et unie. Ils sont tantôt gris foncé, tantôt blanchâtres, et par suite d'un commencement 
d'altération ils acquièrent la couleur rougeâtre ou violacée. Ces différentes couleurs se décè- 
lent par des raies dans la coupe transversale ou sur les tranches des strates. Ces schistes 
renferment quelques strates de grauwacke intercalées et sont à peine traversés par de rares 
veines minces de quartz blanc. 

Par leur aspect, ils font rappeler les schistes dévoniens à Spirifères de la serra de 
Portalegre; toutefois ils sont évidemment les mêmes qui vont jusqu'à Trofa, et nous les con- 
sidérons du Silurique supérieur, parce qu'en plusieurs points de la bande qu'ils forment, ils 
renferment des taches ampéliteuses avec des Graptolites, ceux-ci étant d'ailleurs les seuls fos- 
siles que nous y ayons découverts. 

Schistes de Terra Hegra. — Les schistes de «Terra Negra», qui traversent la route de 
Porto à Villa Nova de Famalicâo, à 2 kilomètres au nord de la rivière Ave, représentent le 
plus grand affleurement d'ampélites dont nous ayons connaissance, subordonné à ces schistes 
fins. On y a aussi découvert des empreintes frustes de Monograptus. 

Distribution des taches ampéliteuses. — Les lentilles de schiste ampéliteux à Graptolites 
présentent une grande inégalité dans leur distribution, ce qui n'est pas étonnant, puisqu'elles 
sont nécessairement en rapport avec la nature des sédiments, laquelle devait varier selon la 
profondeur de la mer, la direction des courants et d'autres causes encore. Ainsi, sur les points 
où les taches charbonneuses manquent totalement, les schistes montrent un caractère uniforme 
en accusant un dépôt d'eaux plus profondes. Au contraire, dans les endroits où les dépôts sont 
littoraux ou peu profonds, comme nous le révèle la prédominance des couches sableuses, les 
lentilles se répètent fréquemment. 

Aux grauwackes rouges de Sobrado succèdent vers l'est, en superposition concor- 
dante, des schistes gris et des grauwackes bien stratifiées en lits minces très réguliers; au 
milieu de ces couches se montrent quelques taches noirâtres, mais dans lesquelles on n'a gé- 
néralement pas découvert des Graptolites. 

Enfin, on pénètre à Agrella dans une bande de schistes maclifères, déchirés en quel- 
ques points par des injections de granité tourmalinifère à muscovite très décomposé, qui forme 
une auréole du grand massif de granité grossier porphyroïde. 



124 

Habitat des Graptolites. — L'opinion exprimée par quelques géologues que les Grapoliles 
vivaient à de grandes profondeurs semble manquer de fondement, d'autant plus qu'à Bar- 
rancos, dans la carrière de Mestre André, comme nous le verrons plus loin, on trouva dans 
le même lit de schiste quelques débris de ces Hydrozoaires mélangés à de nombreux moules 
d'algues et des traces d'annélides qui ne pourraient se former qu'au bord du rivage; même 
si l'on admet que les algues aient été arrachées du fond de la mer, à une certaine distance 
et jetées sur le rivage, la rareté relative des restes de Graptolites prouve qu'ils furent en- 
traînés à peu près du point où existaient les algues, qui ont, comme l'on sait, un habitat litto- 
ral ou sublittoral. 

kétamorphisme des schistes. — La zone de métamorphisme périphérique des schistes au 
voisinage du granité, embrasse en quelques points une largeur très considérable, qui s'étend 
depuis quelques centaines de mètres jusqu'à 3 ou 4 kilomètres, ce qui dépend certainement 
en partie de la profondeur ou de là distance à laquelle se trouve la roche éruptive. 

Voici un fait intéressant à remarquer: c'est que les schistes ne se montrent maclifères 
que du côté oriental de l'affleurement silurien. Ceci est une preuve évidente de la postériorité 
du granité grossier porphyroïde par rapport à ces schistes; de plus comme cette bande de 
métamorphisme embrasse simultanément les schistes ordoviciens et ceux du Silurique supé- 
rieur, on reconnaît donc que l'éruption de ce granité est d'une date postérieure à la formation 
de l'anticlinal de Melres à Vallongo. 

Près de la station de Recarei, à 1 kilomètre à l'ouest de la limite de l'affleurement 
granitique, les fossiles de la bande graptolitique, en très mauvais état de conservation, sont 
contenus dans un schiste doux, ampéliteux, noir. Il est, cependant, quelque chose de remar- 
quable à observer en ce point, c'est que le lit schisteux qui renferme les Graptolites se trouve 
intercalé entre deux autres, en apparence de même nature et du même aspect, à la seule 
différence qu'ils renferment au lieu de fossiles, des cristaux très abondants de chiaslolile de 
forme prismatique allongée. 

On voit donc que les causes modifiantes, qui firent changer si profondément le ca- 
ractère Uthologique du schiste, ne furent pas assez énergiques pour détruire les empreintes 
des fossiles. 

Cependant, ce qui est encore plus extraordinaire, c'est que cette double modification 
se montre dans une vingtaine de mètres d'épaisseur du schiste fin, gris noirâtre, les cristaux 
étant toutefois plus abondants dans la strate la plus orientale, c'est-à-dire la plus rapprochée 
du pourtour de l'affleurement de granité grossier porphyroïde, qui passe toutefois à une dis- 
tance considérable (plus d'un kilomètre); une partie de l'assise de grauwackes et de schistes 
rougeâtres et violacés de Sobrado s'y interpose, et ceux-ci ne montrent pas la même altéra- 
tion métamorphique. 

Lentilles de schiste ampéliteux. — En suivant de Recarei vers le N.E. au delà de la sta- 
tion du chemin de fer, on voit au milieu de ces grauwackes, différentes masses lenticulaires, 
ou de petites taches de schiste ampéliteux, ce qui nous porte à reconnaître la Haison intime 
entre le schiste noir et les grauwackes. Cette liaison est rendue incontestable par les obser- 
vations faites sur la même route si l'on se dirige vers Baltar. 



125 

Avant de pénétrer dans la contrée granitique, on découvre au milieu de la grauwacke 
violacée ou rougeâtre, trois ou quatre grandes taches de schiste ampéliteui à Graptolites, en 
outre d'autres de moindres dimensions. La dernière de ces taches est précisément sur la limite 
du Silurique avec le granité grossier porphyroïde. 

Cette roche a percé la grauwacke et le schiste, en y envoyant des apophyses, le schiste 
étant chargé en quelques points de petits cristaux de chiastolite; cependant la roche au contact 
immédiat du granité n'est pas maclifere, sans doute parce que sa composition primitive ne 
permettait pas ce genre de métamorphisme. 

Schistes d'ErvedOSa. — Du côté occidental de l'affleurement, les schistes gothlandiens sur 
lesquels sont bâties la plupart des maisons d'Ervedosa près de la limite du Carbonique, ont 
précisément l'aspect des schistes fins à nodules de Sazes, avec la seule différence que les 
noyaux n'y existent pas. Ils se débitent en menus fragments prismatiques à formes allongées 
et ils contiennent les mêmes petits Ostracodes qu'au Bussaco (Bolbozoe Bohemka, etc.). 

Du côté oriental de l'affleurement silurique, à Courel, le schiste au voisinage du gra- 
nité grossier à deux micas, devient maclifere; il est chargé de petits cristaux prismatiques de 
chiastolite, autour desquels les feuillets du schiste se sont adaptés, celui-ci montrant par ce 
motif une structure un peu ondulée. Les cristaux font sailHe dans les surfaces exposées aux 
agents atmosphériques, parce qu'ils ont offert une plus grande résistance à cette action des- 
tructive. Cependant, au contact direct du granité, le schiste n'est pas maclifere, il devient très 
micacé, montrant presque l'aspect d'un micaschiste. 

LAMBEAU AU NORD DE BARCELLOS 

Au nord de l'affleurement de Vallongo, on volt une bande étroite du Silurique supé- 
rieur qui s'étend depuis la rivière Câvado jusqu'à la vallée de la Lima, celte bande suit pa- 
rallèlement à l'affleurement, en faisant partie du même pli syndical. Elle est en rapport avec 
deux petits lambeaux qui lui sont contigus, où les schistes ont subi un profond métamorphisme, 
mais qui appartiennent sans doute à cette même section du Silurique. En effet, oh a découvert 
dans quelques points, notamment à 2 kilomètres W. de l'église de Durrâes, des empreintes 
de Monograptus qui, bien qu'imparfaites, fixent définitivement l'âge de ces schistes. Ces em- 
preintes étaient renfermées dans un schiste peu fissile, assez durci, noir-bleuâtre, avec du mica 
jaune formant de grandes accumulations. A 4 kilomètres au S. W. de la même église de Dur- 
râes, on a recueilli au milieu de la bande schisteuse des échantillons plus distincts de Mo- 
nograptus. 

L'état métamorphique des schistes, dû au voisinage des roches granitiques et aux 
pressions énormes qu'ils ont subi, a tellement changé leurs caractères primitifs, qu'il est ex- 
trêmement difficile de séparer les schistes paléozoïques métamorphiques, transformés en des 
schistes maclifères, des schistes de l'Archaïque qui ont ce même caractère. 

Le schiste profondément métamorphisé au contact du granité à deux micas du côté 
ouest du lambeau du Silurique, prend l'aspect d'un gneiss imparfait; un peu plus loin il se 
charge de beaucoup de mica, ce minéral formant par l'accumulation des lamelles, de petites 
taches alignées dans le sens longitudinal du lambeau. Du côté oriental de celui-ci le granité 
porphyroïde est au contact du schiste. 



126 

Ce lambeau du Silurique reposait en stratification discordante sur les tranches des 
pbyllades de TArchaîque dans la vallée de la Lima, comme l'on peut observer à son extrémité 
nord; ce qui est aussi le cas à l'endroit où la bande du Carbonique est interrompue à l'ouest 
de Vallongo sur la route du Porto, où l'on voit aussi le Silurique au contact des schistes 
archéens. 

Nous terminerons la description du système silurique de la région inférieure de la vallée 
du Douro en donnant la description de quelques coupes qui font mieux connaître la composition 
des deux sections de ce système dans cette région. 

Ooiipes donna^iit le détail des Assises 
dix Silïurîqixo dix Ba,s I>oixro 



Coupe de Villar. de Mattos à Alfena. (PL UI, profil n» 1.) 

ARCHAÏQUE 

1. Micaschiste montrant les plans de schistosité dirigés vers N.27"W., avec plongement de 70** 
vers l'E.N.E. 

CARBONIQDE 

2. Distance horizontale ITS"". — Grès feldspathique (arkose) gris, avec du mica blanc, argiles 
grises et noires, avec des fossiles végétaux, et quelques conglomérats. 

Direction des strates N.-S. à peu-près. Inclinaison 50 à 60" vers l'E. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

3. Dist. hor. 925"™. — Schistes très fins et doux, de couleur gris clair, noire et rougeâtre, 
avec des lits intercalés d'un schiste micacé, doux, à aspect finement granulé, de couleur grise ou 
légèrement rougeâtre, dans lequel on a découvert des moules de Trilobites et d'autres fossiles. Le 
schiste noir contient de rares empreintes de Graptolites indéterminables, qui ont été remplacés par 
une matière talqueuse blanche. Les schistes sont très ondulés et contournés et renferment à la par- 
tie supérieure du complexe qu'ils forment des nodules durs, ferrugineux et argilo-siliceux, quelques- 
uns assez volumineux. Les strates suivent en des directions très variées, depuis N.37**W. jusqu'à 
N.33**E., et plongent tant vers l'est que vers l'ouest par suite du plissement, quelquefois étant ver- 
ticales. Suivant la direction de la coupe, ces schistes sont interrompus dans l'extension de 375 mè- 
tres par les schistes et grauwackes du complexe n** 4, qui leur sont subjacents. 

On a découvert dans le schiste fin à aspect granulé de la partie supérieure du complexe, à 
1.850 mètres au S.70**W. du signal géodésique d'Alfena, les espèces suivantes: 

Pkacops sp. n. aff. miser Barr. Meristella furcata Sow. sp.? 

» 2 espèces indéterminées^ représentées Orthis sp. 

par deux pygidiums aplatis et très Crinoïde, articles de la tige à section circulaire, 

déformés. Pleurodictytim problematicum Goldf ? 

Tentaculite$ tenuieinctus F. A. Rœmer. Polypier ind. 
» siibeochleatui Sandb.? 

Dans la même localité furent trouvés les espèces indiquées ci-dessous dans des nodules argilo- 
siliceux et d'autres argilo-ferrugineux de formes très irrégulières, renfermés dans un schiste gris noir 
avec empreintes indéteraiinables de Monograptus. Ce schiste prend par altération une teinte rougeâtre» 



121 



Orlhoeeras aff. currens Barr. 

» cf. Bohemieum Barr. 

» cf. Gruenewaldti Pair. 

» ind., plu.sieurs empreintes. 
Tentaculites? 
Mytilw esurien$ Barr. 



Spanila aff. eardiopiis Barr 
Cardiola gibbosa Barr. 

» f itriata Sow. 
Monograptus priodon Bronn. 

» sp. 

Crinoide, empreintes de quelques articles. 



A l'ouest, c'est-à-dire au-dessus de la couche précédente, la coupe traverse à 1.900 mètres 
au S.86**W. du signal d'Alfena, un schiste gris noir avec empreintes indéterminables de Monograptus, 
parmi lesquelles se trouve M. priodon?. Ce schiste renferme quelques lits subordonnés du schiste 
doux à aspect finement granulé, parfaitement analogue à celui qui, dans un niveau inférieur, con- 
tient les Trilobiles. 

Des nodules durs, argilo-ferrugineux, disséminés dans le même schiste, ont fourni les fos- 
siles suivants: 



MytHus, 3 petits moules différents. 
Crinoide, empreintes de 2 espèces au moins. 



Polypier (MicheltneafJ. 



A l'endroit de Telheiras, où sont les fours à tuile, on observe un schiste fin, doux, rouge, 
qui est la roche principal de ce massif, avec intercalation d'un schiste très fin et très doux, peu mi- 
cacé, ou argile schisteuse de couleur gris clair, qui est trempée dans l'eau et pétrie avec les pieds 
pour la fabrication des tuiles. Dans ce schiste fin on n'a trouvé qu'un petit Polypier. 

4. Dist. hor. 950". — Schiste fin, gris, jaunâtre et rougeâtre en gros bancs alternants avec 
des grauwackes fines des mêmes couleurs. 

5. Dist. hor. 40™. — Schiste ampéliteux noir formant une lentille au milieu d'un schiste fissile, 
gris clair, avec des empreintes de Graptolites très effacés. Ce schiste passe à l'est de l'église d'Al- 
fena. C'est le même niveau de Cabeda, où les fossiles sont très abondants et de formes très variées. 



Cardiola? striata Sow.? 
Monograptus sp. 



Cyrtograptus sp. 



6. Dist. hor. 70™. — Schiste grossier, micacé, gris foncé à taches blanchâtres, sans fossiles. 
Il représente la couche la plus élevée de l'assise des schistes et grauwackes qui forme le plateau de 
Senhora da Chan et qui est au contact du Silurique inférieur (n® 7, postea). 

Direction des strates N. 17®W. Inclinaison 60 à 70** vers l'orient. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

7. Dist. hor. 60™. — Schiste tégulaire, gris foncé, dans lequel on n'a pas pu découvrir de fossiles. 
Direction de la stratification N. 27" W. Inclinaison 50 à 70** vers le levant et vers l'occident 

par suite du plissement anticlinal des couches. 



SILURIQUE SUPÉRIEUR 

8. Dist. hor. HO™. — Grauwacke schistoide blanche, sans fossiles, sur laquelle repose le si- 
gnal d'Alfena. C'est la même couche qui se continue sur le dos de la serra da Murta, faisant transi- 
tion au schiste grossier du numéro suivant. 

Direction des strates N.27 à 38** W. Inclinaison 60 à 70** vers l'occident. 

9. Dist. hor. 690™. — Schiste grossier, gris foncé, à taches brunâtres, rougeâtres et jaunâtres, 
sans fossiles. 

Direction des strates N.27 à 50** W. Inclinaison 60 à 75** vers l'est et vers l'ouest, quelques 
lits étant verticaux. 

10. Dist. hor. 60™. — Schiste graptolitique, gris foncé, peu micacé, avec des grains de pyrite. 



\ 



128 

contenant une lentille ampéliteuse, noire, non fossilifère. Ce schiste correspond à la bande graptoliti* 
que occidentale du Paço, qui se prolonge vers le nord avec quelques interruptions. 

Les strates suivent dans la direction N.27®W. avec pendage de 60** vers l'orient, 
H. Schistes et grauwackes fines, rouges et grises, en couches épaisses alternantes, avec inter- 
calation de quelques bancs de grès quartzeux, finement micacé, très dur, passant au quartzite. Près 
d'Alto-do-Châo-dos-Olhos où se termine la coupe, on découvre une masse de quartzite noir ou ly- 
dite, traversée par des veines blanches, dans laquelle nous avons trouvé des moules de Graptolites 
mal conservés et difficiles à déterminer. Il m'a semblé voir parpii eux un moule de Diplograptus ou 
Retiolites, et un autre de Monograptus convolutus His. 

Les strates se dirigent vers N.27 à 47" W. avec plongement de 40 à 70® vers le levant, quel- 
ques-unes étant verticales. 



Coupe de Cabeda traversant l'afflenrement du Silnrique. (Pi. 11^ profil n* 3.) 

ARCHAÏQUE 

1. Micaschiste avec staurotides dans une grande épaisseur. 

Direction des plans de schistosité N.27*^W. Pendage 50 à 60** vers l'E.N.E. 

CARBONIQDE 

2. Distance horizontale 230"". — Grès grossier très micacé, à mica blanc, gris noirâtre, com- 
prenant quelques strates subordonnées de schiste micacé, gris et de grès fin argileux, schistoïde, 
aussi avec de la muscovite et contenant des débris de végétaux fossiles. 

Direction des strates N.37"W, avec plongement de 40 à 60^ vers l'E.N.E. et l'W.S.W. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

3. Dist. hor. 400". — Schiste gris foncé à taches blanchâtres et jaunâtres, en général fin et 
peu micacé, mais avec le mica très irrégulièrement distribué, de sorte qu'il est par places très mi- 
cacé. Il contient quelques masses irrégulières de quartzite fin, compact, de couleur claire. 

Ce schiste correspond au n** 9 de la coupe d'Ervedosa à Balsa. 

Il comprend deux niveaux fossilifères dans la partie orientale du massif. Le premier, ou le 
plus supérieur, est dans un lit mince de grès fin, pulvérulent, blanc à taches jaunâtres, subordonné 
à un schiste fin, violet, contenant des moules de petites bivalves {MytHus, Avicula ou Pterineaf, 
Orthis sacculus Sandb.), en outre d'un Orthoceras et d'un Polypier. Le second, à un niveau inférieur 
et à 100 mètres de distance du lit fossilifère précédent, est dans un schiste très doux, à aspect fine- 
ment granulé, de teinte violette très claire, dans lequel on a découvert le moule d'une partie du 
thorax d'un Trilobite, très probablement du genre Phacops. Cette couche est la même qui passe à 
Telheiras. 

Direction des strates variant entre N.37*W. et N.3**E. Pendage de 40 à 70** vers l'est et 
vers l'ouest. 

4. Dist. hor. 720™. — Schiste fin gris et rougeâtre, peu fissile, en lits généralement minces^ 
comprenant quelques strates de schiste grossier, micacé, gris noirâtre et gris foncé avec taches jau- 
nâtres claires, et schiste blanc et noir, plus ou moins fissile avec des empreintes de Graptolites en 
trois lits différents. Dans le schiste noir, ampéliteux, des deux lits les plus orientaux, on a fait quel- 
ques fausses recherches de charbon. 

Les empreintes de Graptolites dans le schiste blanc, happant, sont indéterminables. Par contre 
le schiste noir est peuplé par un grand nombre d'espèces de ces Hydrozoaires ayant pu être déter- 



129 

minées. Ce schiste est traversé par des veinules de quartz blanc, qui se ramifient dans tous les sens^ 
et contient des petites masses et des grains de pyrite, qui a parfois remplacé quelques-uns des fos- 
' siles. On a recueilli dans ce schiste tout près des maisons du hameau de Cabeda, à 1050 métrés au 
N.W. de la chapelle de San Bartholomeu, les espèces suivantes: 

Pterinea aff. pleuroptera Conrad. Monograptus tenuis Portl. 

Atrypa? ind. » priodon Bronn. 

Cyrtograptus radians Tômquist. » distans Portl. 

» sp. (cf. C. CarrtUhersi Lapw.) » communis Lapw. 

Rastrites peregrinus Barr. » triangulatus Harkn. 

» gemmatus Barr. » aff. convolutus His. (^an sp. n.) 

Diplograptus palmeus Barr. » leptotheca Lapw. 

» foUaceus Murch. » Hisingeri Carr. 

Monograptus Becki Barr. » lotus M«Coy. 

» lobifrons M«Coy. » miUipeda M«Coy. 

» Sedgwicki Portl. » cf. nuntius Barr. - 

» Proteus Barr. » ind., 2 espèces. 

» spiralis Barr. Phyllograptus? (voyez P^. ^^ii» Hall.) 

Ce lit fossilifère est évidemment le même qui suit plus à l'est le long de la serra da Murta, où 
il a fourni de nombreux fossiles, surtout des Graptolites. A 950 mètres au S.60*^E. du hameau de 
Villarinho de Cima, par exemple, on en a récolté pas moins d'une trentaine d'espèces, qui corres- 
pondent en grande partie à celles trouvées à Cabeda. Ce même lit se répète dans le n® 8 de cette 
coupe par suite du plissement des strates. 

Sur la direction de la coupe le ruisseau de Cabeda traverse un petit affleurement des grau- 
wackes et schistes grossiers du n® 5, d'une vingtaine de mètres de largeur et 400 mètres de lon- 
gueur, qui interrompt la masse des schistes fins à Graptolites. 

Direction et plongement des strates les mêmes que pour le numéro précédent. Dans le lit du 
ruisseau de Cabeda les strates sont verticales. 

5. Dist. hor. 600*". — Schistes grossiers peu micacés, gris, et jaunâtres par commencement 
d'altération, et grauwacke fine, schistoïde, gris clair et blanche, par places jaunâtre, traversée par 
des veines de quartz blanc, qui forme un banc épais de 6 à 7 mètres au contact du Silurique infé- 
rieur sur la direction de la coupe. Ce complexe est le même qui forme le plateau de Senhora da 
Chan à l'ouest de Vallongo. 

Les strates suivent les directions N. 17 à 37® W. avec pendage de 50 à 60" à l'E.N.E. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

6. Dist. hor. 250™. — Schiste tégulaire, micacé, gris foncé, renfermant de nombreux nodules 
pour la plupart petits et quelques-uns de grandes dimensions. Ce schiste est sur le prolongement 
des couches qui surmontent l'ardoisière de Gallinheiro. Les fossiles y sont très rares; on n'a pu 
obtenir que les formes suivantes: 

lUaenm sp. ind. Orthis noetilio Sh. ? 

Orthoceras sp. Crinoïde. 

La direction des strates et leur inclinaison sont conformes avec ceux des schistes du Siluri- 
que supérieur du numéro précédent. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

7. Dist. hor. I.IOO"*.— Grauwacke schistoïde peu micacée, blanche tachée de violet clair, sans 
fossiles, qui occupe une largeur de 130 mètres sans l'intercalation d'aucune autre roche. Après 
cette grauwacke vient un schiste grossier beaucoup plus épais, gris plus ou moins foncé, ordinai- 

JANVIER, 1908. 17 



130 

rement peu micacé, aussi dépourvu de fossiles. Ce puissant massif forme le prolongement de la serra 
da Murta ou de Sobrido. Il correspond évidemment au n** 5 précédent, les couches se montrant ré- 
pétées par suite du plissement anticlinal, qui a fait affleurer à la surface les schistes du Silurique 
inférieur en les ouvrant en éventail. 

Direction des strates concordante avec celle des strates du Silurique inférieur, qui les a per- 
cées. Inclinaison à l'ouest sous des angles de 60 à 80" et même vertical. 

8. Dist. hor. 60". — Schiste fin, gris clair rayé de jaunâtre clair, et schiste dur, ampéliteux, 
noir, tachant les doigts, avec empreintes de Graptolites. On y a fait une fausse recherche de char- 
bon. C'est la bande fossilifère la plus occidentale du Paço, la même qui a fourni de nombreux fossi- 
les à 1.200 mètres au N.64"E. de l'église de San Martinho do Campo et en d'autres points. Elle a 
été explorée à 1.000 mètres environ au N. du signal géodésique de Quintarei, où les empreintes des 
fossiles sont en général très effacées; cependant, nous avons pu déterminer les espèces suivantes: 

Monograptus priodon Bronn. ? Monograptus tnangulatus Harkn. 

i> convolutus His. Rastrites peregrinus Barr. 

» communis Lapw. Diplographis sp. 

Direction des strates N.37 à 52nV. Plongement 60 à 80" au N.E. 

9. Grauwackes fines, schistoïdes, et schistes micacés formant des couches épaisses alternantes, 
de teintes grise, violette, jaune et rouge, généralement sans fossiles, mais contenant quelques len- 
tilles de schiste ampéliteux noir, où se montrent quelquefois des Graptolites. Ce complexe se dé- 
veloppe vers l'est jusqu'à la limite du massif granitique. 

Direction des strates N.37 à 5TW. Pendage, 65 à 80" au N.E., quelques lits étant verticaux. 



Coupe d'Ervedosa à Balsa. (PL III, profil n» 2.) > 

ARGHAÏQDE 

1. Micaschiste et schistes luisants, satinés, métamorphiques, avec tendance à devenir macli- 
fères, ayant subordonnée une épaisse couche de pseudo-conglomérat quartzeux, qui semble provenir 
de l'écrasement d'une masse de quartz, dont les fragments furent cylindres, la matière argileuse du 
schiste s'injectant dans les espaces intermédiaires. Une faille importante sépare ce système des schistes 
du numéro suivant. Les plans de la schistosité plongent de 60 à 80" vers TE. N.E. 

PRÉCAMBRIQUE SUPÉRIEUR 

2. Distance horizontale 50"".— Schiste fin, gris, et grauwacke fine,* schistoïde, de même cou- 
leur, en strates alternantes, le schiste montrant une tendance à se charger de cristaux de chiasto- 
lite. Ce complexe occupe une petite largeur sur. la direction de la coupe, car le Précambrique inter- 
rompu par la faille qui le sépare du système archaïque, vient se terminer en pointe tout près de 
l'endroit où il est traversé par la coupe. Strates plongeant dans le même sens que les schistes 
cristallins précédents. 

CARBONIQUE 

3. Dist. hor. 50. — Brèche argileuse formée de fragments anguleux, en général de petites 
dimensions, des schistes précambriques, empâtés dans un ciment argileux provenant de la tritura- 
tion des mêmes schistes. Cette brèche marque le passage à la bande du Carbonique supérieur. Elle 
occupe des largeurs très variées, autant au nord qu'au sud de la coupe; quelquefois elle dépasse 



* Celle coupe commence au hameau d'Ervedosa, il se dirige vers la chapelle de Santa Justa ot passant par l'église 
de Sobrado il va se terminer au hameau de Parteira au N.E. de l'usine de Balsa. 



131 

100 mètres dans les points où le sol s'élève, en d'autres points elle s'amincit jusqu'à 10 mètres. 
Elle représente vraisemblablement une brèche de friction correspondant à une ligne de faille, et 
est formée aux dépens des roches des parois de la fente qu'elle a rempli. 

4. Dist. hor. 200".— Schistes gris, parfois micacés, avec le mica en petites écailles et ren- 
fermant en abondance des débris de végétaux fossiles. Quelques lits de grès micacés, plus ou moins 
grossiers, avec le mica blanc (arkose), et passant quelquefois à des conglomérats, sont intercalés 
dans les schistes. Le hameau d'Ervedosa est assis sur ces couches, qui se dirigent vers N.27 à 37® W. 
avec plongement de 40 à 50** sur le levant. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

5. Dist. hor. 140™.— Schistes gris, fins, fortement comprimés, avec cette structure spéciale 
qui détermine leur division en petits fragments allongés à forme prismatique. Intercalés dans ces 
schistes il y a des lits minces de grès micacé, très fin, pulvérulent, de couleur jaunâtre clair par un 
commencement d'altération du mica. Les strates suivent en des directions très variées depuis N.28**W. 
jusqu'à N.60°W., avec plongement de 30 à 60*" vers le levant. Cette assise a une forte ressemblance 
à celle des schistes fins de Sazes (Bussaco). On y a découvert 

Monograptus ind.^ empreintes très frustes. Bolbozoe anomala Barr.^ moules très écrasés. 

Bolbozoe Bohemica Bsltt., moules très écrasés. 

CARBONIQUE 

6. Dist. hor. 5™. — Grès micacé avec du mica blanc (arkose) sans fossiles. 
Direction des strates N.25 à 37«W. Plongement 30 à 50° vers le N.E. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes & Ortliis noctilio 

7. Dist. hor. 80"^. — Schiste gris foncé, micacé, avec de mauvais fossiles, très déformés et peu 
abondants. Plongement des strates, 40** vers E.37®N. 

lUaenus giganteiu Burm.?^ grand spécimen très Orthis noctilio var. aff. 0. Ribeiroi Sh. (forme représen- 
déformé. tative de cette dernière espèce dans le bassin de Val- 

Calymene Tristani Brongn. longo). 

Orthis Miniensis Sh.? Didymograptus? 
Orthis noctilio Sh. 

Obs. — L'apparition inopinée de ce lambeau du Silurique inférieur (cpii ne mesure guère en lar- 
geur qu'une centaine de mètres) au milieu du Silurique supérieur, fait voir que par suite du plisse- 
ment des couches, un pli de TOrdovicien a percé ici à travers le Gothlandien, ce qui certes a eu lieu 
en vertu de la résistance que la paroi de la faille qui passe à l'ouest d'Ervedosa, a opposé au dévelop- 
pement naturel des plis. Ce petit aflleurement du Silurique inférieur n'a été observé que dans ce 
point sur le flanc occidental de l'anticlinal de Vallongo, sauf un autre aflleurement encore plus petit 
des schistes à'Uralichas Ribeiroi que l'on obsen'e un peu au sud du premier. On n'en aperçoit pas 
la moindre trace à quelques centaines de mètres de distance, soit au nord soit au sud, de la direction 
de la coupe. 

En examinant celle-ci d'une façon générale on voit que sur le versant occidental de la serra de 
Santa Justa les différentes bandes du Silurique ont une largeur beaucoup moindre que celle qu'elles 
occupent du coté oriental de la même colline, ce qui s'explique facilement car les couches lors du 
plissement se sont rompues et ont glissé les unes sur les autres, quelques-unes d'entre elles pouvant 



132 

de cette façon rester cachées, ce mouvement s'opérant d'ailleurs différemment sur les deux branches 
de l'anticlinal. 

C'est par ce motif, nous le croyons, que les schistes à nodules de Telheiras ne se montrent 
que du côté occidental du plissement, là où les couches du Silurique supérieur se montrent avec un 
plus grand développement^ tandis que du côté oriental elles ont entièrement disparu, entraînées par 
la dénudation. 

On voit donc que ce plissement du Silurique est post-carbonifère; peut-être correspond-t-il à 
l'éruption en masse du granité porphyroïde du Minho et de la Beira, qui a déchiré et refoulé sur 
les deux côtés les strates siluriennes, qui ont après disparu presque entièrement par l'action des- 
tructive des courants de dénudation. 

CARBONIQDE 

8. Dist. hor. 15"". — Schiste gris, finement micacé, avec des empreintes de fossiles végétaux; 
schiste grossier, micacé, rouge foncé, passant à une grauwacke schistoide, dans lequel on a décou- 
vert le moule de la tige d'une espèce de Calamités, et grès gris, peu micacé, avec du mica blanc, 
formant quelques lits au milieu du schiste. Les strates suivent vers N.25 à 37" W. avec plongement 
de 40 à 50*» vers l'E.N.E. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

9. Dist. hor. 140". — Schiste gris-verdâtre foncé avec taches claires, contenant du mica blanc 
disséminé irrégulièrement en paillettes bien visibles. Il y a intercalés dans ce schiste quelques lits 
irréguliers souvent interrompus, d'un grès fin, blanc, par places pulvérulent, en d'autres points très 
dur et faisant passage au quartzite. 

Ce grès est fossilifère dans quelques lits, il contient en général les mêmes espèces qui se 
montrent dans la colline de San Félix (Laundos), à Junqueira, à la serra du Bando dos Santos 
(Amendoa) et à la serra de San Mamede (Portalegre), lesquelles indiquent la zone la plus haute du 
Silurique supérieur. 

On a découvert dans ce complexe trois horizons fossilifères différents, séparés par des cou- 
ches de schistes et de grès qui n'ont point fourni de fossiles. 

L'horizon supérieur consiste en un lit de schiste gris foncé avec taches claires et blanch.ltres, 
il a été fouillé à 180 mètres au N.40**E. d'Ervedosa et il a fourni de beaux spécimens d'un Crinoïde 
dont les bras sont garnis de très nombreuses pinnules. C'est le seul fossile que l'on y a trouvé. Le 
mica blanc en grandes écailles isolées est très abondant sur les plans de schistosité, à côté des fossiles. 

Le second horizon est celui du grès fin, où le test des fossiles a été entièrement détruit, les 
moules se montrant couverts par une poussière ocracée, jaune, qui colore la roche avec cette même 
teinte. Le grès sain est très dur, faisant passage au quartzite. 

L'horizon inférieur, enfin, est représenté par un schiste très fin et doux, gris clair avec taches 
blanches et jaunâtres, qui a fourni, à 1.050 mètres à l'ouest du signal géodésique de Santa Justa, 
des moules de fossiles très écrasés et empâtés dans la roche, tous réduits à des débris absolument 
indéterminables. Ce schiste fin, qui a d'ailleurs un aspect analogue à celui des schistes dévoniens 
de San Juliâo (serra de Portalegre), paraît former le toit de la zone inférieure du Silurique supérieur 
représenté dans cette localité. 

Fossiles du 2*"* horizon où le grès fin est quelquefois tendre, quelquefois dur, passant au 
quartzite,— Loc. 210 mètres à N.28**E. d'Ervedosa. 

Crustacé ind. Murchismia sp. (voyez M. gracUis Hall.) 

Homalonotus sp. n. (aff. H. delphinocephalus Pleurotomaria cf. rotuloides Hall. 

Green.) P. » sp., un moule très déformé. 

Orthoceras ind. Avicula psendo-laevis (Bhlert {A. laevis Vom. et Barr.^ 
Bellerophon carinatw Sow. non A, laeris Golilf.). 

» tfilobatus Sow. Leda aff. similaris Barr. 



133 

Bivalves ind. Crinoides, empreintes de plaquettes isolées du calice. F. 
Spirifer cf. crispiu Linn. » empreintes de facettes articulaires, circulaires, 

Orthothetes hipponyx Scbnur sp. de petit diamètre. 

Brachiopode ind. 

Fossiles de rhorizon inférieur du schiste fin. — Loc. 1.050 mètres à l'W. du signal géodé- 
sique de Santa Justa. 

Restes de Trilobîtes (Phacops?). Crinoïdes ind. 

TentactUites (^an T. tenuis Sow.). Polypiers ind. 

Brachiopodes ind. 

Sur ce même horizon, un peu plus vers le sud, à 900 mètres à N.SO^E. de l'église de San 
Pedro da Cova, on a recueilli les espèces suivantes, les restes de Trilobites, très aplatis et défor- 
més, étant de beaucoup les plus abondants. Tout en reconnaissant qu'ils appartiennent au genre 
Phacops, quelques-uns se rapprochent de Ph. miser lidxv.^ tandis que d'autres moules représentent 
une ou deux espèces diflférentes de celle-ci. 

Phacops, 2 ou 3 espèces. Bivalves ind., 2 espèces. 

Tentaculites tenuis Sow. P. Crinoïdes, empreintes d'articles circulaires. 

Spirifer sp. (voyez Spirifera undifera? var. un- Pleurodiclyum problemaUcum Goldf. 

dulata F. Rœmer.) Polypiers, 2 espèces indéterminables. 

On doit rapporter encore à ce même niveau les fossiles récoltés à 1.850 mètres au S. 70® W. du 
signal d'Âlfena, dans un schiste fin, ampéliteux, gris foncé, contenant des nodules ferrugineux avec 
Orthoceras et des empreintes de Monograptus indéterminables. 

Ce schiste est exploité pour la fabrication des tuiles. Il a subordonné un schiste blanchâtre 
et violet clair, très micacé, avec de la muscovite, en de minces strates alternantes et renfermant 
des moules de Trilobites, de Brachiopodes et des restes de Crinoïdes et de Polypiers. 

Les nodules ont fourni les espèces suivantes: 

Orthoceras sp., moules indéterminables. Crinoïdes, empreintes d'articles de la tige d'une espèce 

Tentaculites sp. trouvée aussi à Barrancos. 

Cardiola? striata Sow. 

Les fossiles rencontrés dans le schiste sont: 

Phacops sp. (voyez Ph. intermedius Barr.) Crinoïdes, empreintes d'articles de forme ronde. 

Trilobite ind., une autre espèce. Pleurodiclyum problematicum Goldf. 

Tentaculites cf tenuicinctus F. A. Rœmer. Polypier ind. 
Brachiopodes, 2 ou 3 espèces indéterminées. 

10. Dist. hor. SGO". — Schistes grossiers, micacés, gris et accidentellement rougeâtres, et 
grauwacke schistoide, dure, blanche, formant le plateau de Senhora da Chan. Ces strates n'ont pas 
fourni des fossiles. Elles paraissent concordantes dans leur allure avec les couches précédentes et 
plongent de 40 à 60** vers le quadrant du N. E., les grauwackes étant verticales au sommet de la serra. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes & Uralichas Ribeiroi 

H. Dist. hor. 280". — Schistes argileux, gris foncé avec taches blanchâtres et jaunâtres ap- 
partenant à l'assise de schistes à Uralichas Ribeiroi. Ils suivent la direction N. 17 à 37® W. et plon- 
gent de 60 à 80** vers l'est, quelques lits atteignant la verticalité. Ces schistes renferment quelques 
gros nodules comme les ardoises de Gallinheiro, auxquelles sans doute ils correspondent. On y a re- 
cueilli les espèces suivantes: 



134 

Cahfmene Tristani Brongn. Illamus LvsUanicut Sh. 

» pulchra Barr. R&ciria sp. 

» Aragoi Rou.? Orthis Budleighensù Dav. (0. redux Barr.) 

Dalmanites $oeialis Barr. var. proaeva Emm., » filiceraei (0. lestudinana Vem. et Barr.), peut-être 

forme large. identique avec l'espèce précédente. 

Axaphv.8 nobilis Barr., forme longue. » cf. ptUvinata Salter. 
Placoparia Toumeminei Rou. 

Schistes & Orthis noctilio 

12. Dist. hor. 70",— Schistes gris et rougeâtres en stratification concordante avec les strates 
précédentes, suivant la direction N.25 à 37® W. avec plongement de 50 à 60® vers TE.N.E, 

Caifftnene Salteri Rou. Asaphus nobilis Barr.? 

» Aragoi Rou.? Orthis noctilio Sb. 

Asaphw glahratus Sh. » miniensis Sh.? 

Schistes & Didymograptus 

13. Dist. hor. 100". — Schistes fins, couleur gris foncé et violet avec taches blanchâtres, fine- 
ment micacés, avec le mica irrégulièrement distribué, en général peu fissiles, et renfermant dans 
quelques lits d'innombrables empreintes de Graptolites et des moules d'autres fossiles très empâtés 
dans la roche. Les strates suivent dans les directions N. 18 à 27® W. avec plongement de 70 à 80® 
vers le levant. 

Dans une coupe faite en travers de ce massif, à 200 mètres au N. W. de la chapelle de Santa 
Justa, on a recueilli les espèces suivantes distribuées dans trois niveaux différents: 

NifeiQ nfinm 

Placoparia Toumeminei Rou. Illaenus Lwitanicui Sh. 

Dionide formosa Barr. Orthis noctilio Sh. 

Asaphus glahratus Sh.? » sp. 

Calymene Tristani Brongn.? Didymograptus Murchisoni Bœck^ type de l'espèce. 

» SaUmRou.? » sp. 

Kiriau BOjei 

Calymene Tristani Brongn. lÀngulaf 

Asaphus glahratus Sh. Didymograptus sparsus Hopk. 

Redonia sp. » hirundo Sait. 

Bivalves ind.^ plusieurs espèces. » Murchisoni var. geminus His. 

Obolus sp. n. (aff. 0. Dadvidsoni Salter) » ind.^ d'autres espèces en mauvais état de 
Orthis? conservation. 

KÎTeaa inférinr 

Asaphus glahratus Sh. Azygograptus Hicksi Hopk. 

» sp. » Lapworthi Nich. 

Bivalves ind., plusieurs espèces. » sp., probablement nouvelle. 

Lingula sp. 

Quartzites à Bilobites 

14. Dist. hor. 50". — Schistes grossiers, micacés, gris foncé, blanchâtres et violet-rougeâtre 
et grauwacke schistoide, micacée, se débitant en plaquettes très minces à surface unie, en stratifi- 
cation parfaitement concordante avec les couches précédentes et plongeant dans le même sens. Pas 
de fossiles. Le schiste violet se trouve près de la petite chapelle de Santa Justa. Ce massif établit 
le passage des schistes à Trilobites vers les quartzites à Bilobites. 

15. Dist. hor. 170". — Quartzite fin, gris clair, contenant des Bilobites, en lits de différentes 
épaisseurs, quelquefois schistoide, se divisant en plaquettes très minces séparées par des lames de 



135 

^chlste très micacé. Même direction des strates qui précèdent, et plongement de 40 à 60*^ vers l'est 
jet vers l'ouest, vertical au sommet de la serra. 

Cruziana furcifera d*Orb. Cruziana Goldfussi Roa.f 

16. Dist. hor. 500™. — Schistes plus ou moins grossiers, micacés, gris foncé, gris clair et 
rougeâtre, ordinairement peu fissiles, quelquefois très micacés, sans fossiles. Ce sont les mêmes 
couches du n** 14. Leur direction est encore la même, le plongement faible vers le quadrant de 1*E. 
n'atteignant que très rarement 40®. 

Schistes à Didpograptus 

17. Dist. hor. 680"?. — Les mêmes strates du n** 13 occupant une plus grande largeur vu sa 
faible inclinaison, qui descend jusqu'à 20®. 

La liste complète des espèces récoltées en différents points de cette zone sur les deux flancs 
de la serra de Santa Justa se trouve dans le tableau suivant où elles sont toutes réunies. 

FAUNE DE LA ZONE À DIDYHOGRAPTDS 



NOMS DES ESPÈCES 



« Calymene Tristani Brmgn., type de l'espèce 

» » var 

» Salteri Rou 

Asaphus glabratus Sh 

» aff. glabratus Sh. var. gigantea (^an sp. n.) 

» Desmaresti Brongn. sp. (Ogygia Brongniarti Rou.) 

» nobilis Barr , 

Dalmanites sp. (afT. Phacops Downingiae Murch.) 

♦ » sp 

Placoparia Tourneminei Rou , 

Dionide formosa Barr 

Illaenus Lusilanicus Sh 

Cybele? (voyez C. loveni var. girvanensis) 

Ostracode — Cytheropsis? 

Beyrichia sp 

« Orthoceras sp 

Endoceras vaginatus Schloth. , 

Céphalopode, forme nouvelle très caractéristique, qui rappelle la coquille interne de Sepio 

phora 

Hyolithes sp 

Bellerophon bilobatus Sow., ou B. Duriensis Sh 

» aff. aculus Sow 

Univalve ind 

Redonia Duvaliana Rou 

Sanguinolites Pellicoi Vem. et Barr 

Ambonychia? 

Bivalves ind., plusieurs espèces de petite taille 

Orthis noctilio Sh 

» Miniensis juv. Sh 



sp. 



Obolus? sp. n. (aff. 0. Davidsoni Sait.) 

Lingula sp., moules de 2 espèces au moins 

Calix (Echinosphaerites) Murchisoni Vem. et Barr. sp. 

» Sedgwicki Rou.? 

Crinoïde , 

Dichograptus? (voyez D. Richardsoni Hall.) 



RiTun 


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■o;ei 


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H- 


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+ 
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+ 


+ 






+ 






+ 


+ 





136 



NOMS DES ESPÈCES 



Didymograptus Marchisoni Bceck 

» » var. geminus His. . . 

hiûûusHaU 

• nanus Lapw 

» cf. uniformis Elles et Wood. . . . 
» cf. indentus Hall 

* X» sparsus Hopk 

* » hinindo Sait 

» euodus Lapw 

* » superstes Lapw 

* » pennatulus HalL 

* » sp., très probablement nouvelle 
Azygograptus Hicksi Hopk 

» Lapworthi Nich 

» sp., probablement nouvelle 

Tiges de végétaux 



Hircin 



sap^rinr 



+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 



■•JM 



+ 



+ 
+ 
+ 
+ 
+ 
+ 



+ 



inffrifv 



+ 
+ 
+ 
+ 



Note. — Les espèces marquées par un astérisque se trouvent principalement à la partie supérieure du niveau moyen. 

Schistes à Ortbis noctiiio 

18. Dist. hor. 200". — Schistes durs, gris-noirâtre, peu micacés, ordinairement peu fossilifè- 
res, ne contenant de fossiles qu'en certains niveaux, particulièrement dans les couches supérieures 
du massif où ils sont plus abondants, dans un niveau immédiatement inférieur à l'assise à Uralichas 
Ribeiroi. Ces sel listes supérieurs renferment quelques gros nodules. Les strates suivent en concor- 
dance avec celles des numéros précédents, et plongent de 40 à 80® vers l'est et vers l'ouest, se mon- 
trant parfois verticales. 

Les fossiles sont toujours très écrasés et empâtés dans la roche. 

En dehors de la direction de la coupe on a obtenu les espèces suivantes à 830 mètres à l'E. 5®N. 
de l'église de Vallongo, à l'ouest du chemin de fer. 

Calymene Tristani Brongn. Ctenodonta (NuculaJ compar Barr.^ spécimen unique. R. 

Illaenus Hispanicus Vern. et Barr. Orthis noctiiio Sh. f. 

Dalmanites VetiUarti Rou.? Crinoïde. 

Orthoceras (Endoceras) duplex Wablbg.? Calix Barrandei Rou., spécimen unique. K 



Schistes à Uralichas Ribeiroi 

19. Dist. hor. 670". — Schistes tégulaires, gris foncé, avec nodules à forme ellipsoïdale allon- 
gée, quelques-uns très volumineux, ayant ^ mètre et plus de longueur, mais peu fréquents, dans les 
couches inférieures du massif, d'autres plus nombreux, mais de moindres dimensions, dans les cou- 
ches moyennes, et faisant absolument défaut dans les couches supérieures, en même temps que les 
fossiles deviennent plus rares à mesure que l'on monte vers les couches les plus modernes. Dans 
ce massif sont compris les schistes à Uralichas Ribeiroi bien que Ton n'y ait jamais découvert le 
moindre vestige de cette espèce de ce coté de la serra de Vallongo. Il comprend aussi l'assise ex- 
ploitée dans les ardoisières du Gallinheiro, où les fossiles manquent presque absolument, ce qui 
rehausse la valeur des ardoises; ce n'est que dans les couches schisteuses qui les surmontent que 
l'on a découvert quelques moules d'Orthocères. Même direction des strates; plongement très fort 
jusqu'à la verticale, vers l'ouest et de 50 à 70** vers l'est. On y a recueilli les espèces suivantes: 

Calymene Tiistaui Urongn., individus très dé- lUaentu sp. 

veloppés. Orthoceras vagans Sait. f. 



137 



8ILURIQUE SUPÉRIEUR 

20. Dist. hor. 1.400".— Grauwacke schistoïde, blanche, peu micacée et schistes grossiers 
très puissants, gris, micacés, passant par places à la grauwacke. On n'a point découvert de fossiles 
dans ce massif. Ces couches forment le dos et le versant est de la serra da Murta ou de Sobrido; 
en apparence elles semblent reposer en stratification concordante sur le Silurique inférieur, suivant 
dans la direction N. 17**W. avec plongement de 60 à 80® vers Test et vers l'ouest, quelques lits 
étant verticaux. 

21. Dist. hor. 30". — Schistes fins, gris, gris-noirâtres et rougeâtres par un commencement 
d'altération, contenant des empreintes de Monograptus et de Diplograptus? toutes indéterminables. 
Le test des fossiles a été remplacé par une matière blanche, talqueuse?, qui tranche par sa cou- 
leur sur le fond gris noirâtre du schiste. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes à Didpograptus 

22. Dist. hor. 180". — Schiste gris foncé avec taches blanchâtres et jaunâtres, en quelques 
points violet clair ou rougeâtre. Quelques lits sont couverts d'innombrables petites taches circulaires, 
ocracées, de différents diamètres, quelques-unes d'un millimètre à peine. 

Dans une carrière située à 1.200 mètres au S.40®W. de l'église de Sobrado, tout près de la 
route vers Paço, on a recueilli les espèces suivantes, dans divers lits de ce schiste, sur une épais- 
seur de 4 à 5 mètres. 



Placoparia Toumeminei Rou. 
Calymene Salteri Rou.? 
Homalonotus cf. Bohemicus Barr.? 
Aiaphus caudatus Brongn.? 

» sp. 
Ogygia, 2 espèces. 
lUaenvs sp. 
Dalmanites sp. 
Acidaspis sp. 
Trilobites ind.^ 2 formes différentes^ peut-être 

d*un genre nouveau. 
Beyrichia sp. 

Orthoceras ïnd., 2 moules dififérents. 
Bellerophon bilobatus 5ow.? 
Conularia sp. n.^ à surface unie. 
PUurotomaria? 
Redonia Duvaliana Rou. 
Ctenodonta sp. 



Bivalve ind. 

Obolus sp. n. (aff. 0. Davidsoni Salter). F. 
Orthis testudinaria Daim. 
» ealligramma Daim. 
» sp. ind. 
Strophonemaf 
Didymograptus hirundû Salter. f. 

» sparsus Hopk. F. 

» guperstes Lapw. 

» pennatulus Hall? 

» uniformis Elles et Wood. 

» extensus Hall. 

• nitidus Hall. 

» sp. 

Azygograptus Hicksii Hopk. 
Crinotde. 
Tiges de végétaux terrestres. 



Comme l'on voit, par cette liste c'est la faune du niveau moyen de la zone à Didymograptus 
(n^ 17, anté) qui est principalement représentée; les espèces les plus caractéristiques du niveau su- 
périeur faisant défaut et celles du niveau inférieur y figurant à peine. 

Obs. — Une coupe partielle faite postérieurement, traversant cette même couche à peu de dis- 
tance au nord de la carrière^ mais embrassant 15 mètres d'épaisseur de strates, nous a montré la 
succession suivante des espèces dans les différents lits superposés, qui appartiennent évidemment 
aux niveaux moyen et inférieur cités ci-dessus. 



JANVIER, 1908. 



18 



138 



Deicripliol de U petite Mope trarerunt le Silsriqoe infiricBr pris do Paft 

1) Schiste fin, gris, à taches noirâtres, fissile, contenant de rares empreintes de Graptolites. 

Didymograptus hirundo Salter? Didymograptus euodus Lapw. ou spartus Hopk. 

2) Schiste fin, gris foncé, avec taches jaunâtres, contenant de rares et mauvaises empreintes 

de Graptolites indéterminables. 

3) Schiste fin, fissile, gris foncé, avec taches ferrugineuses, jaunâtres, renfermant dei moules 

de fossiles très aplatis. 

Illaenus Ltuitanicus Sh. Bivalve ind. 

» sp. Obolus sp. n. (aff. 0. Davidsonia Salter) 

Aiaphus caudattu Brongn. Didymograptus pmnatîdiu Hall. 

» nobUU juv. Barr.? » uniformis Elles et Wood. 

n glabratus Sh. var. gigantea (^an sp. n.). » euodus Lapw.? 

Calymene pulehra Biurr. Azygograptus? 

» Salteri Rou.? Crmoïde ramifié. 

Redonia sp. Bryoxoaire. 

4) Schiste fin, gris, taché de violet. 

Orthoceras, un moule écrasé^ indéterminable. Didymograptus sparsus Hopk. 

Obolus sp. n. (aff. 0. Davidsoni Salter) Azygograptus Hieksi Hopk. 

Didymograptus hirundo Salter. 

5) Schiste fin, gris et violet, avec taches jaunâtres. 

Obolus sp. n. (aff. 0. Davidsoni Salter) Azygograptus sp. 

Orthis sp. Didymograptus, 2 espèces indéterminées. 

6) Schiste fin, gris, avec taches jaunâtres et violettes. 

Conularia sp., à surface unie. Didymograptus hirundo Sait. 

Didymograptus sparsus Hopk. Azygograptus Hicksii Hopk. 

7) Schiste fin, gris foncé, avec taches jaunâtre ocracé. 

Orthis sp. Didymograptus superstes Hopk. 

Obolus sp. n. (aff. 0. Davidsoni Salter) Tige de végétal. 

8) Schiste fin, taché de gris et violet. 

Obolus sp. n. (aff. 0. Davidsoni Salter) Didymograptus cf uniformis Elles et Wood. 

Didymograptus hirundo Salter. • sparsus Hopk. 

» euodus Lapw. Tige de végétal. 

9) Schiste fin, gris foncé, avec taches violettes et jaunâtre clair. 

Trilobite. Didymograptus hirundo Sait. 

Orthoceras ind. » sparsus Hopk. 

Hedonia sp. » cf uniformis Elles et Wood. 

En dehors de la direction de cette coupe, mais à une petite distance, à 1.100 mètres au 
S. 48® W. de l'église de Sobrado, on a obtenu les espèces mentionnées à la suite, dans un lit de schiste 
surmontant immédiatement le n** 9. Ces espèces marquent l'existence dans cette localité du niveau 
supérieur reconnu à Santa Justa. 

Placoparia ToumenUnei Rou. Asaphus glabratus Sh. var. gigantea (^an sp. n.). 

Illaenus Lusitanicus Sh. Didymograptus Murehisoni Bceck? 

Nous voyons donc que les trois niveaux que nous avons reconnus sur les deux versants de là 
serra de Santa Justa sont aussi représentés aux environs du Paço, où ils sont bien diflférenciés par 
un certain nombre d'espèces caractéristiques de chacun d'eux. 



139 



SILURIQUE SUPÉRIEUR 

23. Dist. hor. 10". — Schiste très dur et sonore, gris-noirâtre, avec taches blanchâtres ou gris 
très clair, passant à la lydite, avec empreintes et moules de Graptolites, probablement de plus d'une 
espèce du genre Diplograptm? 

24. Dist. hor. 2.950'". — Grauwackes argileuses très fines, ordinairement peu micacées, gri- 
ses, verdâtre clair, jaunâtres et rougeâtres, en strates épaisses alternant avec intercalations d'autres 
moins épaisses de grauwacke schistoïde ou de schiste gris, toutes ces couches sans la moindre trace 
de fossiles. L'église de Sobrado repose sur cette assise. Même direction des couches en concordance 
avec les schistes sous-jacents. Plongement 30 à 80** vers l'est et vers l'ouest avec quelques lits 
verticaux. 

25. Dist. hor. 1.600°*. — Grauwackes fines, dures, quelquefois faisant transition au quartzite, 
altérées au voisinage du granité, avec quelques lits de schiste intercalés et comprenant près du ha- 
meau de Balsa une lentille de schiste ampéliteux, noir, dur, avec beaucoup de débris de Graptolites. 
Cette lentille est traversée par la coupe à 350 mètres au S.27**E. de l'usine de Balsa; on y a décou- 
vert, parmi Tes restes de Graptolites, un spécimen que l'on doit rapporter à M. convolutm His. Au 
delà de l'usine de Balsa, c'est-à-dire en se rapprochant du granité, plusieurs couches de grauwacke 
et de schiste, mais pas toutes successivement, sont maclifères, ou plutôt elles sont chargées de 
cristaux de chiastolite qui n'aboutirent pas à se développer entièrement. Au contact du granité, près 
du hameau de Parteira, les roches schisteuses deviennent extrêmement micacées. Les strates suivent 
toujours dans la même direction N.25 à 58** W. avec plongement de 50 à 80° vers le N.E. et le S. W. 

26. Granité grossier porphyroïde à deux micas, la muscovite étant très rare, tandis que les 
grands cristaux d'orthose sont fort abondants. Le hameau de Parteira repose sur cette roche. 



Conpe depuis la mine de Mont'alto (Midoes) par Âgniar de Sonza, à Recarei et Serra Qneimada. (PI. III, 
profil n«» 3.) 

PRÉCAMBRIQDE SUPÉRIEUR 

1. Schiste fin, gris, et poudingue quartzeux orientés vers le N.W. et le N. avec plongement 
presque vertical. Près du Carbonique (n** 2) quelques strates plongent vers le W. S.W. sous un angle 
de 50 à 60^ 

CARBONIQUE SUPÉfflEUR 

2. Distance horizontale 400". — Schistes noirs, micacés, avec fossiles végétaux; grès noirs et 
gris de même avec des restes de végétaux et conglomérat de cailloux roulés de quartzite reliés par 
un grès grossier, micacé, à mica blanc. Direction des strates N.30 à 55° W.; plongement 40 à 70** 
vers le N.E. et le S.W. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

3. Dist. hor. 40".— Schiste fin, mou, gris, avec intercalation d'un schiste dur, blanc, en minces 
plaquettes avec Graptolites tout à fait semblable à celui du versant est de la serra Colorada (Barran- 
cos). Le hameau de Midoes repose sur ce massif schisteux, où l'on a découvert les espèces suivantes: 

Monograpttu spiralis Gein. Rastrites peregrintu Barr. 

» sp. » » var. hybridiu Lapw. 

Les Strates plongent de 40 à 50** vers N.52**E. 

4. Dist. hor. 60"*. — Schiste grossier, micacé et grauwacke schistoïde, micacée, gris foncé avec 
des taches blanchâtres. Du côté oriental du massif, au contact avec le Silurîque inférieur, il y a une 



140 

- • • - 

couche de grauwacke blanche, peu micacée, par places passant au quartzite, laquelle correspond 
évidemment aux grauwackes du sonmiet de la serra da Murta ou de Sobrido, ainsi qu'aux grau- 
wackes de Senhora da Ghan. 

SILnRIQXTE INFÊRIEXTR 

Schistes i Uralichas Rlbeiroi 

5. Dist. hor. 150". — Schiste tégulaire, micacé, gris foncé, avec des nodules ellipsoïdaux 
argilo-sableux, quelques-uns très volumineux et renfermant des fossiles. Bien que l'espèce Uralichas 
Ribeiroi n'ait pas été trouvée sur la ligne de la coupe, il n'en est pas moins certain que ce schiste 
est compris dans le faisceau de couches qui a fourni une faune très riche, comprenant cette espèce, 
à 1.400 mètres au S.50**E. de l'église de Covelo, à peu de distance au S. de la coupe. 

Illaenm Lusitanicus Sh. Univalve ind. fCyclonema f) 

Calymene Tristani Brongn. Redonia Duvaliana Rou.f 

Dalmanites Vetillarti Rou. Ctenodonta Costae Sh. 

Plaeoparia Toumeminei Rou. Orthis redux Barr. (0. Budleighensis Dav.) 

Asaphus nobilis Barr. » sp. 

» sp. n. (aff. A. glabratus Sh.) Leptaena sericea Sow. 

Endoceras Dalimieri Barr. (Orthocercu duplex Cladopora fibrosa Hall^ dans un nodule. 

Wahibg.) Crinoïde, empreintes circulaires d'articulations d'un petit 

Orthoceras sp. diamètre. 

Bellerophon bilobatus Sow. {B. Duriensis Sh.) 

Ces spécimens furent recueillis à 150 mètres à l'est du hameau de Midoes sur la ligne de la 
coupe. Plongement des strates, 50 à 80^ vers le quadrant de N.E. (E.27**N. à N.47°E.). 

Schistes i Ortbis noctilio 

6. Dist. hor. 100™.— Schiste tégulaire, gris foncé, micacé, avec quelques nodules ellipsoï- 
daux contenant des fossiles. Plongement, 45 à 70^ vers le N. E. 

Calymene Tiistani Brongn. Orthonota britanniea Rou.f 

Illaenm Lusitaniens Sh. Orthis noctilio Sh. F. 

Ogygia sp. » miniensis Sh. f. 

Endoceras duplex Wahibg. sp. Calix Murchisoni Vem. et Barr. sp. 

Orthoceras vagans Sait. GraptolUe ind. 

Bellerophon bilobatus Sow. Heterocrintts ou Glyptocrinus. 

Cyclonema sp. Crinoïde, empreintes d'un fragment de la tige. 

Tellmomya sp. (voyez T. elliptica Hall) 

Ces fossiles furent ramassés à 450 mètres à l'est de Midoes, sur le chemin vers Aguiar de Souza. 

Schistes i Didpiograptus 

7. Dist. hor. 60™. — Schiste gris, noir, très micacé. 

Dans ce massif schisteux on découvre les trois niveaux graptolitiques que l'on observe au 
N. W. de la chapelle de Santa Justa dans les mêmes couches (voir coupe d'Ervedosa à Balsa, n^ 13). 

RiTMi npériMn' 

Calymene Tristani Brongn. Bellerophon bilobatus Sow. {B. Duriensis Sh.) 

Illaenus Lusitanicus Sh. Bivalves ind.^ 2 espèces. 

Ogygia sp. Orthis miniensis Sh. 

Beyrichia sp. » sp. 

Endoceras duplex Wahibg. sp. Didymograptus Murchisoni Boeek. 

Orthoceras vagans Salter. 



142 



Schistes i Dldpiograptiis 

13. Dist. hor. 250". — Schiste tégulaîre, micacé, gris-noirâtre avec des traces de fossiles 
(restes de Trilobites et de petits Orthis). Il correspond sans doute aux n^* H et 7. Plongeaient, 
60 à 80^ vers N.52^E. et vers S.52^W. 

Scliistes i Ortiiis noctilio 

14. Dist. hor. 150". — Schiste micacé, gris foncé, avec taches ocreuses par suite de la des- 
truction du test des fossiles, qui sont tous fort écrasés. Ce massif schisteux, de plusieurs centaines 
de mètres de puissance, a fourni successivement en des points différents les faunules indiquées ci- 
après. Les strates sont invariablement orientées N. 35 è 48** W. et plongent ordinairement de 60 à 80*, 
tantôt vers le N.E. tantôt vers le S.W., quelques-unes étant même verticales. 

Dans un schiste tégulaire, gris foncé, avec les fossiles très déformés, on a obtenu à 1 .950 mètres 
à N.e^W. du signal du Facho. 

Calymene Tristani Brongn. Redonia Duvaliana Rou.? 

Asaphus nobilis Rarr. Orthis noctilio Sh. 
Plaeoparia Tow-neminei Rou. » Miniensis Sh.? 

Endoceras duplex Wahlbg. sp. Calix Murchisoni Vern. et Barr. sp. 
Bellerophon bilobatus Sow. 

A 1.650 mètres au N.3°W. du signal du Facho on a recueilli, dans le même schiste tégu- 
laire renfermant quelques gros nodules, les fossiles suivants, tous à l'état de moules très déformés: 

Caljfmene Tristani Brongn. Bellerophon bilobatus Sow. f. 

a Salteri Rou.? SanguinoUtes Pellicoi Vern. et Barr.?. spécimens très dé- 
Jllaenus Lusitanieus Sh. formés. 

Plaeoparia Toumeminei Rou. Redonia Duvaliana Rou.?, spécimens très déformés. 

Asaphus nobilis Barr. Orthis noctilio Sh. F. 

Endoceras duplex Wahlbg. sp. Calix Murchisoni Yem. et Barr. sp. 
Orthoceras vagans Sait 

A 1.750 mètres à Ë. IS^'N. de la chapelle d'Âguiar de Souza, en dehors de la direction de la 
coupe, on a recueilli des moules très déformés et écrasés des espèces suivantes: 

Plaeoparia Toumeminei Rou. Sanguinolites Pellicoi Vern. et Barr. 

Endoceras duplex Wahlbg. sp. Orthis fwctUio Sh. 

en plus de quelques empremtes de Graptolites, peut-être de Didymograptus absolument indétermi- 
nables, qui furent trouvées dans un point à côté de celui-là. 

Schistes i Uralichas Ribelroi 

15. Dist. hor. 1.980".— Schiste tégulaire, gris foncé, micacé, avec le mica en pailletés très 
fines, et renfermant très peu de fossiles dans toute l'épaisseur du massif. A la partie inférieure ce- 
lui-ci contient des noyaux plus durs, à forme ellipsoïdale allongée, qui dépassent parfois 1 mètre de 
longueur. Dans les couches moyennes les noyaux sont plus nombreux et de moindres dimensions; 
quelques-uns sont siliceux et contiennent des Orthocères, qui ont été fossilisés par du quartz hyalin. 
Enfin, les couches les plus supérieures sont presque dépourvues de fossiles et les nodules y font 
aI)Solument défaut. 

Ce groupe de couches est le même qui va former un peu plus au nord le penchant occidental 
de la serra da Murta, embrassant les ardoisières de Gallinheiro et comprenant le paquet de schistes 
qui au S.E. de Govelo a fourni une faune très riche de ce même niveau, bien que du côté oriental 
de l'anticlinal ordovicien le Trilobite caractéristique Uralichas Ribeiroi, comme nous avons dit, n'ait 
été jamais trouvé. 



143 
f 

Nous avons recueilli des fossiles dans les localités ci-dessous mentionnées. 
A 700 mètres au N.70*^W. du hameau de Albre: 

Calymene Tristani Brongn. f. Cyprieardia Beireruis Sh. 

» Aragoi juv. Rou.? Nucula domina Barr.^ un moule très beaa^ spécimen oni- 
Asaphus nobilis Barr. que. 

Bdlerophon bilobaitu Sow. LingtUa Lesueuri juv. Rou. 
Redonia Bohemica Barr.? 

A 650 mètres au N.62**W. du même hameau: 

Caltfmene Tristani Brongn. f. Orthis nociilio Sh.? 
Illaenus Ltuitanictu Sh. » sp. 

Orthoceras sp. LingtUa aff. transiens Barr. 
Redonia Bohemica Barr.? 

A 200 mètres au N.47*^W. du même hameau: 

Calymene Tristani Brongn. Redonia Bohemica Barr. 

Placoparia Toumeminei Rou. Bivalve ind. 

Bellerophon bilobatus Sow. 

A 650 mètres au N.80**W. du même hameau: 

Caltfmene Tristani Brongn. Bellerophon bilobattts Sow. 

IllaentÂS Ltisttanictu Sh.? Ctenodonta? 

Orthoceras vagans Sait. 

A 200 mètres au N.5**W. du même hameau: 

Calymene Tristani Brongn. F. Cyrtodonta sp. 

Asaphtis nobilis Barr. Orthis sp. 

Bellerophon sp. Lingula, 2 espèces. 

Finalement, à un niveau supérieur à celui des localités précitées, on a recueilli, dans un 
schiste gris foncé, très micacé, avec le mica en pailletés très fines, où les fossiles sont extrême- 
ment rares, un tout petit pygidium de Calymene Tristani très déformé et engagé dans la roche. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

16. Dist. hor. 850". — Schiste gris, micacé, très grossier, passant à une grauwacke fine, schîs- 
toïde, de couleur grise et verdâtre, devenant jaunâtre par l'altération du mica. Cette grauwacke cor- 
respond évidenunent à celle du dos de la serra da Murta (Sobrido). Les strates plongent de 60 à 80** 
vers le N.E. et le S.W. 

17. Dist. hor. 280". — Schiste gris foncé, par places très micacé, contenant des lits très durs 
de schiste siliceux gris et noir, et différentes taches de schiste ampéliteux noir souillant fortement 
les doigts, dans lequel on a découvert des Graptolites (Momgraptm) de plusieurs espèces différentes, 
dont une mesure 8 millimètres de largeur, avec 6 à 7 cellules sur 1 centimètre de longueur. Quel- 
ques lits de schiste fin, doux, sans mica, contiennent beaucoup de cristaux aciculaires épars de chias' 
tolite. Plongement des strates de 50 à 70" vers le N. E. 

Note. — Cette bande de schistes ampéliteux est celle qui passe à Villarinho de Cima, près de 
Paço, etc. 



144 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes i DIdpiograptus 

18. Dîst. hor. 30*. — Schiste fin, gris foncé, dont quelques lits sont couverts d'innombrables 
petites taches circulaires, ocracées, de 1 à 3 millîmèlres de diamètre, dont nous ignorons l'origine, 
mais qui semblent être un caractère distinctif des schistes de cet horizon puisque nous les avons 
rencontrées dans d'autres localités. 

En dehors de la direction de la coupe nous avons recueilli dans cette même couche: 

Calymme Salteri Rou. Orthis sp., un jeune individu. 

Obolusf sp. n. (aff. 0. Daridioni Sait.) 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

19. Dist. hor. 50"*. — Schiste gris foncé et noir avec taches blanchâtres, en général très dur 
et passant à la lydite, avec des empreintes de Graptolites pour la plupart réduits à de menus dé- 
bris. On a découvert: 

Diplograptw sp. Monograptus triangukUus Harkn. 

Hash-ites Unnaei Barr. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes i Didpiograptiis 

20. Dist. hor. 50"*. — Les mêmes couches du n** 18. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

21. Dist. hor. 200".— Schiste fin, doux, gris foncé et schiste grossier, très micacé, gris, avec 
quelques strates subordonnées de quartzite. 

22. Dist. hor. 1.240*".— Grauwackes fines et schistes de couleur grise, jaunâtre et rougeâtre, 
en strates alternantes, épaisses de plus de 1 mètre. Ce massif comprend plusieurs taches ampéli- 
teuses, où l'on a découvert des Graptolites presque toujours indéterminables. Dans toute l'épaisseur 
de ce complexe les couches sont plus ou moins métamorphiques. 

Au voisinage du massif granitique, quelques strates du schiste sont formées de lames alter- 
nantes, avec coloration différente, les unes de schiste tacheté par des noyaux obscurs de macles 
qui ne parvinrent pas à se développer, et les autres ne montrant pas ce caractère. Vers le haut du 
complexe ce sont les grauwackes qui prédominent; elles se chargent de mica, en paillettes fines, 
mais elles ne sont jamais maclifères. Au contact du granité la grauwacke se durcit et passe au quar- 
tzite. Plongement 20 à 40*^ vers le N.E. et le S.W. 

23. Granité porphyroïde à grain très grossier, avec deux micas, la biotite étant de beaucoup 
la plus abondante. 



145 



SILIRIQUE DE LA PROVINCE DE TRÂS-OS-IONTES 

Le Silurique de la province de Tràs-os-Montes est moins bien connu que celui du 
Minho, que nous venons de décrire; cependant, quelques données font voir qu'il a été formé 
dans des conditions un peu différentes. 

Sur la carte géologique sont représentés trois affleurements principaux de ce système. 
Le premier, à Textremité occidentale de la province, correspond à la serra de Marâo. Le deu- 
xième, dans la partie sud-orientale, correspond à la grande courbure du Douro en amont du 
confluent de la rivière Sabor; il se montre découpé par l'érosion en trois lambeaux distincts, 
dont l'un est de bien plus grandes dimensions que les deux autres. Le troisième affleurement 
embrassant une surface plus vaste que les deux affleurements précités, forme dans les parties 
orientale et septentrionale de la province, une bande assez longue, à contour irrégulier, qui, 
par son extrémité sud, se lie presque avec le second affleurememt, et au nord et à l'est pénètre 
dans l'Espagne. Dans le premier et le troisième affleurements les roches de la division supé- 
rieure du Silurique ont leur plus grand développement; par contre, dans le second affleure- 
ment, les couches du Silurique inférieur prédominent, ou elles sont peut-être même exclusi- 
ves. Suivant la méthode adoptée, nous commencerons notre description par cet affleurement. 

AFFLEUREMENT DE HONCORTO 

De même que dans l'affleurement de Yallongo, la base du système silurique dans la 
province de Trâs-os-Montes est formée par une assise de quartzites et schistes quartzeux gros- 
siers, contenant des moules de Cruziana, Vexillum et des restes de Fucoïdes indéterminés. 

Au-dessus de cette assise quartzeuse, qui est très puissante, vient un groupe schisteux 
d'une épaisseur énorme où les fossiles sont extrêmement rares. 

L'uniformité des caractères de cette formation schisteuse montre que les conditions de 
la sédimentation ont été très régulières. Ce fait, réuni à la rareté extraordinaire de fossiles, in- 
dique que les dépôts se sont effectués à des profondeurs considérables et dans tous les cas à 
une grande distance du rivage. 

Sur toute l'étendue de cet affleurement, outre les Bilobites et les Fucoïdes dans l'assise 
inférieure de quartzites, on n'a pas trouvé d'autres fossiles que l'empreinte d'un Brachiopode 
(Obolus ou Lingida)^ et d'un Acéphale indéterminé, qui furent rencontrés à 4 kilomètres à l'est 
de Moz; un moule d'Orthoceras (0. cf. sodde Barr.) à 2.500 mètres au N. E. de Ligares, et une 
empreinte très fruste du bout de la plèvre d'un Trilobite, tous ces fossiles ayant été recueillis 
dans des schistes. 

Gisement remarqoable d'hématite. — La serra de Roboredo, qui domine Moncorvo, renferme 
un gisement puissant d'hématite, qui est subordonné aux quartzites à Bilobites, et qui se pour- 
suit sur plus de deux lieues en longueur avec une largeur moyenne d'un kilomètre. 



1 Cette espèce paraît être la même qui fut trouvée à Paço (à 1*E. N. E. de Yallongo), laquelle a été citée dans la 
liste de fossiles du n<» 17 de la coupe d'Ervedosa à Balsa (p. 135). 

JANVIER, 1908. 19 



146 

Celte hématite, plus ou moins pure, ou mélangée avec de l'argile et du quartzite, forme 
des strates diverses intercalées à la partie supérieure de l'assise de quartziles, alternant avec 
des schistes ou du quartzite et concordant avec ces derniers. On voit bien qu'elle est contem- 
poraine des dépôts sédimentaires et qu'elle a été formée par précipitation chimique, ayant plau- 
siblement l'origine hydrothermale. 

Ce minéral s'est déposé dans quelques points du fond de la mer silurienne en quan- 
tité plus ou moins grande, lorsque les courants charriaient les sédiments argileux, qui ont 
donné lieu à la formation des lits de schiste avec lesquels alternent les masses de minerai de 
fer. L'hématite a donc, à notre avis, une origine semblable à celle des amas d'oxyde de fer qui 
se montrent dans le Bussaco au toit du Silurique inférieur, associés au calcaire et à la silice. 
Il y a toutefois à noter une différence, c'est que près des points où jaillirent dans le Bussaco 
les sources minérales, la vie s'est développée exubérante et sous des formes variées, tandis 
que dans cette contrée du bassin du Douro, où l'on voit prédominer l'oxyde de fer, les eaux 
devinrent absolument impropres au développement de la vie et par cette raison on n'y rencon- 
tre aucun fossile, sauf les Bilobites dans les couches de quartzite sous-jacentes à l'horizon mé- 
tallifère. L'hématite se charge en quelques points de grains sableux, en d'autres points elle est 
mélangée d'argile en proportions variables, et passe au fer oxydé rouge, terreux, et même à 
l'ocre rouge. Dans les parties où elle est plus pure, elle a la texture cristalline ou fibreuse et 
une couleur gris d'acier. 

Le mont de Mua, qui est près du sommet indiqué sur la carte géologique par la cote 
827, est constitué principalement par l'hématite qui s'y montre distinctement stratifiée, les 
fragments détachés ayant même la structure schistoïde. C'est là qu'on a fait les concessions 
des gites les plus importants de ce champ métallifère. 

Plissement des conches. — Dans cet affleurement les couches siluriennes forment plu- 
sieurs pHs parallèles. Un synclinal correspond à la serra de Poiares; un autre est compris en- 
tre la serra de Cruz dos Vallès (au nord de la précédente) et la serra de Roboredo; et plus au 
nord se dessine un autre synclinal au mont de Mua, où les strates plongent vers le N.N.E., 
contrairement à l'inclinaison qu'elles montrent à la serra de Roboredo, bien que Tallure gé- 
nérale soit toujours la même, vers le W.N.W. 

Au-dessus des quartzites se développe en stratification concordante la puissante assise 
de schistes, qui forment l'axe des divers pHs synclinaux et montrent dans la partie septentrio- 
nale de l'affleurement son plus grand développement. 

La serra de Poiares est constituée par de puissantes masses de grès et de quartzites, 
qui la rendent presque inaccessible du côté nord. 

La croupe de la serra de Cruz dos Vallès est aussi constituée par des quartzites d'un 
gris clair dans la partie saine de la roche, et extérieurement teints en rouge par les oxydes 
de fer; ils alternent avec des schistes grossiers, très ferrugineux, micacés, de couleur grise, ver- 
dâtre, violacée ou rouge. Les quartzites aussi bien que les schistes sont traversés par de fines 
veines de quartz blanc. 

Métamorphisme des SCbistes. — Au voisinage du granité à deux micas de Carviçaes, les 
schistes siluriens ont subi du métamorphisme, ils se chargent de petits noyaux noirâtres mon- 



147 

trant le passage aux schistes macliferes, mais les cristaux de chiastolite n'arrivent pas à se 
développer. Il en est autrement au nord de Mazouco, au contact du granité porphyroïde, les 
schistes intercalés dans les quartzites à Bilobites deviennent macliferes sur une zone étroite^ 
les quartzites conservant toutefois les moules de Bilobites avec leur forme nettement définie, 
tandis que les schistes acquièrent le caractère luisant et se chargent de petits cristaux de 
chiastolite.^ 

La serra de Lagoaça, comprise dans cet affleurement de Silurique, est essentiellement 
composée de schistes alternant avec quelques lits de quartzite, les uns et les autres traversés 
par des veines plus ou moins épaisses de quartz blanc. Au sommet de la serra, le schiste est 
faiblement luisant, très micacé, d une teinte verdâtre foncée. Les strates forment de larges on- 
dulations et plongent généralement avec de faibles inclinaisons vers différents points de l'hori- 
zon. Près du signal géodésique les Bilobites se trouvent en abondance. 

Au nord de Bruçô, à l'extrémité orientale de l'affleurement, il se trouve un schiste fin, 
gris clair, par places très chargé de mica blanc en petites paillettes et contenant des lits su- 
bordonnés de lydite noire. Peut-être appartient-il au Silurique supérieur, mais nous n'y avons 
pas découvert des fossiles. 

Sur la limite septentrionale du lambeau, à un kilomètre au sud de Villar de Bei, les 
quartzites réapparaissent reposant en stratification discordante sur les schistes luisants du 
Précambrique supérieur. 

Le bord méridional du lambeau silurien du côté de Maçores est également formé par 
un faisceau de quartzites, qui reposent en discordance sur les couches du Précambrique. 

Les schistes grossiers subordonnés aux quartzites sont moins fissiles et moins régu- 
lièrement stratifiés que les schistes précambriens avec lesquels ils sont en contact en plusieurs 
points, ils montrent une structure en quelque sorte nodulaire, semblable à celle des schistes 
quartzeux de la serra de Santa Justa (Vallongo). 

Par suite du plissement général, qui a affecté simultanément les couches précambrien- 
nes et les schistes et quartzites siluriens, toutes ces strates paraissent en quelques points en 
stratification concordante, bien qu'en réalité la discordance entre les couches des deux systè- 
mes soit un fait reconnu presque partout où elles se trouvent en contact. 

AFFLEDREMENT DE LA SERRA DE HARiO 

L'étude de l'affleurement silurien de la serra de Marâo est assez embarrassant et les 
données sont encore très incomplètes. Nous savons pourtant que dans cet affleurement la sé- 
rie ordovicienne est représentée par les quartzites à Bilobites de la base et par une puissante 
assise schisteuse qui la surmonte, tandis que la série Gothlandienne est formée par un com- 
plexe de schistes gris et verdàtres, contenant des Graptôlites, associés à des lydites et à des 
calcaires, au-dessus de laquelle vient une formation de schistes et grauwackes rougeàtres. 



1 Ce fait^ parfaitement en harmonie avec celui que nous avons cité k propos des schistes gothlandiens de Re- 
carei, est, ce nous semble^ un argument très valable contre l'hypothèse que les schistes précambriens contenaient des fos- 
siles qui se sont effacés par le métamorphisme. Le principe^ généralement admis^ que le métamorphisme a dû faire dis- 
paraître les traces des organismes de plusieurs strates anciennes qui les renfermaient^ ne peut être accepté qu'avec beau- 
coup de réserve, si même il doit Tôtre. 



148 

semblables à ceux de Sobrado. On reconnait donc clairement la correspondance de cet affleu- 
rement avec celui de Vallongo, les deux lambeaux représentant les restes d'un grand syncli- 
nal, démantelé et presque entièrement arasé par la dénudation. 

SILnitIQnE INFÉRIEUR 

Qnartzites & Bilobites. — L'assise de quartzites à Bilobites occupe le sommet de la serra 
de Marâo. Elle se prolonge vers le S. E. jusqu'à Fragas da Ermida, où les couches sont brus- 
quement interrompues et coupées à pic. Ce point, avec la cote 1.301 mètres, est situé à 1.700 
mèlres du signal géodésique de Marâo (altitude 1.415 mètres). 

Le quartzite est fin, à texture compacte, traversé par de fines veinules de quartz blanc 
laiteux et il forme des lits d'une faible épaisseur qui alternent avec un schiste gris noir, très 
micacé. Réciproquement, ce dernier est divisé en lits peu épais par l'intercalation de min- 
ces plaquettes de quartzite; cependant quelquefois au lieu de se diviser en dalles plates, il 
contient des noyaux quartzeux en affectant des surfaces ondulées et bosselées, qui lui don- 
nent un aspect caractéristique. Dans quelques lils, le schiste, en se chargeant de grains sa- 
bleux et de petits fragments de quartz, fait passage à une brèche ou grès très grossier, extrê- 
mement dur. 

On a découvert dans quelques lits de quartzite des moules de Craziana rugosa, Cr. 
furcifera, Cr. cf. Goldfussi et d'autres espèces de Bilobites des formes les plus communes, mais 
pour la plupart difficilement déterminables. Un lit de même nature renfermait un petit moule 
de bivalve aussi indéterminable. Cette assise comprend quelques strates qui semblent entière- 
ment constituées par des moules de Vexillum comprimés les uns contre les autres. 

Au sommet de la serra de Marâo les strates de quartzite sont gracieusement pliées et 
contournées formant deux ou trois voûtes contigues. 

La composition de l'assise est en général la même de celle de la serra de Santa Justa 
(Vallongo) et de la serra de Poiares (Freixo d'Espada a Cinta), où l'élément argileux joue 
aussi un rôle important. 

Immédiatement au-dessous de l'assise de quartzites à Bilobites, semblant appartenir à 
la même assise, il se montre un schiste vert très puissant, traversé par des veinules de quartz 
blanc, et renfermant des lits irréguUers chargés de petits fragments anguleux de quartz, qui 
lui donnent l'aspect brèchiforme. Un schiste dur, gris foncé, rayé de traits blancs par des la- 
mes de quartzite et en d'autres points pétri de nodules de quartz, se montre intimement lié au 
schiste vert et établit un passage graduel aux quartzites. 

A l'ouest des quartzites, c'est-à-dire à un niveau supérieur, se développe un schiste 
légulaire très puissant, gris foncé, qui montre d'abord ses caractères normaux, et plus loin ren- 
ferme des cristaux isolés de chiastolite, en quantité plus ou moins grande selon leur grandeur, 
plus rares quand ils sont plus volumineux. Le maximum est de 3 centimètres de longueur et 
4 millimètres de largeur. Ce schiste se prolonge vers l'ardoisière de Fragas da Ermida à l'ex- 
trémité sud-est de Taffleurement. 

Fossiles dans des schistes macllfères. — Au-dessus de cette ardoise vient un schiste gros- 
sier, à stratification indistincte, renfermant des cristaux abondants, très luisants, de chiastolite. 



149 

Ce schiste contient, solidement empâtés, quelques moules de fossiles de la faune se- 
conde (lllaenttë Lusitaniens et Redonia Duvaliana), les prismes de chiastolite s'étant dévelop- 
pés aussi bien dans le schiste que dans les moules de fossiles, sans que ceux-ci aient perda 
leurs formes habituelles. ^ 

Les cristaux sont très nombreux et sont distribués très irrégulièrement. As sont bien 
reconnaissables par le prisme noir qui en occupe le centre; quelquefois ce prisme est entouré 
d'une matière vitreuse claire, d'autres fois il est relié aux angles du cristal, qui sont aussi 
occupés par des prismes noirs, par des lames de cette même nature, le tout se dessinant dans 
la section transversale comme une croix rappelant la lettre x. 

Cette découverte a été faite à 1.700 mètres au S. W. du signal géodésique de premier 
ordre du Marâo, et à une altitude de 1.180 mètres. 

Les fossiles ont été recueillis à plus de 2 kilomètres de distance horizontale de la li- 
mite du granité porphyroïde, auquel l'action métamorphique est visiblement due. 

De plus, on doit remarquer que, la zone de métamorphisme des schistes embrassant 
plus de 3 kilomètres de largeur, l'altération de ces roches n'est pas la même dans toutes les 
strates, et qu'elle ne diminue pas graduellement, comme l'on pouvait s'y attendre, selon la dis- 
tance de la roche éruptive; au contraire, dans les lits les plus rapprochés du granité porphy- 
roïde, les cristaux de chiastolite sont moins nombreux et souvent même ils disparaissent. En 
outre, les schistes précambriens, qui sont à une plus grande distance du côté opposé de l'aflBeu- 
rement du Silurique, ne se présentent pas maclifères au contact du granité ordinaire à deux 
micas. C'est une preuve concluante que le développement des cristaux, bien qu'on doive l'attri- 
buer aux pressions et au voisinage du granité porphyroïde, dépend surtout essentiellement de 
la composition chimique originelle de la roche qui les contient. 

Scblstes SQpérlenrs anx qoartzltes. — Les schistes qui se superposent immédiatement aux 
quartzites sont très micacés, et seulement ceux qui succèdent aux premiers sont maclifères; 
néanmoins, les cristaux de chiastolite sont de grandes dimensions et peu nombreux dans les 
strates les plus inférieures ou qui sont les plus éloignées du massif granitique; ils sont moins 
gros et déjà abondants dans les strates immédiates, tandis qu'ils deviennent petits et très nom- 
breux en se rapprochant du granité. 

Il paraît que la limite entre les deux séries ordovicienne et gothlandienne à l'ouest du 
Marâo est donnée par une faille dirigée vers le N.W., les schistes ordoviciens et les quartzites 
à Bilobites ayant été soulevés ensemble avec les schistes précambriens, sur lesquels ils repo- 
saient, et un contact anormal entre les deux séries du Silurique s'étant établi de la sorte. 

Petits lambeanx de qnartzltes. — Sur la lisière du Précambrique au nord de Campeâ, on 
observe deux petits lambeaux de dimensions minimes, des quartzites et du schiste grossier, qui 
reproduisent à une échelle plus petite le même phénomène observé dans la serra de Marâo. 

Un peu plus au nord, à l'origine d'un ravin qui descend vers Pardelhas, se montre 
an ploiement de ces mêmes quartzites, que l'on voit paraître à la surface du sol, en formant 
une voûte qui se relie souterrainement aux petits lambeaux dont nous avons parlé. 



* Voyez Communicaçôes, t. ii, p. 216, pi. HI, Og. 2 et 3. 



150 

Au nord de Taffleurement des quartzites, à Covellas, on voit un schiste tégulaire, très 
paissant, semblable à celui de Fragas da Ërmida, par conséquent appartenant au Silurique 
inférieur. Sur la carte géologique, ce schiste est confondu avec ceux du Silurique supérieur 
sous la même teinte, vu l'impossibilité où nous étions de le séparer de ces derniers. 

SILniaQXTE SUPÉRIEUR 

Lorsqu'on se dirige de Campeâ vers Campanhô, on observe le passage soudain des 
schistes précambriens à ceux du Silurique supérieur, un schiste gris-verdâtre, rayé de traits 
plus clairs, qui appartient au Précambrique supérieur, se trouvant en contact avec un schiste 
très micacé, offrant des colorations grises, verdàtres et violacées, dont Tallure est très tour- 
mentée, qui appartient au Silurique supérieur. 

Ce schiste se montre tordu, trituré et même réduit à une pâte argileuse noire, qui met 
hors de doute l'existence d'une faille passant par ce point, se dirigeant vers le N. N. E. pa- 
rallèlement à la direction de la vallée de Tamega et à d'autres hgnes géographiques facile- 
ment reconnaissables à la simple inspection de la carte. 

Dans la lèvre occidentale de la faille, les schistes siluriens offrent de faibles inclinai- 
sons, tandis que les couches précambriennes, dans la paroi opposée, sont fortement disloquées. 
Cela tient aussi probablement en partie à la discordance des deux systèmes. 

Calcaires de Campanhô. — A Campanhô passe une bande de calcaires se dirigeant à peu 
près W. S. W.; le plongement des couches est très irrégulier, mais toujours faible vers le qua- 
drant du N. 

Ce calcaire est compact, gris foncé ou noir, traversé par des veinules blanches de spath 
calcaire, et renferme aussi des amas de cette substance. Il forme des lentilles plus ou moins 
grosses, quelques-unes très épaisses, intercalées en parfaite concordance dans un schiste fin, 
en général fissile, très puissant et renfermant des Graptolites dans quelques strates. 

En outre de la bande de Campanhô, il y a d'autres bandes de calcaire, moins impor- 
tantes, au milieu du schiste à Graptolites. 

Dans les carrières de Sobrido, près de Campanhô, on observe deux amas ou couches 
lenticulaires de calcaire, séparées par une couche de schiste gris-noirâtre, le complexe ayant 
plus de 100 mètres d'épaisseur. C'est là que les calcaires montrent leur plus forte puissance.^ 

Au-dessous des calcaires se développe une assise de schistes ampélîleux, noirs, plus 
ou moins durs, avec des lits subordonnés de lydite noire, traversée en tous sens par de fines 
veinules blanches. 

L'ampélite renferme différentes espèces de Monograptm, quelques-unes de dimensions 
insolites, comme celles qui atteignent quelques espèces de la bande graptolitique, à l'est de 
Yallongo. Le niveau géologique doit en effet être le même dans les deux localités. 

Ce schiste fossilifère est un peu grossier et très micacé, il se divise en minces pla- 
quettes à surface unie. 



^ Ces calcaires sont exploités pour la fabrication de la cbaux^ qui est transportée à de grandes distances dans 
les provinces de Minho et de Tràs-os-Montes et même au sud du Douro car^ on ne trouve cette roche nulle part dans un 
rayon de plusieurs lieues autour de Campanhô. 



151 

Schiste supérlenr au calcaires.— Surmontant les calcaires, c'est-à-dire au nord de Cam*- 
panhô et se retrouvant aussi à Oiteiro dos Santos (cote 862), se montre un schiste gris et 
vert clair, zone par des raies plus claires et couvert de petites taches, qui semblent lui donner 
le caractère maclifère imparfait. Ce schiste est très puissant, et en se chargeant de mica en fines 
pailletés, il scintille au soleil et fait transition aux schistes macliferes bien caractérisés. Au 
sommet de l'assise, le schiste contient quelques lits subordonnés de grauwacke à grain très fin. 

A Portella d'Espinho (le col du Marào sur la route royale de Porto à Villa Real) se 
montre un schiste gris, maclifère, à grands cristaux de chiastolite, qui appartient probablement 
aussi au Silurique supérieur. A un kilomètre à l'ouest de ce point, on entre dans le groupe des 
grauwackes, qui se développe vers l'ouest jusqu'à la limite du massif granitique. Ces grau- 
wackes sont en général de couleur rouge brique plus ou moins foncée, elles ressemblent beau- 
coup aux grauwackes de Sobrado et de la serra de Balsa, auxquelles elles doivent correspondre. 

Métamorphisme des schistes. — Sur la zone de métamorphisme, toutes les couches ne sont 
pas macliferes: au contraire, le métamorphisme de ces roches se manifeste principalement par 
la présence de concentrations noduleuses mal définies d'un silicate alumineux, à la place des 
cristaux de chiastolite qui n'aboutirent pas à se former. 

Au contact du granité grossier, porphyroïde, avec les schistes siluriens, on voit que la 
roche éruptive a envoyé des apophyses dans ces schistes et, en outre, qu'elle englobe de pe- 
tites masses de ces roches. On reconnaît donc que, pendant l'acte de l'éruption, le granité 
avait une certaine fluidité; cependant, il n'a subi aucun changement dans ses caractères typi- 
ques; au contraire, il est partout parfaitement cristallin et renferme en grande abondance des 
cristaux très volumineux d'orthose, comme nous en avons rarement observé ailleurs. 

Malgré Taire très restreinte qu'embrasse cet affleurement du Marao, le Silurique su- 
périeur a une très grande puissance. 

AFFLEUREMENT RORD-ORIERTAL 

L'affleurement silurien du nord-est de la province de Trâs-os-Montes est le plus étendu 
du nord du pays, malheureusement il est encore le moins connu. Ainsi qu'il arrive dans les 
autres affleurements décrits, les couches se montrent ondulées et répétées en plissements di- 
vers, occupant par ce motif une largeur qui n'est pas en rapport avec l'épaisseur des dépôts, 
bien qu'elle soit réellement très considérable. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Le silurique inférieur n'y est représenté qu'en deux points par les quartzites à Vexillum 
de la base du système: à serra de Sicouro ou de Senhora da Luz, au nord de Miranda do 
Douro, et à Pradogatâo près de l'extrémité sud de l'affleurement. 

La chapelle de Senhora da Luz, au nord-ouest de Constantim, sur la ligne de la fron- 
tière, est assise sur le sommet d'une colline à formes douces, qui s'élève à une petite altitude 
au-dessus du terrain environnant. Cette colline est constituée par une assise de quartzites. 



152 

couleur gris clair à taches rougeâtres, composée de strates minces en général, quelques-unes 
parfaitement schistoîdes et fissiles. Ces quarizites ont la structure pseudo-fibreuse, qui se dé- 
cèle par la facilité avec laquelle les fragments détachés de la roche se divisent dans le sens 
longitudinal, tandis qu'au contraire la fracture est très irrégulière et difficile, perpendiculaire- 
ment à cette direction. 

Quelques strates renferment de nombreux exemplaires de Vexillum (F. Halli Rou.)> 
parfois elles semblent même en être totalement formées; elles se dirigent vers le N.W. avec 
plongement N. E. et reposent immédiatement sur l'Archaïque. 

Ces quartzites forment un dos aplati, qui se prolonge vers le marrào de Sicouro, som- 
met où est assis le signal géodésique de premier ordre; il continue encore vers l'ouest, en se 
courbant graduellement dans cette direction, de sorte que dans la partie qui avoisine la source 
de la rivière Angueira, il suit dans la direction W.N.W. 

La crêle de cette serra marque la frontière. Sur le versant nord, par conséquent déjà 
dans le territoire espagnol, se montrent des schistes tégulaires qui reposent immédiatement 
sur les quartzites. Par leurs rapports strati graphiques en d'autres points de l'affleurement, 
nous pensons que ces schistes doivent appartenir au Silurique supérieur. 

L'autre point où Ton a découvert les quarizites à Vexillum est à 500 mètres à l'ouest 
de Pradogatâo. Ces quartzites sont également stratifiés en lits minces séparés par d'autres de 
schiste micacé. D'après leurs caractères lilhologiques et leurs rapports stratigraphiques, ils 
correspondent, sans le moindre doute, à ceux de la serra de Senhora da Luz. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

L'affleurement silurique dont nous nous occupons à présent, est constitué principale- 
ment par des schistes argileux, fins, gris foncé, que nous rapportons au Gothlandien, parce 
qu'ils ont fourni en plusieurs points les Graptolites caractéristiques de cette section du sys- 
tème silurique. 

Nous avons rencontré ces fossiles en grand nombre, particulièrement en des schistes 
près de la frontière, aux environs de l'église de França (au nord de Bragança) et plus à l'est, 
à Quadremil. Ils sont contenus dans une lydite noire à Rio de Onor et à l'est de Carregosa, 
près de la limite de l'affleurement au nord de Bragança. Les espèces rencontrées dans ces 
différentes localités se trouvent réunies dans la liste qui suit: 

Monograptm priodon Bronn.? Monograptus ind., 4 ou 5 espèces probable- 
» vomerinus Nichols. ment nouvelles. * 

» Nilssoni Barr. Retiolites Geinitzianus Barr. 

» convolutus His. » sp. (aff. R. venosus Hall.) 

» Proteus Barr. Phyllograpttis cf. typus Hall. 

A Gimonde, on observe un schiste tégulaire, gris, tout à fait semblable par sa couleur 
et son aspect à celui que l'on voit plus au sud à Pedreiras de Sanlo Adriâo, dans les points 
où il n'est pas métamorphisé au voisinage du granité. Dans ces carrières, le schiste se trouve 
associé à des calcaires.' 



*■ Une de ces espèces mesure 5 millimètres de largeur et Ton compte 20 cellules sur i centimètre de longueur, 
t Voyez Communicaçôes, t. ii^ fasc. i^ p. 45 et seq. 



153 

A l'est de Gimonde, celte assise de schistes fins comprend quelques strates de grau- 
wacke et de schiste vert, ainsi que de puissantes couches de lydite noire traversée par des 
veinules de quartz blanc. 

A MilbSo, les schistes ont une couleur verdàtre; ils ressemblent beaucoup par leur 
aspect aux schistes précambriens, mais il n'y a pas moyen de les séparer de l'affleurement 
silurique, dans lequel ils doivent être compris. 

En effet, les mêmes schistes gris et verdâtres, avec de la lydite subordonnée, se trou- 
vent aussi à França, où ils ont fourni des Graptolites. 

Depuis ce village jusqu'à Montesinho, on traverse des schistes plus ou moins luisants, 
quelques-uns tégulaires, qui se débitent en dalles minces servant dans la contrée pour la 
couverture des toits et pour le pavage, et celles de plus grandes dimensions sont destinées à 
servir comme supports et pour d'autres usages. 

La direction ordinaire des couches est le plus souvent vers le quadrant du N.W. 
(N.SS'^W.) avec inclinaison vers le S.W. Il va sans dire que cette direction est la même que 
les couches siluriennes affectent en général dans l'affleurement du Marâo. 

A Vimioso, les schistes sont très fins et doux, ils se divisent en morceaux allongés, 
montrant une structure xyloïde plutôt que schisteuse, ressemblant beaucoup par ce carac- 
tère aux schistes de Mourào (Alemtejo). Dans les points où ces schistes se montrent fortement 
froncés, ils sont luisants et parfois même scintillants, aspect qui est dû probablement à un com- 
mencement de métamorphisme qu'ils ont subi par suite de la compression produite par l'intru- 
sion de la masse de granité qui affleure à l'est. Cependant, ils se distinguent facilement des 
schistes satinés du Précambrique parce qu'ils ne montrent le caractère luisant de ceux-ci que 
sur de faibles étendues. 

Au N.E. de Vimioso, dans le contact du granité, les schistes s'endurcissent et devien- 
nent maclifères en se chargeant de cristaux de chiastolite, d'ailleurs imparfaits et de dimen- 
sions exiguës. 

A Granja, 3 kilomètres au sud des carrières de Santo Adriâo, se trouve un schiste 
grossier, verdàtre, très puissant, qui passe à une grauwacke un peu schistoïde. Associé à ces 
roches se montre un schiste fin, tégulaire, gris foncé ou noir, de même très puissant, auquel 
sont subordonnés quelques bancs irréguliers de calcaire, ainsi que des strates de lydite noire, 
dans laquelle nous avons découvert une empreinte de Diplograptus. Ce fossile unique montre 
pourtant que les schistes et calcaires de la contrée sont assurément siluriens et très vraisem- 
blablement du Silurique supérieur. 

A 2 kilomètres à l'est de Teixeira on passe des schistes tégulaires gris-noirâtres, les mê- 
mes qui vont à Granja, à un groupe de grauwackes et de schistes fins, verdâtres, plus ou moins 
durs, qui alternent avec d'autres schistes un peu fissiles, de cette même couleur ou gris noir, 
que l'on pourrait considérer par leur aspect comme appartenant au Précambrique supérieur, 
mais que l'on reconnaît que, comme ceux de Granja, sont compris dans l'affleurement silurique. 

Calcaires de Santo idrlio. — C'est dans les carrières de Santo Adriâo que les calcaires 
montrent leur plus grand développement en épaisseur, ils y sont associés à des schistes fissiles, 
plus ou moins luisants, à surface ondulée, qui sont traversés par de rares veinules de quartz 
blanc. Sur plusieurs centaines de mètres de largeur, ces schistes avec le même aspect que 

FÉYRIEB, 1908. SO 



154 

ceux de Gimonde, deviennent macliferes au voisinage du granité, étant chargés de petits cris- 
taux de chiastolite. 

Les calcaires, plus ou moins purs, forment des masses lenticulaires au milieu des 
schistes, auxquels ils sont intimement ralliés, car ils renferment quelques lits et des petites 
lentilles de ces derniers. 

Dans les carrières de Santo Adriâo les calcaires forment deux bandes principales, sépa- 
rées Tune de l'autre par d'autres bandes de schiste, le môme fait s'observant entre la bande 
inférieure et le granité. 

Les calcaires sont cristallins, saccharoïdes, à grain fin, cependant ils ne montrent pas 
une texture uniforme; ils sont blancs ou gris-bleu, reçoivent un beau poli, et les variétés moins 
foncées montrent une certaine translucidité. 

Dans la bande orientale, celle qui est plus près du granité, les marbres sont plus purs 
et de couleur blanche. Ceux de la bande supérieure, qui forment la masse la plus importante, 
ont des teintes plus sombres, grises ou bleuâtres, et renferment plusieurs grottes, dont le sol est 
revêtu par de puissantes masses d'albâtre calcaire, qui parfois remplissent presque entièrement 
quelques-unes de ces grottes. Cette bande se prolonge vers le S.E. sur plus de 3 kilomètres 
jusqu'aux environs de S. Pedro da Silva. 

Les marbres se trouvent aussi près du pont de la rivière Angueira, sur la route de 
Vimioso à Miranda do Douro, où ils forment différentes lentilles qui occupent trois niveaux 
distincts au milieu des schistes gris, à stratification peu distincte, se divisant en fragments 
allongés comme les schistes de Vimioso. 

Les calcaires se prolongent encore vers le N.W., ils se rencontrent à 1 kilomètre à 
l'est de Vimioso, ce point étant le plus septentrional où jusqu'à présent ils ont été observés. 

Près des grottes, les calcaires sont caverneux, ayant la surface criblée de petites ca- 
vités, n est probable que cette altération ne soit que superficielle, et qu'elle soit due à la cor- 
rosion que les calcaires ont subie par la pénétration des eaux plus ou moins chargées diacide 
carbonique, qui ont dissous le calcaire et l'ont déposé ensuite sous la forme de concrétions 
stalactiteuses. 

L'albâtre est d'ordinaire blanc, blanc nébuleux ou légèrement jaunâtre, et il est demi- 
transparent ou translucide. Dans quelques grottes on a pourtant découvert un albâtre tacheté, 
ou mieux moiré d'une teinte jaunâtre plus ou moins foncée, ou zone en raies concentriques 
des mêmes nuances, qui est la plus belle de toutes les variétés observées. 

A San Joannico, 10 kilomètres à l'E.N.E. de Vimioso, on voit des schistes sublui- 
sanls, avec l'aspect scintillant, qui ont fourni des empreintes bien reconnaissables de Mono- 
graptus, ce qui les fait réunir de prime abord dans la série gothlandienne, ainsi que les strates 
de quartzite que les accompagnent. 

On a aussi découvert à 1 kilomètre à l'est de Vimioso, un schiste quartzeux avec em- 
preintes de Monograptus. 

Comme l'on trouve quelques lentilles de calcaire pareil à celui des carrières de Santo 
Adriào subordonnées à ces schistes, il ne peut y avoir de doute que toutes ces roches appar- 
tiennent au Silurique supérieur. 

A l'ouest d'Angueira se montrent des schistes macliferes tout à fait semblables à ceux 
de Portella d'Espinho (Marào). Le métamorphisme a été produit par la même cause, le voisî- 



155 

nage du granité grossier porphyroïde. Ces schistes sont remarquables par Tabsence de quartz, 
ainsi que par leur texture fibreuse ou xyloïde, qui les fait ressembler à ceux de San Joannico 
qui renferment les Graptolites. 

Analogies do système siloriqne do Portogal mt celoi de TEspagne.— En comparante Silurique 
de la province de Trâs-os-Montes aux affleurements de la Beira et de l'Estremadure, et prin- 
cipalement à celui du Bussaco, on est surpris des analogies qui lient notre système silurique 
respectivement avec celui des chaînes Hespérique et Ibérique, selon Mr. A. Dereims nous fait 
connaître dans un travail très intéressant publié en 1898.^ 

Dans le nord du Portugal, au Haut Douro, on observe comme dans la première de ces 
chaînes, l'absence de fossiles dans l'Ordovicien et un grand développement du Gothlandien, 
tandis qu'au Bussaco l'Ordovicien est représenté par des dépôts puissants avec plusieurs ni- 
veaux fossilifères bien distincts, et le Silurique supérieur est bien moins développé et contient 
une faune peu variée, à l'égal de ce qu'il arrive dans la chaîne Ibérique. Ces analogies sont 
très singulières et semblent indiquer qu'à l'époque ordovicienne les mômes conditions bathy- 
métriques réunissaient l'ancienne mer ou golfe hespérique par la vallée du Douro avec le Haut 
Douro portugais, tandis que le golfe ibérique traversant le cœur de l'Espagne, baignait alors 
la vallée du Tage et la Basse Beira, pénétrant aussi dans la vallée du Mondégo. 

L'absence de dépôts ordoviciens, du moins avec leurs caractères ordinaires, dans la 
contrée inférieure du Guadiana et dans la province de l'Alemtejo (sauf dans la serra de Por- 
talegre où le Silurique inférieur est d'ailleurs très mal représenté) peut s'expliquer par l'in- 
terposition du massif archaïque de Campo Maior à Abrantes et Ferreira do Zezere, qui isolait 
autrefois cette province. Au contraire, dans l'époque gothlandienne cet obstacle ayant disparu 
par l'affaissement du sol et la mer étant unique, la liaison des dépôts du Bas Alemtejo avec ceux 
du Bas Douro a eu lieu par l'occident de la Péninsule, et il en fut de même de la liaison de 
ces dépôts avec ceux de Trâs-os-Montes, la mer embrassant à la fin toute l'aire occupée par 
nos différents bassins siluriens. 



d) BASSIN HYDRO6RAPHI0DE DU 6DADIAM 

SILURIQUE DE L'ALEMTEJO 

Généralités. — Le Silurique de l'Alemtejo forme deux affleurements distincts, à grandeur 
très inégale et avec des caractères tout à fait différents^ prouvant que leurs dépôts furent for- 
més dans des conditions essentiellement distinctes. 

Le plus septentrional de ces affleurements, de petites dimensions et à contour très 
irrégulier, est formé par des bandes étroites réunies en ziz-zag, il occupe le coin nord-est de 
la province dans la contrée montagneuse de la serra de Portalegre. Il a des rapports intimes, 
tant stratigraphiques que paléontologiques, avec les lambeaux de la Basse Beira et de la ré- 



1 Recherches géologiques dans le sud de V Aragon. Thèse présentée à la Faculté des sciences de Paris pour obtenir 
le grade de Docteur ès-sciences naturelles. 



156 

gion centrale de l'Espagne. Par ses caractères cet afifleurement doit être considéré comme ap- 
partenant au bassin hydrographique du Tage. 

L'autre affleurement, de dimensions incomparablement supérieures, dépasse de beau- 
coup en grandeur tous les autres affleurements du centre et du nord du pays, il a des carac- 
tères particuliers, qui le distinguent profondément de l'affleurement précédent et par contre 
le rapprochent de l'affleurement de Yallongo, et par conséquent aussi des affleurements de 
Trâs-os-Montes. 

Au contraire de l'affleurement précédent, celui-ci appartient au bassin hydrographique 
du Guadiana, dans lequel il est compris dans sa plus grande extension. 

Dans le nord et dans le sud du pays, à Yallongo et à Barrancos, le mouvement d'af- 
faissement qui s'opérait dans la dernière phase de l'Ordovicien, avec une intensité diverse en 
différents points du pays, a continué sans interruption jusqu'à la fin de cette époque, contrai- 
rement à ce qu'il est arrivé au Bussaco, en se formant ainsi une série de dépôts que l'on ne 
reconnaît pas dans cette contrée et qui doit correspondre stratigraphiquement, comme nous 
l'avons dit, au Llandovery group de l'Angleterre. 

Il est cependant à remarquer très particulièrement que, tandis qu'à Yallongo s'est dé- 
posée durant l'époque ordovicienne une puissante formation schisteuse fossilifère, au Bas 
Alemlejo on constate une longue interruption dans la formation des dépôts, jusqu'à ce qu'une 
nouvelle invasion de la mer silurienne ait eu lieu vers la fin de cette époque. L'Ordovicien se 
trouve donc mal représenté à Barrancos, comme c'est aussi le cas dans le nord de la pro- 
vince d'Alemtejo. 

Cette invasion de la mer silurienne dans le sud du Portugal parait donc être contem- 
poraine du mouvement d'exhaussement au Bussaco, produit par un mouvement de bascule, 
lequel a mis à découvert cette contrée pendant la phase de transition de l'Ordovicien au Goth- 
landien; elle est en même temps en liaison étroite avec l'éruption de la diabase durant la pé- 
riode la plus importante de son épanchement, dont l'action ne s'est pourtant pas fait sentir à 
de grandes distances. 

Comme nous l'avons dit, il n'y a que le Silurique supérieur qui soit nettement repré- 
senté dans le grand affleurement silurien de TAlemtejo. On doit en outre remarquer que cet 
affleurement comprend un faisceau de couches qui n'existe pas au Bussaco, et qui n'est re- 
présenté avec les mêmes caractères sur aucun autre point de notre territoire; par ses rapports 
stratigraphiques l'on reconnaît qu'il appartient à la section inférieure du Silurique. 

Le mouvement d'exhaussement a commencé dans le sud (Barrancos) à la fin de l'épo- 
que ordovicienne inférieure, il a mis à découvert les dépôts antérieurement formés, tandis 
qu'au Bussaco et à Yallongo le sol descendait lentement et que les couches de l'Ordovicien 
moyen se sont déposées. Lorsqu'au Bussaco s'est initié le mouvement ascensionnel, les con- 
trées de Yallongo et de Barrancos se submergèrent successivement en recevant alors les dé- 
pôts du Llandovery, qui dans la dernière contrée ne sont représentés que par les couches les 
plus supérieures. 

Pendant le mouvement d'affaissement qui continua pendant l'époque gothiandienne, 
les eaux envahirent des espaces successivement plus larges, comprenant même des endroits 
où s'étaient formées les dépôts siluriens plus anciens, principalement les quartzites à Bilobites. 
Par cette raison les couches du Silurique supérieur ont acquis un grand développement, quel- 



157 

qaefois reposant en stratification discordante immédiatement sor ces quartzites avec des épais- 
seurs variables en divers points. 

Dans la serra de Portalegre, aussi bien qu'à Monforte (Basse Beira) et Villa Velha de 
Rôdam, la série schisteuse du Silurique inférieur est faiblement représentée, en vertu de la 
diminution successive d'épaisseur des couches lorsqu'on se dirige vers le sud, ou peut-être 
parce que cette série schisteuse inférieure, avec un développement plus ou moins grand, est 
cachée en partie sous les couches du Silurique supérieur et du Dévonique. 

AFFLEUREÏENT DE LA SERRA DE PORTALEGRE 

Dans le petit affleurement septentrional de l'Alemtejo, le Silurique inférieur est repré- 
senté par la zone de quartzites de la base de cette série et par quelques couches de schis- 
tes et de grauwackes qui se montrent seulement du côté occidental de l'affleurement. Les fos- 
siles y sont extrêmement rares, d'où l'impossibilité de distinguer les différentes zones que Ton 
a séparées à Bussaco et en d'autres points. Par contre, le Silurique supérieur est constitué 
par une puissante assise schisteuse surmontée par un groupe de grès et quartzites contenant 
une faune spéciale, lequel représente le toit de la série et manque au Bussaco. 

Qoartzites & Bilobltes. — Dans cet affleurement, les quartzites à Bilobites se répètent des 
deux côtés de la vallée d'Ëscusa; du côté oriental ils constituent la serra de Marvâo et celle 
d'Esparoeiras, qui est sur le prolongement de la précédente vers le S. E., déjà dans le terri- 
toire espagnol, et du côté occidental ils forment les serras du Facho et de Malhadaes, au sud 
de Castello de Vide. Les quartzites se continuent vers le sud-est et forment une bifurcation au 
sud d'Alegrete; ils constituent la serra d'Alegrete et celle de Senhora da Penha à l'ouest de 
Portalegre, et en se prolongeant dans une seule branche vers Senhora da Esperança, ils s'y 
bifurquent une seconde fois et pénètrent peu après en Espagne, ce point étant le plus méri- 
dional où ces couches aient été observées dans notre pays. 

La puissante muraille ou croupe allongée de quartzites, qui couronne le flanc occi- 
dental de la vallée d'Escusa, se prolonge sans interruption vers le S.W. depuis Senhora da 
Penha, près de Castello de Vide, formant les serras du Facho et du Lobo, jusqu'au sommet de 
Malhadaes, en s'amincissant graduellement et terminant en pointe aiguë près du hameau de 
Pena, à 1.700 mètres au S. S.W. de l'église de San Salvador d'Aramenha. Toutes ces serras 
confinent du côté ouest avec l'affleurement de granité et de gneiss de Portalegre, les quartzi- 
tes ayant perdu, au contact, tous les vestiges de stratification. Du côté de l'est ils sont accom- 
pagnés par une grauwacke rouge alliée à un schiste gris, qui se débita en menus fragments, 
et qui appartient probablement au Silurique supérieur. 

Serra dn Facho. — Dans la serra du Facho, la succession des couches de grès et de quar- 
tzites qui forment ici la base du Silurique, est de haut en. bas la suivante: 

a) Quartzile à Cruziana en lits minces; 

b) Quartzite à Arthrophycus (la même couche que l'on observe à Esparoeiras) ; 

c) Grès-quartzite fin à Scolithus {Tigillites Dufrenoyi Rou.), en bancs épais, traversé 
par des veines de quartz blanc; 



158 

d) Grès dur plus ou moins grossier, composé de fragments de quartz vitreux arrondis, 
liés fortement par un ciment kaolinique, montrant les mêmes caractères que le grès qui forme 
la base de Fassise dans TafiSeurement silurien d'Amendoa. Il est très singulier de constater 
Taspect de cette roche, qui ressemble profondément aux grès du Crétacique supérieur (ou 
Oligocène?) qui couvrent en différents points la serra du Bussaco. 

Dans la serra de Senhora da Ësperança la série ordovicienne est représentée par des 
quartzites, des schistes et de puissantes couches de grauwacke schistoïde passant au quar- 
tzite. Le même faisceau de couches forme la branche occidentale de la bifurcation de la bande 
du Silurique qui se poursuit de Senhora da Ësperança vers Portalegre. 

La serra du Almo, à 8 kilomètres au nord-ouest de Senhora da Ësperança, où se fait 
la jonction des deux bandes de quartzites du Silurique inférieur, est de même couronnée par 
de grandes masses de ces roches. 

Les quartzites siluriens qui forment les serras du Facho à Malhadaes, sont les mêmes 
qui se présentent sur le versant opposé de la vallée d'Escusa, dans la montagne de Marvâo 
et à Esparoeiras, cette vallée étant occupée par des strates du Silurique supérieur et du Dé- 
vonique. Il y existe donc un synclinal aussi clairement défini que celui du Bussaco. 

Ce synclinal, dû au ploiement des couches dans la direction N. W -S.E., est le même 
qui se reproduit dans l'affleurement silurique d'Amendoa, où il affecte seulement les couches 
siluriennes. Les lambeaux de Monforte et de Castello Branco, ceux de Penha Garcia, de Pédo- 
rido à Gafanhâo (au sud du Douro) et celui de Villa Flor (Trâs-os-Montes) ont obéi à la même 
compression latérale, puisqu'ils sont tous orientés suivant la même direction. 

La puissance de cette assise de quartzites n'est pas inférieure à 50 mètres. On y a 
découvert partout des spécimens de Crtiziana et à'Arthrophycus. 

Serra de ïarv&O. — La haute montagne de Marvâo, l'accident orographique le plus im- 
j)ortant de cette contrée, et qui appartient avec la croupe d'Esparoeiras à la même ligne de 
dislocation, est couronnée aussi par les quartzites à Bilobites. On y observe nettement que 
ces couches, fortement comprimées du côté de Jî. E., furent ployées conjointement avec les schis- 
tes et les grauwackes du Silurique supérieur, qu'elles ont percés et déchirés, en même temps 
que l'éruption du granité grossier porphyroîde a métamorphosé ces schistes en les rendant ma- 
clifères sur quelques points. Comme il arrive d'ailleurs fréquemment, ce caractère est plus pro- 
noncé dans quelques strates que dans d'autres strates contiguës. Dans quelques points ces 
schistes maclifères montrent pourtant des empreintes de Monograptus. 

Ces schistes et grauwackes doivent être immédiatement supérieurs aux schistes.de 
Bevelladas, ils correspondent vraisemblablement aux couches de Sobrado et de Bâtes. 

Sur le versant occidental de la montagne de Marvâo on observe un petit lambeau 
(outlier) de schistes gothlandiens, qui forme une bande longitudinale très étroite, entourée 
tout autour par les quartzites, qui les ont pinces en se pliant. Le dos de la montagne est formé 
par les quartzites à Artkrophycus et à Cruziana, qui affectent des surfaces ondulées, les strates 
étant séparées par des lits de schiste noir macliCère. 

Les strates du Silurique supérieur de Marvâo furent disloquées par l'éruption du gra- 
nité porphyroîde en même temps que celles de Yallongo, et avant que les quartzites à Bilobites 
de la montagne de Marvâo se fissent jour en les traversant. 



159 

Cette seconde dislocation, à peu près dans la direction N. W., correspond à la direc- 
tion des bandes de quartzites de Monforte et de Penha Garcia, aussi bien qu'à celle de la 
bande du Silurique de Pédorido à Gafanhâo, au sud du Douro, et de Villa Flor et de Eucisia 
(Alfandega da Fé) dans la province de Trâs-os-Montes. 

La dislocation des quartzites ordoviciens de la colline de San Félix suit aussi la même 
direction, elle est donc probablement aussi contemporaine de celles des quartzites de Marvâo 
et d'Ësparoeiras. 

Ploiement des qnartzltes & la serra d'AIegrete. — Dans la colline d'Alegrete, où est assis le 
château, les quartzites en gros bancs sont gracieusement ondulées et forment une voûte en- 
tière au sommet de laquelle s'élève une pyramide géodésique de deuxième ordre. Au-dessous 
des quartzites vient un schiste tégulaire très puissant, gris noir avec tâches blanchâtres et 
rougeâtres, qui renferme beaucoup de cristaux cubiques de pyrite, en partie détruits mais 
laissant bien nettes les cavités qu'ils occupaient. Ce schiste passe inférieurement à une couche 
épaisse de grauwacke schistoïde, d'une teinte jaunâtre ou rougeâtre, séparée par un lit de 
schiste mou, très fissile, d'une strate de quartzite, qui a la structure prismatique due aux 
diaclases qui la divisent. 

Dans la croupe des serras de quartzite du Pico et de Broa, qui se dirige d'Alegrete 
vers le N.W., les couches sont courbées comme dans la colline du château; cependant, en 
quelques points la voûte s'est rompue à la clef, les couches s'épanouissant en éventail et in- 
verties, plongent vers l'ouest avec une forte inclinaison. 

SllDrlqoe inférienr de la serra de Caleira. — Le versant est de ces serras est constitué par 
des schistes avec quelques lits de grauwacke intercalés, contenant de très rares fossiles de la 
faune seconde. 

Ces couches forment une bande étroite, qui descend jusqu'au pied du versant occi- 
dental de la serra de Caleira, aussi orientée N. W.-S.E. comme les serras de Pico et de Broa, 
et suivant dans cette direction, se termine en pointe près du hameau de Cantarinha à l'ouest du 
signal géodésique de premier ordre de San Mamede. Cette assise est couronnée par une strate 
de schiste avec des Polypiers, des mêmes espèces qui se trouvent au Bussaco et dans l'affleu- 
rement d'Amendoa, laquelle est comprise dans la zone de schistes à Dalmanites Dujardini. 

La serra de Caleira est renfermée dans la bande schisteuse du Silurique supérieur, 
qui se prolonge vers la montagne de San Mamede, et plus loin, dans la vallée d'Escusa, elle 
est cachée dans sa plus grande étendue par les strates dévoniennes de San Juliâo et de San 
Salvador d'Aramenha. 

Ilôt de rOrdoYlclen ao milien des qaartzltes do toit do Sllarlqae.— A 2.700 mètres au S.OS'^E. 
du signal géodésique de premier ordre, sur le versant oriental de la montagne de San Mamede, 
nous avons découvert, occupant une petite aire de quelques dizaines de mètres, des glabelles 
et des pygidiums de Calymene Tristani et de Homalonotus Œhlerti, des fragments d'un autre 
Trilobite indéterminable et un petit Brachiopode (Orthis?). Tous ces fossiles étaient à l'état de 
moules enchâssés dans un schiste mou, gris clair avec du mica blanc en petites paillettes dis- 
tribuées très irrégulièrement, se débitant en menus morceaux à formes irrégulières. 



160 

Les fossiles montrent l'existence indubitable de TOrdovicien, que la denudation a mis 
il découvert en ce point, au milieu des quartzites du toit du Gothlandien. 

On ne peut pas découvrir les rapports entre ces deux terrains; on voit, cependant, que 
le Gothlandien repose en discordance sur l'Ordovicien, comme d'ailleurs c'est le cas du côté 
oriental de l'affleurement, à Ësparoeiras, où les schistes à Graptolites sont aussi en contact 
immédiat avec les quartzites à Arthrophycus et à Cruziana de la base du Silurique. 

Nous avons observé un fait semblable à celui-ci sur le versant est de la serra du Bando 
de Codes, dans le grand affleurement silurique d'Âmendoa, à une lieue de distance au sud-est 
de ce village. Là aussi un petit ilôt de l'Ordovicien, mesurant 1.700 mètres de longueur sur 
250 mètres de largeur affleure au milieu des schistes du Silurique supérieur; il a fourni Ho- 
mcHonotus Œhlerti, Dalmanites sp., Orthis sp. et Polypiers, et il est entouré par les schistes 
gothlandiens à nodules avec Graptolites et Cardiola interrupta. 

SiloriqDe sopériear de la serra de Caleira. — Immédiatement au-dessus de la strate avec 
Polypiers, qui forme le toit de l'Ordovicien sur le versant occidental de la serra de Caleira, se 
trouve une couche de grauwacke et de quartzite blancs, micacés, épaisse de quelques dizaines 
de mètres, qui par ses caractères lithologiques et sa position stratigraphique doit correspondre 
à la couche de grauwacke du dos de la serra da Murta (Yallongo). Cette couche renferme des 
lentilles d'un schiste fin gris foncé, elle est surmontée par une strate de schiste de même na^ 
ture renfermant quelques nodules, dans lequel on a recueilli les espèces mentionnées dans la 
liste qui suit: 

FOSSILES DE LA BANDE DU SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Mytilus sp. (voyez Mytilus? imolitus Barr.) 
Pterinea sp. [cf. Avicula (Ptmnea?) latiuscvla Barr.] 

1 ind., 3 espèces nouvelles. 
Panenka? (voyez Panenka oriens Barr.) 
Bivalve ind. 
Monograpttis priodon Br. 

» var. validus Perner. 
1 var. ludensis (Grapt. ludensis Murch.). 
sp. aff. Jaekeli Perner. 
clavidus Perner. 

tumescem Miss Wood {Mon. colonus Barr., pars). 
Hisingeri Carr. var. jactdum Lapw. {Pristiograptus jactdum Lapw.) 
cf. Hisingeri Carr. 
sp. aff. tentUs Portl. 
cf. lalus M'Coy. 

sp. n. avec 4 mill. de largeur et 4 à 5 cellules sur 1 cent, de longueur. 
. ind., 2 ou 3 espèces peut-être nouvelles. 
Cyrtograptus Murchisoni Carr. 
1 Lundgreni Tullb. 

GraptoUte ind. 

Le Silurique supérieur présente des caractères différents de part et d'autre de TaflEleu- 
rement de la serra de Portalegre. On reconnaît que les couches de chaque côté du synclinal 



161 

qu'elles forment ne sont pas les mêmes. C'est du côté occidental, dans la montagne de San 
Mamede, que le Gothlandien a son plus grand développement.^ Le Dévonique y repose en 
discordance sur ces couches, les cachant dans leur plus grande étendue. 

Scbistes de Gifete. — Du côté occidental de la montagne il se montre une puissante assise 
de schistes gris foncés, en partie fins et mous, avec quelques lits de quartzite subordonnés; 
en partie tégulaires, micacés et durs, avec beaucoup de plaquettes interstratifiées de quartz; 
en d'autres points, enfin, grossiers et gréseux, peu ou point du tout fissiles, avec taches am- 
péliteuses, qui ont fourni des Graptolites sur plusieurs points.^ 

Ces schistes, qui forment une assise fort puissante, ne se voient pas à Porto da Es- 
pada (4 kilomètres au S.E. de San Salvador d'Aramenha, côté oriental de l'affleurement), où 
les schistes coblentziens à Spirifers surmontent immédiatement les quartzites de la serra de 
Salada, qui sont synchroniques des quartzites de la montagne de San Mamede. 

D'autres schistes et grauwackes, avec taches noires graptolitiques, succèdent inférîeu- 
rement aux quartzites; ils appartiennent sans doute au Gothlandien et semblent correspondre 
aux grauwackes de Sobrado. 

Coteau de Penha Cahlda. — Le coteau de Penha Cahida, à 2.400 mètres au nord du si- 
gnal de San Mamede, est formé par les quartzites dans lesquels on n'a découvert que des 
moules de petites bivalves indéterminables. Nous considérons ces quartzites comme identiques 
avec ceux de la serra de Salada et de la serra Pria,* et par conséquent identiques aussi avec 
ceux de la montagne de San Mamede. 

Coteao de Cancbos dos Altos. — Dans le coteau de Canchos dos Altos, à 2.400 mètres au 
N. W. du signal de San Mamede, on a découvert des empreintes de Monograptus et des mou- 
les écrasés et très aplatis à'Orthoceras et d'une bivalve à forme allongée, dans un schiste mou, 
gris foncé, immédiatement sous-jacent à l'assise de quartzites. Le test des Graptolites a été 
remplacé par une matière talqueuse, blanchâtre. Une des espèces de Graptolites a une largeur 
insolite et les cellules sont en très grapd nombre et très serrées; elle correspond probable- 
ment à une des espèces non dénommées de la bande graptolitique a l'est de Vallongo. 

Du côté ouest de l'affleurement, à 1.850 mètres au S.W. du signal de San Mamede, 
on a de même trouvé des Graptolites et des Orthocères, dans une lentille ampéliteuse, dans les 
schistes immédiatement au-dessous d'un faisceau de quartzites. C'est probablement la même 
strate fossiUfère qui passe à l'est d'Alegrete et se prolonge vers le nord à Canchos dos Altos. 



1 Dans ce point, l'affleurement silurien indiqué sur la carte géologique doit être agrandi^ en embrassant une par- 
tie de la montagne de San Mamede^ et s'étendant vers le S. E. jusqu'à Alegrete. L'étude des fossiles recueillis dans cette 
région^ après la publication de la carte géologique^ impose cette n^ctification importante. 

De méme^ du côté oriental^ la bande du Silurique supérieur doit être beaucoup élargie^ en reculant la ligne-limite 
avec le Dévonique jusque près de la base du versant ouest de la serra Fria^ et en la courbant vers Test pour pénétrer en 
Espagne à i kilomètre au N. E. de San Juliâo. 

2 Nous nommerons cette assise —schistes de Gâfete — du nom d'un hameau qui est bâti sur ces couches, à 2 ki- 
lomètres au N. W. du signal géodésique de San Mamede, sur le chemin de Portalegre à Porto da Espada. 

' La cote qui indique cette colline à 5 kilomètres au N. E. du signal de San Mamede, a été par méprise indiquée 
sur la carte géologique par le chiffre 874, au lieu de 971 qui lui appartient. 

FÉVRIER, 1906. 21 



162 

En descendant la pente orientale da coteau de Canchos dos Allos, on coupe une for- 
mation schisteuse où prédomine un schiste dur, en partie gréseux, compact, très peu fissile, 
ayant quelques lits de quartzite subordonnés, et un schiste micacé plus fissile, très puissant, 
ressemblant beaucoup par ses caractères lithologiques aux schistes de Gâfete auxquels il fait 
évidemment transition. Cette assise doit correspondre à celle qui est immédiatement sous- 
jacenle aux quartzites fossilifères du sommet du Bando dos Santos (n"" 6 de la coupe, pag. 
85 anté). La direction et Tinclinaison de ce schiste changent fréquemment ainsi que son as- 
pect; il comprend plusieurs lentilles ampéliteuses, plus ou moins foncées, d'un schiste fin et 
mou avec Graptolites. Il se distingue, cependant, du schiste à nodules, et il ne renferme au- 
cune strate de quartzite. 

Les schistes sont ondulés et très tourmentés, surtout aux environs du hameau de Re- 
velladas (2.400 mètres au N.W. du signal de San Mamede), et ils semblent pour cela avoir 
une épaisseur énorme. 

L'allure générale des couches est vers le quadrant du N. W., et le plongement, très fort 
vers le S. W.; il paraît donc que les couches sont successivement plus anciennes lorsqu'on se 
dirige vers l'est. Cependant, cette supposition serait erronée, car les couches ont formé par 
leur flexion plusieurs plis parallèles, isoclinaux, de sorte que les couches plongeant dans le 
même sens sont répétées et en grande partie interverties. 

Qoartzltes do haot de la montagne de San Mamede. — Les quartzites qui couronnent la serra 
de San Mamede, sur lesquels est assis le signal géodésique, forment quelques bandes parallè- 
les orientées N.W.-S.E. suivant l'allure générale des couches. Ce quartzite est fin, il montre la 
structure pseudo-prismatique dans les fragments détachés à la surface du sol, quelques-uns 
affectant même la forme de prismes rhomboïdaux. 

Les sommets indiqués sur la feuille 21 de la carte chorographique successivement 
par les cotes 900, 935 et 899, forment un dos-d'âne suivi, et ils sont couronnés par cette 
assise de quartzites en gros bancs orientés vers le N.W. En vertu du plissement, ces couches 
se montrent aussi sur le versant est de la montagne de San Mamede, en couronnant le coteau 
de Penha Cahida, et, en se prolongeant vers le N.Wi, passent à Fonte dos Telheiros et tra- 
versent la route de Portalegre à Marvâo un peu au sud de San Salvador d'Aramenha, près 
du hameau de CovOes. 

Les quartzites de Canchos dos Altos, qui sont plies dans un petit synclinal, occupent 
une grande largeur; ils suivent une autre direction plus rapprochée du méridien (N.25°W.) 
car ces couches ont été influencées par l'éruption du massif granitique de Portalegre, après 
avoir été disloquées dans la direction du N.W. Ces quartzites marquent très plausiblement le 
prolongement de la bande formée par les trois sommets précités. On a découvert dans ces 
quartzites quelques moules d'Orthocères, mais ils sont tellement enchâssés dans la roche que 
leurs caractères extérieurs se sont entièrement effacés. 

La liste ci-après réunit les espèces qui furent trouvées dans les grauwackes et grès 
supérieurs de la serra de San Mamede. 

A la suite, nous donnons la liste des fossiles de la contrée siluro-dévonique de la serra 
de Portalegre, pour montrer la succession des différents horizons fossihfères et les rapports qui 
lient les faunes des deux systèmes paléozoïques. 



163 



LISTE DES ESPÈCES DES GRÈS SUPÉRIEURS DE LA MONTAGNE DE SAN MAMEDE 

Ichthyodorulites, 
Proetus OEhlerti Bayle. 

» sp. 
Cryphaeus sp. n. (aff. C. Michelini Rou sp.) 

» sp. 
Phacops sp. n. (aff. Ph. Potieri Bayle). 
Homalonotm sp. n. (aff. H. Knightii Kônig.) 
» cf. delphinocephalus Green. 

» aff. delphinocephalus Green. (^an sp. n.). 

» aff. cylindricus Salter (^an sp. n.). 

» sp. n. (aff. H. Pradoanm Vern.). 

» sp. 

Trilobites ind., différentes espèces. 
Orthoceras ind., plusieurs espèces. 
Conularia sp. (voyez C, simplex Barr.) 

Bellerophon trilobatus Sow. var. typus Sandb. (B. bistUcalus F. A. Rœmer). 
Cornulites major Barr. 

» serpularius Schloth. 
Capulus cf. compressas Goîdf. sp.. 
» naticoides Rœmer sp. 
» cf. crispas Goldf. 

» cf. hercynicas Kayser var. acu^a Rœmer. 
» ? (voyez Oxydiscas mmimus Tchem.). 
Loxonema stnuosa Sow. 
Plalyostoma? 

Actinopteria manca Barr. sp.? in Barrois. 
Pterinea cf. Kerforni Œhlert. 

» sp. (voyez Avicala insolita Barr.) 
» sp. (voyez Megambonia aviculoidea Hall.) 
» sp. n. 
• ? 
Avicala sp. (aff. Liopteria leacosia Œhlert). 
» pseudo-laevis Œhlert. 
» toei'w Vern. et Barr. (non A. laevis Goldf.) 
» sp. [voyez Pterinea (ActinopteraJ Trigeri Œhlert]. 
» ind., 3 espèces au moins. 
» ou Megambonia sp. n.? 
Orthonota sp. n. (voyez 0. perlata Barr.) 
Modiolopsis aff. imperita Barr. 
> cf. antiqua Barr. 

» cf. submissa Barr. 

Cypricardinia aff. alveolaria Œhlert. 

» sp. 

Amlonychia sp. 
Macrodon? 
Cardiolaf 



164 

Pseudomonotiaf ou Vlastaf 
Sanguhwlitcs? sp. (aff. S. variabilis M^Coy). 
Leda? (voyez L. tumida Sandb.) 
Bivalves ind., plusieurs espèces. 
Terebratula mucronata Vern.? 

» ? (voyez Centronella Guerangueri Vern. sp.) 
Rhynchonella cf. Omaliusi Goss. 

» aff. letiensis Goss. 

» cf. wua; Goss. 

» ind., plusieurs espèces. 

Trigeria (RetziaJ Adrieni Vern. sp. 
Orthotetes hipponix Schnur sp. 
Brachiopodes ind., plusieurs espèces. 
Crinoïdes ind., empreintes de plaquettes calicinales détachées et de facettes articulaires et 

fragments de tiges. 
Monograptus sp. 

Pleurodictyum problematicum Goldf. 
Comhophyllum Marianum Haime. 
Polypiers ind. 

TABLEAU DES FOSSILES DE LA CONTRËE SILURO-D£VONIQUE DE LA SERRA DE P0RTALE6RE, 
ÏONTRANT LA SUCCESSION DES DIFFÉRENTS HORIZONS FOSSILIFÈRES 



KOM& DE^^ ESPÈCES 



PISCES 



Gyroptychius?... 
Ichthyodûnilites. 



CRU3TÂCEÀ 



Proelua QEhlerLi Batfîe 

i* aff Bohemicus Corda , 



^p. 



Crypbaeus laciniatus Bœmfr non Vern * 

w Barra ndei Cmli (C cal i te îles Vern. non Greeti) , 

» sp. n. tlu type de C. Barrandej CaiU. * . . , 

* sp. n. (ajr C MicheJini Rftti. &p.) 

o puncUtus Rœmcr (Phacops arachnoïdes Durm.). 
« itellifer Burm »,,.<, 



* 8p , 

Dalmanites cf. Ftetcheri Bffrr. 

Phacops latifrons Urotm. , , , 

ï> Potieri Biiifh , , , , . 

» sp. (ail Ph, Potlert Bayle) , . 

? sp. ind 

Cyphaspis Fp. n. (aff. C. IValli Barr.) , . 

Homalonotus sp. n. (aiï. H. Knïghtiî KfSîiig) . 
i» sp. n. faff. H. Prailoanus Vern.) 

u cf. delphinocephâltis Green . , , . 



DirtilîfM 



8ehfitc« eoblcDtztcDi 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



Silirrîqdp sqpfri*Dr 



Grh* «apèrienn 



+ 



+ 






165 



KOUa DES B.SPËCEB 




Hom^onotUEï âff delphinocephalus Green (^an sp. n.) . 



sp. 



AcirVispis sp 

Lichas air. Haueri 5arr, 

TriJobites md 

Flumiilites?, 

Heyrichia sp 



CEPHALOPODA 
Orthû^eras ind., plusieurs espëces — 



PTEROFODA 



Coniilaria ap. (voyez C. simples Barr.) .,..-**-. 

Tentaculltes acalaris Schlotk * • 

» sp. n. (aiï. T. filial a riâ Vem. it Barr.) 

Cornuïitcs major Barr. , 

# serpularis SMoth •>,.«« 



fiETEROPODA 



fielJerophon trilobatus Sow. 



lïASTBOFODA 



Capulua eompressua Gùîdf. sp. . . . ,, * 

» et cooiprÊssuîî Goldf. * 

* naticoides Bœmei' sp « « 

» cf. crispus Goiiif, ♦ 

^ cf. hercyriîcus Kaysfr var, acula Rcemfr 
» f (voyei^ Oxydiscus mintmus Tchem.),. 

Euomphalua sp < . , - 

Loxonefna smuosa Sow ....>.,«.,... 

Murchi^onia sp ^ , 

Plalyostoma? 

Pâleila Sahimi ffo/^/, * - 



LAUELLIBHANGHtâTA 



Acttnopleria maiica Barr. sp,? in Barrais 

Pterinea costata GoUf. 

to sp. (voyez Âvicula însolita BmT.) 

* sp. {voyez Megambonia avîculoidea Hail.) .,> 
w ap. [cf. Avicula (Pterinea?) latiuscula Barr.]^ 

m (Avkula) Pailleti Vf m. fi Barr. *. 

» I ind., 3 ou 4 espècSHj peut^âtr« nouvelles 

- ? : 

Avîcula ap. n. (aff. A. Neptuni Goldf.) > . - 

»» sp. (aff, Liopteria leucosia Œklert) 

1» sp- [et Avicula (Liopleria) Kerforni (Ehfert] , 
fasciculata Gddf. sp. .....,..,.,,.,.*,.,., 

M pseudo'laevis ŒhUrl .**^ : 



ËoMitiu eoblvatiElpiu 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



SJlanfu to^frifflr 



(Irèi «upérieiirq 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



166 



nOMH lï£8 £âî*ÈCEB 




AvJcnlA laevis Vem. et Barr.^ non Â. hevis Goldf., *,.,.*, 
» sp. [voyez Pterinea (Actinoptera) Trigeri ŒhUrt] 

» ind-, 3 espèces au moins 

« ou Megâmbonii sp, n.7 ^ . , . . . 

Myalinodonta? .>.....*,. 

Orthonota sp. n. (voyez 0. perlata BatT.) ... , 

ModJolopsis air. imperita Barr. , 

* cf antiqua Barr. . . . * . 

■ cf s^ohmiiisa Barf\ ......*.«*,.,... , . , 

Mytrliis ap. (voyez Mytilus? insolitus Barr.) 

Cypricardioia aiï. alveolaria Œhlert , , • 

B atf. gratiosa Barr. 

» sp , 

Macrodon? ; w , , * 

Ambonychia sp , . . * 

CardLola interrupla Sùw. - 

B ? sp * . , . , 

Pecteïi sp. , , 

Pseudomonotist ou Vlastaî , , _ 

San^inolltes s^p, (aff. S. varîabilîs M^Coy) 

Leda sp. (voyez L. turnida Sandb.) .....*.**.. 

Bivalve (voyez Goniophorâ excavata Â'oji^a*) , . , 

Bivalves iud., plusieurs espèces- , , 



BEACHIOPODA 



Discina aJf nttïda PhilHpÊ , 

AthyrJs globosa A, Rœmer 

Terebralula pucronata Vem.? ,..,....,. 

■ concentrica v. Buch 

» (Athyris) cf Ferronesensis Vem. et Arch, 

-u (Rhyodionella) subcordiformis Schnur . . 
* 1 pila Schnur , , . . * 

■ t (afT Centronella Guerangueri Vem.) * , , 

Centrojiella Guerani^ueri Vem. sp , . 

Rhynchonella parallelipipeda Bronn sp. non Sandb. , . 

• Orbignyana Vem. sp.? 

fc 5larianna Vem. et Barr. ^.^. . 

• aiï, letiensii Go^^ 

• cf. nux Gùu 

• cf. OoiaUusi Goss 



sp. 



n ind.^ plusieurs petites esp^ces^ peut-être nouvelles 

Trigeria (Retïia) Adrieni Vem. sp , 

S pi ri fer auriculatus Sandb . (Sp. enlUïjugatus Bœmer) . * 

» inediotextus Areh. et Vem • , * . * 

» Ja^ virosta Vidtfic, var. muUicostatâ mihi* * * .*.>,., 

■ Rousseau! Bou 

w speciQsus Phiîl r , , - , . 

» aff. speciosus Schhth , , 

fr disjuncta Saw , * , - , , 

Vemeuili àîurch, (Sp. dfsjuncta Sow. var.) , _ . 

» macropteros Goldf. lype (Sp. paradoxus Quettit,) .-,..,_,_ 

» subspcciosus Vem, * * * , 

B microplenis Gohif. (Sp. eJegans Steininger) , - , 

* cf. Arduénnensis Schmir , * * , • 

* costata Sow. (Sp. speciosa de VEifel^ d'après Sedg. et Mureh).., 



^chlit^m fiabliCatzletif 



+ 



+ 



■f 



+ 
+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



167 



IfOXS usa B9PË0ES 



Spirifif r c:tnnatus Schmir (Sp. hystericus Scidoth,) ......*, . 

" cf. carmatus Schnur . . - , , 

m Rojasi Vfm. ^ . ^ 

M Peïlicoi Vem. (Sp. paradûxiis Schloth.) 

m m vur avec de grandes aites ^ ,,. ^ .. . 

» paradoxus Sckitar * 

to CabedanuB juv. Vem. .,. - 

■ gi^antea Soie. (Sp. diajuncta Sow. d'après Dat.) 

primaevus Sieininger * - 

Spirifera exténua Sqw. (^an Sp. pandoxus Schhth.) , 

Atrypa desquamnla Som * > < < 

» ? sp p . . ► * , 

Strophodûnta Lebïançi Rou. sp.? ,.*,,. 

î .-..-. ,-,, 

Slïophomena depressa Daim. (Sir. rhomboidalia var. noduloaa Phithps) 

V subarachnoidea Arch. et Vem. * - 

» PhîïlipSi Barr. * * * , . • * 

la^niolata Smnih.f (Str. Sedgwickî Arch. et Vem) - 

» (StrophodonU) piligera Snndb , 

« rhotïLboidalis Wahi. var. anaLoga PhilHps. * . , , . 

MurchisûRi Vem. et Areh. [ype ..-,.-. , - 

I» • var. A. fVttî. etlArch. * ....«*..,,» ^ . 

Leptaena explan^ta Sow. *.*,<•«..*. 

• Naranjoana Vern.f * * * 

■ cf. taticosta Conr. . . «...,.. * 

» Sedgwicki Vem, et Àreh. . . , . - • 

OrthÈs personata Ztihr ,...-. , * , , 

m slriatula è'Orh. (Hysterolitea vulvarius Schloth) 

» sp. n. aiï. strjatula lïQrb ..,,.. 

» subconliformis Kttyser > , 

Beaumonti Vent., , -..*,. 

» circularis Sow , .,,..,., 

» hyslerita Gmet * * 

» orJiicuiarb Som , .,,...... *^ . . 

• pectea Daim. (0. arachnoidea PhiUipA) 

it obovata Sow. . . * . . .**_*. * 

M hipparionix Schnur non Hatl ... * , . 

m Sp. n. air. hipparionix Vantixem el /. Mail 

» cf. plicateîîa Schnur , 

» ci dllatata Quemt 

■ cf- urabracutum Qumst ,..*......>... 

• cf Jûiigisulcata Philiipi. ...,..,..»,.,,.. 

M cf. spathulata h\ A Hwmer 

1* cf. Dudjfera Schiur 



Seklft«« eQblflïÉtzlriu 



+ 



+ 

+ 
+ 



sp. 



Ortbotetes hipponix Schnur sp. * . , 

Pentaiïierus globufi Brorm f (P. breviroslria PhiU.) . 

M cl Hébert» (Wita^t 

* sp. * . . * , * , . 

Gbonetes dilatata F. Mœmer sp * 

» cf. sarcînulata Schloth. sp . > . . 

Stringocepbalus Burlini Defr. juv,? ..*.,., 

Spirigera Canipomanesii Vem. et Areh. sp. •***... 

w Tcireno Vem. et Arch. sp, 

Streptorhyncus gigas M^Co^^ t . * , 

» umbraculum Schloth. . * 

Ltiif o]a sp. n. alT. elliptica PhiUipi , , , 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



Silanfu topé rieur 



tlr^ Hipéiiium 



168 



KOBia D£8 ESFKCEî> 



Lingula *p- n. affl mytiîoides Sma. , . , 

Brachiopcde ind. {^an Terebratula însquamo&a Sc^nur) 
« ind., un grande nombre d'espèces - 



ECHIHODERDÏATJL 

Crinoïdes ïnd.^ empreintes de plaquettes caliclnaks détachées . ,> . , 
V empreintes de f ailettes arlkulairi^s et fragments de tiges.' 

CO£L£NÎERATÂ 

Monograptqs priodon Bronn 

» * var. validus Pemer . , 

m 9 var. ludensis Murth ,.♦.,-. 

■ sp. atr Jaekeli Pemer , 

=' clavulus pemer. . * , , * * 

tumescens Miis Wood (M. colonus Barr. pars) 

» Hisingeri Carr 

m 1» var. jacuLum Lapw. (Prlstiniogrâptus jaculum 

Lapw. sp), . . * -. 

I» cf. latus M'Coif - , . , , , 

« sp. aff. tennis Parti , 

âff. colonua Barr. .,,,,,», 

sp, n *,... 

« ind.j 3 ou 4 espèces, peut-être nouvelles , 

Cyrlograptus Murchisoni Carr. ,..,..,. 

11 Lundgreni Tullb , 

Graptolite ramifié? , 

Pieurodictyum prohlematieura Goldf. , , , ^ , 

# gïganteuni Kayier , * , ,,.,-..,., ^ - ., ^ , , 

Gombûphyllum Marianum i. Ham^ . * 

Cyathophytlum blnum M. Edw. et J. Haime 

» ou Petraia ,..,,...,....,, , 

Btryphyllum Verueuilarium M, Eàw. et I. Haime , . 

Betepora retiformis Mich 

9 cf. infundibulum Lontdale (Fenesiella antiqua Galdf. sp.)*.. 

Gor^onia Bouchardi Mich. sp * ,.,*•, , 

Fenestelia sp. , » _ „ _ , , 

Calamopora polymorpha Gaîdf. var. ^ (Favosites cervfeomis Blûinv. s p.) 

■ squamosa MichJ ..,.....,*.*.,... 

Turbinolopsis elongata Lùnsdaie 

* pauciradialis Scltnnrf^ .,,.,, 

« sp, (voyez T. punclalo-crenulata iîœmcr) 

Lic^ienaliâ sp , 

Plasmopora? (voyei PI. petaJiformis Lomdalt sp.) < , 

Favosites ou Cbaetetes , , 

Alvéolites sp , , 

Petraia ou Zapbrentis (voyez Z. eeltîca Lammr.) , . , ^ 

B u une autre espèce , 

» sp. (voyez R undulata A. Bmmer) < * , 

» (Turbinolopsis) ind,, î espèces > 

Stromatopora sp * , . ^ , , 

Syringoporaî .».,,,,,--,..,.., , , , , 

Polypiers ind. *•.*<_< .....»* ,-,>..,,.,.. 



Nifiiquf 



Bi-hlâteft evblmtitfrni 



FLAHTAE 
Algues (Cbondrites ou Palaeopbycûs?). , 



+ 



+ 



+ 
+ 
+ 



4- 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



+ 



S^liri^ue laprriraT 



Giréi »qpérlfiiir« 



+ 






+ 



+ 



+ 
+ 

+ 
+ 
+ 

+ 

+ 

+ 
+ 
+ 

+ 



+ 



169 

Considérations sur la fanne des ^rès SDpérlenrs. — L'examen de cette liste suggère quelques 
considérations intéressantes. 

L'ensemble des espèces y mentionnées imprime un faciès silurien en même temps 
que dévonien à la faune qu'elles représentent. Quelques espèces, bien qu'en petit nombre: 
Proetus Œlilerti Bayle, Avicula laevis Vern. et Barr., Orthoteteii hipponyx Schnur, Pleurodiciyum 
problematiciim Goldf. et Combophyllum Marianum Haime (chacune des deux dernières n'étant 
d'ailleurs représentée que par un seul spécimen) sont caractéristiquement dévoniennes et elles 
semblent établir la liaison des grès et quartzites avec les couches schisteuses coblentziennes 
qui les surmontent, où se retrouvent les mômes espèces. Ainsi, ces grès pourraient représenter 
l'étage Gédinnien ou le quartzite du Taunus, d'autant plus qu'aucune espèce caractéristique 
du notre Silurique supérieur incontestable n'y a été découverte. Pendant longtemps nous avons 
partagé cette opinion, ce qui nous a porté à incorporer, autrefois, dans le système Dévonique, 
toutes les couches de la montagne de San Mamede. Néanmoins, les affinités qui lient les quar- 
tzites avec le système Silurique sont nettement établies par plusieurs espèces à' Orthocera$, 
Bellerophon, Comdaria, Cornulites, ainsi que par différentes formes de Gastropodes, d'Acé- 
phales et de Brachiopodes, qui manquent dans les schistes dévoniens, elles le sont également 
par Tabsence absolue, dans les grès, des genres Spirifer, Strophomena, Leptaena, Orthis, Penta- 
merus, Spirigera, Lingula, etc., si abondantes dans les schistes dévoniens et finalement par 
l'absence presque totale de Polypiers, avec la seule exception des deux échantillons cités. Tous 
ces arguments nous porteraient donc plutôt à séparer les grès et quartzites avec les schis- 
tes subordonnés de la montagne de San Mamede comme Silurique supérieur, dont ils forme- 
raient le toit, en ne laissant dans le Dévonique que la formation schisteuse à Spirifers de 
San Juliào à Alegrete et Senhora da Esperança, avec les masses de calcaire et les quartzites 
qui les accompagnent. 

Toutefois, en face des considérations exposées, on pourrait en juger autrement, et 
l'opinion la plus plausible est peut-être que ces couches forment un groupe de passage en- 
tre le Silurique et le Dévonique, appartenant pourtant au premier système. Cette hypothèse 
est d'autant plus admissible que, d'après les observations que nous avons faites, tant dans 
la serra de Portalegre que dans les environs d'Amendoa, il existe évidemment une discor- 
dance entre le Dévonique et les couches du Silurique supérieur incontestable, de sorte que 
ces deux systèmes sont indépendants l'un de l'autre et séparés naturellement par un inter- 
valle de dénudation. 

En tout cas, la différence manifeste entre la faune des quartzites de la montagne de 
San Mamede, comparée à celle des quartzites du Bando dos Santos, qui a d'ailleurs un faciès 
silurien nettement accentué, fait voir que les premiers ont élé formés antérieurement à ces 
derniers, par conséquent il est aussi raisonnable de supposer qu'ils appartiennent à des zo- 
nes différentes. 

D'un autre côté, l'analogie des caractères lithologiques de ce groupe gréseux de la 
montagne de San Mamede avec les couches culminantes du Silurique supérieur d'Amendoa, 
montre qu'il y a eu une succession parfaite dans la formation des dépôts dans l'une et l'autre 
localités, ce qui rend très plausible la liaison des deux systèmes Silurique et Dévonique dans 
notre pays. Il paraît que ces dépôts se formèrent pendant une phase d'affaissement du fond de 
la mer, qui fit déplacer graduellement le rivage vers l'ouest. 

FEVRIER, 1908. 29 



170 

Mais, que Ton considère Tassise de quartziles de la serra de San Mamede comme 
appartenant au toit du Silurique, ou qu'on la considère comme représentant un terme inter- 
médiaire du système Silurique au Dévonique, ou enfin que cette assise forme la base du Dé- 
Yonique, on ne peut nullement méconnaître son indépendance comme un membre distinct dans 
la série stratigraphique, soit par rapport aux schistes coblentziens qui la surmontent, soit rela- 
tivement aux schistes gothlandiens à Graplolites, qui lui sont sous-jacents. 

De la sorte, avant que furent établies les conditions biologiques qui amenèrent la fixa- 
tion de la faune coblentzienne dans nos latitudes, le terme de la période silurique dans le bas- 
sin du Tage fut signalé par des mouvements du sol auxquels est due la Iransgressivité des 
^ quartziles sur les dépots gothlandiens formés auparavant et disloqués, et le changement de la 
faune s'est opéré avant l'implantation définitive de la faune coblentzienne qui, très antérieure- 
ment (comme nous le montrerons plus loin), avait déjà fait son apparition dans le Bas Alemtejo 
qu elle avait temporairement envahi, sans toutefois pouvoir se fixer alors dans ces parages. 

Plissement des qnartzltes de la montagne de San Mamede. — Le plissement des quartzites de 
la montagne de San Mamede correspond à la flexion en fond de bateau des mêmes couches 
aux environs de Carvoeiro, dans le grand affleurement du Silurique de la Basse Beira, où ils 
couronnent aussi quelques collines plus élevées dans le mifieu du Gothlandien (Bando dos 
Santos, cote 641, Bando de Codes, cote 605, et chapelle de San Gens, cote 393). 

Concbes de la pente orientale de la montagne de San Mamede.— En montant la pente orientale 
de la montagne de San Mamede, on passe subitement des schistes fins coblentziens à une assise 
de quartzites en lits minces, alternant avec des schistes et quelques strates de grauwacke fine, 
de teintes variées, gris, blanc, jaune et violet. Au-dessus de ce faisceau de couches, en appa- 
rence concordantes avec les schistes précédents, viennent d'autres schistes et quartzites, ces 
derniers formant à intervalles de gros bancs. 

La chapelle de San Mamede, sur la pente occidentale de la montagne, est assise sur 
des rochers de quartzite, ou plutôt d'un schiste micacé, durci, contenant beaucoup de quartz, 
les paillettes de mica s'accumulanl dans de certains plans et formant par leur réunion de minces 
pellicules. Ce schiste quartzeux passe en haut à des masses de quartzite bien stratifié, que l'on 
trouve à une centaine de mèlres au S.W. de la chapelle. 

Cette couche appartient sans doute à l'assise de schistes de Gâfete, ayant subi un mé- 
tamorphisme mécanique, qui lui donna un clivage perpendiculaire à la stratification. On voit, 
en effet, les plaquettes de quartz, interstratifiées dans le schiste, froncées par la compression 
et coupées transversalement par les plans de schistosité. 

En descendant de la chapelle de San Mamede vers le S. E., on observe une bonne 
section des couches, qui forment le versant nord de la montagne. Ce sont des schistes à tein- 
tes variées, jaune, rouge et violet, qui donnent la couleur dominante du sol; d'autres schistes 
gris foncés et blancs, mous, se débitant en menus morceaux; d'autres enfin qui forment le plus 
ordinairement des masses compactes comprenant quelques strates de quartzite dur et de grès 
fin. Vers le bas de la série, c'est-à-dire en approchant de la ferme de San Mamede, on aper- 
çoit de puissantes couches de grauwackes schistoïdes à grain fin, de couleur rouge ou vio- 
lette, subordonnées aux schistes. 



171 

Composition dilTérente do SiiDriqae dans les deni Hancs dn synclinal.— La composition du Si- 
lurique dans les deux flancs du synclinal de la serra de Porlalegre n'est pas la même. Du côté 
occidental on voit au nord d'Alegrele la succession des assises de ce système, bien que très 
incomplète et avec une faible puissance, depuis les grès à Bilobites de la base jusqu'aux quar- 
Iziles culminants de ce système, tandis que du côlé oriental l'Ordovicien n'est représenté que 
par les quartzites à Bilobites de Marvâo et d'Esparoeiras qui se frayèrent un passage à tra- 
vers les schistes tendres du Gothlandien, toutes les assises de l'Ordovicien moyen et de TOr- 
dôvicien supérieur ayant disparu par laminage. Par suite du plissement, les strates rigides des 
quartzites se sont brisées longitudinalement et présentent une crête rcctiligne, formée par un 
pli dans l'axe duquel se trouve un petit lambeau de ces schistes que la dénudation a respecté 
et qui est complètement entouré par les quartzites. 

On doit attribuer à une cause semblable l'apparition sporadique du pointement du 
Silurique inférieur (schistes à Homalonotus Œhlerù) sur le versant est de la montagne de 
San Mamede, il se montre au milieu des quarizites culminants du Gothlandien, que la dénu- 
dation a aussi mis à découvert. Ces schistes ne sont pas visibles sur la bande ordovicienne de 
la serra do Pico (Âlegrete), où ils sont cachés par suite du laminage que les couches ont subi 
lors de leur mouvement ascensionnel en traversant les couches plus modernes. 

Dans le flanc oriental du synclinal les couches du Silurique supérieur montrent aussi 
des caractères difl*érents de ceux du Gothlandien du flanc occidental. 

Dans la colline d'Urra, au N.W. d'Escusa, le Silurique supérieur est représenté par 
des schistes et grauwackes maclifères dans quelques strates et dans d'autres ne montrant pas 
ce caractère, les cristaux de chiastolitc n'arrivant pas à s'y développer. 

Dans la serra de Salada, au nord de Porto da Espada, la succession des strates est 
du haut en bas la suivante. Immédiatement au-dessous de la formation schisteuse dévonienne, 
de Porto da Espada, on observe une couche de quartzite fin chargé de petits cristaux cubi- 
ques de pyrile de fer, se divisant en fragments prismatiques. Ce quartzite est blanc à l'inté- 
rieur et prend extérieurement une coloration brun rouge foncé, due à la suroxydation du fer 
qu'il contient, dans une profondeur plus ou moins grande à partir de la surface et qui embrasse 
quelquefois toute l'épaisseur des fragments. Après ce quartzite vient un schiste peu fissile à teinte 
violette, alternant avec un quartzite de couleur verdâtre dans quelques strates. 

En poursuivant cette coupe vers Test, on trouve dans le col de la serra un grès à ci- 
ment ferrugineux très abondant, par places d'une couleur noire, le sol prenant une teinte rou- 
geâtre sombre, par suite d'un commencement d'altération des débris du grès qui le couvrent. 

En descendant vers Gallegos on traverse au-dessous de ces couches une assise de 
schistes et quartzites alternants, de caractères semblables aux roches précédentes; il vient 
ensuite une autre assise très puissante de schistes gris et de grauwackes, qui prédominent et 
passent quelquefois aux quarizites. Cette assise comprend plusieurs lentilles de schiste noir 
ampéliteux, souillant fortement les doigts et contenant quelques nodules ellipsoïdaux de 1 à 2 
décimètres de plus grand axe, qui renferment des moules de fossiles montrant surtout les ca- 
vités laissées par la destruction des moules d'Orthocères. 

Grès de la serra Frla. — Un peu plus au S. W., le faîte de la serra Pria est formé par une 
couche épaisse de 8 à 10 mètres, d'un grès très dur et tenace, de couleur verdâtre, en quel- 



172 

ques points blanc avec des mouchetures ocracées, jaunes et rouges, par commencement d'al- 
tération du ciment ferrugineux. Ce grès est fossilifère et, en quelques points, très chargé de 
fossiles lesquels sont très difficiles à obtenir en bon état, particulièrement à cause de la nature 
de la roche, dans laquelle les moules sont solidement enchâssés. Il est en partie très fin et 
passe au quarlzite. Les fossiles qu'il contient sont surtout des moules de Trilobites, des gen- 
res Homalonotus, Cryphaeus, Proetm et Calymene, en outre d'autres espèces: Comulites ser- 
pidarius, Avicula laevis, Capulus cf. compressus et de plusieurs Brachiopodes. Sans la moindre 
hésitation, il correspond donc aux grès blancs très fossilifères de la montagne de San Mamede. 

Cette couche se superpose immédiatement en stratification concordante à une strate 
de schiste très fin et mou, peu fissile, irrégulièrement micacé, se débitant en morceaux allongés 
et contenant quelques nodules argilo-siliceux et des fossiles disséminés, savoir: des moules et 
empreintes A'Ichthyodorulites, à'Orthocera$, de Monograptus, un Polypier et des petites bival- 
ves appartenant au Silurique supérieur. 

Ce schiste est gris foncé et, par altération, il prend une coloration rougeâtre. Les fossi- 
les furent rencontrés dans une lentille noire, ampéliteuse, où le schiste est plus fin et plus fissile. 
Cette strate de schiste fossihfcre parait intercalée dans l'assise des quarizites. 

A 800 mètres au N. W. du signal géodésique de serra Fria, reposant en apparence 
sur les couches précédentes, passe un schiste tégulaire, très micacé, rayé de blanc sur la 
tranche des strates par de minces lames de quartzite interstratifiées. Ce schiste ressemble 
beaucoup aux schistes de Gafete, mais nous ne croyons pas qu'il apparlienne au môme niveau. 

Sur la pente occidentale de la serra de Marvâo, on observe une couche de quartzite 
ou plutôt de grès dur que l'on ne découvre pas au sud de la rivière d'Aramenha, bien qu'elle 
soit sur le prolongement des schistes golhlandiens d'Esparoeiras. Cette couche de grès est 
comprise dans l'assise de schistes et grauwackes avec quelques lits de quarlzite subordonnés 
que l'on traverse en descendant de Marvào vers le N. W. après avoir traversé la bande de 
quartzites ordoviciens. 

Cette assise est la même qui forme le versant oriental de la serra Fria et qui tra- 
verse, au delà du pont de Portagem, la route internationale de Portalegre à Valencia d'AIcan- 
tara. Elle est sous-jacente aux schistes de la colline d'Urra (3,5 kilomètres à l'W.N.W. de 
Marvâoj qui deviennent maclifères au voisinage du granité porphyroïde, aussi bien là que 
dans les environs de Castello de Vide. Ces schistes, ondulés en quelques points en des courbes 
gracieuses, doivent correspondre synchroniquement aux schistes de Gâfele dans le flanc occi- 
dental du synclinal, montrant pourtant ici un faciès différent. 

Lentilles graptolltlqnes. — A 2.500 mètres au N. W. du signal d'Esparoeiras, sur la route 
internationale dont nous avons parlé tout à l'heure, on a découvert des empreintes de Grapto- 
lites. Près de là, une autre tache ampéliteuse renferme des concrétions dures, à formes irrégu- 
lières qui, au lieu des fossiles, contiennent des cristaux d'andalousite, le schiste charbonneux 
se montrant en outre, criblé à la surface par des cavités provenant de la destruction de cris- 
taux de même nature. D'autres rognons ellipsoïdaux contiennent des moules d'Orthocères. 

Qnartzites de Portagem.— Sur le flanc droit de la rivière d'Aramenha, au lieu dit Porta- 
gem, passe une couche de (juartzite d'une puissance de 15 mètres, qui est comprise dans 



173 

rassise de schistes d'Urra. Ce quarizile est fin, micacé, d'une couleur foncée, gris ou noir, et 
traversé par des veinules de quartz blanc. 

Qoartzltes dllegrete. — Du côté opposé du synclinal, à 750 mètres au N.E. du fort 
d'Âlegrete, on voit des quartzites bien stratifiés, formant une couche épaisse de 20 mètres, à 
Test de laquelle se trouve une suite de couches de schiste gris sans fossiles, ayant des lits de 
quartzite intercalés et quelques lentilles de schiste ampéliteux noir, dans lequel on a découvert 
des Graptolites. Cette assise, d une puissance de 200 mètres environ, correspond à celle qui 
constitue le versant oriental de la colline de Canchos dos Altos, et très probablement aussi aux 
schistes de Gàfete. Au-dessus de ces couches vient une succession de strates de quartzite et 
de grès durs très fossilifères, qui appartient assurément au même niveau que les quartzites de 
la montagne de San Mamede. 

Parallélisme do SilDriqoe sapérienr dans les deux flancs dn synclinal.— La correspondance 
que nous croyons pouvoir établir entre les schistes à Graptolites du Silurique supérieur et les 
quartzites qui les surmontent dans chaque flanc du synclinal de la serra de Portalegre, est 
indiquée sur le tableau suivant, où les couches sont disposées de haut en bas: 

STMCLIIiAL DE LA SERRA DE PORTALEGRE 



Flaïc icddf ital 



Grès ot quartzites avec quelques schistes intercalés^ peu fos- 
silifères, du soniuiet de la montagne de San Mamede et 
de la crête de la seri*a de Caleira. 

Grès H quartzites très fossilifères^ alternant avec des schis- 
tes en minces lits de la pente septentrionale de la mon- 
tagne de San Mamede. 

Schistes de Gifete et de Revelladas, avec des lentilles grapto- 
litiques. 



Schistes grauwackes et quartzites blancs renfermant des len- 
tilles de schiste noir avec Graptolites, se dirigeant d'Ale- 
grete vers le pied occidental de la montagne de San Ma- 
mede, près de Cantarinhas. — Cette assise doit correspon- 
dre aux grauwackes et quartzites de la serra da Murta 
(Sobrido). 



Flaïc trieital 



Manque 



Grès et quartzites des sommets des serras de Salada, de San 
Braz et de la serra Pria. 



Schistes d*Urra et schistes et grauwackes du versant occi- 
dental de la colline de Marv2o et du versant est de la 
serra de Salada et serra Pria, renfermant des lentilles 
graptolitiques. 

Manque 



174 



GRAND AFFLEUREIIENT DE LA PROVINCE DE L'ALEHTEJO 

Etendue de raffleDrement. — Le grand affleurement silurien de l'Alemtejo repose d'un côté 
sur le Précambrique, de l'autre sur l'Archaïque et embrasse une surface étendue dans les 
districts de Beja, d'Evora et de Portalegre. Son existence ne fut pourtant reconnue qu'après 
la découverte que nous avons faite à Barrancos de divers gisements fossilifères, ceci après le 
voyage de quelques jours fait en 1878 dans la province de Huelva en compagnie de notre 
illustre collègue de la Commission de la carte géologique d'Espagne, Mr. Joaquin Gonzalo y 
Tarin, alors officiellement chargé de l'étude de celte province. 

Comme à celte occasion nous avions découvert dans le site nommé Prado de Pero Gil^ 
à 6 kilomètres au S.E. de Barrancos, aux confins de l'ancienne Contenda de Moura, divers 
exemplaires de Graplolites, celte trouvaille m'a conduit à suivre les mêmes couches dans le 
prolongement du N. W. jusqu'au grand affleurement tertiaire lacustre du bassin hydrographi- 
que du Tage, au-dessous duquel disparaissent, à l'occident d'Aviz, leurs derniers affleurements. 

Les exemplaires de Graplolites furent trouvés dans un schiste ampéliteux provenant 
des déblais d'un puits antérieurement creusé lors d'une recherche erronée pour charbon. 

En poursuivant ces éludes que je fus obligé d'interrompre à plusieurs reprises, je dé- 
couvris aux environs de Barrancos différentes bandes fossilifères dont quelques-unes peuvent 
se reconnaître sur toute l'étendue de l'affleurement. 

Caractères spéciaux. — Mais à Barrancos on voit un ensemble de couches qui, à l'inté- 
rieur du territoire portugais, ne se découvre en aucun autre point, du moins pas avec les mê- 
mes caractères; aussi sans le moindre doute est-ce à Barrancos qu'on peut le mieux étudier 
le Silurique du Bas Alemtejo. 

L'examen d'une coupe, qui traverse perpendiculairement ces couches et celles qui se 
succèdent verticalement, pourra servir de base à la description de cet affleurement si impor- 
tant de notre système silurique. 

Coupe du S.W. an N.E. à travers le grand afflenrement silurien de rAiemtejo commençant à nne demi- 
liene à l'occident de Barrancos à la ferme dXiras Âltas, passant au nord de ce bourg, et traversant la serra 
Colorada va se terminer à la frontière à Volta dos Nogaes. (PI. VIII, profil n<> 2.) 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Grauwackes et sdilstes supérieurs 

1. Dislance horizontale 880°*. — Assise très épaisse de grauwackes et de schistes peu 
micacés, de couleur grise ou verdâtre, en strates alternantes, en partie minces; les grauwackes 
forment de gros bancs compacts à grande uniformilé de composition et d'aspect/ Exception- 
nellement les schistes sont fissiles, se divisant en lames très minces. 



^ Par la ressemblance des caractères lithologiques de ces couches (prises en bloc) et de celles du Cambrique 
inférieur (Précambrique) de la Beira^ elles ont été confondues et désignées par la même teinte conventionnelle dans la 



175 

Là ferme d'Ëiras Âltas repose sur des schistes que Ton coupe vers le levant sans in- 
terruption sur 150 mètres de distance. Ensuite on pi^sse à un groupe de schistes et de grau- 
wackes en couches alternantes de peu de centimètres d'épaisseur. 

Dans le passage au numéro suivant, c'est-à-dire à la base de l'assise, quelques strates 
de schiste, tout comme des grauwackes renferment des moules de tiges de végétaux en menus 
débris, roulés et quelquefois fortement atténués et se trouvent en partie couvertes par une 
substance talqueuse, légèrement verdâtre, comme celle qui remplit ordinairement les cavités 
laissées par la destruction des Graptolites. 

Les strates suivent dans les directions N. W. à N.GO'^W. et s'inclinent de 50 à 70"* 
sur le quadrant de S.W. 

Dans le tracé que suit la coupe, les schistes forment la roche dominante; mais en 
traversant à quelques kilomètres, au sud, l'ancienne Contenda de Moura on voit, au contraire, 
que ce sont les grauwackes qui prédominent. Malgré la difficulté, ou mieux l'impossibilité, de 
déterminer l'épaisseur de cette assise, parce que les couches diffèrent beaucoup de caractère 
dans le sens horizontal et sont visiblement répétées par plusieurs plis isocliniques, les voûtes 
ayant disparu par l'érosion, on reconnaît, sans hésitation, qu'elle est de plusieurs centaines 
de mètres, la même assise étant supérieure à la série des couches qui se développe vers le 
levant sur laquelle elle repose en stratification concordante. 

A première vue le développement différent que montre la série de couches représen- 
tées aux numéros suivants de la coupe, qui embrasse successivement une plus grande largeur 
allant vers le N. W. de Barrancos à Noudar, fait penser que les deux groupes de couches sont 
indépendants, et qu'il existe une transgression ou discordance qui sépare l'assise des schistes 
et des grauwackes, que nous avons décrite, des couches qui lui sont inférieures; en tout cas, 
l'apparition dans ces dernières de quelques lits de grauwackes, tout comme celle de débris de 
tiges de végétaux, fait voir qu'elles appartiennent au même système géologique. 

L'assise des schistes et des grauwackes se développe à l'occident de la ferme d'Eiras 
Altas sur la route de Barrancos à Sanlo Aleixo, jusqu'au sommet da Gâta (cote 297) à 8^5 
kilomètres de distance horizontale à Touest de Barrancos. 

On voit qu'elle est ici principalement composée de schistes gris, comprenant quelques 
couches finement sableuses et micacées, verdâtres, passant aux grauwackes qui leur sont su- 
bordonnées, et de quelques conglomérats, mais les schistes dominent beaucoup sur les grau- . 
wackes. Ces schistes se distinguent bien de ceux de Barrancos par l'absence presque com- 
plète du mica et de ceux de Russiana qui renferment des Graptolites, parce qu'ils ne con- 
tiennent pas les minces lames quarlzeuses et qu'ils ne sont pas tégulaires. 

Horizon supérieur des Graptolites 

2. Dist. hor. 300°". — Schiste fin, gris rougeâlre, finement micacé, avec des intercala- 
tions de beaucoup de lits minces et peu réguliers de quartzite et de grauwacke. Au milieu de 
cette assise apparait une couche irrégulière ou masse lenticulaire de 10 mètres d'épaisseur 



première carte géologique du pays publiée on 1876. De môme il y a une analogie très notable entre les caractères physi- 
ques de ces couches et de quel(]u>)s-unes du Culm, et il serait quel([ucfois presque impossible de les distinguer quand 
elles sont en contact^ s* il n'y avait la faune spéciale qui caractérise celles du Culm. 



176 

et ne montrant, que par places, des vestiges de stratification, d'une grauwacke dure, blan- 
châtre, k structure prismatique par suite des nombreuses diaclases qui la divisent et qui ren- 
ferme des restes très atténués, de tiges de végétaux conjointement avec des petits morceaux 
de schiste gris foncé. On avait fait dans cette couche la recherche d'une mine de cuivre. Les 
strates suivent les directions N. 35 à 60** W. avec inclinaisons de 50 à TO"" vers le S. W. et sont 
aussi verticales en quelques points. 

En établissant la liaison avec le numéro suivant, il y a une couche dure de quartzite 
blanchâtre dans laquelle la stratification est plus distincte et qui est composée en partie de 
lits de peu de centimètres, séparés par des bandes de schiste quartzeux également blanc. Cette 
couche s'amincit en coin et disparaît subitement à peu de distance. Elle est suivie d'un schiste 
fin, gris clair, en partie violet ou rougeâtre, alternant avec des lits très minces de quartzite et 
de lydite noire, ayant généralement moins de 1 centimètre d'épaisseur et atteignant, exception- 
nellement seulement, 2 à 3 décimètres. 

Dans la direction de la coupe ce faisceau de strates se termine dans le haut par une 
couche ou mieux par une lentille de schiste ampéliteux noir, dans lequel nous avons découvert 
d'abondants exemplaires de Graplolites accumulés dans un lit de i à 2 centimètres d'épais- 
seur, lequel passe au fond du ravin da Coitada, à 600 mètres à l'ouest du signal géodésique 
du Calvario. 

En ce point on a découvert les espèces suivantes: 

# 

Monograptus lobiferus M*Coy. Monograptm cf. priodon Bronn. 

» Jaekeli Pemer. » cf. Lanmrmarae Menegb. sp. 

» latus M*Coy. » cf. mutuli férus Menegh. sp. 

» Niissoni Barr. » cf. vomerinus Nicholson. 

» Becki Barr. Diplograptus palmem Barr. 

» colonus Barr. Cyrtograptus cf. Murchisoni Carr. 

» triangulatus Harkn. Retiolites Geinitzianus Barr. 

La superficie de ce lit fossilifère se présente plissée par suite des pressions qu'il a su- 
bies. Ces pressions s'exerçaient obliquement aux plans de la stratification, aussi elles défor- 
mèrent les empreintes des Graptolites qui ordinairement se montrent raccourcies dans le sens 
longitudinal et allongées latéralement, ce qui rend leur détermination très difficile et incertaine. 
On reconnaît cependant que le nombre des espèces est relativement faible, tandis que celui des 
individus est réellement extraordinaire. 

Le schiste qui alterne avec la lydite, est micacé et en partie quartzeux et très fissile, 
il se divise en lames très minces de moins de 1 milhmètre d'épaisseur. 

La lydite est coupée de petites veines, quelquefois très minces et très irrégulières, de 
quartz blanc qui s'entrecroisent de mille façons et, tout comme le schiste, elle renferme des 
empreintes et des moules de Graptolites, dont quelques-uns ont conservé leur forme. 

La lydite s'est probablement formée par un procédé chimique, la silice se précipitant 
à l'état gélatineux ou au moins à un état de grande division. Elle peut avoir une origine mi- 
nérale provenant de l'intérieur du globe, et dans ce cas elle a pu venir en dissolution dans les 
eaux de sources thermo-minérales, ou elle peut avoir eu une origine organique, végétale et 
peut-être même aussi animale, en admettant dans ce cas que ce sont les propres Graptolites 
qui, par leur destruction, ont fourni les éléments nécessaires à la formation de celte roche. En 



177 

effet, certaines strates du schiste siliceux montrent, en outre des empreintes déterminables de 
Graptolites, des débris de ces organismes qui se dessinent sous forme de traits blancs sur le 
fond noir de la roche. 

La coloration noire de la lydite, tout comme celle des schistes, peut s'attribuer à la 
grande accumulation de végétaux marins qui se sont développés et amassés au fond de la 
mer, lorsque ces dépôts se sont formés. 

Ce lit à Graptolites représente une bande qui, avec de petites interruptions, se dirige 
vers Noudar, passant à Test du confluent des deux rivières de Mûrtega et d'Ardilla. De là, 
passant sur un court espace en territoire espagnol, il continue vers le nord, passe à Test du 
signal géodésique de Mentiras qui se trouve à la frontière, puis il traverse le territoire portu- 
gais à Test de Granja, pénètre une deuxième fois en Espagne, réapparaît à la frontière portu- 
gaise et franchit le Guadiana au S. E. de Capellins, d'où il se dirige sur Senhora do Rozario 
et sur Alandroal où il est interrompu par l'affleurement de l'Archaïque d'Estremoz. 

En tout cas, il est probable que la bande continue vers le N. W., et qu'elle est repré- 
sentée par le gisement fossilifère de Villa Viçosa, qui est situé tout près de la limite de cet 
affleurement, et qu'elle traverse la route d'Estremoz à Porlalegre peu au delà de la limite de 
l'Archaïque se prolongeant encore vers le N. W., mais nous n'avons pas pu la suivre plus loin 
dans cette direction. 

3. Dist. hor. 120". — Ce numéro comprend deux groupes de strates. Le premier suc- 
cède immédiatement à la lydite de Graptolites et se compose de schistes argileux grossiers 
et irrégulièrement micacés, de couleur gris-verdâtre, à aspect très semblable aux schistes 
du versant occidental de la Serra Colorada (n** 12 de la coupe), quelques-unes des strates 
ayant dans la surface plusieurs marques suborbiculaires de divers diamètres (1 à 5 milli- 
mètres) d'un gris foncé, qui représentent peut-être des trous verticaux d'Annélides remplis 
par de la matière bourbeuse. Cette assise occupe de 50 à 60 mètres de largeur dans la direc- 
tion de la coupe; elle est suivie d'un deuxième groupe de strates, ayant approximativement 
le même développement, de schistes fins, tégulaires, avec beaucoup de lits minces de grau- 
wacke micacée, verdâtre et grisâtre, dont l'un renferme de très petits débris de tiges de vé- 
gétaux et quelques lits de quartzite grossier, de couleur grise, formant une couche de 4 mè- 
tres d'épaisseur. A l'est de ce quartzite, il y a des lits minces et durs de quartziie ou de grau- 
wacke, intercalées dans un schiste fin, dans lequel on a découvert un exemplaire de Nereites 
cf. pugnus Emm. à 500 mètres à l'ouest du signal du Calvario. La direction des strates est 
N.35 à 60"W. et l'inclinaison est de 40 à 70^ sur le S.W. et sur le N.E.; il y a également 
quelques lits verticaux. 

4. Dist. hor. 190". — Schistes grossiers, très micacés, de couleur gris foncé et verdâ- 
tre, à stratification en général peu distincte, et dans lesquels on n'a pas découvert de fossiles. 
Ces schistes sont les mêmes qui vont passer à l'ouest de Noudar, et par leur aspect ils res- 
semblent à quelques-uns de l'assise supérieure du numéro précédent. Ils ont les mêmes direc- 
tions N.35°W. à N.OO^W., et ils ont des inclinaisons très fortes, de 70 à 80^ vers l'est et vers 
l'ouest et parfois sont même verticaux. 

5. Dist. hor. 100". — Schistes gris et vert clair, micacés, en partie fins, avec quelques 
lits intercalés de quartzite gris et de lydite noire, subordonnés à des schistes blancs, micacés, 
avec empreintes de Monograptus difficilement déterminables. 

MARS, 1908. 23 



178 

Les espèces suivantes ont été recueillies dans la partie supérieure de l'ensemble des 
strates fossilifères: 

Monograptm triangulatm Ilarkn. Diplograptus bellulus Tôrnq. 

Rastrites peregrinus Barr. 

Les couches ont les directions N.30^W à N.W. et s'inclinent de 60 à 80^ sur l'oc- 
cident, et quelques-unes arrivent même à être verticales. 

Calcaires et diabase 

6. Dist. hor. 220". — Calcaire siliceux compact, à parties spalhiques, de couleur gris 
foncé, avec quelques lits intercalés de schiste, de sidérite (chalybite) de couleur blanc-jaunâ- 
tre, de brèche verdâtre renfermant plusieurs fragments du calcaire et de sidérite, et diabase. 
Cet ensemble forme une masse ellipsoïdale, de 400 mètres de longueur, qui correspond au 
sommet du Barrocal, à 750 mètres à l'W.N.W. de l'église de Barrancos, en interrompant à 
cet endroit la bande des schistes à Graptolites, précédemment décrite. 

Cette masse de calcaires est liée longitudinalement à plusieurs autres qui occupent 
approximativement le même niveau et qui forment avec elle, au milieu des schistes, comme 
une espèce de colossal rosaire. ^ 

Les strates de calcaire du massif de Barrocal sont pliées dans un petit synclinal qui 
correspond au ravin du même nom, montrant une inclinaison bien plus faible dans la branche 
occidentale. 

En quelques points, on ne découvre pas la stratification des calcaires, mais ils sont nette- 
ment stratifiés en d'autres points, et forment même des lits très minces qui leur donnent un 
aspect schistoïde. 

La direction qui s'observe dans les strates de la masse traversée par la coupe est, 
comme dans les couches précédentes, N.35 à GO'^W., avec des inclinaisons de 30 à So** vers 
leN.E. et vers le S. W. 

A 650 mètres au N.SO^'W. du signal du Calvario, un calcaire compact blanc, en lits 
très minces, de quelques centimètres à peine, alterne avec la brèche calcaire qui forme des 
strates plus épaisses, mais les uns et les autres étant plies forment une voûte parfaite et sont 
traversés par un filon de roche éruptive en direction voisine de E.-W.* 

Intercalées dans les lits de calcaire, apparaissent des lames de quelques millimètres 
d'épaisseur d'une roche verdâtre paraissant être la même que celle qui forme le ciment de la 
brèche. Au contact avec les parois de la fente par laquelle la roche éruptive s'est injectée, le 
calcaire est profondément altéré, passant même par gradations à la roche éruptive franche- 
ment cristalline. 



^ Ces différentes masses de calcaire auxquelles est associée en divers points une roche éruptive^ principalement 
de la diabase, ont été grossièrement indiquées dans la carte géologique du royaume, par la teinte conventionelle de cette 
dernière roche. 

* Cette roche, en bien des points de texture franchement cristalline, est probablement une diorite, d'après le pro- 
fesseur Kenngott qui l'a examinée, parce qu'elle se compose essentiellement de feldspath oligoclase, en quantité très pré- 
pondérante, et d'amphibole verte. Mon collègue pétrographe de la Commission géologique, Mr. V. Souza BrandSo, ayant 
examiné plusieurs échantillons de la même provenance, les a pourtant classifiés comme diabase. 



179 

On voit donc que la diabase est de date postérieure au calcaire et à la brèche. Comme 
d'autre part nous savons que la plus grande partie des mines de la région (ou du moins les 
plus importantes) sont près des calcaires ou dans les calcaires, les différents gisements suivant 
de préférence la ligne de contact de cette roche avec les schistes à Graptolites qui les accom- 
pagnent, et, comme en outre, on n'a jamais découvert la roche éruptive séparée des calcaires, 
il est plausible de supposer que l'émission métallifère du cuivre, qui a eu lieu sur une large 
échelle dans cette contrée, est liée à une éruption de diabase. 

C'est précisément au prolongement nord-ouest de la grande masse de calcaire de Bar- 
rocal, traversée par la coupe et liée à elle, que se rencontre un schiste fin, tendre, gris-ver- 
dâtre, auquel est subordonné un autre schiste, divisible en fragments irréguliers, plus ou moins 
allongés, qui, tout comme quelques-uns des lits de lydite qui l'accompagnent, a fourni diverses 
espèces de Graptolites. 

Du côté sud-est de la même masse de calcaire et dans son prolongement, l'espace 
qu'elle devrait occuper est aussi rempli par un groupe de strates minces, alternantes, forte- 
ment ondulées, de schiste argileux et lydite, dans lesquelles on a découvert un exemplaire de 
Monograplus lobifertis. Même près de la masse de calcaire, à 400 mètres au N.20**W. du si- 
gnal du Calvario, on a rencontré un nodule renfermant un bel exemplaire (l'unique que nous 
possédions) de Cardiola partita Barr. (C. fortis Barr. var.). On reconnaît par conséquent que 
la formation de calcaire est locale et contemporaine du dépôt des schistes à Graptolites. 

Ainsi que nous l'avons dit, le calcaire est, par endroits, siliceux et très dur; en d'autres 
points il est plus pur, compact ou subcristallin. 

Le calcaire siliceux établit une transition entre le calcaire non modifié et les silicites 
qui résultent de la substitution plus ou moins complète du carbonate de chaux par la silice 
des sources thermales, comme les geysers. 

Intérieurement, il a une couleur bleu foncé et est traversé par plusieurs veines irré- 
gulières de spalh calcaire blanc, mais par suite de l'altération superficielle, il prend une cou- 
leur ocreuse, faisant même transition à la sidérite, et, par décomposition de celle dernière, 
fait transition à l'oxyde de fer avec lequel il est intimement lié. Enfin, dans d'autres parties, 
ce calcaire forme une transition à une brèche, à laquelle on ne peut pas manquer d'attribuer 
une origine sédimentaire, mais qui a été certainement formée en conditions anormales. Cette 
brèche est principalement composée de fragments de calcaire siliceux compact, de calcaire sa- 
bleux et de calcaire ocracé (sidéro-calcile), enveloppés dans une pâte verte ou ocreuse. 

Le calcaire, la sidérite, la brèche, l'oxyde de fer et en quelques points aussi la diabase 
forment une bande de largeur très irrégulière et plusieurs fois interrompue qui se dirige de 
Barrancos vers le N.W. jusqu'au delà de la ferme de Coitadinha, à 4 kilomètres à l'est du 
confluent de la rivière de Miirtega avec celle d'Ardilla. 

La formation des brèches qui accompagnent les calcaires signifie l'existence de forts 
courants qui empêchaient en ces points le dépôt de sédiments fins. Mais à certaine distance 
des points où les eaux étaient fortement agitées, ou dans les intervalles dans lesquels ces cou- 
rants étaient moins forts et entraînaient les sédiments fins, les débris de la flore marine d'alors 
ont également pu se déposer. 

L'apparition sporadique des calcaires en masses lenticulaires passant subitement aux 
schistes à Graptolites, au milieu desquels ils apparaissent intercalés, suggère immédiatement 



180 

l'idée qu'ils ont été formés d'une façon analogue à celle des récifs des mers actuelles. Mais l'ar- 
gument qui donne le plus de force à cette hypothèse est que dans la ferme de Russiana, à un 
niveau correspondant à celui de ces masses de calcaire, apparaissent, au milieu du schiste 
rayé, auquel est subordonné le schiste à Graptoliles, divers lits minces ou mieux petites mas- 
ses lenticulaires de calcaire schistoïde, dont quelques-unes sont chargées de Polypiers et de 
Crinoïdes. Ces lits occupent précisément le même niveau géologique que ceux dans le prolon- 
gement du S.E., au levant de la serra Colorada (en particulier à 650 mètres au N.65^E. du 
signal du haut de cette colline, près de la ferme de Concha PoHda, n® i4 de la coupe) où Ton 
a trouvé des fossiles du Dévonique inférieur appartenant aux espèces qui caractérisent cet 
étage dans la serra de Portalegre. 

Cette strate fossilifère est intercalée, avec les lits de calcaire, dans le schiste rayé à 
Graptolites, de telle manière qu'il n'est pas possible de les séparer stratigraphiquement. 

A ce propos, il est bon de remarquer que les sehistes à Spirifères du Coblentzien de 
la serra de Portalegre sont accompagnés de grandes masses de calcaire, qui se présentent 
isolément sur le même horizon, et dont quelques-unes atteignent d'énormes dimensions. 

Dans les masses de calcaire cristallin, on n'a pas découvert de vestiges de fossiles, ce 
qui ne doit pas nous étonner, parceque Ton sait que dans les récifs coralliens actuels l'infil- 
tration de l'eau à travers la masse du récif fait déposer le calcaire dans les pores et dans les 
fentes, par un procédé semblable à celui de la formation des stalactites, les mêmes cavités 
étant remplies par le sable calcaire produit par l'action érosive des vagues sur la surface des 
mêmes récifs. Ainsi se consoHde le calcaire, la masse corallienne perdant la structure orga- 
nique et prenant intérieurement le caractère cristallin, pareillement aux calcaires anciens. 

Au contraire, quand le calcaire forme des lits minces au milieu des schistes et se 
trouve altéré, on reconnaît qu'il est constitué intégralement de restes de fossiles empâtés dans 
la roche, principalement de Crinoïdes et de Polypiers qui, toutefois, ne se reconnaissent pas 
dans la partie inaltérée de la roche. 

D'autre part, le passage subit des masses de calcaire, en général bien délimitées, aux 
schistes gris et noirs à Graptolites est également facile à comprendre, parce que l'eau bour- 
beuse à laquelle ceux-ci doivent leur formation, empêche précisément l'accroissement des co- 
raux. Avec tout cela, ces masses ne pourraient se former qu'à de certaines profondeurs et dans 
les endroits où les courants marins charriaient avec abondance l'aliment nécessaire à l'accrois- 
sement des coraux, ce qui arrivait dans ces localités, et manquait dans tous les autres points 
de la région silurienne. 

L'association intime et sans doute la contemporanéité d'origine de roches avec des 
caractères si distincts ne peut s'expliquer, d'après nous, que par l'intervention de puissantes 
sources minérales, magnésiennes et ferrugineuses, surgissant du fond de la mer silurienne 
quand les récifs coralliens étaient en voie de formation, leurs effets se combinant avec ceux 
des courants qui transportaient les sédiments pour les schistes à Graptoliles et pour les grès. 

Ainsi que nous l'avons dit, les calcaires ne forment pas une couche continue à exten- 
sion considérable; au contraire, ils sont interrompus ou morcelés dans le sens longitudinal et 
forment des masses isolées qui ne correspondent pas toutes rigoureusement au même niveau. 
Ainsi, la formation des récifs coralliens a duré pendant tongtemps, s'interrompant en plusieurs 
points, alors qu'elle continuait sans interruption en des points voisins. 



181 

La masse des calcaires de Barrocal que la coupe traverse est, considérée isolément, 
la plus importante de toutes; toutefois, c'est près de la ferme de Coitadinha, entre les rivières 
d'Ardilla et de Mûrtega, que les calcaires montrent le plus de développement. 

Au contraire, au levant de Barrancos cette roche est à peine représentée par de minces 
lils irréguliers qui s'observent en plusieurs points, notamment à 2 kilomètres au N.E. de cette 
ville et également près de la ferme de Volta dos Nogaes, où un calcaire à couleur verdâtre, 
devenant extérieurement brun-marron et ocracé, est coupé de veinules de fer spathique. Toute- 
fois ces affleurements n'oflfrent pas de continuité et accompagnent toujours des taches ampé- 
liteuses à Graptolites. 

Vers le N. W. du coteau de Barrocal les calcaires se divisent en deux branches prin- 
cipales séparées par un intervalle de schistes; mais près de la ferme de Coitadinha où ils for- 
ment la plus grande masse, qui mesure 1.250 mètres de longueur, les deux branches se réu- 
nissent à nouveau. 

Au S. K. de ce coteau elles disparaissent subitement, manquent sur un intervalle de 
700 mètres et sont seulement représentées par quatre petites masses isolées, associées à de 
la diabase, qui vont jusqu'à i.lOO mètres au S.S.E. de Barrancos sur la frontière. 

Au col de Zambujeiro, à 800 mètres au S.SS^'E. du signal de Perdigào, on voit du 
côté oriental du chemin de Barrancos à Noudar une petite masse de calcaire compact, gris- 
blanchâtre, coupé de veines de spath calcaire blanc, en partie brèchiforme et passant fréquem- 
ment à rhydroxyde de fer ou à l'ocre jaune par décomposition plus avancée due aux agents 
extérieurs. 

En traversant vers le nord, à une lieue au N. W. de Barrancos, la rivière de Mûrtega 
qui va se jeter dans la rivière d'Ardilla à 2 kilomètres en aval de Noudar, les mêmes roches 
paraissent dans la grande masse de Coitadinha: c'est un calcaire compact, bleu foncé et ex- 
térieurement ocracé, puis de la sidérite et de l'oxyde de fer, accompagnés de diabase; enfin à 
côté de ces roches il y a un schiste avec empreintes de Graptolites. 

Ce fait semble prouver la liaison intime qui existe entre l'apparition des Graptolites 
et les phénomènes hydrothermiques auxquels la dolomie, la silice et l'oxyde de fer doivent 
leur origine. On reconnaît en outre que les colonies de Graptolites habitaient de préférence 
près des points où il y avait des émissions de sources minérales et surtout là où les eaux étaient 
chargées de silice et probablement avaient une température supérieure à la normale. En effet, 
c'est un fait reconnu que la proportion de silice diminue et tend même à s'annuler à mesure 
que diminue la température des eaux thermales qui la renferment en dissolution. Cette hypo- 
thèse faciliterait même l'explication, parce que les restes de ces organismes se présentent tou- 
jours en affleurements lenticulaires au milieu du schiste ou en espaces très restreints, et qu'ils 
se montrent plusieurs fois fortement accumulés en un point tandis qu'ils disparaissent à une 
courte distance, la composition du schiste étant apparemment la même. 

Dans le prolongement de la grande masse de calcaire du Barrocal on a découvert, 
comme nous l'avons dit, des Graptolites en divers points dans un schiste argileux gris et violet. 

Ce schiste, rayé sur les tranches de diverses couleurs plus ou moins foncées et en 
partie durci par métamorphisme, passe à un phyllade sonore, de couleur blanchâtre, comme 
si le même schiste était porcelanisé. Il a une structure irrégulière et se divise en fragments 
plus ou moins allongés, quelquefois subprismatiques, et renferme plusieurs cavités irrégulières 



182 

remplies d'une poudre ocreuse, jaune, qui peut provenir de la décomposition des cristaux de 
pyrite. Ordinairement les fossiles, qui se rencontrent dans ce schiste et dans une lydite noire 
qui l'accompagne, sont peu distincts et difficilement déterminables. Quoiqu'il en soit nous avons 
pu vérifier l'existence des espèces suivantes: 

Monograptus lobiferus M*Coy. Monograptus cf. Nilssoni Barr. 

» Becki Barr. » cf. vesiculosus Pemer. 

9 sagittarius His. Diplograptm foliaceus Murch? 

» priodon Bronn? Retiolites cf. Geinitzianus Barr. 

» Proteus Barr. Tetragraptm sp. 

A 1.000 mètres au N. 13**W. du signal de Perdigâo, hors de la ligne de la coupe, 
passe un schiste fin, fissile, violet clair, avec plusieurs empreintes de Graptolites, formant une 
couche de 2 à 3 mètres de puissance avec intercalation de quelques lits de peu de centimètres 
de lydite noire. Ce schiste est compris dans l'horizon des calcaires, sur le prolongement des- 
quels il se rencontre. On y a découvert les espèces suivantes: 

Monograptus convolutus His. sp. Monograptus lohiferm M^Coy. 
» priodon Bronn. » Becki Barr. 

» priodonydx, validmV^m. » cf. déxtrorsus Linrs. (^an sp. n.) 

» spiralis Gein. F. » communis Lapw.? 

» spiralis mut. subconica » aff. crispm Lapw. (^an sp. n.) 

Tôrnq. F. Retiolites Geinitzianus Barr. 
» lotus M'Coy. » sp. n.? 

7. Dist. hor. 200". — Schistes micacés d'un gris foncé avec parties verdâtres ou légè- 
rement rougeâtres, ordinairement à division fissile et ressemblant en partie à ceux du versant 
oriental de la serra Colorada (n** 14 de la coupe). Au toit, c'est-à-dire près des calcaires, les 
schistes sont généralement mal stratifiés et montrent même une stratification confuse, se divi- 
sant en des fragments de forme très irrégulière et ne contenant pas de fossiles. 

La roche principale de ce groupe de couches est un schiste gris-noirâtre, rayé parallè- 
lement à la stratification par de minces plaquettes blanches ou jaunâtres de quartzite ou de 
schiste quartzeux. Le clivage de cette roche coupe obliquement les plans de stratification qui 
sont clairement indiqués par ces plaquettes. 

Au milieu de ce groupe de strates, à 600 mètres au N.25°W. du signal du Calvario, 
quelques lits très minces de quartzite schistoïde renferment des empreintes de Nereites et de 
Nemertites. Une empreinte de Nereites de grandes dimensions semble se rapporter à N. pu- 
gntis Emm. 

Les autres empreintes de Néréites, toutes de moindres dimensions et à aspect ressem- 
blant à celui des empreintes des schistes à Néréites de San Domingos, ne peuvent pas être 
classifiées. La direction des strates est de N.25 à iS'^W. et l'inclinaison est de 50 à 80^ 
vers l'occident. 

Le prolongement de ces couches passe près de la mine de Minancos, à 1.000 mètres 
au N. 36*^ W. de l'église de Barrancos, le bâtiment de la mine reposant sur ces mêmes couches. 



183 



Horiion inférieor des Graptolites 



8. Dist. hor. 90". — Schistes fins, bien stratifiés, avec une faune à Graptolites variée, 
renfermant dans la partie inférieure du massif plusieurs lits de lydite noire et occasionnelle- 
ment des nodules durs, de forme très irrégulière ou plus ou moins ellipsoïdale, dont quelques- 
uns renferment des fossiles, spécialement des moules d'Orthocères et Crinoïdes. Les nodules 
sont en général très durs, argilo-siliceux ou siliceux; quelques-uns sont d une roche silico- 
ferrugineuse très compacte, d'autres d'une substance verte, d'autres enfin sont pyriteux. Ils 
ne sont pas très abondants et pour la plupart il ne renferment pas de fossiles; ils deviennent 
de plus en plus rares vers la partie supérieure jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement 
à mi-hauteur du massif. 

Ces concrétions sont renfermées dans un schiste de couleur claire, blanche ou grise, 
qui forme la base du massif, et, dans quelques points, comme auprès de Barrancos, il est di- 
visé en deux bandes séparées par un intervalle où le schiste est noir. 

En outre, le schiste blanc comprend une succession de minces lits de schiste siliceux 
noir ou gris, très dur, qui lui donnent dans ces parties l'aspect zone. 

Comme le schiste argileux, qui est la roche dominante, était doué d'une grande plas- 
ticité, ces lits quartzeux se présentent diversement ondulés, montrant les pressions éprouvées 
par ces strates; mais la direction générale de la stratification est toujours vers le quadrant du 
N.W. (N.25 à 45" W.) et l'inclinaison est ordinairement vers le S.W., de 40 à 50^ 

Cet horizon est bien évident en divers points à l'occident de Barrancos, mais ne pré- 
sente pas de grande continuité. La largeur du faisceau de schistes blancs à nodules et de ly- 
dite noire est, en terme moyen, d'environ 50 mètres. 

C'est à côté de Barrancos et tout près de la mine de Minancos qu'elle embrasse la 
plus grande largeur, la couche à nodules reposant en discordance sur un quartzite ou sur une 
grauwacke micacée, de coloration grise ou violacé, qui va passer à Barrancos même et qui 
appartient au numéro suivant de la coupe. 

Cette discordance est bien manifeste à la tranchée de la nouvelle route de Moura, à 
500 mètres au N.7®E. du signal du Calvario où l'on observe la coupe suivante: 




Schistes à nodules Grauwaekes 

Cette assise comprend également un schiste argileux blanc, happant à la langue et 
un schiste un peu siliceux, gris clair, dans lequel les empreintes scalariformes de Graplo- 
Htes sont assez abondantes, alors que dans les strates argileuses contiguës les empreintes 
sont latérales et couvertes d'une substance talqueuse d'un vert clair, ainsi que cela arrive 
ordinairement. 

Même à la base du massif en établissant la transition à la grauwacke, on rencontre 



184 



un schiste argileux, micacé, blanc ou gris, en strates très minces, séparées par d*autres lits 
peu régulières de schiste siliceux noir qui dépassent rarement 3 centimètres d'épaisseur. 

L'expérience a montré que c'est seulement dans le schiste bien stratifié, de couleur 
blanche dominante et de division fissile, accompagné de lydite noire, que l'on recontre des 
Graptolites, et c'est d'après ce critérium que les différentes bandes graptolitiques ont été indi- 
qués sur la carte géologique. 

Dans la direction de la coupe on a rassemblé dans cette couche les espèces suivantes: 



Cyrtograptus Lundgreni Tullberg. 
Monograptus cf. largus Perner. 
» dubius Suess. 

» testis Barr. 

» ludensis Murch. sp. (M. co- 

lonus Barr. var. luden- 
sis). 



Monograptus Becki Barr. 

» tenuis PortL, dans un nodule de 

lydite noire. 
» ind., plusieurs espèces, dont 2 

nouvelles. 
Crindtdes ind., empreintes et articles de la 
tige. 



En suivant la couche des nodules dans un sens ou dans l'autre, on constate que ces 
nodules ainsi que la lydite manquent en divers points et que les schistes changent plusieurs 
fois de couleur. La couche à nodules passe à l'occident de Barrancos et sert d'assise à une 
partie du bourg. Auprès des dernières maisons du côté sud, on a rencontré des moules d'Or- 
ihoceras et des articles de Oinoïdes dans des nodules argilo-siliceux de formes très irrégu- 
lières. En plus, on a découvert les espèces suivantes de Graptolites qui se trouvent dans un 
schiste blanc, fissile, renfermant les nodules: 



Orthoceras, 4 espèces différentes, indé- 
terminées. 
Crinoïdes. 
Rastriies peregrinus Barr. 

» Linnaei Barr. 
Monograptus turriculalus Barr. F. 

» spiralis Gein. var. P sub- 

conicus Tômq. F. 
» Nilssoni Barr. 

» convolutus His. 

» Sedgwicki Port!. 

» cf. dexlrorsus Linrs. (^an 

sp. n.) 



Monograptus triangulatus Harkn. 

» communis Lapw. 

» lobiferus M'Coy. 

» dubijus Suess. 

» Jaekeli Perner. 

» ultimus Perner. 

» Proteus Barr. 

» crispus Lapw. 

» latus M'Coy? 

Diplograptus bellulus Tômq. 

» palmeus Barr. 

» (Petalograptus) folitm (His.) Tull- 

berg. 



En divers autres points de cette couche fossilifère on a rencontré les espèces suivan- 
tes avec lesquelles on peut compléter la faune de cette zone: 



Phacops (Trimerocephalus) aff. laevis 

Munster. 
Orthoceras cf. comeum Richter. 

» cf. currens Barr. 

» cf. Bohemicum Barr. 

» ind., 4 espèces. 
Clymenia? aff. C. flexuosa juv. Munster. 
HgoHthes aff. columnaris Barr. 



Bellerophon Murchisoni d'Orb. (B. compressus 

Sandb.) 
Cardiola Bohemica Barr. 

» interrupta Sow. 

» cf. fortis Barr. 

» cf. fluctuans Barr. 

» ? striata Sow. sp. 
Atrypa sphaerula Barr. 



185 

Bivalve ind. 

Crimtdes ind., 4 espèces au moins. 

Monograptus triangulatus Harkn. 

convolutus Ilis. 

cf. revolutm Kurck. 

turriculatus Barr. 

priodon Bronn. 

Ludensis Murcli. 

sagittarius His. 

leptotheca Lapw. 

Nilssoni Barr. 

lobiferus M'Coy. 

communis Lapw. 

Sedgwicki Portl. 

(ft/friu^ Sss. 

cf. dextrorsus Linrs. (^an 
sp. n.) 

cf. /arg^M^ Perner. 

crenulaltis Tôrnq. 

crispus Lapw. 

colonus Barr. 

spiralis Gein. mut. «wfcco- 
ntca Tôrnq. 

Proteus Barr. 



Monograptus chimaera Barr. 

» Jo^Are/t Perner. 

» ullimus Perner. 

» latus M'Coy. 

» Rœmeri Barr. 

» ftiHt Barr. 

Diplograptus foliaceus Murch. 

D bellulus Tôrnq. 

> tamamcus Nich. 

» palmeus Barr. 

» (Pelalograptus) folium (His.) Tull- 

berg s. str. 

» (Pelalograptus) folium (His.) Tull- 

berg mut. ovato-elongata Kurck. 
Retiolites Geinitzianus Barr. 

» Richteri sp. n. 
Slomatograpius cf. grandis Sss. 
Phyllograptus angustifolius Hall. 

» (^an sp. n.). 

Cyrtograptus sp. 
Rastrites peregrinus Barr. 

» Linncui Barr. 
Polypier ind. 



La structure du schiste à nodules est un peu confuse; il ne paraît pas que le dépôt 
des sédiments limoneux qui le constituent se soit formé avec la régularité qui se manifeste 
dans les schistes rayés qui le surmontent et dans lesquels il est compris. 

Les nodules sont très abondants en quelques points, mais même là ils paraissent de- 
venir de plus en plus rares vers la partie supérieure de la couche, embrassant une épaisseur 
de dépôts qui, près de Barrancos, n'est pas supérieure à 20 mètres. Dans d'autres points de 
la couche ces nodules sont excessivement rares et disparaissent môme tout à fait. 



SILURIQUE INFÉRIEUR 
Graowackes de Barrancos et de la serra Golorada 

9. Dist. hor. 20™. — Grauwacke fine, micacée, blanche ou violette, à structure pris- 
matique irrégulière et quartzite fin, gris, avec moules de Arenicolites ou Scolithus. 

L'église de Barrancos repose sur celte grauwacke qui est un peu schistoïde, elle est 
associée à un schiste grossier de couleur gris-noirâtre à l'intérieur, verdâtre et même blanc à 
la surface, formant de gros bancs à stratification indistincte, mais qui sont concordants avec 
les couches du numéro suivant; en effet ils suivent comme elles sur le quadrant du N.W. 
avec inclinaison de 40 à 50° sur le S.W. 

A Barrancos la grauwacke et les roches qui lui sont associées occupent une largeur 
qui n^est pas inférieure à 200 mèlres. 

Cette grauwacke a la forme lenticulaire comme en général toutes les couches de ce 



MARS, 1908. 



84 



186 

terraiD. Sa formation est certaiDement due à des courants spéciaux qui, distribuant très irré- 
gulièrement les matériaux sédimenlaires, ont fait varier beaucoup la composition des couches. 

A un peu plus de 2 kilomètres au N. W. de l'église de Barrancos les grauwackes s'in- 
terrompent subitement et les schistes violets qui leur sont sous-jacents se trouvent en contact 
avec les schistes rayés (n"* 7) sur un espace d'environ 1.500 mètres; au-delà les schistes violets 
sont en contact avec les schistes à Graptoliles et avec de petites masses de calcaires (n° 8), la li- 
mite entre les deux passant à l'est de la ferme de Coitadinha à quelques 300 mètres de distance. 

Cette assise est sans le moindre doute la même que celle du dos de la serra Colorada 
dont nous parlerons plus loin. Là, tout comme dans la première couche de quartzile ou dans 
la couche la plus inférieure qui est suivie directement des schistes de Barrancos, apparaissent 
les Arenicolites qui couvrent profusément la surface d'un mince Ht de quartzite. Plus haut on 
a découvert plusieurs moules cylindriques parallèles, mais de moindre diamètre, qui traver- 
sent perpendiculairement un autre lit de quartzite. 

Au S.E. de Barrancos les grauwackes se répètent en deux bandes distinctes entre 

lesquelles apparaissent les schistes à nodules avec Graptolites et autres fossiles. La bande de 

grauwacke le plus à l'est est celle qui va vers l'intérieur du bourg et sur laquelle est située 

l'église. La bande de grauwacke le plus à l'ouest s'interrompt et reste cachée au-dessous des 

schistes à Graptoliles. Celte répétition indique donc une ondulation ou un plissement local 

des couches. 

Schistes de Barrancos 

10. Dist. hor. 450°". — Schiste finement micacé, blanc ou gris-verdâtre clair et schiste 
très micacé, tégulaire, verdâtre et plus fréquemment violet avec des moules de Palaeochorda, 
des pistes de Crustacées (J. Hall) et des empreintes d'Annélides. Dans sa partie supérieure 
ces schistes correspondent évidemment aux couches du versant occidental de la serra Colorada. 

Un lit de schiste fin, violet et gris clair de cette assise présente des empreintes de 
Nereites, Myrianites et des pistes de Crustacées (J. Hall); dans la surface d'une strate on ob- 
serve des empreintes circulaires de 12 à 15 millimètres de diamètre avec une cicatrice au mi- 
Heu, dont l'origine nous est inconnue. 

Les couches suivent les directions N.45 à 65° W. et s'inclinent de 45 à 75° sur le S.W. 

Le bourg de Barrancos repose par sa plus grande partie sur ces schistes. Le cimetière 
est dans les couches supérieures qui correspondent aux couches les plus élevées du versant 
occidental de la serra Colorada. 

11. — Dist. hor. 540"*. — Schistes de composition très uniforme, en général très fins 
et fissiles, et très micacés sur quelques surfaces, à coloration dominante d'un violet foncé, mais 
également gris clair et jaunâtre ou verdâtre. 

Ces schistes fournissent des dalles à surfaces planes et même des plaques très minces 
de grandes dimensions; dans quelques lits ils sont plus grossiers se chargeant extraordinaire- 
ment de mica, réparti d'ailleurs très irrégulièrement et formant par endroits des taches ou des 
pellicules de certaine étendue. Ils renferment des empreintes de Myrianites, des pistes de Crus- 
tacés (J. Hall) et des moules de Palaeochorda et de Chondrites? 

Les couches suivent les directions N. 40 à 60° W. et s'inclinent de 60 à 80° sur le S.W. 



187 



Schistes i Phyllodocltes 



12. Dist. hor. 130". — Schistes tégulaires, très micacés, de couleur grise, verdâtre et 
rougeàtre, contenant beaucoup de fossiles dans quelques strates. 

Ces schistes qui forment le versant occidental de la serra Colorada et qui claire- 
ment correspondent aux schistes de Barrancos (n° 10 anté) ont été depuis longue date large- 
ment exploités et on y a ouvert une carrière nommée jadis «Pedreira do Mestre André», diaprés 
le nom du carrier qui l'a ouverte; actuellement cette carrière est connue sous le nom plus sim- 
ple de «louseira» (ardoisière). On y obtient de grandes dalles qui sont employées pour le pa- 
vage des maisons, ainsi que pour d'autres services en remplacement du bois qui devient très 
rare dans la localilé. Cette carrière est située à 1.100 mètres au N.E. de l'éghse de Barran- 
cos, au haut du coteau. C'est là que l'on a fait une grande récolte de fossiles, consistant prin- 
cipalement en restes de végétaux marins (algues) et en traces et en empreintes d'Annélides, 
accusant donc un dépôt littoral, formé tranquillement sous une mince couche d'eau durant 
une période d'affaissement graduel et très lent du sol. 

En effet, quelques lits de schistes présentent leur surface légèrement froncée ou ridée 
comme si une douce brise avait exercé son action sur la surface de la vase couverte d'une 
mince couche d'eau; à la surface d'autres lits on découvre des empreintes de gouttes d'une 
pluie passagère et enfin dans d'autres on observe le «ripple-mark» caractéristique de la sur- 
face des plages après le retrait de la marée. 

Mais la découverte la plus intéressante qui s'est faite dans ce groupe de couches a été 
la trouvaille, dans la partie la plus élevée de la carrière, de quelques empreintes de Grapto- 
liles du genre Didymograptm (/). sparsus Hopk.), espèce qui occupe à Vallongo un horizon 
peu supérieur à l'assise de quartzites à Bilobites. 

Les strates suivent les directions N. 47 à 57° W. et s'inclinent de 60 à 80° sur le S. W.; 
parfois encore elles sont verticales. 

Dans les strates les plus élevées de la carrière le schiste se charge de quartz, qui 
forme des lames minces ayant une épaisseur d'un demi millimètre et moins qui y sont inter- 
stratifiées, donnant à la roche une structure tabulaire. 

Dans la carrière de Mestre André le passage des schistes aux grauwackes du dos de 
la serra Colorada se fait avec l'intermédiaire d'un schiste micacé, très grossier, de couleur 
violette, montrant une structure spéciale qui lui permet de se diviser en fragments allongés 
subprismatiques comme de petites bûches de bois. A la suite de ce schiste vient un quar- 
Izite fin, en lits minces de 1 centimètre et à surface très irrégulière ou grumeleuse; ces lits 
sont traversés par de nombreux trous A* Arenicolites. Ensuite, on passe à un schiste grossier, 
ou grauwacke très micacée, peu fissile, de couleur claire, formant des strates très épaisses 
avec des lits intercalés de schiste très micacé, plus fissile. Immédiatement après reparait le 
quartzite avec des Arenicolites, formant des couches de diverses épaisseurs; puis il est suivi 
d'une grauwacke fine, schisteuse, micacée, et finalement d'un schiste très grossier, micacé, gri- 
sâtre, qui appartient déjà au numéro suivant. 



188 



Granwackes de la serra Golorada 



13. Dist. hor. 320". — Grauwacke schisteuse et schiste très micacé, grossier, formant 
des bancs compacts de grande épaisseur et passant fréquemment à un quartzite avec quel- 
ques lits intercalés de quartzite et de schiste plus fin. 

Ces couches se présentent très ondulées et descendent sur le coteau oriental de la 
serra Golorada, étant coupées en plusieurs directions par des diaclases qui leur donnent une 
structure prismatique. Le quartzite est comme grumeleux ou brèchiforme et constitue des lits 
de structure irrégulière avec une surface assez inégale, tout comme les lits de schiste qui l'ac- 
compagnent. 

A la base de l'assise, c'est-à-dire dans les couches du sommet de la serra (parce que 
par suite du plissement anticlinal les strates se trouvent inverties) il y a un quartzite en lits 
minces peu réguliers, coupés par des veines d'oxyde de fer. 

Vers la partie supérieure, au contraire, la grauwacke est bien stratifiée et parfois schis- 
toïde, étant divisée en bancs de différentes épaisseurs par des lits de schiste micacé. 

Le schiste grossier a la plus grande ressemblance avec celui qui passe à l'intérieur 
de Barrancos, et nous ne doutons pas qu'il appartienne à la même assise. 

Sa formation est certainement due aux mêmes causes, savoir à des courants plus forts, 
charriant en conséquence les sédiments plus grossiers ou venant d'une distance moindre. Ce 
schiste grossier tout comme les couches de grauwacke et de quartzite qui s'y rattachent, for- 
ment ensemble une même assise, qui en tout cas ne montre pas une épaisseur uniforme sur 
un grand espace. 

On remarque très bien que ces roches forment une masse lenticulaire alignée dans la 
direction N.W.-S.E., qui est celle que l'on observe le plus généralement dans ces couches; 
elles s'amincissent de l'un et de l'autre des côtés et correspondent, dans leur plus forte épais- 
seur, au lit de la rivière de Mùrtega, qu'elles traversent perpendiculairement près du pont de 
Russiana. Là cette masse occupe environ 700 mètres de large, les couches se montrant ondu- 
lées en aval du pont; ordinairement elles présentent une très forte inclinaison et arrivent à 
être presque verticales en bien des points. Cette masse s'amincit comme nous l'avons dit, vers 
le S.E. et encore plus vers le N. W.; son épaisseur peut être estimée à 250 mètres au dos de 
la serra Colorada, à 700 mètres au N.N.W. de Barrancos et se réduit à quelques dizaines 
de mètres à peine à la serra de Boticas, au nord de la rivière de Mùrtega, étant même inter- 
rompue dans un point. Plus en avant la bande des grauwackes s'élargit car les couches sont 
très ondulées et elle s'amincit une seconde fois sur le flanc gauche de la rivière d'Ardilla 
qu'elle traverse pour pénétrer en Espagne. 

En vertu de la plus grande dureté des roches qui composent cette assise, elle forme 
un relief très prononcé sur le sol contigu. Elle embrasse successivement la serra Colorada, 
celle du Tambor, celle de Boticas et plusieurs autres colhnes alignées dans la même direction, 
formant une imposante crête, escarpée et en quelques points presque inaccessible. 

Cette assise ressemble assez par ses caractères lithologiques à celle qui forme la serra 
de Senhora da Chan et la serra da Murta, respectivement à l'ouest et au nord-est de Vallongo, 
bien qu'elles soient d'âges très différents. 



189 

Dans les quartzites sont intercalés plusieurs lits de schiâtes fins; dans l'un de ces 
lits on a découvert de petites taches circulaires, blanches, de quelques millimètres de diamè- 
tre, semblables à celles que l'on observe entre Povoa et Amarelleja dans des schistes d'un âge 
un peu plus ancien. 

La surface de quelques-uns des lits de quartzite, les plus inférieurs et les plus min- 
ces, est littéralement couverte par de petites cavités circulaires, disposés par couples, qui re- 
présentent les extrémités des cavités tubulaires d'Ânnélides (Arenicolites)y produites dans le 
sable de la plage pendant l'accumulation des sédiments. ^ 

Ainsi que nous l'avons vu les schistes à nodules sont séparés des grauwackes par une 
discordance; aussi pourra-t-on dire sans hésitation que celles-ci appartiennent au Silurique 
inférieur. D'autre part, on a pu remarquer que dans la coupe de Pè do Viso (p. 52) on a dé- 
couvert dans les couches culminantes de cette série des empreintes de Nereites qui ressem- 
blent beaucoup à celles qui ont été observées à Barrancos, dans les couches supérieures du 
côté occidental de l'affleurement (n° 3 de la coupe). 

Les courants auxquels les grauwackes doivent leur formation correspondent donc très 
probablement à des mouvements du sol, qui ont eu lieu sur des points plus ou moins distants, 
au milieu de l'époque ordovicienne. 

Dans cette région méridionale ces mouvements sont peut-être le reflet de l'éruption 
diabasique du Bussaco, qui a été suivie d'un exhaussement du sol, mettant à découvert cette 
partie de notre territoire. La direction des strates est N.45 à 60^W. et l'inclinaison est ordi- 
nairement de 60 à 80° sur l'occident. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Horizon Inférieur des Graptolites 

Enclaves de fossiles dévoniens. — 14. Dist. hor. 320". — La roche principale et 
pour ainsi dire normale et typique de ce massif est un schiste fin, dur, gris noir, sans mica, 
qui renferme plusieurs lames de quartzite subordonnées ainsi que quelques lits de schiste très 
grossier passant à la grauwache, puis de la grauv^acke schistoîde très micacée. 

Ce schiste fin possède une structure tabulaire et se compose de plaquettes alternan- 
tes, ordinairement de peu de millimètres d'épaisseur, séparées par d'autres, encore plus min- 
ces, de quartzite blanc, qui lui donnent l'aspect rayé quand on observe la roche sur les tran- 
ches des strates. En divers points le schiste présente une schistosité oblique aux plans de vé- 
ritable stratification, schistosité nettement définie par les lames quartzeuses qui sont quelque- 
fois aussi minces qu'une feuille de papier. Cette schistosité, parfaitement analogue aune fausse 
stratification des grès mésozoïques, est certainement due aux courants qui variaient à tout mo- 
ment de direction et d'intensité et qui transportaient alternativement des sédiments vaseux 
et sableux. 

Ce schiste rayé occupe la plus grande partie de la ferme de Russiana, au nord de la 
rivière de Mûrtega et de Barrancos. C'est pendant sa formation que se sont réalisés les phé- 



1 Cette espèce d*annélide est désignée par erreur sous le nom de Scolithus linearis Hall dans la fig. 1 de la pi. 
XXXIX de mon Étude mr les Bilobites, classification que j*ai alors adopté^ parce que notre exemplaire ressemble beau- 
coup au fossile ainsi nommé, représenté dans la Siluria, 3« éd. [Fossiles (3), p. 41]. 



190 

Domènes sédîmentaires qui ont apporté à cette région, par périodes, différentes colonies de Gra- 
ptoliles qui d'ailleurs ont toujours eu une durée éphémère, occupant successivement de petites 
surfaces en divers points isolés. Dans ce schiste, qui forme la base du versant oriental de la 
serra Colorada, sont compris deux bandes de Graptolites, séparées par un intervalle de 200 
mètres, occupé par des schistes qui ne contiennent que des moules de végétaux marins des 
genres Palaeochorda et Chondrites, ainsi que quelques impressions et moules de Nemertites et 
de Nereites. 

Les grauwackes de la serra Colorada sont dans le voisinage de la première de ces 
deux bandes graptolitiques. Cette bande est principalement représentée par un schiste fin, gris 
clair et blanc, ordinairement très dur et fissile, qui se divise en lames très minces, sans mica, 
visible à l'œil nu, et qui renferme quelques lits de peu de centimètres d'épaisseur d'une grau- 
wacke fine, schistoïde, extraordinairement micacée. Ce schiste renferme en outre quelques no- 
dules irrégùliers, argilo-siliceux et ferrugineux, en partie fossilifères, et de minces lits de schiste 
siliceux gris et noir (lydite) traversé par de très nombreuses veinules de quartz blanc. 

Cette couche correspond évidemment à la couche à nodules qui passe à l'ouest de 
Barrancos (n° 8 de la coupe), mais les concrétions dures y sont moins abondantes que dans 
cette dernière. 

En haut, c'est-à-dire vers l'est, elle passe à un schiste gris, tégulaire, dur, rayé en 
blanc par des intercalations de minces lames de quartzite. Ce schiste renferme quelques mou- 
les de Néréides et de plantes marines: Nemertites, Palaeochorda, Chondrites et Phymatodermaf 

En plus d'espèces qu'il n'a pas été possible de reconnaître, nous avons pu déterminer 
dans la couche à nodules les espèces suivantes: 

Monograptus ultimus Pern. Monograptus turriculatus Barr. 

» Roemeri Barr.? Raslriles maxirnus Carruth. 

» Becki Barr. » Linnaei Barr. 

» priodon Bronn. Diplograptm sp. 

» testis Barr.? Petalograptus folium (His.) Tullberg. 

» spiralis Gain. var. P sub- Cyrtograptm dubius Tullb.? , 

conicus Tôrnq. » sp. 

» convolutus His. Graptolites înd., diverses espèces, entre autres 

D exiguus Nichols. une très grande espèce ayant plus de 5 mii- 

» cf. lûbiferus M^'Coy, spéci- limètres de large, dans laquelle nous com- 

men gigantesque. ptons 9 cellules par centimètre de longueur. 

L'autre bande graptolitique qui passe près de la ferme de Coucha Polida, contient une 
plus grande quantité de nodules qui atteignent exceptionnellement de grandes dimensions 
(l'un d'eux a 0",80 de longueur I). En dehors de la direction de la coupe, on voit que cette 
bande qui est évidemment la répétition de celle qui la précède, se montre intercalée entre deux 
lits de schiste passant à une faible distance et qui lui sont immédiatement supérieurs. Ds ren- 
ferment de nombreux fossiles (Brachiopodes, Bryozoaires et Polypiers, conjointement avec des 
restes de Crinoïdes et quelques Trilobites) appartenant tous à la faune du Coblentzien de la 
serra de Porlalegre. Les schistes rayés s^interposent entre les deux lits à fossiles dévoniens 
et la bande des Graptolites; on reconnaît donc que ces lits, qui d'ailleurs représentent tous 
les deux le même horizon fossilifère, sont subordonnés à ces schistes, comme l'est d'ailleurs 



191 



la bande graptolitique. Ces lits schisteux à faciès dévonien, mais qui sans le moindre 
doute sont compris dans la série silurienne, sont irrégulièrement micacés et souvent 
très micacées, montrant une coloration grise dans la partie inaltérée, et jaunâtre ou brun clair 
par suite d'un commencement d'altération dans la couche extérieure. 

Le schiste représente évidemment la roche principale de l'enclave; mais subordonné 
à ce schiste et intercalé en petites lentilles ou lits irréguliers il y a un calcaire grossier, com- 
pact, très micacé, gris foncé, et une roche cristalline de couleur jaunâtre ocracée, qui montre 
plusieurs facettes brillantes à fracture spathique et qui fait une forte effervescence avec les 
acides. A la surface de fracture de cette roche on reconnaît qu'elle est essentiellement consti- 
tuée de fragments d'articles de Crinoïdes, par conséquent elle représente suivant toute proba- 
bilité un ancien récif corallien. 

Les moules et les empreintes de fossiles dans le schiste sont très déformés et la ma- 
tière testacée de tous les fossiles a été complètement détruite, en ne laissant à la place qu'une 
poudre ferrugineuse ou ocre jaunâtre qui colore le schiste de la môme teinte. 

Les points où ont été découverts les fossiles dévoniens suivant la direction de la coupe 
sont respectivement situées à 580 mètres au N. 73** E. et à 650 mètres au N.65®E. du signal 
de la serra Golorada. En ce dernier point les fossiles sont plus variés et en plus grande abon- 
dance, parce que la récolte des fossiles y a été plus prolongée et qu'en conséquence elle a pu 
donner un meilleur résultat. Mais comme la strate graptolitique correspond évidemment à la 
couche à nodules de Barrancos et de la base du coteau oriental de la serra Golorada et comme 
les couches forment un double pli, on est obligé de reconnaître qu'il n'y a qu'un lit à fossiles 
dévoniens. 

Dans les deux points précités on a respectivement rencontré les espèces suivantes: 

Dans le gisement à l'occident de la bande graptolitique: 



Orthis circularis Sow. 
» obnvata Sow.? (^ an 0. personata 
Zeiler). 
Spirifer paradoxus Schloth.? 
Brachiopodes ind., 5 espèces au moins. 
Pleurodictyum Zorgense Kays. 



Favosites reticukua Blainv. 
Fenestella (TleteporaJ retiformis Mich. 
Polypiers ind., 2 ou 3 espèces. 
Crinoïdes, empreintes d'articles de la tige et 
d'une plaquette isolée du calice. 



Dans le gisement à l'orient de la bande graptolitique: 



Phacops Potieri Bayle. 
Cryphaeus pectinatus Roem. 

» callitelles Vern. 

» cf. Barrandei Gailliaud. 

» cf. sublaciniata V. et Barr. 

i> sp. ind. 
Orthoceras ind. 

Capulus (Platyceras) cl. Sdcanum Gie- 
bel (C. hercyniens Kays. var. &/- 
cana Giebel). 
Buccinum cf. arculatum Arch. et Vern. 
Pterinea (Avicula) Pat/tetf Vern. et Barr. 
Cypricardinia sp.? 



Bivalves ind., 3 espèces. 
Leptaena Murchisoni Arch. et Vern., type. 
x> lepis Goldf. 
» cf. transversaiis Wahlenb. 
Strophomena rhomboidcUis Wilkens sp. 

» Bouei Barr. 

Betzia ferita v. Buch.? 
Spirifer paradoxus var. Hercyniae Giebel. 
Orthis Dumontiana Vern. 
D Beaumonti Vern. 
» striatula d'Orb. 
» circularis Sow. 
» obovata Sow. 



192 



Orthts sp. n. (aff. 0. vulvarius Schloth.) 
Athyris undata Defr. sp. 
Rhynchonella Orbignyana Vern. 

» sp. n. (aff. Rh. Orbignyana 

Vern.) 
Spirigera Ferronesensis Vern. et Arch. 
Brachiopodes ind., plusieurs espèces. 
Pleurodictyum Selcanum Giebel. 

» problematicum Goldf.? 

(cf. Pleur, giganfeum 
Kays.). 
» sp. 

Syringopora caespitosa Goldf. 



Cyathophyllum caespitosum Goldf.? 

Favosites retictdata Blainv. 

Fenestella (Retepora) reliformis Mich. 
» Bischofi Rœmer. 

Gorgonia Bouchardi Mich. sp. 

Retopora cf. infundibulum Lonsdale. 

Jiîontictdipora Bowerbanki Milne-Edw. et J. 
Haime? 

Polypiers ind. 

Crinoïdes, empreintes d'articles de la tige et 
de plaquettes isolées du calice de diver- 
ses espèces. 



Ces fossiles sont contenus dans un schiste micâcé dont le mica est irrégulièrement dis- 
tribué, mais par places très abondant, de couleur grise dans la partie inaltérée, et de couleur 
jaune ou brun clair dans la partie où il a subi un commencement d'altération. Accompagnant 
le schiste apparaissent quelques plaquettes de calcaire qui semblent indiquer que c'est la for- 
mation de cette roche qui a déterminé temporairement et localement le changement de faune. 
En outre en suivant les enclaves de fossiles dévoniens, dans le sens longitudinal, on voit qu'ils 
sont toujours accompagnés par les bandes graptoli tiques, les uns et les autres se trouvant égale- 
ment intercalés dans les schistes rayés. 11 n'y a donc pas le moindre doute en ce qui concerne 
l'association intime des Graptolites avec les fossiles du Dévonique inférieur dans la même assise, 
on pour mieux dire dans des lits contigus de la même couche. Aucun changement dans le ca- 
ractère lilhologique, aucune altération dans le relief ou dans la structure du sol ne permet d'au- 
loriser une séparation quelconque. 

Le lit fossilifère à Graptolites a été traversé par la coupe et il va passer entre les deux 
gisements de fossiles dévoniens mentionnés, à 600 mètres au N.TS^'E. du signal de la serra 
Colorada, près de la ferme de Concha Polida. En cet endroit on a obtenu les espèces suivan- 
tes, en outre de plusieurs autres que nous n'avons pas pu déterminer. 



Orthoceras cf. rigescens Barr. 

» cf. innotatum Barr. 

» ind., 3 ou 4 espèces. 
Holopella sp. ()oyez H. subulala F. A. 

Rœmer sp.) 
Cardiola Bohemica Barr.? 

» ? striala Sow.? 



Bivalves ind., 2 petits moules. 

Crinoïdes, moules et empreintes d'articles de 

la tige de 2 ou 3 espèces. 
Monograptus ind. 

Calamopora cervicornis Blainv. sp. 
Polypier ind. 



Cette couche fossilifère se prolonge vers le N.W., allant passer à l'est d'un coude 
formé par la rivière de Mùrtega, dit «Volta Ferreira», à 900 mètres au nord du signal de la 
serra Colorada, où elle a fourni également un grand nombre de fossiles. Cet affleurement 
graptolitique est, comme les autres, très étroit et les fossiles sont concentrés dans un lit de 
schiste blanc un peu siliceux, durci et comme porcelanisé par suite du métamorphisme causé 
par le voisinage d'un gisement cuprifère. Ce schiste, par endroits ondulé et très fissile, est so- 
nore et happe fortement à la langue, et les empreintes des fossiles qu'il renferme sont couver- 
tes par une substance talqueuse d'un vert clair. 



193 

Du côté de roccident cet affleurement est accompagné par une étroite bandé de grau- 
wackes et de schistes grossiers d'une centaine de mètres de largeur, qui visiblement appar- 
tient à la grande masse de la serra Golorada avec laquelle il va se réunir sur la rive gauche 
de la rivière de Mûrtega. La strate graptolitique continue sans interruption depuis la ferme de 
Concha Polida jusqu'à cette rivière qu'elle traverse à Volta Ferreira, disparaissant un peu 
plus loin. 

Les grauwackes affleurent même à la courbe de Volta Ferreira, ainsi que nous l'avons 
dit; ces grauwackes ont, de l'un et de l'autre des côtés, des schistes blancs à Graplolites avec 
quelques nodules et suivent de ce point vers le N. W. dans la direction du cerro do Tambor 
et de la serra de Boticas, s'incorporant dans la bande qui va de la serra Golorada vers le 
môme cerro, les schistes graptolitiques étant ainsi contenus dans un petit synclinal. 

On voit donc que c'est un plissement local des grauwackes qui les fait affleurer à la 
Volta Ferreira, elles sont cachées en dessous de la ferme de Concha Polida, suivant la direc- 
tion de la coupe. De même, une autre bande étroite de schistes rayées et de schiste blanc à 
Graptolites apparaît intercalée dans l'affleurement des grauwackes de la serra Golorada et se 
termine en pointe à la rive droite de la rivière de Mûrtega, 400 mètres en aval du pont de 
Russiana. 

On doit remarquer que les Graptolites apparaissent toujours en lentilles de petite lar- 
geur subordonnées au schiste rayé gris, allant longitudinalement dans le sens de la stratifica- 
tion, se montrant pour ainsi dire toujours inopinément et disparaissant également subitement. 
En tout cas on reconnaît qu'il y a en général une certaine correspondance entre les divers 
affleurements graptolitiques qui forment comme de longues lignes moniliformes qui se suivent 
sur plusieurs kilomètres de longueur. 

Les fossiles dévoniens ont été découverts en plusieurs points du coteau oriental de la 
serra Golorada et les bandes qu'ils forment se prolongent vers le N. W. dans la ferme de Rus- 
siana, ces fossiles ayant été reconnus sur 8 kilomètres de longueur, jusqu'au flanc gauche de 
la rivière d'Ardilla. Néanmoins, ces fossiles ne se rencontrent pas en strate continue, mais en 
divers points isolés, presque toujours accompagnés par les calcaires et formant de petites ta- 
ches au milieu des schistes rayés, tout comme cela se passe pour les Graptolites. 

A 1.250 mètres au S.SO^'E. du signal de Roticas, dans ce môme groupe de couches 
et au prolongement de celles qui ont été explorées près de la ferme de Goncha Polida, passe 
un schiste fissile, gris, taché de brun ocracé, chargé de moules et d'empreintes de fossiles, en 
grande partie réduits en petits fragments et tous très déformés et aplatis. Subordonné à ce 
schiste il y a un calcaire schistoïde micacé, compact, gris, coupé de veinules de spath calcaire 
blanc, formant des lits minces, irréguliers, de peu de centimètres d'épaisseur et un calcaire 
subcristallin à plusieurs facettes brillantes de cristaux de calcite, montrant dans Penveloppe 
extérieure, altérée, ferrugineuse et ne faisant déjà plus effervescence avec les acides, beau- 
coup d'empreintes de Grinoïdes et de Polypiers. Gette roche semble donc indiquer l'existence 
d'un récif formé au fond de la mer silurienne d'une façon analogue aux récifs coralliens des 
mers actuelles. 

La faune du schiste est très riche, mais les fossiles sont en majeure partie en très 
mauvais état de conservation,, donc difficilement déterminables. Nous avons cependant pu 
classifier les espèces suivantes: 

AVRIL, 1908. S5 



194 



Cryphaem cf. Barrandei Caill. (Cry- 
phaettë caUiteles Green. 
in de Vern.) 
» stellifer Burm. 
» Michelini Rou. 

» sp. 

Phacops Potieri Bajie. 

» sp. 
Prœtus sp. (voyez P. /a//aa? Barr.) 
Conularia sp. 
Pleurotomaria? (voyez Pfeeir. occidem 

Hall). 
Pterinea CAviculaJPaiUeliNem. et Barr.? 
Rhynchonella OrbignyanaWevn. sp. 
Streptorhyncus umbraculum Schloth. 
(Orthothetes hipponyx Schnur sp.) 
Athyris undata Defr. sp. 



Athyris? sp. (voyez Terebratula pruntUum 

Schnur) 
Ptychospira ferita v. Bach sp. 
Strophodonta clausa Vern. sp.? 
Orthis Hamoni Rou.? 

> aff. oblata J. Hall. 
Spirifer undiferus F. Rœmer. 
Chonetes crenukaa de Kon? 

» cf. sarcinulata de Kon. 
Crinindes, empreintes d'articles de la tige d'au 

moins 5 espèces différentes. 
Pleurodictyum problematicum Goldf. 
Chaetetes petropolitanum Pander sp. 
Alvéolites cervicornis Blainv. 
Retepora rétif ormis Mich. 
Turbinolopsis (Cyathophyllum) helianthoide$ 

Goldf. 



Du côté opposé à la serra Colorada, à l'occident de Barrancos, les fossiles dévoniens 
n'ont pas été découverts dans la direction de la coupe; mais à 2 kilomètres au N. W. de Bar- 
rancos, ces fossiles apparaissent en divers points au N.E. du sommet de Perdigâo et se mon- 
trent en minces lils intercalés dans les schistes rayés à empreintes de Nereites; ils se trouvent 
aussi liés à des lits minces de calcaire schistoïde. 

Au N.E. du signal de Perdigâo, respectivement à 600 et 700 mètres de distance, on 
a découvert deux lils de schiste avec les fossiles dévoniens, intercalés en concordance dans les 
schistes à Graptolites immédiatement supérieurs à la couche à nodules qui passe à Barrancos. 

La bande la plus orientale va se terminer obliquement contre les phyllades de Bar- 
rancos qui sont immédiatement sous-jacents aux quartzites et aux grauwackes à ArenicoUtes 
(qui manquent ici), ce qui est une nouvelle et évidente preuve de la discordance qui sépare 
les deux étages de roches. 

Ces enclaves de fossiles dévoniens au miheu des schistes rayés à^ lydite renfermant 
des Graptolites et avec des traces de Nereites à la surface de quelques lits plus durs, occu- 
pent précisément le même niveau que les lits à fossiles dévoniens de Concha Polida qui ont 
été précédemment décrits. 

Il parait donc évident que, quand a commencé la formation des récifs coralliens durant 
la formation du schiste à nodules, l'apparition de colonies de fossiles dévoniens a eu lieu en 
des points isolés. Ce sont les premiers représentants de la faune du Dévonique qui, plus tard 
seulement, a définitivement pu s'implanter dans nos latitudes, atteignant alors un développe- 
ment extraordinaire. 

Toutefois, lorsque la formation des récifs coralliens était en pleine activité, la faune dé- 
vonienne avait déjà disparu de cette région et la faune graptolitique se trouvait de nouveau 
en plein développement. 

A la cote 338, formant un sommet à 1 kilomètre à l'est du signal de Perdigâo, les 
grauwackes ont un grand développement formant une large protubérance au N. W. de laquelle 
elles disparaissent. 



195 

Dans leur prolongement il y a les schistes rayés à Graptolites qui se développent du 
côté de l'est dans la ferme de Russiana. Là aussi les Graptolites apparaissent à Touest, c'est-à- 
dire au-dessus des Brachiopodes et des Polypiers dévoniens, qui sont pareillement intercalés 
dans les schistes rayés (800 mètres au N. IS^'E. du signal de Perdigâo). 

De même à i kilomètre au nord du signal de Perdigâo, dans le prolongement de ces 
mêmes couches, on voit des lits de calcaire micacé, grossier, ocracé, qui sont liés à un schiste 
de couleur gris clair renfermant des Graptolites {Monograptus triangidatus Harkn.), ce qui 
prouve encore que la couche de fossiles dévoniens, le calcaire et le schiste à Graptolites sont 
tous les trois contemporains. 

La direction de la stratification dans ce groupe de couches est vers N.35 à 60° W., 
les strates s'inclinant sur l'occident de 50 à 70* et quelques-unes étant môme verticales. 

Ce complexe n* 14 de la coupe, correspond évidemment aux n*** 7 et 8 qui ont été 
décrits plus haut, le premier lit de Graptolites du complexe étant incontestablement le même 
qui forme la base de la couche 8. On reconnaît d'ailleurs que c'est un plissement anticlinal 
des couches qui les fait se répéter, les schistes violets du n* 11 étant par conséquent les cou- 
ches les plus anciennes de la coupe qui aient été décrites jusqu'à ce point. 

15. Dist. hor. 560°*. — Schistes rayés, durs, bien stratifiés, Gomme ceux du numéro 
précédent, avec des moules et des empreintes de Nemertites et comprenant au milieu du massif 
un lit de schiste gris clair ou blanc, à Graptolites. Ces fossiles ont été détruits et l'espace qu'ils 
occupaient est rempli par une poudre ocracée, jaune ou rouge. Ce schiste est compact, divi- 
sible en plaquettes minces à surfaces planes, et happe fortement à la langue; à côté appa- 
raissent, aussi bien à l'est qu'à l'ouest, quelques Hts minces de calcaire grossier, compact, 
schistoïde, très micacé, de couleur gris-verdâtre, formant de petites masses isolées au milieu du 
schiste. La plus grande partie des empreintes de fossiles contenus dans ce schiste sont indé- 
terminables; nous avons cependant pu classifier les espèces suivantes rencontrées à 950 mè- 
tres au S.13*W. de la ferme de Volta dos Nogaes, en dehors de la direction de la coupe: 

Monograptus spiralis Gein. var. P sub- Monograptus convolutus His. 
conicus Tôrnq. » galaensis Lapw. 

Les lits de calcaire sont accompagnés d'un schiste grossier micacé, dans lequel on a 
découvert les fossiles dévoniens en divers points, formant deux bandes parallèles et contiguës 
au schiste graptolitique, pareillement à ce qui s'observe à la ferme de Coucha Polida. 

Dans le prolongement de la strate graptolitique vers le N. W. on a aussi découvert à 
500 mètres au S. 73° E. de la ferme de Russiana, sur la rive gauche de la rivière de Mùrtega, 
dans un schiste très fin, fissile, gris, peu micacé, des moules et des empreintes de fossiles, prin- 
cipalement de Brachiopodes et de débris de Polypiers, appartenant à la faune dévonienne, ainsi 
que cela se voit d'après la liste suivante: 

Cryphaeus pectinatus Rœmer. Meristella sp. 

Dalmanites sp., espèce très probable- Brachiopodes ind., 4 ou 5 espèces. 

ment nouvelle. Crinoide, empreinte. 

Strophomena Murchisoni Arch. et Vem., Retepora retiformis Mich. 

type de l'espèce. Pleurodictyum problenuuicum Goldf. 

Terebratula Eifliensis Schnur. Turbinolopsis sp. 
Atrypa curvata Schloth.? 



196 

Les strates suivent les directions N.45 à 60° W. et s'inclinent de 60 à 70** vers le 
S.W., ayant même quelques lits verticaux. 

16. Dist. hor. 700"*. — Schistes fins bien stratifiés, rayés par des lames de quartzite 
et contenant quelques lits de schiste gris clair et blanc avec des empreintes très déformées et 
très frustes de Graptolites. Ces lits forment deux bandes distantes de 180 mètres Tune de l'au- 
tre, la première passant à 500 mètres au S. 43° W. de la ferme de Voila dos Nogaes et la deu- 
xième à 300 mètres au S.W. de la même ferme. 

En ce dernier point on a découvert dans le schiste blanchâtre ou de couleur violette 
très claire, des empreintes de Monograptus spiralis et d'un Diplograptus. 

Les deux bandes sont accompagnées de lits minces, irréguliers, de calcaire grossier, 
micacé, schistoïde, de couleur d'un violet brunâtre qui sont intercalés dans le schiste. 

Près de la ferme de Volta dos Nogaes, à l'extrémité de la coupe, les schistes rayés à 
Neinertites renferment quelques lits de calcaire, mais le schiste à Graptolites qui devrait les 
accompagner y manque, bien qu'il ait été reconnu sur le prolongement des mêmes couches 
vers le N. W., sur la rive gauche de la rivière de Mûrtega. 

La direction des couches est encore vers le N.45 à 60° W. et l'inclinaison est de 60 
à 80° vers l'ouest et vers l'est; en quelques points les couches sont môme verticales. 

On voit donc que les dernières couches de la coupe que nous avons décrite sont très 
répétées par suite du plissement qu'elles ont subi, mais nous voyons aussi que toutes appar- 
tiennent à la même assise supérieure aux grauwackes de la serra Colorada, la même qui se 
développe au couchant de Barrancos (n°* 7 et 8 de la coupe). 

Pour pouvoir traverser l'affleurement silurien dans toute sa largeur jusqu'à la fron- 
tière d'Espagne, nous avons fait une autre coupe qui commence au couchant de la ferme de 
Valle de Corcho, et qui passant par le signal de Gulebras et Fonte de Fatuquedo va se ter- 
miner à la rive gauche de la rivière d'Ardilla, à la frontière. On peut considérer cette coupe 
comme la continuation à l'est de celle que nous venons de décrire, les premiers numéros cor- 
respondent effectivement aux dernières couches de la coupe précédente. 

Coupe de la ferme de VaUe de Corcho à Fatuquedo, traversaut la coUiue de Gulebras et se terminant à la 
rive gauche de la rivière d*ArdiUa. (Pi. VUI^ profil n*" 3.) 

SILUMQUE SUPÉRIEUR 
Horizon Inférieur des Graptolites 

1. Distance horizontale 200". — Schiste gris foncé, rayé de blanc par de minces pla- 
quettes de quartzite, peu fissile, avec le clivage discordant de la stratification. 

Au commencement de la coupe ce schiste comprend une couche de schiste de couleur 
gris clair avec des empreintes très frustes et indéterminables de Graptolites et quelques no- 
dules, partiellement durs, contenant des fossiles. En suivant cette strate fossilifère vers le S.E. 
on voit qu'elle se prolonge vers la ferme de Volta dos Nogaes, passant près et à Test de cette 
maison, étjablissant ainsi visiblement le lien qui relie cette coupe à celle qui a été précédem- 
ment décrite. Direction de la stratification N.35 à 57'' W.; inclinaison de 60 à 70^ augmentant 
vers le N. E., beaucoup de strates étant même verticales. 



197 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Graowackes de la serra Golorada 

2. Dist. hor. 125". — Graawacke micacée et quarlzite dans quelques lits avec des 
Arenicoliles, qui se rencontrent dans les premières strates, c'est-à-dire les plus occidentales, 
ainsi que dans les strates les plus anciennes de l'assise. 

Ces couches sont évidemment les mêmes que celles de la serra Golorada, et la direc- 
tion de la stratification est la même que celle des schistes du numéro précédent, s'inclinant 
également de 60 à 70* sur le N.E. avec quelques lits verticaux. 

3. Dist. hor. 385". — Schistes tégulaires très micacés, de couleur grise, verdâlre et 
rougeâtre, avec moules de Palaeochorda, correspondant évidemment aux schistes de la carrière 
de Mestre André. Ils suivent encore la même direction N.35 à 57* W., mais s'inclinent vers 
le N.E. et vers le S.W.; les inclinaisons sont variables et plusieurs couches sont verticales. 

4. Dist. hor. 260". — Grauv^rackes et quartziles comme ceux du numéro 2, avec des 
Arenicolites dans les premières strates qui forment une crête à la partie occidentale du com- 
plexe. Les strates suivent dans les directions N.35 à 47° W. et s'inclinent de 60 à 70* sur 
le S.W., les strates les plus à l'est étant presque verticales. 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Horizon inférleor des Graptolites 

5. Dist. hor. 260". — Schistes fins, gris, rayés de blanc par des lames de quartzite, 
comprenant une strate de schiste blanc et gris et de lydite grise avec des empreintes de Grap- 
tolites. Ces schistes sont en partie très durs et très micacés et, par suite d'un commencement 
d'altération, ils ont pris une coloration violette ou rouge clair. 

La couche fossilifère est traversée par la coupe à 500 mètres au couchant du signal 
géodésique de Culebras; c'est sans doute sur cette couche, la même qui passe à Pouest de 
Barrancos, qu'est assise cette pyramide (n* 8 postea). On a recueilli dans cette localité les es- 
pèces suivantes dans un schiste durci par métamorphisme, en général très fissile, et conte- 
nant quelques nodules : 

Monograptus turriculatus Barr. Monogi'aptus cf. dextrorsus Liars. 

» Proteus Barr. » spircUis Gein. var. (3 subconicus 

» Halli Barr. Tômq. 

» lobi férus IVfCoy? Retiolites Geinitzianus Barr. 

» priodon Bronn? Retiograptus sp. . 

» B0cki Barr. 

Les couches suivent dans les directions N.25 à 47° W. et s'inclinent de 60 à 70* et 
encore plus fortement sur l'ouest. 

En dehors de la direction de la coupe on a trouvé des fossiles dans cette même cou- 
che, entre autres points à 1.250 mètres au S. ll^E. du signal de Culebras sur la rive droite 
du ravin de Gadaval, où un schiste gris, avec beaucoup d'empreintes frustes de Graptolites, 



198 

contient beaucoup de nodules durs, argilo-siliceux et silico-ferrugineux de formes très irrégu^ 
Hères. Beaucoup de ces nodules renferment également des fossiles, spécialement des moules 
à'Orthoceras et des Crinoïdes. On y a obtenu les espèces suivantes: 

Hyolithes cf. simplex Barr. Monograpîus, 2 ou 3 espèces indéterminées. 

Cardiola interrupta Sow. Retioliies sp. 

Prascardium cf. Bohemicutn Barr. Crinoïdes, articles de la tige de plusieurs es- 
Orthoceras cf. migrans Barr. pèces. 

» sp. Polypier ind. 

A la Cova das Palomas, à 500 mètres au S. 7^W. du signal de Culebras, on a re- 
cueilli les espèces suivantes: 

Monograptus communis Lapw. Rastrites peregrinus Barr. 

» lobiferus M*Coy. Diplograptus sp. 

Dans la ferme de Valle de Silva, à 1.100 mètres au N.52"W. du signal de Culebras, 
on a trouvé dans cette môme couche les mêmes fossiles: 

Monograptus communis Lapw. Rastrites peregrinus Barr. 

» lobiferus M*Coy. Diplograptus palmeus Barr. 

SILUKIQUE INFÉRIEUR 

Schistes i Phyllodocltes 

6. Dist. hor. 100°. — Schistes très micacés, tégulaires, ressemblant beaucoup à ceux 
de la carrière de Mestre André et appartenant très probablement à la même assise. Rs ont la 
direction N.25 à kW^. avec une inclinaison de 70"* sur l'occident et arrivent parfois à être 
verticaux. 

Le passage subit des schistes rayés aux schistes tégulaires fait présumer l'existence 
d'une faille qui sépare les numéros 5 et 6, puisqu'il manque entre les uns et les autres les 
grauwackes de la serra Golorada. Cette faille serait produite par le plissement et par la frac- 
ture consécutive de ces couches dures. Cette faille doit être parallèle à une autre qui sépare 
les numéros 8 et 9; le massif de la serra de Culebras en s'aiïaissant aurait glissé sur les deux 
plans de fracture. C'est ainsi que sont restées cachées les grauwackes et les quartzites, qui 
d'ailleurs se découvrent en beaucoup de sommets et avec grand développement à l'ouest de 

la serra de Culebras. 

Grauwackes de la serra Golorada 

7. Dist. hor. 60°. — Grauwackes et quartzites avec Arenicolites comme ceux de la serra 
Golorada. Direction des plans de stratification N.17"W. à N.27*W. L'inclinaison sur l'ouest 
est de 75** et arrive jusqu'à la verticale. 



199 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Horizon Inférieur des GraptoUtes 

8. Dist. hor. 240°". — Schistes altérés par une émission métallifère, chargés d'oxyde de 
fer et devenant siliceux. Ils contiennent beaucoup de Graptolites, spécialement en deux strates 
dont Tune correspond au faite de la serra de Culebras (où il y a un signal géodésique de deu- 
xième ordre) et dont l'autre va à 100 mètres à l'ouest de cette pyramide. Ce schiste est très 
dur, fissile et de couleur violette, et les fossiles qu'il renferme se détachent par une couleui 
foncée sur le fond uniforme de la roche, mais il sont en grande partie indéchiffrables. On a pu 
toutefois reconnaître les espèces suivantes : 

MonograpttÂS lattis M'Coy. Rastrites peregrinus Barr. 

» priodon Bronn. Cyrtograptus Lundgreni TuUb. 

» convolutm His. Diplograptus palmeus Barr.? 

» spiralis Gein. var. P sub- » (Peialograptm) folium (His.) TuM- 

conicus Tômq. berg? 

B tîiangulattAs Harkn. 

En dehors de la coupe on a obtenu, dans le même niveau, à 800 mètres au N.37®W. 
du signal de Culebras, les espèces suivantes dans un schiste siliceux, dur, peu fissile, gris 
avec taches rougeàtres ou violettes qui est la même couche sur laquelle repose le signal géo- 
désique de Culebras: 

Monograptus triangulatus Harkn. Diplograptus beUulus Tômq. 

» Becki Barr. » (PetalograptusJ folium (His.) Tuil- 

» communis Lapw. berg. 

» fimbriatttë Nich. Rastrites peregrinus Barr. 

Suivant toute probabilité ce schiste fossilifère correspond à celui du n* 5 (antè) et au 
schiste à nodules de la coupe d' Eliras Altas à Volta dos Nogaes. Les strates suivent les direc- 
jîons N.25 à iT'W. et sont inclinées de 60 à lO"" sur Test et sur le couchant, étant en quel- 
ques points verticales comme près du signal de Culebras au sommet de la colline. 

SILXTRIQUE INFÉRIEUR 

Schistes à Phyllodocltes 

9. Dist. hor. 60". — Schistes très micacés, tégulaires, à aspect ressemblant à ceux de 
la carrière de Mestre André, en partie froncés par les pressions latérales qu'ils ont subies près 
de la faille qui, comme nous le pensons, sépare ce numéro du numéro précédent. On n'a pas 
découvert de fossiles dans ces schistes qui plongent sur le quadrant du S.W. 



200 

SILURIQUE SUPÉRIEUR 

Horizon Inférieur des Graptolites 

10. Dist. hor. 25"*. — Schiste durci, violet clair, et lydite grise avec empreintes très 
frustes et même indéterminables de Graptolites. Il correspond sans doute au n"^ 8 qui a été 
précédemment décrit, et représente le bout d'un petit lambeau de cette couche fossilifère repo- 
sant en discordance sur les schistes de la carrière de Mestre André. La direction des strates 
est N.45® à bT'W. et l'inclinaison est très forte, presque verticale sur le S.W. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes de Barrancos 

H. Dist. hor. 160°*. — Schistes tégulaires, très micacés avec du mica très irrégulière- 
ment distribué, comme cela arrive à ceux du versant occidental de la serra Colorada et ayant 
un aspect semblable, mais on n'y a pas découvert de fossiles. Insensiblement ils font transition 
aux schistes du numéro suivant qui commence la série que nous avons nommée «schistes de 
Fatuquedo^D. Ce passage est si graduel qu'il n'est pas possible de tracer une ligne de division 
qui les sépare. Direction de la stratification N.25 à 37® W et inclinaison de 70* sur le S.W. 

et quelquefois verticale. 

Schistes de Fatuqaedo 

12. Dist. hor. 500". — Schistes micacés de couleur gris et verdâtre-clair, en général 
moins distinctement stratifiés que ceux du nM 1 . Entre eux il y a un schiste tégulaire ayant 
l'aspect de ceux de la carrière de Mestre André, intercalé entre autres strates de schistes peu 
fissiles, avec cjuelques lits de grauwacke un peu schistoïde. Cette grauwacke se répète dans 
le n® 14 de la coupe. On a mesuré dans ces schistes des directions variables entreN.17®W. 
et N.57°W., avec des inclinaisons de 50 à 70** sur l'est et sur l'ouest, quelques couches étant 
même verticales. 

13. Dist. hor, 1.060™. — Strates alternantes de schiste peu micacé et de grauwacke 
grise et fine. La grauv^racke renferme quelques petits cristaux de pyrite. Le schiste est en par- 
tie rayé de gris plus ou moins foncé et a le clivage oblique aux plans de stratification. 

Les strates suivent en diverses directions, la plus régulière étant entre N.35 et 47® W., 
avec des inclinaisons très fortes sur le S.W. Beaucoup de strates se présentent courbées et 
suivent en directions très variables depuis N.33°E. jusqu'à N.47®W. avec des inclinaisons 
de 50 à 70^ aussi bien vers le N.E. que vers le S.W. C'est dans ce groupe de couches que 
jaillit la source de Fatuquedo. 

14. Dist. hor. 500°*. — Schiste gris et vert et grauwacke fine, grise, en partie très mi- 
cacée et renfermant de petits morceaux de schiste, en strates alternantes avec le schiste; plu- 
sieurs lits minces de grauwacke dure, dans laquelle on semble voir des moules à* Arenicolites, 
sont aussi compris dans ce complexe. 

Une strate de grauwacke plus grossière, analogue à celle du n® 12, montre plusieurs 
points blancs qui semblent des débris de cristaux d'orthose. Direction des strates N.17°W. à 
N.37"W. et inclinaison de 60 à 80' sur l'ouest. 



201 

15. Dist. hor. 700™. — Schiste gris foncé, en partie rayé, avec le clivage oblique aux 
plans de stratification; en quelques points il est dur, passe à une grauwacke fine, se divise 
en dalles minces suivant les plans de clivage, et présente quelques moulages d'algues (Chon- 
drites?) ainsi que des traces à'Arenicolites. 

On observe ces fossiles sur la rive gauche de la rivière d'Ardilla, à la frontière, où se 
termine la coupe, à 300 ou 400 mètres au N.W. du confluent du ravin de Figueira avec cette 
rivière. La direction des strates est N.27 à 57'' W. et l'inclinaison est de 50 à 70^ sur le S.W. 

Les schistes de Fatuquedo sont compris dans les numéros 12 à 15 de la coupe. En 
considérant l'énorme développement en extension superficielle de ces schistes, ont doit con- 
clure que les mêmes couches sont répétées plusieurs fois, les sommets des plis ayant été arasés 
par la dénudation. On doit aussi reconnaître qu'ils contiennent des intercalalions des schistes 
de Barrancos que Ton ne peut pas séparer. 

Ces schistes présentent une grande variabilité de caractères, tant en ce qui concerne 
la grosseur du grain, qu'en ce qui se rapporte à la structure et à la couleur de la roche. Or- 
dinairement ils présentent une structure spéciale, xyloïde ou pseudofibreuse, qui leur permet 
de se diviser en fragments allongés de forme irrégulière, ressemblant à de petites bûches de 
bois. Cette structure est tellement accentuée que même les grands fragments ont des formes 
un peu prismatiques; elle est certainement due aux pressions que les schistes ont subis lors 
du plissement. Le mica s'y distingue bien cl est même très abondant dans plusieurs strates; la 
structure de la roche est par contre très confuse en bien des endroits, au point qu'il est parfois 
diflBcile de connaître le véritable sens de la stratification. 

Cette assise est très épaisse; dans le territoire portugais on la traverse sur plusieurs 
centaines de mètres; elle embrasse plus de 3 kilomètres de largeur sur la route d'Oliva qui 
passe près de la source de Fatuquedo, en haut de la rivière d'Ardilla, près de la frontière. 

Ces schistes se distinguent de tous les autres que nous avons décrits et peuvent à 
peine se comparer avec les schistes de Barrancos auxquels ils soni certainement liés; ils re- 
présentent une assise ou un étage inférieur à ces derniers, ayanl acquis une structure diffé- 
rente par suite des pressions auxquelles ils ont été soumis. Vu leur énorme puissance et vu leur 
position stratigraphique, on doit juger qu'ils appartiennent à un niveau très bas de TOrdovi- 
cien. En tout cas, nous pouvons considérer comme un fait bien établi que les schistes de Fatu- 
quedo sont sous-jacents à toute la série qui a été précédemment décrite. 

Traversant la rivière de Mùrtega à la courbe de Volta dos Nogaes, et allant directe- 
ment vers le N.E. en pénétrant dans le territoire espagnol, on coupe d'abord une épaisse as- 
sise de grauwackes qui occupe plus de 800 mètres de large, qui est la même que l'assise de 
la serra Colorada et qui y reparaît occupant un aussi grand espace, par un effet du plisse- 
ment des couches qui l'a fait affleurer à la surface, tandis que les couches plus modernes ont 
disparu par l'érosion. 

Les grauwackes sont suivies d'un groupe de schistes blancs à Graptolites, de 200 mè- 
tres de large, qui va à la serra de Culebras et qui passe à Test du pont d'Encinasola, sur le 
chemin de Barrancos à ce bourg espagnol; le pont repose sur ces grauwackes. On a décou- 
vert des Graptolites dans ces schistes, à 3 kilomètres au N.42^E. du signal de la serra Colo- 



202 

rada. A l'est de la couche fossilifère, suivent, sur une petite largeur, des schistes à aspect rap- 
pelant les schistes de la carrière de Meslre André et qui passent graduellement aux schistes 
de Fatuquedo. 

Pour compléter cette description et pour que Ton puisse en tout temps vérifier la justesse 
de mes observations Je donne, ci-dessous, la liste des localités où Ton a recueilli des fossiles dans 
cette contrée, aussi bien dans les couches à Graptohtes que dans les enclaves de fossiles dé- 
voniens. 

USTE DES LOCALITÉS OU L'ON A TROUVÉ DES 6RAPT0LITES 



270- 


auNlO'E 




1400 


N83 W 




1250 


N55 W 




1200 


N17 W 




1200 


N79 W>du signal de Gulebras. 


1100 


N52 W 




850 


N27 W 




800 


N37 W 




400 


N37 W 




Près du signal de Gulebras 


70" 


auS63»W\ 


500 


S73 W 


700 


S 8 W/du signal de Gulebras. 


850 


S 5 Ei 


1250 


SU EJ 


800 


N 4 E 


500 


N17 W 


200 


S83 W 


:ioo 

250 


N 86 Vf)^^ '' ^®'^°*® de Valle de Corcho. 


550 


S 53 W 




1020 


S 73 W 




650 


S74 W 




1750 


N89 E 1 


270 


S 




300 


S29 E 




2000 


S45 E 




400 


S71 E 




«00 


S49 W 




700 


S87 E 




770 


S65 W 




MOO 


g g*^ g du signal de Lobo. 


1100 


1200 


S77 E 




1200 


S 59 E 




i:k)o 


S 05 E 




\:\lo 


S69 E 




tm) 


S79 E 




1450 


S 55 E 




1450 


S43 W 




1550 


S 59 W 





1550" 


au S 87» E 


\ 


1570 


S 19 Wi 


1750 
1950 


^ ' du signal de Lobo. 


1970 


S 63 E 


2350 


S70 W 


2170 


N53 W\ 


1900 


N45 W 




1600 


N41 W 




1300 


N43 E 




1100 


N43 E 




650 


N41 W 




450 


N 40 E Idu signal de Guco. 


450 


N81 E 




850 


S53 E 




900 


S50 E 




950 


S69 E 




950 


S 37 E 


1570 


S 51 W| 


450 


N57 W\ 


250 


N67 wi 


4(R) 
450 


^ ' ^1 de la ferme de Volta dos N 


500 


S 33 W 


1650 


S47 W 


2500 


N75 E\ 


900 


S 35 W 




1150 


S 55 W 




1200 


S 54 E 




1200 


S56 E 




1250 
1550 


S17 W 
S 55 W 


à\i signal de Boticas. 


1700 


S 28 W 




2050 


S 50 W 




2150 


S69 W 




2200 


S 35 W 




2830 


S 73 W 




1500 


N 73 E. du pont de Russiana. 


1100 


N67 W 




900 


N82 W 


de la ferme de Russiana 


400 


N89 W 





203 



350- 


au S 27" E 




800- 


auN68»E 


200 


S 17 Ë de la ferme de Russiana. 


800 


N81 E 


650 


S 71 W) 


800 


N 3 E 






570 


N29 E 


950 


N23 W 




150 


S79 E 


950 


N17 W 




40 


S 73 W 


900 


N 




750 


S50 E 


830 


N37 E 




800 


S77 W 


850 


N33 E 




800 


S72 W 


600 


N73 E 




850 


S53 W 


550 
500 


^ P„ p / du signal de la serra Colorada. 


1400 


N49 W 


350 


N73 E 




1300 


N62 W 


250 


N53 E 




1470 


N45 W 


480 


S81 E 




1150 


N47 W 


600 


S77 E 




550 


N47 W 


700 


S57 E 


400 


N52 W 


930 


S62 E 


150 


S 13 W 






250 


S 


1000 


N \ 










400 


S 25 W 


630 


N51 Wi 






600 


N42 W 


600 


S 17 E 


650 


S 2S F 1 ^^ ferme de Coltadinha. 


HOO 


S 85 




, 


1100 


S45 E 


750 


S 14 Wj 










1200 


S27 E 


650 


S 30 w' 










1070 


S44 E 


4600 

noo 


N79 E ■ 
N87 El 


200 
100 


N17 W 

S63 W 


360 


N 50 E / du signal de Noudar. 


500 


S 12 E 


1200 


S60 W 


600 


S37 E 


1500 


S 82 E ; 










1000 


N55 W. 


700 


N73 El 


1000 


N22 W 


650 


N53 E 




900 


N13 W 


350 


N53 E 




800 


N51 W 


350 


N48 E 




800 


N17 W 


550 


N50 E 




730 


N41 W 


400 


S12 E 




550 


N17 W 


750 


S 23 W 

S \de la chapelle de San Ginez. 






830 


450 
400 


N18 E 
N37 W 


1200 


S 7 E 




300 


N43 E 


1330 . 


S27 E 








1500 


S12 E 




450 


N71 W 


1500 


S 23 E 




100 


S 73 W 


1600 


S17 E 




730 


S 33 E 


1850 


S 63 E 


1330 


N 7 W 


2400 


S 37 E 










1630 


N 7 E\ 


850 


N30 W 


1300 


N45 E 


100 


N62 W , , . 


1300 


Ml W 


170 


S 81 wl "^^ Defeza. 


1200 


N 7 E 


700 


S28 E 


1150 


N49 E 


3200 


N62 W 


900 


N63 E 


1250 


N23 W . 


830 


N59 E 


1000 


„ .„ ^ du signal de PerdigSo. 


2050 


N78 Wj 


825 


N67 E 




1800 


N83 Wi 



du signal de PerdigSo. 



de l'église de Barrancos. 



>de Barrancos. 



du signal de Galvario. 



W du signal d'Eiras Allas. 



' de la ferme de Jeronymo. 



de la ferme de Saramago. 



204 



850- au S 30» W 



de la ferme de Saramago. 



1450 S 85 Wj 
950 N65 W du signal de Gâta. 



400- au S 27» Wj 

450 S 2 W . . , . „ . 
500 S 3 wl ^^^ 
1050 S 21 E) 



LISTE DES LOCALITÉS OU L'ON A DÉCOUVERT LES ESPÈCES DE LA FAUNE COBLENTZIENNE 
EN DES LITS INTERCALÉS DANS LA SÉRIE 60THLANDIENNE 



050- 


au S 19» W 


700 


S 33 W 


700 


S 23 W 


750 


S 5 E 


900 


S59 W 


950 


S 5 E 


1000 


S 53 W 


1000 


S 5 W 


1100 


S31 E 


1100 


S 38 E 


1200 


S20 E 


1350 


S 31 W 


1370 


S55 W 


15(K) 


S 13 W 


2150 


S 23 E 


2150 


S 12 E 


1800 


N71 W 


1300 


N87 W 


950 


N63 W 


900 


W 


580 


S 55 W 


(MK) 


S23 W 


900 


S79 W 


1000 


S 75 W 


1030 


S17 E 


1100 


S 


1100 


S13 E 


1250 


S 9 E 


1300 


S70 W 


1400 


W 


1400 


S 30 E 


15(K) 


S79 W 


15(K) 


S77 W 


1050 


N69 E 


1050 


N73 E 


10(K) 


N23 E 


9(M) 


N71 E 


7(K) 


N21 E 



du signal de Boticas. 



700- 


auN77»E 


600 


N53 E 


550 


N21 W 


350 


NIO W 


4(K) 


E 


850 


E 


1200 


S 75 E 


1200 


S 65 E 


1250 


S 84 E 


1500 


S 85 E 


200 


N87 E 


200 


N73 E 


150 


N33 W 


150 


N 5 W 


150 


N75 E 


150 


N71 E 


120 


N73 E 


200 


S 87 E 


500 


S 73 E 


1150 


N 


1000 


N59 E 


950 


N61 E 


920 


N37 E 


920 


N41 E 


9(K) 


S80 E 


870 


N49 E 


750 


S 81 E 


750 


E 


670 


N81 E 


650 


N65 E 


550 


N73 E 


700 


S87 E 


720 


N63 E 


720 


N71 E 


700 


N47 E 


650 


N63 E 


620 


N29 E 


m) 


N49 E 



du signal de Boticas. 



E >de la ferme de Russîana. 



E Idu signal de la serra Colorada. 



du signal de Perdig5o. 



Une troisième coupe, faite de Sanlo Aleixo à la ferme d'Eiras Allas, complète la sec- 
tion a travers le grand affleurement du Siluriqne de TAlemlejo, révélant l'existence d'un 
grand synclinal dans lequel sont représentés, d'un côté et de l'autre, avec divers développe- 
ments, les couches traversées par les deux coupes ci-devant décrites. 



205 



Gonpe de Santo iUeixo à la ferme d'Eiras Allas (PI. VÎII, profil n« 1) 

ARCHAÏQUE 

1. Schiste chloritique, gris, avec quelques lits de quarlz, imprégné de calcaire qui forme 
également des plaquettes concordantes avec la stratification; et schiste vert en partie zone, à 
lames irrégulières de spath calcaire, de couleur rosée claire, qui imprègne également le schiste. 
Les couches sont très contournées et renferment de nombreuses veines ainsi que des lits irré- 
guliers de quartz blanc, interstratifîés dans le schiste. Le village de Santo Aleixo repose sur 
ces couches, les mêmes que celles qui vont passer à Safâra et Santo Amador et qui appar- 
tiennent au toit de l'Archaïque. Les strates suivent vers N.45 à 60° W. et sont inclinées de 40 
à70°surleN.E. 

SILURIQUE INFÉRIEUR 

Schistes de Barrancos 

2. Distance horizontale 1.260".— Schistes argileux, gris, et en quelques points vio- 
lets, fins et fissiles, mais sans fossiles. Les couches ont la direction N.45 à 60° W. avec incli- 
naisons très fortes de 65 à 80° sur l'est et sur l'ouest; quelques-uns des lits arrivent à être 
verticaux. Ces schistes appartiennent certainement au système silurique, mais semblent con- 
corder avec ceux de l'Archaïque; aussi, pour ce motif, est-il fort diflBcile de tracer la ligne 
de démarcation entre les deux systèmes. De même que pour les schistes des numéros sui- 
vants, les strates ont été fort soumises à des contorsions et ont été très ridées par suite des 
pressions latérales; elles présentent d'innombrables plis et replis, les voûtes ayant été enle- 
vées par érosion. 

3. Dist. hor. 1.660". — Schistes fins, fissiles en grande partie, à coloration grise, rou- 
geâtre ou violette, avec la même direction et le même plongement que ceux du numéro pré- 
cédent auxquels ils sont reliés, étant traversés par d'innombrables veines irrégulières de quartz 
blanc qui les croisent dans toutes les directions. 

4. Dist. hor. 700". — Schistes semblables à ceux du numéro précédent, très fins et 
fissiles, à coloration identique, comprenant quelques strates zonées de gris foncé et blanchâ- 
tre; ils présentent divers plis et sont partiellement traversés par plusieurs veines de quartz. 
Leur allure et leur plongement sont les mêmes que pour les couches précédentes. 

5. Dist. hor. 1.270". — Schistes très fins et fissiles, de coloration verte et violette; on 
peut en extraire des dalles planes. Ils correspondent évidemment aux schistes à l'est de Bar- 
rancos. Quelques lits montrent des empreintes de Myrianites et d'autres Annélides, des pistes 
de Crustacés ( J. Hall), des moules de Palaeochorda, de Palaeophycus et de Chondrites ?, ainsi 
que des empreintes de gouttes de pluie et de filets d'eau ruisselant sur la surface de la vase 
de la plage; ils présentent également le ripple-mark produit par l'action d'une douce brise 
sur la même surface. La direction des strates et l'inclinaison et le sens du plongement sont 
encore les mêmes que celles des couches précédentes. En quelques points ces schistes sont 
plissés en zig-zag, les tournants sont si étroits qu'ils peuvent s'observer sur des échantil- 



206 

6. Dist. hor. 2.060". — Schistes très fins et fissiles, gris et violets, se divisant en la- 
mes très minces, à surface plane, avec des moules et des empreintes de Nemertites et de My- 
rianites, près de Textrémité occidentale de ce groupe de couches, immédiatement à l'est de la 
rivière de Murtigâo, et également près de la ferme de Maria Carrasca dans le passage au nu- 
méro suivant. A la surface de quelques lits, on observe de petites fossettes circulaires, de dia- 
mètre variable, dans lesquelles on voit une accumulation de mica; toutefois ces fossettes ne 
correspondent pas à des trous qui traversent perpendiculairement le schiste. La direction de 
la stratification est encore concordante avec celle des couches précédentes, mais l'inclinaison 
est très forle vers Test et vers l'ouest, étant même verticale dans la plupart des cas. 

7. Dist. hor. 350". — Schistes très fins et fissiles, de couleur vert-jaunâtre et égale- 
ment violette; au milieu de ce groupe de couches il y a, près de la ferme de Maria Carrasca, 
des empreintes de Nemertites, de Palaeochorda minor et des pistes de Crustacés (J. Hall), 
plus probablement d'Annélides qui marchaient sur la vase couverte d'une mince couche d'eau. 
Les couches sont concordantes avec celles des numéros précédents, et les inclinaisons sont 

semblables. 

Schistes à Phyllodocites 

8. Dist. hor. 450". — Schistes tégulaires à coloration d'un vert-clair, très micacés, avec 
le mica distribué irrégulièrement et accumulé en abondance extraordinaire sur différents points; 
ils comprennent quelques lits de grauwacke et de quartzite. Ces schistes ont exactement l'as- 
pect de ceux de la carrière de Mestre André, auxquels ils correspondent sans le moindre doute. 
Dans les couches les plus à l'est de l'assise on a découvert des moules de Palaeochorda major 
e de P. minor. Les couches suivent en concordance avec celles des numéros antérieurs. 

Dans le passage au numéro suivant, on voit en quelques points des lits de grauwacke 
dure, passant au quartzite, épais de quelques décimètres, qui représentent, quoique avec moins 
de développement, l'assise des grauwackes et des quartziles de la serra Colorada. Mais cette 
strate quartzeuse manque en bien des points, le schiste à Graptolites du n"" 9 reposant immé- 
diatement sur les schistes tégulaires. Sur la direction de la coupe, ce passage est marqué par 
une forte discordance comme l'on voit par le diagramme suivant: 



Grauwackes 



Schiste à nodules 




Tranchée de la route de Barrancos ù 600* au S.S" E. du signal de Gâta 



SILURIQUE SUPÉRIEUR 
Horizon inférieur des Graptolites 

9. Disl. hor. 100°*. — Schistes fins, gris, d'une teinte plus ou moins foncée, ou à colo- 
ration rouge clair ou violette, avec beaucoup d*empreintes de Graptolites pour la plupart très 
frustes, mais qui marquent bien un horizon fossilifère se poursuivant sur plusieurs dizaines de 



207 

kilomètres, sur toute la longueur de l'affleurement silurien. Dans la direction de la coupe, c'est 
à peine si nous avons pu déterminer les espèces suivantes: 

Monograptus dubius Suess. Stomatograptus cf. grandis Suess. (^an sp. n.) 

» Sedgwicki Portl.? 

A l'ancienne Conlenda de Moura, à 700 mèlres au S.SS^'E. du signal de Mofeda Es- 
cura, on a rencontré dans le même horizon et dans un schiste fin, fissile, violet clair, les es- 
pèces suivantes de Graptolites, représentées par d'innombrables empreintes: 

Monograptus Proteus Barr. Monograptus indét., 2 espèces probablement 
» lobiferus M*Coy. nouvelles. 
» colonus Barr. Linograptus Nilssoni Barr. sp. 
» spiralis Gein. var. (3 sub- Cyrlograptm Lapworthi Tullb. 
conicus Tôrnq. » Lundgreni Tullb. 
» ansuloms Tôrnq. » spiralis (Gein.) Tullb, (M. convo- 
ie priodon Bronn. lutus Gein. non His.) 
» latus M'Coy. » Murchisoni Carr. var. crassius- 
» communis Lapw. culus Tullb. f. 
» Bohemicus Barr. Stomatograptus cf. Tômsquisti Tullb. P. 

Dans le prolongement de la même couche vers le sud-est, très près de la frontière 
mais déjà en territoire espagnol, à 500 mètres au S.55®E. du signal du Alto do Charco Por- 
tuguez, on a recueilli les espèces suivantes dans un schiste gris noirâtre, maculé de taches blan- 
châtres, avec beaucoup d'empreintes de Graptolites. Il renferme quelques lits de schiste sili- 
ceux et quelques rognons durs, siliceux ou grésiformes. 

Monograptus priodon Br. Monograptus priodon Br. var. Flemingi Lapw. 





Barrandei Suess. 


(M. Flemingi Salter in Lapw.) 




lobiferus M^Coy. 


Cyrtograptus Murchisoni Carr., type de l'es- 




convolutus Gein. non His. 


pèce. 




Proteus Barr. 


» Murchisoni Carr. var. crassius- 




sartorius Tôrnq. 


culus Tullb. F. 




spiralis Gein. var. P sub- 


Retiolites Geinitzianus Barr. 




conicus Tôrnq. 


Stomatograptus cf. grandis Suess. P. 




latus M^Coy. 


» Tômquisti Tullb. 




afif. distans Portl. 


» » sp. 




anstdosus Tôrnq. 





Cet horizon semble être le même que celui de la bande graptolitique de Vallongo, 
ainsi que cela se voit d'après le grand nombre d'espèces de Graptolites qui sont communes 
aux deux locaHtés. Il correspond également à la couche à nodules ou horizon inférieur des 
Graptolites de Barrancos (n** 8 de la coupe d'Eiras Allas à la ferme de Volta dos Nogaes); 
toutefois, la lydite noire manque dans la direction de la coupe ainsi que les nodules qui se 
rencontrent, comme nous l'avons vu, dans le prolongement sud de la strate fossilifère, en de- 
dans de l'ancienne Contenda de Moura. Les couches sont concordantes avec celles des nu- 
méros antérieurs et s'inclinent de 60 à 70** sur l'est; quelques-unes arriveut à être verticales. 

10. Dist. hor. 1000". — Schistes de couleur grise et vert-jaunâtre, avec des interca- 
iations de beaucoup de strates de grauwackes plus ou moins grossières, passant même quel* 



208 

qaefois à un véritable conglomérat, et contenant plusieurs moulages de débris de tiges de vé- 
gétaux répartis en diverses couches. L'une de ces couches passe près du signal de Gâta. 

Le coteau de Gâta est constitué par des grauwackes verdâtres et est couronné par 
une couche de conglomérat très grossier, composé de gros grains de quartz gris et de petits 
fragments de schiste gris cimentés par une pâte de grès argileux. 

Les grauwackes ont une structure prismatique et les fragments détachés à la surface 
du sol présentent des formes anguleuses irrégulières. 

La direction des couches est concordante avec celle des assises décrites et l'inclinai- 
son est verticale ou de 70 à 80° sur l'est et sur l'ouest. Au-delà de la coupe, à 1.150 mètres 
au N.25°W. du signal de Gâta, on rencontre un quartzite grisâtre, en lits très minces, d'un 
centimètre et moins d'épaisseur, avec des moulages d'algues et des empreintes de Nereites? 

11. Dist. hor. 1.070". — Schistes argileux, gris, avec quelques grauwackes fines et en 
partie schistoïdes. En dehors de la coupe, mais compris dans ce numéro, à 1.300 mètres au 
N.5®E. du signal de Gala, on rencontre un quartzite gris en lits très minces, dont la surface 
montre des empreintes de Néréites, on y voit aussi quelques couches de conglomérat avec de 
gros cailloux de quartzite, très roulés, dans la pâte du même schiste gris, imprégné de calcaire 
faisant effervescence avec les acides. La direction des couches est N.25 à 50®W.. et l'incli- 
naison est ou verticale ou de 60 à 80^ tant sur l'est que sur l'ouest. 

12. Dist. hor. 1.900". — Ce grand intervalle est occupé par des schistes avec interca- 
lation de rares lits de grauwackes, dans l'un desquels on a découvert des moulages de débris 
de tiges de végétaux à 550 mètres au S.53''W de la ferme de Claudio, sur la route de Santo 
Aleixo à Barrancos. Dans les tranchées de la route on observe de nombreux plis dont les som- 
mets ont été détruits partout ailleurs, sous l'influence de l'érosion. 

La direction et l'inclinaison des couches sont très variables, les directions sont ordi- 
nairement N.55 à 85° W. et l'inclinaison est tantôt sur le quadrant du N.E., tantôt sur celui 
du S. W., depuis 30 jusqu'à 90^ 

Au-delà de la direction de la coupe, mais appartenant à ce groupe de couches, il y a 
au sommet, avec la cote 323, au-dessus du ruisseau de Gamos, quelques puissantes couches 
de grauwackes, les unes très grossières, les autres fines. 

Un peu en avant sur le même ruisseau, à 2.100 mètres au S.40^W. de la ferme d'Ei- 
ras Altâs, on voit quelques lits fort minces de quartzite, au milieu des schistes; ces lits renfer- 
ment des empreintes de Nereites et des moulages d'algues. Egalement au-delà de la coupe, 
à 1.900 mètres au S.50°W. de la ferme d'Eiras Altas, on observe des empreintes de Nemer- 
tites, près d'un faisceau de strates, épais de 50 mètres, formés par un conglomérat composé 
de cailloux très roulés à forme arrondie ou ellipsoïdale, dont quelques-uns arrivent à être fort 
volumineux comme de petits melons, de quartzite, de quartz et de calcaire cimentés par une 
pâte de schiste d'un gris foncé. 

Adossée à ce conglomérat du côlé de l'est, on a découvert une petite masse de calcaire 
parfaitement compact, schistoïde, ressemblant beaucoup par son aspect au calcaire à Crinoïdes 
et Polypiers qui accompagne les fossiles dévoniens à l'est de la serra Colorada; toutefois, on 
n'a pas rencontré ici de vestiges de ces fossiles. 

H n'est pas inutile de faire remarquer que cette petile masse de calcaire occupe un 
niveau très supérieur aux calcaires de Barrocal. Le conglomérat correspond peut-être à la 



209 

bande de la même roche qui est traversée par la route en amont du pont d'ËncinasoIa, où 
apparaissent également des calcaires. 

13. Dist. hor. 2.520". — Schistes d'un gris foncé, en partie fissiles, avec quelques lits 
de grauwacke fine dans lesquels on n'a pas découvert de fossiles. Ces schistes appartiennent 
au même étage que ceux des numéros 1 et 2 de la coupe de la ferme d'Eiras Altas à Volta 
dos Nogaes, avec lesquels ils doivent être réunis. Ils suivent les mêmes directions N.65°W. 
à N.SS^'W. en concordance avec les couches précédentes et s'inclinent de 50 à 70® vers le 
S.W.; quelques lits arrivent même à être verticaux. 

A 1.400 mètres au S. lO^W. de la ferme d'Eiras Altas, en dehors de la direction de 
la coupe, passe un schiste fissile avec Nemertites et un lit de conglomérat à cailloux très rou- 
lés et ellipsoïdaux de grauwacke fine. 

Restent compris dans ce numéro les schistes de Monte do Castello, à 8 kilomètres à 
l'est d'Amarelleja, où Ton a trouvé, au fond d'un ravin descendant du coteau de Mentiras, de 
nombreuses empreintes de Nereites ainsi que des moulages d'algues, en particulier de Nereites 
cf. pugnus Emm., iV. aff. Jacksoni Emm., en outre de Nereites, Myrianites et Nemertites indé- 
terminées, ainsi qu'un Palaeophycus dans un schiste tégulaire, dur, gris foncé. Je crois que ce 
sont les mêmes couches qui vont passer près de la ferme de Claudio à une lieue à l'ouest de 
Barrancos. Dans les schistes de la ferme do Forte près de Bencatel, qui occupent à peu près 
le même niveau, on a trouvé des empreintes semblables. 

Classification des dépôts. — En réunissant les couches des trois coupes décrites d'après 
leur contenu organique, puis en combinant ce critérium avec celui qui dérive des caractères 
lilhologiques, en tenant en outre compte des pHssements que les couches ont subi et qui les 
ont fait répéter à plusieurs reprises, nous croyons pouvoir distinguer dans le Silurique de cette 
région sept assises distinctes qui se succèdent de haut en bas dans la forme suivante: 

7. Schistes et grauwackes avec présence dans certaines couches de débris de tiges de 
végétaux. 

6. Schistes et lydite à Graptolites de Noudar avec des débris de tiges de végétaux et 
des empreintes de Néréides dans quelques couches. 

5. Schistes rayés avec empreintes de Nereites auxquels sont subordonnés les calcaires 
et les brèches en masses lenticulaires, plus ou moins grandes, ainsi que les min- 
ces lits irréguliers qui en de nombreux points accompagnent des enclaves de fos- 
siles dévoniens. 

4. Schistes à nodules avec Cardiola internipta, contenant une faune graptolitique va- 
riée et riche en espèces. 

— Lacune. 

3. Grauwacke et quartzile de la serra Colorada. 

2. Schistes de Barrancos (à l'est) comprenant dans leur partie supérieure les phylla- 
des de la carrière de Mestre André avec plusieurs moules d'algues et des em- 
preintes de Néréides et contenant une forme remarquable de Graptolite (Didymo- 



210 

Épaisseur de la série. — En admeltanl que l'épaisseur totale de ces dépôts est très con- 
sidérable, certainement de plusieurs centaines ou même de quelques milliers de mètres, elle 
n'est néanmoins pas en rapport avec la largeur de Taffleuremenl qu'ils forment. 

Sur le parallèle de Mourâo, par exemple, on ne voit que les schistes de Barrancos qui 
y ont leur plus grand développement, occupant une largeur de 26 kilomètres perpendiculaire- 
ment à la direction des couches, ce qui sans plus ample examen nous montre immédiatement 
que les couches sont répétées à plusieurs reprises en plusieurs ondulations ou plis parallèles 
formant une série d'anticlinaux et de synclinaux subordonnés au plissement principal. 

Au contraire, dans la partie septentrionale de l'affleurement, les schistes à Graptolites 
présentent un très grand développement, ils sont interrompus et refoulés sur les deux côtés 
par l'intrusion de l'affleurement des calcaires archaïques d'Estremoz. 

Considérations générales snr les coopes décrites.— L'assise des schistes et des grauwackes 
supérieurs (n** 7 du tableau ci-dessus) se dirige vers le nord, serrée entre les deux bandes 
graptolitiques parallèles qui sont indiquées sur la carte géologique par une série de repères 
qui indiquent les principaux gisements fossilifères; elle va se terminer au massif des calcaires 
archaïques, car au nord d'Alandroal on ne voit que les schistes à Graptolites. 

Comme il est clair que les deux bandes graptolitiques, l'orientale et l'occidentale, ap- 
partiennent au même niveau géologique, on reconnaît que les couches du grand affleurement 
silurien de l'Alemtejo forment un long synclinal, les couches étant répétées dans l'un et dans 
l'autre flanc. 

D'autre part il est évident que les couches, étant obligées d'occuper beaucoup moins 
de largeur que celle qu'elles avaient primitivement, ont formé par suite du plissement plu- 
sieurs plis parallèles, ce qui fait paraître leur développement vertical plus grand qu'il ne l'est 
réellement. De plus, il semble qu'il y a une succession de plusieurs horizons fossilifères diffé- 
rents qui cependant n'existent pas en réalité. 

Inférieurement, c'est-à-dire à l'ouest de la bande graptolitique occidentale, on a décou- 
vert en plusieurs points, et particulièrement à Touest d'Amarelleja et à l'est de Santo Aleixo 
sur la route de Barrancos, des marques et des pistes de Nereites et des moulages d'algues res- 
semblant à celles que l'on a découvert dans les schistes de Barrancos et de la carrière de Mes- 
tre André. Gela montre la correspondance générale qu'il y a entre le faisceau schisteux à l'occi- 
dent et celui à l'orient, bien que du côté de l'occident la série des couches qui s'observe aux 
environs de Barrancos n'est représentée en aucun point, du moins avec les mêmes caractères. 

Un schiste tégulaire gris-verdâtre, irrégulièrement micacé, qui s'observe près d'Ama- 
relleja, renferme des moules de Palaeochorda et présente des caractères identiques à ceux des 
schistes du versant occidental de la serra Golorada; c'est ce qui confirme d'ailleurs la corres- 
pondance indiquée. 

Une couche de quartzite accompagne dans le coteau de Gâta (cote 297 à l'ouest de 
Barrancos) le schiste fin de coloration grise ou rougeâtre qui renferme les Graptolites; on en 
a également découvert à Granja, aux sommets d'Atalaia da Coxa (cote 227) et de Cuncos (cote 
216, à une lieue à l'est de Mourâo), au sommet d'Azinhal Redondo (cote 210), à Valle de Clara 
(cote 311, à l'ouest de Terena) et le long du versant oriental de la serra d'Ossa. Toutefois vers 
la cime sur laquelle repose le signal de Cuncos, on voit que les quartzites sont plissés et qu'ils 



211 

ont obéi à la même pression latérale que les schistes de Mourâo. Us forment là un petit pli 
anticlinal dans la direction N.-S. qui correspond au sommet du coteau, les strates se montrant 
verticales du côté de l'occident et moyennement inclinées du côté du levant où elles vont se 
relier à un pli synclinal qui pénètre en territoire espagnol. 

Par suite de la différence de caractères de la bande du Silurique, traversée par la coupe 
d'Eiras Allas à Volta dos Nogaes, comparée avec le groupe de couches qui se développe vers 
l'ouest du sommet de Gâta, on est forcé d'admettre que, pendant que se déposait à Test, dans 
la région de Barrancos, l'épaisse formation de schistes à Graptolites qui accuse un mouvement 
d'affaissement lent du fond de la mer, la région occidentale restait presque immobile. 

En effet là est représentée, par une très petite épaisseur de strates, toute la série des 
schistes graplolitiques et des calcaires superjacents aux grauwackes de Barrancos et de la 
serra Colorada. En tout cas, près des ponts de Godelim, à 3 kilomètres au N.N. W. de Granja, 
immédiatement au-dessus de la couche de quartzite qui accompagne les Graptolites, donc à 
peu près sur le même horizon que ces fossiles, on a découvert des débris de Polypiers et de 
Crinoïdes qui rappellent les colonies de fossiles dévoniens qui occupent ce même niveau dans 
la coupe d'Eiras Ahas à Volta dos Nogaes. 

D'autre part, la répétition de la même couche fossilifère à formes variées de Grapto- 
lites, formant deux lignes brisées à peu près parallèles, suivant une étendue aussi considé- 
rable que celle de la longueur de l'affleurement silurien et occupant la partie moyenne de cet 
affleurement, rend assez probable, sinon presque certain, que cette coupe traverse la branche 
orientale d'un synclinal principal. Les conglomérats et les brèches du sommet de Gâta et de 
Granja sont contemporains des calcaires et brèches de Barrancos; quant aux grauwackes de 
cette localité et aux schistes sous-jacents, ils ont leur correspondant stratigraphique dans le 
puissant groupe schisteux qui se développe à l'occident du signal de Gâta vers Santo Aleixo 
et Safâra. 

Ainsi que nous l'avons dit, on rencontre en effet à Amarelleja des schistes parfaite- 
ment analogues à ceux de la carrière de Mestre André et qui renferment quelques-unes des 
espèces fossiles qui s'y rencontrent. 

Dans la branche occidentale du grand synclinal dont l'axe peut être considéré comme 
passant à mi-distance entre le sommet de Gâta et Barrancos et comme se prolongeant sur le 
nord parallèlement à la ligne tracée par la série de gisements fossilifères qui se dirige vers 
la base de la serra d'Ossa, les calcaires sont à peine indiqués dansi la mine d'Apariz, près de 
la ferme de Saramago, les deux horizons, supérieur et inférieur de Graptolites, étant réunis 
dans une même couche. 

Fanne de la bande graptolltlqne occidentale.— Des deux bandes fossilifères c'est l'occidentale 
que l'on a pu le mieux suivre et c'est celle qui renferme une faune plus riche, attendu que l'on 
y a découvert 49 formes différentes de Graptolites qui appartiennent pour la plupart au genre 
Monograptus; plusieurs de ces formes sont communes à celles du Silurique supérieur de Val- 
longo, par conséquent elles doivent se rapporter plausiblement au même horizon géologique. 
Cette faune est indiquée sur la liste suivante: 



212 



Rastrites aff. gemmatus Barr. 

Retiolùes Geinitzianus Barr. 

» sp. aff. Geinitzianus Barr. 

» sp. (^an fl. fibratus Lapw.) 
Monograptus Halli Barr. 

» discrelus Nich. 

» cf. discrelus Nich. 

» /^tiij^ Portl. 

» aff. /f^Mi5 Portl. 

» JBecW Barr. 

» lobiferus M'Coy. 

» cf. /esa'5 Barr. 

» triangulatus Harkn. 

» cf. crispus Lapw. 

» cf. Clingani Carr. sp. 

» cf. Barrandei Suess. 

» aff. Barrandei Suess. 

» convolutus His. 

» Proteus Barr. 

» spiralis Gein. 

» priodon Br. 

» aff. priodon Br. 

» cf. mutuliferus Menegh. 

» aff. distans Portl. 

» colomis Barr. 



Monograptus aff. colonus Barr. 
Sedgwicki Portl. 
aff. Sedgwicki Portl. 
cf. vomerinus Nich. 
/a/w5 M'Coy. 
aff. /a/w« M'Coy. 
sagittarius His. 
aff. Nilssoni Barr. 
cf. Flemingii Sait. sp. 
distans Portl. 
cf. fimbriatus Nich. 
aff. Riccartonensis Lapw. 
aff. antennulatus Menegh. 
ultimus Perner. 
argulus Lapw. 
* » dwftjw^ Suess. 

» communis Lapw. 

» priodon Br. var. validus Perner. 

» flagellaris Tôrnq. 

» lobiferus M'Coy . var. Mco/i Harkn. 

» cultellus Tôrnq. 

Linograptus Nilssoni Barr. sp. 
Stomatograptus Tôrnquisti Tullberg. 
Tetragraptus? 



Celle bande graptolilique peut être suivie depuis la frontière (au milieu de l'ancienne 
Contenda de Moura, à 7 kilomètres au sud de Barrancos) dans la direction du N.W. Elle 
passe au sommet de Gâta (cote 297), au sommet de Travessa (cote 298), dans la serra d'Ama- 
rella (cote 253 à Test d'Amarelleja); elle se continue dans la même direction sur Granja où 
elle tourne vers le nord, passant à 6 kilomètres à Test de Mourâo. Là elle s'infléchit encore 
une fois sur le N. W., passe à l'ouest de Terena et se continue suivant la base orientale de la 
serra d'Ossa, se prolongeant encore sur le nord-ouest sur plus de 50 kilomètres, vu qu'elle 
passe à 3 kilomètres au S. W. d'Estremoz et qu'elle rejoint Aviz, où l'on a découvert plusieurs 
affleurements graptolitiques. 

Dans ce long trajet qui n'est pas inférieur à 140 kilomètres, on a découvert des fos- 
siles en plusieurs points, mais parmi tous les gisements fossilifères le plus important par la 
variété d'espèces est celui de Fonte Ferrenha, à la base de la serra d'Ossa, à 5 kilomètres au 
S.42^W. de l'église de Bencalel et près de la route de ce village au bourg de Redondo. Dans 
cette localité on a obtenu les espèces suivantes: 



Monograptus colomis Barr. 

» lotus M'Coy. 

» ultimus Perner. 

» argulus Lapw.? 

» dubius Suess. 

» communis Lapw. 

» leslis Barr.? 



Monograptus sagittarius His. (M. leptotheca 
Lapw., d'après Tullberg), 

9 , Proteus Barr. 

» vomerinus Nich. 

» convolutus His.? 

» Halli Barr. 

» discrelus Nich. 



213 

Monograptus priodon Br. Monograptus cf. Sedgwicki Portl. 

» » Br. var. validus » ind., diverses espèces. 

Peraer. Linograptus Nilssoni Barr. sp. 

» fiec/rt Barr. Retiolites Geinitzianus Barr. 

» aff. distans Portl. » sp. aff. Geinitzianus Barr. 

» flagellaris Tôrnq. » cf. fibrattis Lapw. 

» lobiferus M'Coy. var. M- Stomatograptus Tômquisti Tullb. (S/om. jran- 

co/t Harkn. rfw Suess, d'après Tôrnq. et F. Rœmer). 

» cultellfis Tôrnq. Tetragraptus? 

Au total 27 espèces, dont 15 sont communes à celles de Vallongo. 

Faune de la bande graptolltiqne orientale. — La bande graptolitique orientale a fourni à peine 
6 espèces au sommet de TAlgarve Secco, là où elle est le mieux représentée: 

Monograptus spiralis Gein. Monograptus afif. colonus Barr. 

» Proteus Barr. Retiolites Geinitzianus Barr. 

» aff. priodon Br. Rastrites aff. gemmatus Barr. 

Toutes ces espèces, sauf la dernière, ont été aussi découvertes dans la bande oc- 
cidentale. 

A Test et parallèlement aux deux bandes graptolitiques décrites, il y a une autre 
bande qui se prolonge de San Româo vers Veiros, passant à Test de ce village et à une demi- 
lieue au N.N.E. de Fronteira, où Ton n'a trouvé de fossiles qu'en deux points à peine. Sans 
le moindre doute cette troisième bande est, par suite d'un pli des couches, la répétition de 
l'horizon fossilifère des deux autres. Les deux points dont il est question sont: la ferme de 
Torneiros, à 4.350 mètres au N.W. de l'église de Terrugem, et le point à 1.150 mètres au 
S. 42^ W. de l'église de Santo Aleixo, près de la limite orientale de l'affleurement silurien. 

On a découvert dans ces points les espèces suivantes: 

Près de la ferme de Torneiros: 

Monograptus spiralis Gein. var. (3 sié- Monograptus convolutus His. var. commmns 
conicus Tôrnq. Lapw. 

» latus M'Coy. » ind., plusieurs espèces. 

» Sedgwicki Portl. sp. Rastrites peregrinus Barr. 

Au S.W. de Santo Aleixo: 

Monograptus convolutus His. Monograptus aff. tenuis Portl. 

» Proteus Barr. » harpago Tôrnq. (^an M. lobife- 

» communis Lapw. rus var.) 

» testis Barr.? » ind., diverses espèces. 

On a également trouvé des fossiles à 2.300 mètres au S.W. de l'église de San Romào 
en un point qui est au delà de l'alignement précédent. Les espèces recueillies sont: 

Monograptus spiralis Gein. var. p sub- Monograptus convolutus His. (M. spiralis Barr. 
conicus Tôrnq. non Gein.) 

» priodon Br. Phylbgraptus typus Hall. 



214 

Différences dans )a nature des dépôts. — En observant attentivement le tableau que nous 
avons présenté (pag. 209) on voit qu'au-dessous du groupe schisteux, caractérisé par une 
faune graptolitique abondante, il y a une assise de quartzites et de grauwackes qui en est 
séparée par une forte discordance. Ces grauwackes annoncent une série de conditions physi- 
ques absolument différentes de celles dans lesquelles se sont formés les schistes qui leur ont 
succédé. Donc les deux groupes de couches représentent deux horizons stratigraphiques et 
paléontologiques distincts. Les schistes à Graptolites appartiennent évidemment au Silurique 
supérieur (Wenlock); les grauwackes et les schistes de Barrancos comprenant ceux de la car- 
rière de Mestre André doivent donc appartenir à TOrdovicien. * 

Les schistes de la carrière de Meslre André indiquent un horizon fossilifère particu- 
lier, caractérisé par plusieurs espèces de Néréides et de plantes marines et spécialement par 
une forme notable de Graptolite {Didymograptus sparsus Hopk.) qui d'après les meilleures au- 
torités a été jusqu'à présent considérée comme appartenant à l'étage d'Arenig*; cependant à 
VâUongo nous avons vu que cette espèce occupe un niveau supérieur à celui des quartzites 
à Bilobiles, par conséquent elle appartient à la base de l'Ordovicien moyen. 

Faisant corps avec les schistes de la carrière de Mestre André et intimement reliée à 
eux, se développe inférieurement une puissante assise schisteuse, les schistes de Barrancos, 
dans lesquels on a découvert quelques rares moules et empreintes de Néréides. On doit con- 
clure que ces schistes appartiennent à la partie inférieure de l'Ordovicien, c'est-à-dire qu'ils 
sont un représentant taxonomique ou dépôt contemporain des quartzites à Bilobites et à Sco- 
lithus qui s'est formé en des eaux plus profondes ou à une plus grande distance de la plage 
que ces quartzites. 

Au-dessous des schistes de Barrancos vient l'étage des schistes de Fatuquedo dans 
lequel on n'a pas découvert des fossiles; c'est à peine si l'on a trouvé en un point (comme 
nous Tavons dit) quelques moules d'algues (Chondrites?) et des trous à*Arenicolites, mais il 
est bien probable que ces fossiles appartiennent plutôt aux schistes de Barrancos. 



I On doit supposer que les grauwackes de la serra Colorada^ ainsi que les schistes et grauwackes de Barrancos 
se sont déposés à l'époque ordovicienne. En efFet, Keeping [The geology of Central Wales (Quart. Joum. of the Geol. Soc. 
of London, vol. xxxvii, 1881, p. 170)] dit que tous les faits observés concordent pour indiquer la continuité des dépôts- 
siluriens et cambriens (Sedgwick) (c'est-à-dire du Silurique supérieur ou Silurique proprement dit et du Silurique infé- 
rieur) dans l'ouest et dans le centre du pays de Galles, tandis qu'une importante interruption (break) se manifeste à Test 
et au nord-est. 

De Ik il conclut que dans les derniers temps cambriens et au commencement de l'ère silurienne les forces éléva- 
toirâs, travaillant dans la direction N.-S., ont relevé le fond de la mer pour former des terres à la partie occidentale de 
l'Angleterre et à la frontière du pays de Galles. Sur Ja plus grande partie de la surface de ce pays ces forces n'ont eu d'in- 
fluence qu'à un degré inférieur ayant produit, à ce qui semble, les eaux moins profondes dans lesquelles se sont déposés 
les grès de Aberystwyth, mais n'interrompant pas le dépôt continu de sédiments et la succession ininterrompue des phé- 
nomènes géologiques dans le passage de l'ère cambriennc (Ordovicien) à l'ère silurienne (Gothlandien). 

II paraît que les mêmes phénomènes se sont réalisés en Portugal et pour ce motif nous trouvons représentée à 
Vallongo la série des dépôts qui relient l'Ordovicien au Gothlandien, tandis qu'elle manque à Bussaco. 

Comme il arrive dans cette contrée les forces élévatoires sont plausiblement en relation avec l'apparition de la 
diabase; Taffaissement du fond de la mer a été très lent à celte époque pour toute la région à Test de Barrancos et s'est 
fait encore moins sentir du côté occidental où les dépôts montrent une épaisseur incomparablement plus faible. 

* Robert Elheridge, The anniversary address (Proceedings of the Geol. Soc. of London, vol. xxxvii. Part ii, May 
1881, p. 109). 

Fossils of ihe Biitish hlands, 1888, p. 8. 

Misses Elles and Wood, A monograph of Urithh Graptolites, 190 J, p. 17. 



215 

Au-dessus du schiste à nodules avec Cardiola interrupta el plusieurs autres espèces 
caractéristiques du Silurique supérieur, particulièrement des Graptolites, il vient un groupe 
épais de schistes rayés auquel sont subordonnées les masses de calcaire ainsi que les colonies 
de fossiles dévoniens qui se rencontrent isolément en beaucoup de points. 

Au-dessus des schistes rayés se développent les schistes et la lydite à Graptolites de 
Noudar, représentant l'horizon supérieur de Graptolites, appartenant également sans contes- 
tation au Silurique supérieur, donc à la partie supérieure de cet étage. 

Cet horizon supérieur de Graptolites forme la bande qui suit avec la plus grande ré- 
gularité dans toute la longueur de l'affleurement du Silurique. 

Dans le flanc occidental du grand synclinal les deux horizons, supérieur et inférieur, 
de Graptolites se réunissent en une seule couche, que Ton peut suivre sans aucune inter- 
ruption depuis la frontière au sud-est du sommet de Gâta, dans l'ancienne Contenda de Moura, 
jusqu'au delà de la serra d'Ossa, se reproduisant au nord d'Estremoz dans l'autre branche 
du synclinal. 

Ainsi que nous l'avons déjà dit, les numéros 2 et 3 du tableau appartiennent au Silu- 
rique inférieur et les trois numéros suivants au Wenlock et Ludlow réunis, c'est-à-dire au Si- 
lurique supérieur proprement dit. Le numéro 7 devra donc appartenir à la partie culminante 
du système silurique ou peut-être mieux au Dévonique inférieur, les schistes de Fatuquedo, 
par contre, devant être placés à la base de l'Ordovicien. 

Comparaison avec la série da Lake District. — Si maintenant nous faisons la comparaison 
de notre tableau avec la série du Lake District qui sera décrite plus loin, nous pourrons éta- 
blir (tant qu'il est permis de le faire) en quelque sorte un parallélisme de nos divisions avec 
celles qui ont été établies dans cette région classique du nord de l'Angleterre. La seule diffé- 
rence est que la période d'éruption volcanique aura été accomplie dans nos latitudes par une 
formation d'importants dépôts sédimentaires entre lesquels il faudra placer les schistes de 
Barrancos. Mais pour bien comprendre ce point, il convient d'abord connaître la distribution 
verticale des fossiles dans les divers groupes sédimentaires que nous avons décrit. C'est ce 
que montre le tableau qui suit, dans lequel sont indiquées par un astérisque les espèces qui 
se trouvent dans les enclaves de fossiles dévoniens. 



216 



TABLEAO DE LA DISTRIBUTION VERTICALE 
DES ESPÈCES DE LA FAUNE SILURIQUE AUX ENYIRONS DE BARRANCOS 



ISOMS DES Eî^ÈCES 



E«lhU]i(IJ» 



CEUSTAGEA 



Traces de Crustacés (J. Hall). 

m Dalmanites $p. n. ,,...,*,, 

* Prœtus sp. (voyez P, faliax Bnrr,) . . , , . . . 

* Fhâcops Potieri Ba^le, . , . . 

o (Trimerocephâlus) aff, laevis MÛtister . 
m » sp. 

* Cryphaeus stelliler Burtn 



Alichelmi iïcm. 

perlinatus Eœm 

callitclles Veni 

cf. Barrandei Cmllmud . » 

cf sublaciniata Vem. et Barr. 
fip. ind. , . , 



CEPHâLÛPODA 



Orthoeeras aff, currens Barr. 

w cf. Bohemiciïm Barr. 

« cf. rigesrens Bar7\ 

» cf. innotatutn Barr. , , , , 

« cf. comeum Richter (^an 0. styloideum Barr.). 

* cf migrans Barr, 

inà.j plusieurs espèces. 



ôi 






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* « S* 
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« tt 9 

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Clymeniat aff. C. QeKuosa juv. i/timf^. 



PTEROPODÂ 



Hyolithes cf simplex Barr. . . . 

> aff. columnans Barr. 

» Cooularia sp, — 



HETER0POD4 

Bellerophon MurcMsonl ttOrb. (B. compris &us Sajiâb.) * 

GâSTROPODÂ 



# Capulus iPta tireras) cf. Selcanum Gif bel (C. hercynicus Kayst, yar Sel- 

cana Giebeî) 

# Hcilopella sp. (voyez H. subulala F. A. Bœmer sp.) . • 

# Bncciniim cf arculatum Àrch. et Vem .,,.,.• 

# Pïeuroioinaria? (voyez Pi. occidens Hall) 



(5) 



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KOMR DES ESPÈCES 



LÂHELLÎBBÂNCHUTÂ 



Cardiola ïnternipla Sow 

m " BohéfTuca Barr. * 

« cf, fortis BmT. 

* cf. fluctuans Barr. ..,.,*. 

» partiU Barr. (C. fortià Barr. var,) 

f» ? striata Sow. sp .,.,-,, 

Praecardium cf. Bohêmicum fîrtrr , 

# Pterinea (Aviculai PailleLî Vern, et Barr. . . 

^^ Cy pricardinia? sp 

« Bivalves liid.j pEusieur;} espaces . ^ . . . . ^ . * . - 



BRÂCHIOPQDâ 



# Alrypa curvata Schtoth.f 

» âpharruU Barr. * 

# Merislella sp. . « ^ * . . . 

# Terebratula Einienâts Schnur, ..«.,.. 

4» Ptychospira ferita t. Buch sp .-..,,. ^ - , . . 

# StrophodonU clausa Ff rw. sp.î 

# Orlhia Dumontiana Verri. • . • 

# B Beaumonli Vem. * , , 

# ■» striatuta d'Ork ..♦*.. ..,,...... 

# 1» cîrcularii» S<:iW 

» " obovala Sfw * . * , 

# » Hamoni Rouf , 

# " alT, oblata i/u/^ 

# * sp. II. aff. vulvarhis S(^hth 

# Spirifer undiferus F Bœmer .•.*...**.. . 

# it paradoxus Sckloth.f 

» u » var, Hercyntae Giebet 

# Chorietes crenulata Kon? .... ............ 

« * cf- sarciniilata Kan , 

# Streptorhynctis umbraculum Schhfh. (Orthotheteshipponix Schnur&ji} 

# Spirigera Ferronesensis Vem, et Barr , , 

1^ Rhyïichonella Orbignyana Va^. sp , 

# ** ^p. n, aiT, Orbignyana Vem. 

# Athyris uiidata Defr. âp. , 

# " sp.î (voyez Ten^bralula pmnulum Sehnur) 

« Leptaena Murchisoni Areh, et Kn'».j type de l'espèce. * . . . , 

# » lepis Gddf. , , 

# u cf. IransversaliH Wahienh, ». , 

# Strophomena Murcbisoiii Arch. et VeriLt type de Tespèce , * , - 

# * rhoinboidaiis Wilkem ap. 

« « Bûuei Barr. , , 

# Bracbiopades ind.^ plusieurs espèces ^ 



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Nereites Loomtsi Emm. . . . 
n cf. robuatus Emm. 

MAI, 1908. 



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218 



NOMS DEB SfiPÈC£S 



Nereites cf. piignus Emm * 

Phyllodocîtes Saportai sp, n — 

MynanJtes Lorioli sp. n ,,«,,,, ^ , 

» Mac Leayi Murch.f * . ^ < 

» tênuiâ Jlf^Co^ 

» Andréi sp. n 

» indj pluskurs formes ditîërenteA * . 

Lophoctenîum Gpjntlzî sp. n. 

Fraenaî sp. (itn gen. et sp. n.) [voyei Fraena tenella Linrt.] - 

Arenicolites , . , , , 

Traces de vers on empreintes mécaniques ...,*. h 



ECHINÛDEBMÂTA 

# Crinotdes ind., emprehites d^arliçlea de la tige et de plaquettes isolées 
du calice de plu$ic<urs espèces * 



COELENTERATA 



Monograptus coloncs Barr , 

« Judensis Murch. , . , 

■ Flemingî Lfipw. — * , ,,,....,,,. 

» dubius Suess. , . , * 

» triangulatus Harkn. .*...».. 

il lûbiferus M^Cùy -...,.,. * . * . 

» M var. undulatus Pemir 

» * var. Nicûli HaHm. , . 

* - millipeda Lapw * 

« cf. ïobiferus M^Cmj var. giganten (^an sp. n.) », . . 

* spiralls Gein , , 

1* B van p. Btibconicus Tôrnq 

* convolutus Hk. sp. (M. spt rails Barr. non G m.) . , 
•« H Getn, non Hit * ^** 

* communia Lapw , .,,,.**. 

n Proteus Bai^. ..,,...,,.,, 

■ turrîculatus Barr. > . 

» sagittarius Ha. (M. Hbingeri Carr.) 

* Sedgwîckl i'frd. * . • . 

il aff. Sedgwicki Portl (voyez M. clavulus Pemer) . . 

i fimbriatos Nich • 

R cf. vomerinus Nich. *. 

» priodon Br *-•*.* * 

tt n var. validas Penier * • 

» cf. priodon fîr. 

« exiguuB Nich. sp. « 

M tatus M^Coy...., 

H cf. largos Pemer , ..,*....* 

» Nilssoni Barr. 

" cf. Nilssoni Barr, * * 

■i leptotheca Lapw. * . 

t Beeki Barr. , ,.*.,, 

* sp. n. air. Becki Burr 



SuthEjJldifB 



Ordarififii 






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KDMJi D£S ESPÈCES 



Oldhamiâ sp. n. (voye2 Porchhamera siJunca G'ôpp.) 

Lophoctenium GeiniUi sp. n. (aE L. comosum Riehter) . , . 

# Calanïopora cervicornb Bhim\ sp* .*,,,,, 

# Fleurodlctyum probtematicum Goldf. * . . . < 

# ■ * ? (cr. PI piganteum Kayser) 

# u Selfranum Giehel 

# m Zorgense Kays , . . « 

# tt sp , 

# Chaeletes petropolilanum Pande}- sp. 

# Alvéolites cervicomii Bhînv 

# Turbinolopsis (Cyathophylluin) heJiantJioides Gold. 

# » sp. . , . , 

# Cjathophylluni caesptlosum Goldf. f , , 

» Sf ringopora caespilosa Gnldf. * , , 

# Favûsites relicDÎata Iilmni\ , 

# Fenestella (Hetrporaj retifornii^ Mieh 

# 1» Bischofi lîœmer , , > 

# Retépora cf. inrundibuLum Lrmsdaîe .,.,.. 

# Gorgonia Bouchardi Mkfh sp , . * 

# Monticulipora Bowerbanki Milne-Edw. et J, Haimef 

# Polypiers înd , - 



PLANTAË 



Faïaeûchorda major M^'Coy. , . . , ••**,• 

» nitnor JW^ Co|f , , , , *,,...... 

J9 cf. marina Emm . - , , 

» cf, tennis FiUh sp .....,», » , 

Palaeophycus sp. (voyez P. striatus fhil) , 

m (voyez P. irregukris UqU) 

I* (voyez P, lubularis Uall) , 

• ? {voyez P. faîcalus Ludw.) 

Chondriles fniticulosus Gopp.? , 

w aJT. Giipperti Gm. (voy. Sphaeorococcites Sharyanus Gopp,) 
Bytholrepbis gracilis Huiif 

tt » %'ar crassa Hall , 

Alectorurus cincinnaticus Sek ..,,,..*. 

Fraena? sp, (^an gen. et sp. n.J 

Débris de liges de végétaux 

llippïemarka et empreintes de gouttes de pîuîe -,-..,.*. , . 



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Examen da tableau précédent. — L'examen de ce tableau nous montre qu'il y a un con- 
traste visible, nous dirons même une parfaite opposition entre les faunes des assises (2) et 
(4), car il n'y a pas une seule espèce qui soit commune aux deux; au contraire, les couches 
(4) et (6), qui sont principalement caractérisées par des Graptolites, renferment un grand 
nombre d'espèces communes; mais ces connexions ne sont pas de tel ordre que nous puis- 
sions considérer les deux assises comme absolument contemporaines, cependant nous devons 



222 

pots essentiellemenl distincts. Sous ce point de vue on peut particulièremeut noter les quar- 
tzites, les grauwackes et les schistes grossiers qui ont précédé la formation des schistes à no- 
dules, et le schiste rayé gris-noirâtre qui représente la roche normale et pour ainsi dire fonda- 
mentale du Silurique supérieur de celte région. 

Une importante lacune, représentée par la discordance entre les grauwackes et le 
schiste à nodules, marque un intervalle entre les deux séries de couches, intervalle durant 
lequel il n'y a pas eu formation de dépôts dans cette région; donc ces séries appartiennent 
à deux époques différentes du système silurique. 

Des phénomènes physiques et occasionnellement des mouvements du sol, ont dévié les 
courants vers d'autres régions, ou bien les ont au moins arrêtés et c'est à cela que doivent leur 
formation les schistes fins de Barrancos qui se terminent en haut par les phyllades de la car- 
rière de Mestre André; immédiatement après viennent les grauwackes et les quartzites de la 
serra Colorada qui représentent le dernier terme de cet étage. Plus tard, d'autres courants 
ont envahi notre région du Bas Alemtejo et ont apporté les colonies graptolitiques, en dépo- 
sant les sédiments dans des conditions île la plus grande régularité. Les conditions hydrogra- 
phiques changèrent encore une autre fois et elles furent remplacées temporairement par d'au- 
tres, auxquelles est due la formation des calcaires accompagnant simultanément en plusieurs 
points des enclaves de fossiles dévoniens. Celte succession de phénomènes s'est terminée par 
le rétablissement des conditions antérieures et c'est ainsi qu'a été formé l'horizon supérieur des 
schistes graptolitiques. 

Le schiste à Néréites de la carrière de Mestre André représente une véritable interca- 
lalion dans la série stratigraphique, aussi ne doit-on pas s'étonner que sa faune soit essen- 
tiellement distincte de celle des autres couches fossilifères. 

On peut dire que la roche typique dominante ou représentant le mieux les phénomè- 
nes sédimentaires de l'époque silurienne supérieure, dans le voisinage de Barrancos, est un 
schiste gris foncé avec de petites lames inlerslralifiées de quarlzite qui lui donnent un aspect 
rayé, quand on l'observe sur les tranches des couches. 

Le dépôt de ce schiste s'est effectué tranquillement au sein des eaux basses, pendant 
une longue période d'affaissement graduel et très lent du fond de la mer, sa formation ayant 
été précédée par des courants plus forts, lorsque les couches de grauwacke se déposèrent. 

Dépôts llttoranx. — Que le fond de la mer où se sont déposés les schistes de la carrière 
de Mestre André ait été également très bas et que ce dépôt se soit effectué durant une période 
d'affaissement lent, cela nous est clairement démontré par la grande quantité de restes d'algues 
dans cette formation schisteuse accompagnant les Néréites, animaux qui devaient vivre près 
des plages, si beaucoup ou même la majeure partie des empreintes que nous avons découver- 
tes ne représentent pas plutôt les vestiges du passage de ces vers, vestiges qui certainement 
n'auraient pas pu se conserver à une profondeur considérable au-dessous de l'eau. 

En tout cas, l'absence ou du moins l'extrême rareté de restes fossiles quelconques dans 
la grande masse de schistes de Barrancos (exception faite des schistes de la carrière de Mestre 
André) et le caractère uniforme de ces schistes, en général très fins, semble prouver que le 
mouvement de dépression a été plus rapide durant la phase de formation de ces couches, en 
d'autres termes que ces schistes se sont formés en des eaux plus profondes. 



224 

En d'autres mots, les grauwackes et les schistes supérieurs d'Eiras Allas au sommet 
de Gâta peuvent, suivant toute probabilité, être considérés comme appartenant au Dévonique 
inférieur, étant probablement contemporains des couches à Spirifères de la serra de Portalegre. 

Opinion dn professenr Contejean. — Dans tous les cas, il semble que l'on trouve ici la con- 
firmation des idées exprimées par le professeur Contejean au sujet de la puissante influence 
du milieu sur la composition des faunes et sur la richesse fossilifère des couches. 

Le savant professeur, sans contester que l'espèce comme l'individu a un terme fatal, 
n'a cependant pas hésité à dire que quelques faits observés faisaient supposer que la réappa- 
rition d'un milieu et de conditions extérieures ayant déjà existé, a suffi pour provoquer un 
nouveau développement d'une faune qui semblait éteinte. Gomme arguments en faveur de 
cette opinion il cite divers exemples, particulièrement la réapparition de certaines espèces co- 
ralliennes dans l'étage Kimméridgien de Montbéliard qu'il a étudié d'une façon si approfondie, 
de sorte que, d'après l'illustre professeur, la même faune corallienne s'est reproduite à trois 
niveaux différents de l'étage supérieur.* 

Conditions physiqaes & Barrancos. — De même, il paraît qu'à Barrancos, étant données cer- 
taines conditions de milieu qui, dans nos latitudes, n'ont pu se réaliser de façon permanente 
qu'à l'époque coblentzienne, un certain nombre d^espèces dévoniennes ont pu se développer 
et que des espèces siluriennes qui, précédemment, occupaient cet endroit ont pu y retourner 
pour l'habiter, aussitôt que les conditions temporaires avaient cessé. 

Le changement des conditions physiques qui ont favorisé la formation de calcaires co- 
ralliens a provoqué en même temps dans ces parages l'éclosion des Brachiopodes et d'autres 
organismes, en somme d'espèces qui, plus tard seulement, se sont montrées dans leur plein dé- 
veloppement à la serra de Portalegre; leur apparition là coïncide de même avec la formation 
de très puissantes masses de calcaires de celte même origine. 

Je conclus donc que, étant données certaines conditions de milieu, c'est durant l'épo- 
que du Silurique supérieur qu'ont commencé à se former les schistes à Spirifères qui ont plus 
ou moins de développement en tel ou tel autre point, suivant le temps pendant lequel ces con- 
ditions se sont maintenues. 

L'apparition de cette faune qui, jusqu'à présent, était considérée comme exclusivement 
dévonienne, coïncidant avec l'existence dans les mêmes couches de masses de calcaires, qui re- 
présentent des récifs formés à la même époque, il est permis de supposer que cela a été la 
cause ayant déterminé le changement subit de la faune; et, quand par suite de l'influence de 
courants boueuses la formation du récif s'arrêta et les conditions antérieures furent rétablies, 
les schistes à Graptolites se formèrent de nouveau dans les mêmes parages. 

Comparaison avec le Déïoniqne dn Harz.— C'est ainsi qu'on peut, peut-être, expliquer la 
correspondance de la faune du Harz avec celle des étages siluriens supérieurs de la Bohême, 
sans qu'il soit nécessaire d'admettre pour cette région des conditions de sédimentation excep- 
tionnelles qui ne se seraient réalisées en aucune autre région, et sans que soit détruite la 



^ Ch. Contejean, Éléments de géologie et de paléontologie, Paris^ 1874^ p. 454. 



226 

C'est pour cela qu'il est lout à fait possible que les portions inférieures de la série qui a été 
appelée dévonienne, puissent en certaines régions, jusqu'à un certain point, représenter ce qui 
en d'autres se reconnaîtrait indubitablement comme des roches de Ludlow ou peut-être môme 
de Wenlock. Nous ne pouvons pas suppossr que la riche faune silurienne ait subitement dis- 
paru au terme de l'époque de Ludlow. Nous serions plutôt disposés à découvrir des roches 
siluriennes plus récentes que les dernières du Silurique d'Angleterre, telles que Barrande a 
montré qu'elles existent en son étage H, ou à découvrir un faciès dévonien de fossiles dans 
des roches qui malgré cela sont considérées comme siluriennes. Les roches nommées Lower 
Devonian peuvent en partie représenter l'une des dernières phases de la vie silurienne.» 

Comparaison avec le Silnriqne de la Tharinge. — En nous référant spécialement à l'accumu- 
lation de restes de végétaux marins au toit de l'assise de schistes fins de Barrancos, nous voyons 
qu'en Portugal cette flore est liée à l'apparition des Néréites, comme à Reuss; mais au lieu d'oc- 
cuper, comme en Thuringe, un niveau supérieur à celui des calcaires, elle lui est au contraire 
très inférieure. Eu égard à ce fait, nous sommes amenés à considérer les schistes de la carrière 
de Mestre André comme plus anciens que les couches à Néréites (Nereitenschichten) de la Thu- 
ringe qui ont leur correspondant exact dans les schistes à Néréites de San Domingos et en con- 
séquence nous sommes portés à considérer qu'en général la série fossilifère de Barrancos est 
plus antique que celle de cette région, d'autant plus que la dislribution verticale des fossiles 
est un peu différente dans les deux pays. De plus on peut invoquer cette différence d'âge pour 
expliquer la différence des faunes des schistes à Néréites de San Domingos et des schistes de 
la carrière de Mestre André en des points d'ailleurs très rapprochés, mais qui ne sont certai- 
nement pas contemporaines. 

Roches siluriennes dn Lake District. — Dans un travail fort instructif du Révérend J. Clifton 
Ward publié dans le Geological Magazine^, ce savant décrit les conditions physiques dans les- 
quelles se sont formées les roches siluriennes de la région septentrionale de l'Angleterre con- 
nue sous le nom de «Lake District». En réalité nous avons rencontré dans sa description tant 
de points d'analogie avec notre système silurique du Bas Alemtejo, que nous sommes amenés 
à penser que les conditions dans lesquelles se sont formés les uns et les autres des dépôts sont 
identiques, pour le moins jusqu'à un certain point. 

En classifiant les terrains représentés dans celte région classique, Clifton Ward les 
divise en quatre groupes distincts dont quelques-uns sont séparés entre eux par de longues 
périoiles de dénudation dont il ne reste (suivant la phrase imaginative de l'auleur) aucuns 
registres écrits, mais qui sont clairement mis en évidence par la destruction des registres des 
périodes antérieures. 

Voici ces groupes dans l'ordre descendant: 

d) Carboniferous and Basement Conglomerate. 

c) Upper Silurian and Coniston Limestone Séries. 

b) Volcanic Séries of Borrowdale. 

a) Skiddaw Slates.. 



1 On the Physical History of the English Lake District. Wtth notes on the possible subdivisions ofthê Skiddaw Slates 
(The Geological Magazine, Dec. ii, vol. vi, n» 2, 1879, p. 49 et seq.). 



228 

Dépôts ïOlcanlqOK. — En quelques points, des dépôts volcaniques succèdent immédiate- 
ment à cette couche de grès, les schistes noirs culminants de Skiddaw faisant défaut. 
Cela semble montrer que les forces volcaniques se sont développées premièrement dans ces 
points; mais comme l'action volcanique est d'ordinaire liée à des mouvements d'élévation, il a 
pu arriver que quelques-uns de ces mouvements aient précédé et même préparé les conditions 
pour le dépôt du grès. 

Les roches déposées au Lake District durant la période intermédiaire à celle de la for- 
mation des Skiddaw Slates et de YUpper Silnrian (représenté à la base, suivant l'auteur, par 
le Coniston Limestoné) sont presque exclusivement d origine volcanique. A la base de cette 
série, dont l'épaisseur totale s'élève peut-être à 12.000 pieds, apparaissent des alternances 
de schistes de Skiddaw et de dépôts volcaniques sous-marins. 

L'action volcanique donc a commencé au terme de la période des Skiddaw Slates 
sous les eaux de la mer de cette époque; ensuite il y a eu un passage graduel des conditions 
volcaniques sous-marines à celles des volcans terrestres et entièrement subaériens, parce que 
dans la grande épaisseur de la série volcanique on ne voit pas ces alternances, ni l'apparition 
des galets quartzeux roulés, pas plus que de fossiles mélangés aux lits de cendres slratifiées, 
comme cela arrive à la base de la série. 

A cette période d'intense et longue activité volcanique durant laquelle a été suspendu 
de façon visible le mouvement de submersion, auquel cette région avait été auparavant sou- 
mise, succéda un intervalle de durée inconnue, non représenté par des dépôts, mais évident 
par la dénudation exercée sur les roches formées antérieurement. 

L'Etna cambrien, dit le savant géologue anglais, avait cessé son activité et comme il 
arrive très souvent, il en était résulté un affaissement de la région volcanique, accompagné 
sans doute d'une vaste destruction des matières volcaniques par l'action de la dénudation 
atmosphérique. 

Cependant laffaissement s'est continué jusqu'à ce que l'antique volcan ait été sujet à 
l'action niveleuse des courants marins, si bien qu'il n'en resta probablement qu'une faible par- 
tie au-dessus du niveau de la mer. 

Interruption physlqne. — Clifton Ward dit que pour cette région, la Cumbria, ce fait mar- 
que sans doute le point où l'on doit tracer la ligne de division entre le Lower et le Upper St7u- 
rian. Donc il y a ici une grande interruption physique et les dépôts accumulés au-dessus de la 
série volcanique sont notablement transgressifs par rapport à ceux de cette série, bien que par 
places la direction des uns et des autres est plus ou moins conforme. 

Cette période de dénudation à laquelle nous faisons allusion s'est terminée par la for- 
mation au fond de la mer silurienne moyenne d'un dépôt de calcaire (le calcaire de Coniston) 
riche en vestiges de la vie marine. 

Mais en association avec ce calcaire apparaissent quelques lits de laves, à composition 
différente de celle de la formation volcanique précitée, mais qui en tout cas représente un re- 
nouvellement temporaire de conditions volcaniques. Avec cette dernière et faible manifestation 
de l'énergie volcanique dans la région que nous considérons, commence une autre grande série 
de dépôts marins totalement dépourvus de phénomènes volcaniques et qui appartient sans au- 
cun doute à l'étage Silurique supérieur. 



229 

Sllnrlqne snpérlenr. — Sous le titre de Upper Silurian Period l'auteur comprend égale- 
ment, ainsi que cela se voit, le temps durant lequel le calcaire de Goniston et les couches 
associées se sont formées. Dans ce district, dit le distingué géologue, ces dépôts appartiennent 
physiquement au Silurique supérieur, tandis que paléontologiquement ils peuvent être 
équivalents de la division silurienne inférieure de la principauté de Galles. 

Suivant les observations de Mr. W. Talbot Aveline dans le district de Kendall, l'épais- 
seur totale des couches de Y Upper Silurian n'est pas inférieure à 14.000 pieds. A la base de 
cette grande série est l'unique couche de calcaire qu'elle renferme (le calcaire de Goniston); 
dans toute son épaisseur il y a des alternances de dépôts argileux et sableux, les premiers 
très schisteux et plissés et les derniers formant des grès plus ou moins grossiers divisibles 
en dalles (fiags). 

Qu'il existe ou non, comme il a été longuement discuté, une légère discordance entre 
la série des calcaires de Goniston et le puissant groupe des Goniston Flags qui les surmonte, 
pratiquement tout ce complexe de couches forme une succession continue de dépôts sédi- 
menlaires. 

Les conditions physiques de cette période correspondent en grande partie à celles qui 
ont dominé dans la période des Skiddaw Slates; une si grande épaisseur de couches, comme 
celle qui y est représentée, implique nécessairement un affaissement lent et continu du fond 
de la mer pendant toute la période du dépôt et indique de plus d'une manière décisive le 
caractère de bien des strates qui ont été formées en eaux basses. En tout cas, quand les stra- 
tes siluriennes les plus élevées se sont déposées, les schistes de Skiddaw devaient être ensevelis 
à 20.000 ou 25.000 pieds de profondeur au-dessous de la grande série volcanique et de la 
grande accumulation des strates de YUpper Silurian. 

Comparaison dn Silnriqne de Barrancos & la série de Skiddaw.— Il est sans doute risqué d'éta- 
blir des correspondances stratigraphiques entre des régions géographiquement aussi distantes 
que celles de l'Angleterre et du sud du Portugal; cependant sans prétendre que ces parallé- 
lismes soient rigoureusement exacts, il est très singulier (et sur ce point nous nous permettons 
d'attirer l'attention des géologues) que la succession des phénomènes sédimentaires soit avec 
peu de différence la même dans les deux régions, ce qui autorise d'une certaine manière la 
comparaison que nous faisons. 

Donc en tenant compte des explications qui précèdent, nous ne pouvons pas nous em- 
pêcher de reconnaître la correspondance ou pour le moins une certaine analogie de la forma- 
tion schisteuse de la région de Barrancos avec une partie de la série de Skiddaw, quoique la 
position de ces dernières couches ait été établie à un niveau bien inférieur à celui auquel les 
premières appartiennent en grande partie, attendu que les schistes de Skiddaw sont placés à 
la base de TOrdovicien (groupe d'Arenig) et peut-être aussi en partie dans le système cam- 
brique (Tremadoc et Lingula Flags).* 

Il est en effet notable que l'on rencontre à Barrancos plusieurs espèces de la faune 
graptolitique découverte dans cette localité du nord de l'Angleterre, comme il est indiqué dans 
le catalogue des fossiles cambriens et siluriens du musée du Geological Survey de la Grande 



1 A. Geikie, Text book ofgedogy, 4* édit, p. 949. 



230 

Bretagne et Irlande (Musetm of practical Geology) publié en 1878 et comme je l'ai vérifié 
moi-même en examinant les collections de ce musée à l'occasion de la i^ session du Congrès 
géologique en 1888. 

Espèces commnnes au denx régions comparées. — En effet les espèces suivantes sont com- 
munes à Barrancos et à Skiddaw: 

Diplograptus folium His. Rastrites peregrinus Barr. 

Monograptus Nilssoni Barr. Phyllograptus angustifolim Hall. 

» sagiltarim His. 

En outre de ces espèces, les suivantes provenant des environs de Barrancos se ren- 
contrent dans diverses localités de YUpper Llandeilo mentionnées dans le même catalogue: 

Diplograptus folium His. Monograptus Nilssoni Barr. 
Monograptus Becki Barr. » sagittarius Linn. 

» convolutus His. » tenuis Portl. 

» Hisingeri Carr. » Sedgwicki Portl. 

» lobi férus M*Coy. Rastrites peregrinus Barr. 

Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que ces espèces qui sont mentionnées au 
catalogue du Musée de Londres dans les étages de l'Ârenig et de Llandeilo n'y reparaissent 
pas cités en aucun niveau supérieur; tandis que dans le tableau des fossiles siluriens des Iles 
Britanniques publiée par Mr. John Marr\ il n'y a que l'une de ces espèces, Phyllograptus an- 
gustifolius, qui soit rapporté à l'Arenig; la plus grande partie des autres sont uniquement attri- 
buées au May Hill ou Llandovery supérieur, comme 

Rastrites peregrinus Barr. Monograptus Hisingeri Carr. 
Diplograptus folium His. » Sedgwicki Portl. 

Monograptus Becki Barr. » tenuis Portl 

» lobiferus M*Coy. 

En outre de ces espèces il faut encore considérer les suivantes de Barrancos qui sont 
mentionnées dans le tableau de J. Marr et qui y sont également rapportées au Silurique supé- 
rieur (groupes de May Hill et de Salopian= Llandovery supérieur et Wenlock): 

Cardiola interrupta Sow. — Salopian. 

» ? striata Sow. — Salopian. 
Cyrtograptus Carruthersi Lapw. — Salopian. 

» Murchisoni Carr. — Salopian. 

Retiolites Geinitzianus Barr. — May Hill et Salopian. 
Monograptus Bohemicus Barr. — Salopian. 

» colonus Barr. — Salopian. 

» fimbriatus Nich. — May Hill. 

» Galaensis Lapw. — May Hill. 

» exiguus Nich. — May Hill. 

» Halli Barr. — May Hill et Salopian. 



1 The elassifieation of the Cambrian and Silurian rocks. Cambridge, 1883, p. 122. 



231 

Monograptus leptotheca Lapw. — May Hill. 

priodon Bronn. — May Hill et Salopian. 

Proteus Barr. — May Hill. 

Roemeri Barr. — Salopian. 

spircUis Gein. — May Hill. 

turriculattis Barr. — May Hill. 

vomerintis Nich. — Salopian. 
Diplograptus pcUmetis Barr. — May Hill. 

» tamariscus Nich. — May Hill. 

Myrianites tenuis M^Coy. — May Hill. 

On doit particulièrement noter que bien des espèces de la région de Barrancos se trou- 
vent aussi dans le bassin silurien de Vallongo, où elles sont supérieures à l'assise des grau- 
wackes de la serra da Murta, qui forment la base du Silurique supérieur de ce bassin. 

Les espèces communes à Barrancos et à Vallongo sont indiquées dans la liste suivante: 



Orthoceras aflf. currens Barr. 

» cf. Bohemicum Barr. 

Cardiola? striata Sow. sp. 
Monograptus triangulatits Harkn. 

» priodon Bronn. 

» cf. priodon Bronn. 

» colonus Barr. 

» latus M*Coy. 

» cf. mutuliferus Menegh. 

9 communis Lapw. 

» Proteus Barr. 

» spiralis Gein. 

» tenuis Portl. 

» Nilssoni Barr. 

» Becki Barr. 

» turriculatm Barr. 

» gregarius Lapw. 



Monograptus dubius Suess. 

» Sedgwicki Portl. 

» cf. Lamarmorae Menegh. 

» WaWt Barr. 

» Galaensis Lapw. 

» lobiferus M'Coy. 

» » var. Mco/t Harkn. 

9 » var. millipeda Lapw. 

» distans Portl. 

» leptotheca Lapw. 

Didymograptus sparsus Hopk. 
Diplograptus palmeus Barr. 

» foliaceus Murch. 

» /b/mm His. 

Rastrites Linnaei Barr. 

» peregrinus Barr. 
Phyllograptus cf. angustifolius Hall. 



Il vient à propos de rappeler que Robert Etheridge dans son discours présidentiel 
(Anniversary Addres$y prononcé en 1881 à la Société Géologique de Londres, fait remarquer 
avec étrangeté la différence qui existe entre les faunes des groupes d'Arenig et de Skiddaw 
dans les deux régions du pays de Galles septentrional et du pays de Galles méridional. Dans 
toute la faune d'Arenig du pays de Galles méridional (97 espèces) il n'y a, d'après l'illustre 
paléontologue, que 5 formes du N.W. qui soient communes aux deux régions (3 Trilobites 
et 2 Brachiopodes); 26 Trilobites, 8 Brachiopodes, 38 Rhabdophora et 3 Ptéropodes (en tout 
75 espèces) sont particulières et appartiennent exclusivement à la région du pays de Galles 
méridional. Ainsi Etheridge note que sur une si petite surface géographique, comme le pays 
de Galles, la corrélation des espèces est une question difficile à trancher pour un même groupe 
de roches. 



* Quart. Joum, ofthe Geol Soc, of London, vol. xxxvii, part ii, May 1881, p. 104. 



232 

A notre avis ce désaccord représente une exception si extraordinaire aux lois générales 
de la paléontologie, que nous sommes involontairement amenés à penser qu'il serait peut-être 
possible que les dépôts des deux régions ne soient pas tout à fait synchroniques, une 
partie de la série de Skiddavir appartenant peut-être à Tétage de Llandovery, ainsi que cela 
semble du reste indiqué par le catalogue du Musée de géologie pratique. Si cette hypothèse 
était admissible, il arriverait donc que l'anomalie que nous avons indiquée à propos de nos 
couches à Graptolites de Barrancos serait détruite, car les couches à Graptolites en question 
appartiennent certainement à une division relativement supérieure du Silurique. 

Conclnsions. — Si d'après les explications si claires que nous avons transcriptes, nous 
venons essayer, avec les restrictions exigées dans tels cas, de faire la comparaison de la série 
de la région des Lacs (Lake District) avec notre coupe de Barrancos, et ceci en y introdui- 
sant les divisions correspondantes et en harmonie avec la distribution des fossiles indiquée par 
notre tableau, il ne nous semblera pas que ce soit une hypothèse trop hasardée de prétendre 
que la lydite à Graptolites conjointement avec les calcaires et le schiste à nodules (numéros 
4 à 6 du tableau de la page 209) correspondent à la division supérieure silurienne du Lake 
District (Upper Silurian and Coniston Limestone Séries). 

Comme il y a absence en Portugal de la série volcanique de Borrowdale qui malgré 
son énorme épaisseur a pu être déposée en un laps de temps relativement court, il se peut 
qu'au point de vue chronologique les grauv^ackes de la serra Golorada (que nous avons vu 
être séparées des schistes à nodules par une lacune) lui correspondent, conjointement avec 
les schistes à Néréiles de la carrière de Mestre André. 

Les schistes fins de Barrancos qui leur sont sous-jacents et la puissante série azoï- 
que de Fatuquedo qui est manifestement indépendante des schistes et des quartzites du Cam- 
brique inférieur d'Encinasôla, appartiennent par conséquent encore au système silurique et 
certainement au Silurique inférieur et pourraient être le représentant taxonomique de la masse 
principale des schistes de Skiddav^. 

Cette hypothèse étant admise, l'harmonie dans la classification des dépôts siluriens de 
l'Alemtejo et de ceux de la région au nord du Tage serait ainsi établie, en considérant qu'en 
Portugal s'est accomplie la même série des phénomènes sédimentaires qui s'était produite en 
Angleterre. C'est ainsi également que serait définitivement fixé l'âge des schistes de la carrière 
de Mestre André, ces schistes appartenant très plausiblement au Llandeilo. 

La classification des roches siluriennes du Lake District établie par le professeur 
AUeyne Nicholson fait encore mieux ressortir la correspondance de la succession stratigra- 
phique que nous observons à Barrancos et de celle de la série de Skiddav^. 

L'illustre professeur indique la succession suivante, en ordre descendant, des couches 
qui reposent sur les schistes de Skiddaw, en notant particuUèrement que ces schistes sont 
couverts par une grande masse de roches dans lesquelles n'apparaissent pas les Graptolites. ^ 

The Kendal Rocks. 

The Coniston Grits. 

The Coniston Flags. 



1 Geological Magazine, vol. ix, 1872, p. 384 et Quart. Joum., vol. xxvin^ 1872^ p. 226. 



233 

The Graptolilic Mudstoiies. 

The Coiiiston Limcstone and Associated Shales. 

The Borrowdale Séries or Green Slales and Porphyries. 

The Skiddaw Slales. 

Le terme de la période des Graptolitic Mudstones ou Coniston Mudstones fut, d'après 
Nicholson, marqué au nord de l'Angleterre par un établissement de conditions défavorables à 
l'existence des Graptolites. En effet, de 29 espèces de Graptolites qui ont été découvertes dans 
les Mudstones, il n'y en a que 3 passant dans les Coniston Flags qui se trouvent au-dessus. 
Celle assise conjointement avec les Graptolitic Mudstones et le Coniston Limestone and Asso^ 
ciated Shales, pourrait donc correspondre à notre lydite à Graptolites, conjointement avec les 
calcaires et les schistes à nodules, les deux groupes supérieurs The Kendal Rocks et The 
Coniston Grits ayant leur représentant dans l'épaisse assise de schistes et de grauwackes 
d'Eiras Allas. D'un autre côlé les Green Slates pourraient correspondre aux grauwackes de la 
serra Colorada et aux schistes à Néréites de la carrière de Meslre André, tandis que les schis- 
tes de Skiddaw auraient leur représentant dans les schistes fins, violets, h l'est de Barrancos 
et dans les schistes de Faluquedo. 



MAI, 190S. 80 



EXPLICATION DES PLANCHES 



PL^^lVCHE I 

Carte géologique de la région de Bussaco. Échelle 1:50.000. 

Cette carte a été exécutée, en partie à Téchelle de 1 : 10.000 par ringéiiieur Frédéric A. de 
Vasconcellos pour Tétude des dépôts carbonifères de Bussaco, en partie à l'échelle de 1:20.000 par 
le personnel du Service géologique, finalement la partie méridionale est l'amplification au double de 
la feuille n** 13 de la carte chorographicpie du Portugal à l'échelle de 1:100.000. 

Cette carte représente la partie septentrionale de l'aflleurement du système silurique du bas- 
sin du Mondégo où ce système présente son plus grand développement. L'affleurement s'étend jus- 
qu'à la serra du Penedo de Goes sur une longueur de 38 kilomètres, se dirigeant perpendiculaire- 
ment à la serra de Louzâ et étant exactement sur le prolongement du lambeau de Villa Velha de 
Rôdam. 

Par suite de la compression latérale, les couches ont été plissées en un synclinal qui s'est 
produit à la fin de l'ère paléozoïque (plissement hercynien); mais depuis ce mouvement les couches 
du flanc occidental ont été fortement disloquées par l'action d'une force agissant du côté du sud et 
dont les effets ont été subordonnés à l'existence d'une faille en direction approximative du N. au S. 
qui limite le massif disloqué du côté de l'est et qui représente l'un des principaux accidents tecto- 
niques de notre pays au nord du Tage. 

Cette faille indique la limite septentrionale de l'affleurement silurien, attendu que les couches 
du flanc oriental du synclinal y sont subitement interrompues, ne dépassant pas la limite du Carbo- 
nique (jui repose en discordance sur elles. 

La production de cette faille a été accompagnée de fractures transversales, secondaires, qui 
ont divisé le massif paléozoique en divers prismes dont le principal est celui de la serra do Car- 
voeiro où la série ordovicienne se présente complète, les couches étant d'ailleurs profondément dislo- 
(juées de leur position primitive. 

Les lignes continues tracées dans cette carte et désignées par les n®* 1, 2 et 3 correspondent 
aux profils à même numérotage de la planche V, où ces profils sont représentés. Dans la légende sont 
indiquées quelques divisions qui ne figurent pas sur la carte, mais qui apparaissent dans d'autres lam- 
beaux siluriens situés plus au sud. 



236 



I*L.A.]VCHE II 

Carte géologique des environs de Laundos (San Félix). Echelle 1:50.000. 

Celte carte a été copiée sur les minutes de la carte chorographique du royaume dressée à la 
même échelle par l'ancienne Direction générale des travaux géodésiques et topographiques. L'équi- 
dis tance des courbes de niveau est de 25 mètres. 

Ce petit affleurement de Silurique, qui forme la colline de San Félix et qui se prolonge vers 
le nord-ouest jusqu'à la mer, indique le prolongement de l'affleurement de Vallongo qui est repré- 
senté dans la planche III. Il en est séparé par un intervalle de 19 kilomètres où les couches de l'Or- 
dovicien ne sont représentées que par une bande étroite de schistes à Bougado (ante^ p. 100). Les 
quartzites à Bilobites de San Félix, recouverts par les sables pliocénes, apparaissent de nouveau à 
Apulia et dans les récifs de Pena au sud-ouest de Fao sur la côte maritime. 

L'apparition de l'Ordovicien en ce point s'est effectuée en perçant les quartzites, suivant la 
surface de jonction du Précambrique avec les schistes du Gothlandien, et en n'en traînant dans ce 
mouvement que quelques couches schisteuses de TOrdovicien moyen. 

Le tracé des limites des différents terrains dans cette région est un peu conventionnel, attendu 
que les sables pliocénes cachent sur une grande étendue les roches du sous-sol. 

La forme lenticulaire du lambeau qui est désigné sous le nom de Dévonique inférieur (D*), 
sa parfaite concordance avec les schistes gothlandiens de Rates et son intercalation entre ces schistes 
et les grès supérieurs gothlandiens peuvent faire juger qu'il représente une enclave dans le système 
silurique comme beaucoup d'autres observées par nous dans les environs de Barrancos, occupant peut- 
être un niveau supérieur à ceux-ci. 

L'absence de calcaires qui accompagnent toujours ces enclaves, me fait pourtant considérer 
le lambeau comme appartenant à un système différent, ce dont toutefois je ne suis pas bien certain. 



PLAIVCHE III 

Carte géologique des enrirons de Vallongo. Échelle 1:50.000. La table des conventions est la 
même que celle de la planche II. 

Cette carte est l'amplification au double d'une partie de la feuille 7 de la carte chorographi- 
que du Portugal. Sur elle sont tracés: le méridien réel par rapport à l'observatoire du château de 
Lisbonne, le parallèle iTlO'N. et la division en rectangles (de 8X5 kilomètres) qui a servi au le- 
ver topographique. 

L'anticlinal de la serra de Sauta Justa ou de Vallongo qui suit la même direction que le syn- 
clinal du Bussaco, semble être dû au même phénomène de compression latérale qui a précédé l'érup- 
tion du granité porphyroïde. Au sud du Douro l'affleurement silurien prend une autre direction, se 
rapprochant davantage de W.N. W., parallèlement à la direction des lambeaux de Penha Garcia et de 
Monforte, et a obéi peut-être à un autre mouvement orogénique. 

La ligne des affleurements des schistes à Didymograptus qui se reconnaît depuis Recarei jus 
qu'à Quintarei représente une ligne de dislocation en direction N.W. qui se prolonge sur San Româo 
de Coronado, en marquant la limite extrême de l'affleurement ordovicien de Vallongo. 

Sur le flanc occidental de l'anticlinal, à 2 kilomètres au sud de Vallongo, on observe égale- 
ment un petit affleurement lenticulaire de Silurique inférieur (schistes à Orthis noctilio) qui a percé 
à travers les schistes à Graptolites du Gothlandien, paraissant y être intercalé. Plus au sud, sur la 
limite des grauwackes de Sobrido, se trouve un autre affleurement, encore plus petit, des schistes à 
l^alichas Riheiroi qui fait pendant au grand affleurement des mêmes couches sur le flanc oriental. 



237 



PLAIVCHE IV 



Esquisse d'une carte géologique des environs de Barrancos. Échelle 1:50.000. 

Cette carte est l'ampliflcatioii au double d'une partie de la feuille 33 de la carte chorographî- 
que du royaume. L'équidistance des courbes de niveau est de 25 mètres. Les grauwackes et les schis- 
tes supérieurs, que nous rapportons au toit du Gothlandien, peuvent peut-être être contemporains 
des schistes à Spirifères de la serra de Portalegre; ils ont été formés dans des conditions diflférentes 
et c'est pour cela qu'on ne rencontre pas ici les fossiles si abondants dans cette région. 

Nous indiquons dans cette carte les principaux points où l'on a découvert des fossiles, soit 
des Graptolites dans les schistes à Graptolites, qui définissent clairement le Silurique supérieur, soit 
les espèces du Dévonique inférieur qui apparaissent intercalées dans ces schistes, formant diverses 
bandes qui peuvent se suivre sur plusieurs kilomètres de longueur, principalement sur le flanc orien- 
tal de Tanticlinal de Barrancos. 

Les grauwackes que nous désignons par le nom de grauwackes de la serra Colorada, parce 
que c'est là qu'elles montrent leur meilleur développement, ont été accompagnées dans leur mouve- 
ment par les schistes de Barrancos qui leur sont immédiatement sous-jacents, ayant percé par suite 
de divers mouvements à travers les schistes gothlandiens qui, pour ce motif, présentent un contour 
très irrégulier. On voit qu'à leur limite ces grauwackes sont accompagnées d'une couche de nodules 
à Cardiola interrupta et à autres fossiles caractéristiques du Gothlandien. 



Les profils n^^M, 2 et 3 sont ceux qui sont indiqués avec le même numérotage dans la plan- 
che L Les profils n*** 4 et 5 appartiennent à l'affleurement de Bussaco, mais à la partie méridionale 
qui n'est pas comprise dans cette planche. Les deux derniers n®' 6 et 7 appartiennent au grand affleu- 
rement silurien d'Amendoa, dans le bassin hydrographique du Tage. 

Dans le profil n® l on voit que le Permo-carbonique repose en discordance sur l'Archaïque 
et sur le Précambrique, ayant été disloqué et extrêmement dénudé avant que les grès triasiques ne 
soient venus se déposer sur les deux premiers terrains. 

Le profil n*" 2 traverse d'abord la serra de Carvoeiro où la série ordovicienne est presque 
complète^ les diverses couches se succédant en ordre ascendant avec la plus grande régularité; puis 
après avoir traversé les schistes à nodules de Sazes (avec Cardiola interrupta^ Monograptm et autres 
fossiles gothlandiens) et, sur une grande étendue, les grès et les conglomérats du Permo-carbonique, 
il s'infléchit à Porto de Sant'Anna sur la montagne de Bussaco, traversant une autre fois, mais en 
ordre descendant, la série ordovicienne sur le flanc oriental du synclinal qui est ainsi clairement 
marqué. 

Le profil n® 3 qui réunit les trois coupes décrites: coupe de Casqueira à Pè do Viso (p. 49), 
coupe du Silurique supérieur suivant le ruisseau de Palheiros (p. 66) et coupe d'Azenha do Netto à 
Santo Antonio do Cantaro (p. 30) traverse, comme le profil n** 2, les deux branches du synclinal ; 
les couches moutrent en général une inclinaison vers l'axe et se succèdent avec toute la régularité. 

Dans les profils n**' 4 et 5 la série des couches est considérablement réduite. 

Dans le premier de ces profils les deux branches du synclinal sont encore réprésentées, mais 
le Gothtlandien est à peine formé par deux très petits affleurements des schistes à nodules reposant 
en discordance sur les couches supérieures de l'Ordovicien; mais dans le second profil c'est à peine 
si la branche orientale du synclinal est représentée; la branche occidentale a disparu, cachée dans la 
faille correspondante à l'axe du synclinal. 



238 

Dans le profil n** 6 on reconnaît clairement le plissement des couches, dû à une pression tan- 
gentielle. En ce point la série ordovicienne se montre presque complète, c'est à peine s'il manque 
les grauwackes rouges de la base, les grès de Loredo qui sont confondus avec les schistes à Dalrna- 
nites et les calcaires et les diabases qui n'apparaissent qu'à Bussaco. 

Sur cette série se développe le Gothlandien qui dans cette partie du pays semble être unique- 
ment représenté par les schistes à nodules et par les grès supérieurs qui ont une faune très variée. 

Le profil n® 7 présente la même succession régulière des couches ordoviciennes jusqu'aux cou- 
ches culminantes, où l'on a découvert quelques empreintes de Néréites. 



Même légende que pour planche VIL Dans ces deux planches se trouvent réunis les profils 
qui traversent l'affleurement du Silurique du Bas Douro dans le petit lambeau de Laundos, ainsi que 
dans la partie principale de l'affleurement au voisinage de Vallongo. Les profils n®* 1 et 2 de la plan- 
che YI traversent la colline de Laundos. Tous les autres profils de cette planche et ceux de la plan- 
che VII traversent l'affleurement de Vallongo. 

Dans le profil n** 1 de planche VI on voit l'intercalation d'une bande que nous avons considérée 
comme étant du Dévonique inférieur, entre les schistes de Rates qui correspondent aux grauwackes 
de Sobrado (Si) et les grès supérieurs (Sî). Cette bande occupe donc une position stratigraphique 
un peu différente de celle des enclaves de fossiles dévoniens dans la région de Barrancos où nous 
avons vu qu'ils sont compris dans les schistes à Graptolites, immédiatement au-dessus de la couche 
à nodules avec Cardiola interrupta, tandis qu'à San Félix ils occupent un niveau supérieur. 

Comme dans ce profil la série des couches se présente en apparence concordante, il semble 
que les couches que j'ai rapporté au Dévonique inférieur (D*) par leurs caractères paléontologiques, 
mais qui ont une forme lenticulaire, se présentant comme une intercalation dans les schistes de Rates, 
pourraient bien correspondre aux schistes à nodules de Telheiras, en considérant ces schistes conune 
supérieurs aux grauwackes de Sobrado. La découverte faite dans les mêmes couches d'une faune 
spéciale dans laquelle on a rencontré une mâchoire de poisson qui concorde avec Plectrodus mira- 
bilis Ag. de VUpper Ludlow d'Angleterre, est un argument de plus pour considérer ces couches 
comme appartenant au toit du Gothlandien. 

Dans le profil n*^ 2, qui traverse la colline de Laundos près de Rates, la succession des cou- 
ches est précisément la même et leur concordance est également manifeste. 

Au milieu de la longueur du profil n** 3 on voit l'intrusion du Silurique mférieur (SJ) traversant 
l'assise inférieure du Gothlandien (Sî, grauwackes de Sobrido); mais du côté gauche on voit, près de 
l'extrémité occidentale du profil, les schistes à nodules de Telheiras qui se prolongent vers le sud en 
une bande très étroite, accompagnant à l'occident les schistes à Graptolites (S^, tandis que du côté 
oriental du profil se développent les grauwackes de Sobrado, les schistes de Telheiras y faisant défaut. 

De même que dans le profil n® 4, qui correspond à la partie occidentale du profil précédent, 
les grauwackes de Sobrado manquent et les schistes à nodules de Telheiras apparaissent immédia- 
tement après les schistes à Graptolites. Une faille sépare l'Ordovicien du Gothlandien dans le pla- 
teau de Senhora da Chan, mais les couches du Silurique inférieur qui établissent ce contact sont plus 
inférieures que celles qu'on observe à l'est de Cabeda. 

(C'est par erreur qu'il a été marquée dans ce profil une faille à l'ouest de la chapelle de Se- 
nhora da Chan, faille qui en réalité n'existe pas.) 

Le profil n** 5 dans la direction N.E.-S.W. traverse la bande du Silurique inférieur sur toute 
sa largeur. Les couches les plus inférieures de l'anticlinal qui est représenté ici sont celles de Didy- 
moyrapim. Les quartzites â Bilobites de la serra de Santa Justa ne se découvrent que plus au sud 
et arrivent seulement aux maisons les plus élevées de Vallongo. 



239 

Le profil n® 6 passant par l'église de San Pedro da Cova présente les rapports du Carboni- 
que avec les schistes à Graptolites du Silurique supérieur sur lesquels il repose en discordance et 
dans lesquels il apparaît intercalé. Ici manquent également les grauwackes de Sobrado, tandis qu'au 
contraire les schistes de Telheiras se montrent au contact des schistes à Graptolites. 

(C'est aussi par méprise que dans ce profil une faille a été indiquée près de Casa da Murta.) 
Enfin le profil n** 7 qui suit la rive gauche du rio Souza, au nord de Senande, montre la li- 
gne de Tanticlinal formé par les couches du Précambrique (Cb*) qui ont soulevé les quartzites à Bî- 
lobites, très plissés par cette impulsion, ainsi que les schistes à Didymograptus qui reposent en con- 
cordance sur ces quartzites et qui se présentent intervertis. 



PL.A3VOHE VII 



La légende de cette planche est la même que celle de la planche VL 

Le profil n** 1, de Villar de Mattos à Penas d'Abelha, traverse sur presque toute sa longueur 
les couches du Gothlandien. C'est à peine si, près du signal d'Alfena, affleurent les schistes ordovi- 
ciens de l'assise d'Uralichas Ribeiroi, qui sur un petit espace passent à travers les grauwackes de 
Sobrido qui sont certainement ondulées, parce que les schistes à Graptolites apparaissent plus à Test 
avant d'arriver aux grauwackes de Sobrado. 

C'est l'étude de la région traversée par cette coupe qui m'a amené à considérer les schistes 
de Telheiras comme formant une assise distincte et à la placer au-dessus des grauwackes de So- 
brado. Il est en tout cas possible que les schistes de Telheiras soient liés aux schistes à Graptolites 
et même qu'ils représentent un niveau inférieur de cette assise, comme semble le montrer le profil 
d'Ervedosa (pi. VII, n** 2) où les schistes de Telheiras apparaissent intercalés entre les schistes à 
Graptolites et les grauwackes de Sobrido, dans ce cas les schistes de Telheiras doivent être consi- 
dérés comme sous-jacents aux grauwackes de Sobrado. En tout cas l'étude des autres coupes et les 
caractères paléontologiques de ces schistes, qui les rapprochent des grès supérieurs du Bando dos 
Santos, nous amènent à maintenir la première opinion. On comprend d'ailleurs la difficulté qu'il y a 
de tracer les limites des diflférentes divisions du Gothlandien, surtout en terrain souvent accidenté et 
couvert de végétation. 

Nous donnons ci-dessous le tracé probable des plis dans ce profil et dans le profil n® 2. 




N*l_FVofU <le Villar de Mattos à Penas- d'AbeIKa passant à Alfena 




N* 2 -Profil d'Ervedosa au Kameau de I^rteira traversant laVande du Sïlurtaue. 




3,*- ( sfi /st] s:) s:\ s>; J 7 



Dans le profil n** 2 qui traverse l'affleurement silurien sur toute sa largeur, on voit la suc- 
cession régulière des couches ordoviciennes des deux côtés de l'anticlinal formé par les quartzites 
de la serra de Santa Justa. Sur le flanc oriental les couches des différents groupes sont répétées en 
plusieurs plis couchés, déjetés vers l'ouest. Ce plissement des couches embrasse aussi le Gothlan- 
dien sur la moitié orientale de la coupe. 

Sur le flanc occidental de l'anticlinal les couches forment une série simple, régulière, qui est 
interrompue à l'est d'Ervedosa par un pointement des couches ordoviciennes à Orthis noctilio, qui tra- 



240 

verse les schistes à Graptolites, mais ici se montrent les schistes de Telheiras qui manquent du côté 
oriental. 

Près du hameau du Paço il y a un pointement des couches ordoviciennes à Didymograptus, 
qui ont percé à travers le Gothlandien formant une lentille au milieu des schistes à Graptolites (ante, 
p. HO). Dans cet affleurement de TOrdovicien apparaissent, réunies dans la même strate, diverses 
espèces de Didymograptus qui occupent trois niveaux différents à l'occident de la chapelle de Santa 
Justa (voir p. 134) 

Dans le profil n** 3 qui traverse en ligne droite et presque perpendiculairement toute la bande 
silurienne, l'anticlinal est nettement indiqué par l'interposition du Précambrique qui a refoulé sur 
les deux côtés les quartzites à Bilobites qui se présentent ondulés, tout comme les couches qu'ils 
recouvrent, et qui sont en général interverties. 

A l'est de Recarei les schistes à Didynioffraptus de la bande qui va au Paço ont percé sui- 
vant la limite entre les schistes à Graptolites et les grauwackes de Sobrado, se divisant en deux 
branches qui s'y terminent subitement contre un fllon de quartz avec la direction N.E.-S.W., les 
grauwackes de Sobrado se trouvant dans leur prolongement. 



FLAIVCHE VIII 

Les trois profils dessinés sur cette planche, celui de Santo Aleixo au signal d'Eiras Altas 
(dont une partie seulement est embrassée par la planche IV), celui d'Eiras Altas à Volta dos Nogaes 
et celui de Valle de Corcho à Fatuquedo, forment ensemble une seule coupe qui traverse l'affleure- 
ment silurien de TAlemtejo sur toute sa largeur. On reconnaît immédiatement que les couches for- 
ment dans leur ensemble un synclinal principal auquel est subordonné l'anticlinal de Barrancos et 
ce n'est que dans le flanc occidental de cet anticlinal que l'on peut connaître la composition du sys- 
tème silurique de cette région. 

Le profil n® l est presque entièrement occupé par les schistes de Barrancos et par les grau- 
wackes et les schistes supérieurs, chacun de ces groupes embrassant plusieurs kilomètres d'éten- 
due, ce qui signifie que les couches sont plissées à plusieurs reprises, mais on n'aperçoit les plis 
qu'en l'un ou l'autre point. La bande étroite, d'une centaine de mètres de large, des schistes grapto- 
litiques à l'occident du signal de Gâta, correspond à la bande bien plus large du profil n'' 2 qui com- 
prend les ravins da Coitada et du Barrocal, jusqu'à ce qu'on arrive aux quartzites à Arenicolites de 
Barrancos. Au contraire les schistes de Barrancos occupent dans le profil n** l une largeur bien plus 
grande que celle qu'ils occupent au flanc oriental du grand synclinal car ils embrassent du côté occi- 
dental une largeur sept fois plus grande que celle qu'ils ont près de cette ville. 

Dans le profil n"* 2 on voit à l'ouest de Barrancos la succession régulière des différentes assi- 
ses du Silurique supérieur, tandis qu'à l'est de la serra Colorada les couches sont interverties et on- 
dulées, n'étant ici représentées que les couches à Graptolites avec les enclaves de fossiles dévoniens 
qu'elles renferment. 

Dans le profil n** 3 se répètent les mêmes couches en divers points, par suite des failles qui 
correspondent au coteau dit «cerro de Culebras». 



TABLE DES MATIERES 



iisrxi^oiDXJOTioisr 

Examen de la littérature 



SYSTEME SILUmilUE 

ÉT[De DE STRATIGRAPHIE PAIMTOIOGIOIJE 

(Généralités 21 

Classification des différents, affleurements Si 

Étendue et nature des dépôts 22 

Mouvements du fond de la mer 22 

Aire occupée par les quartzites de la base du système 24 

Imperfections de Tétude 24 

a) BASSIN HYDROGRAPHIQUE DU MONDÊGO 

AFFLEUREMENT DU BUSSAGO 

Grand synclinal du Bussaco 25 

Silupique Inférieur 26 

Coupe à travers le Silurique inférieur du Btusaco en passant au sud de Càssemes 26 

Tableau des assises du Silurique inférieur du Bussaco 30 

Coupes donnant lr détail nss assises précédemment décrites 30 

a) Coupe suivant le ravin du Zuvinhal 30 

b) Coupe suivant le ravin du Val San Jorge 38 

Incorporation dans TOrdovicien des grauwackes rouges inférieures 43 

Mouvements du sol 45 

Diminution de l'épaisseur des couches 46 

Discordance entre les deux sections du Silurique 46 

Coupe traversant le flanc occidental du synclinal du Bussaco 47 

Tableau des assises du Silurique inférieur dans le flanc occidental du synclinal du Bussaco 48 

Deschiption détaillée de la coupe précédente. — Coupe de Casqueira à Pè do Viso 49 

MAI, 1908. 81 



242 

Remarques sur les coupes décrites 52 

Formation des schistes diabasiques 53 

Formation des calcaires 53 

Sources minérales en liaison avec l'éruption diabasique 54 

Extinction de la faune ordovicienne 54 

Terme de la période ordovicienne dans le Bussaco 55 

Horizon des Didymograplus 56 

Tableau des espèces du Silurique inférieur (série ordovicienne) du Bussaco 57 

Considérations sur le tableau précédent 63 

Silurique supérieur.^Distribution et composition du Gothlandien 64 

Pauvreté relative de la faune gothlandienne 64 

Faune du Silurique supérieur du Bussaco 65 

Coupe du Silurique supérieur suivant le ruisseau de Palheiros depuis Azenha do Lagar jusqu'à Azenha do Netto 66 

LAMBEAU SILURIEN DE LA SERRA DE GOES 68 

Coupe au nord de la serra du Penedo de Goes passant par le signal de Sôtam 69 



b) BASSIN HYDROGRAPHIQUE DU TAQE 

L&MBE&D SILURIEN DE VILLA VELH& DE RÔDAM.— LAMBEAUX DE CASTELLO BRANCO 
ET DE MONFORTE.— LAMBEAU DE PENHA GARCIA 

AFFLEUREMENT D'AMENDOA 

Silurique inférieur 7Î 

Description de la série 73 

Rareté des fossiles à Alcaravella 75 

Puissance de l'Ordovicien 75 

Étendue de TOrdoviclen inférieur 75 

Outliers du Tertiaire lacustre 75 

A£Dieurements de granité 76 

Silurique supérieur. — Description de la série 76 

Tableau des espèces du Silurique supérieur d'Amendoa : 77 

Serra du Bando dos Santos 78 

Outliers des grès supérieurs 79 

Schiste ampéliteux à Yalle das Fontes 79 

Tableau général des espèces du système silurique dans le grand affleurement du bassin du Tage 80 

Coupe depuis le signal du Bando dos Santos au signal du Pieo do Ar 84 

Cotépe depuis Aldeia d'Eiras jusqu'au hameau de Robalo 91 

LAMBEAU D'ALBERGARIA A YELIA 



c) BASSIN HYDROGRAPHIQUE DU DOURO 

AFFLEUREMENT DE YALLONGO 

LAMBEAU DE SAN FELIX 95 

Pointement des quartzites à travers le Gothlandien 95 

Coupe traversant la colline de Laundos passant à Rapejàes 97 

Schistes de Laundos 99 

Quartzites du col de RapejSes 99 

Liaison de l'affleurement ordovicien de Yallongo avec celui de San Félix 100 

Silurique inférieur.— Composition du Silurique inférieur de Yallongo 100 

Composition de la bande occidentale de l'Ordovicien à Yallongo 102 

Différences dans la structure des schistes 103 

Ploiement des quartzites de Santa Justa 103 

Puissance des quartzites i0& 



243 

Discordance du Silurique avec le Précambrique 104 

Vestiges d*une ancienne exploitation minière iOi 

Prolongement de Taffleurement vers le S. E 104 

Développement des schistes ordoviciens dans la bande orientale de Taflleurement 105 

Uniformité des caractères des schistes et rareté de fossiles 105 

Tableau des espèces du Silurique inférieur (série ordovicienne) de Vallongo 106 

Analogies stratigraphiques avec le Bussaco 109 

Lentillle de l'Ordovicien au milieu des schistes gothlandiens 110 

Discordance entre les grauwackes de Sobrido et les schistes ordoviciens 111 

Silurique supérieur.— Généralités Uî 

Grauwackes de la serra da Murta 113 

Grandes masses de quartzite 113 

Grauwackes de la serra d'Ervedosa 114 

Bande graptolilique orientale 114 

Gisements graptolitiques de la bande orientale 115 

Bande graptolitique occidentale 116 

Différentes assises du Gothlandien 117 

Grauwackes de la bande occidentale 117 

Schistes à nodules de Telheiras 118 

Faune de la bande graptolitique occidentale 118 

Faune de la bande graptolitique orientale 119 

Liste des espèces du Silurique supérieur de Vallongo 120 

Grauwackes de Sobrado lîî 

Schistes de Trofa Velha 12î 

Schistes de Rates 123 

Schistes de Terra Negra 123 

Distribution des taches ampéliteuses 123 

Habitat des Graptolites 124 

Métamorphisme des schistes 124 

Lentilles de schiste ampéliteux 124 

Schistes d'En'edosa 125 

LAMBE&D AD NORD DE BARCELLOS 

Coupes donnant le détail des assises du Siluriqub du Bas Douro 126 

Coupe de Villav de Mattos à Alfena 126 

Coupe de Cabeda trave^^ant l'affleurement du Silurique 128 

Cottpe (TErvedosa à Balsa 130 

Faune de la zone à Didymograptus 135 

Coupe depuis la mine de Mont* alto à serra Queimada 139 



«IliURIQUE DE liA PROVIIVCE DE TRAS-OS-MOrVTEfi 

AFFLEUREMENT DE MONCORYO 

Gisement remarquable d'hématite j 145 

Plissement des couches 146 

Métamorphisme des schistes : 146 

AFFLEUREMENT DE LA SERRA DE MARiO 

Silurique inférieur.— Quartzites à Bilobites 148 

Fossiles dans des schistes maclifères 148 

Schistes supérieurs aux quartzites 149 

Petits lambeaux de quartzites 149 

Silurique supérieur 150 



244 

Calcaires de Campanhô 130 

Schiste supérieur aux calcaires iSi 

Métamorphisme des schistes ISi 

AFFLEUREMENT NORD-ORIENTAL 

Silurique inférienr 151 

Silurique supérieur 152 

Calcaires de Santo AdriSo 153 

Analogies du système silurique du Portugal avec celui de l'Espagne 155 



d) BASSIN HYDROGRAPHIQUE DU QUADIANA 

SIIiURIQUE DE li'AIiEMTEJIO 

AFFLEUREMENT DE LA SERRA DE PORTALEGRE 

Quartzites à Bilobites 157 

Serra du Facho 157 

Serra de Marvâo 158 

Ploiement des quartzites à la serra d'Alegrete 159 

Silurique inférieur de la serra de Caleira 159 

Ilôt de rOrdovicien au milieu des quartzites du toit du Silurique 159 

Silurique supérieur de la serra de Caleira 160 

Fossiles de la bande du Silurique supérieur 160 

Schistes de Gâfete 161 

Coteau de Penha Cahida 161 

Coteau de Canchos dos Altos 161 

Quartzites du haut de la montagne de San Mamede 162 

Liste des espèces des grès supérieurs de la montagne de San Mamede 163 

Tableau des fossiles de la contrée siluro-dévonique de la serra de Portalegre^ montrant la succession des différents 

horizons fossilifères 164 

Considérations sur la faune des grès supérieurs 169 

Plissement des quartzites de la montagne de San Mamede 170 

Couches de la pente orientale de la montagne de San Mamede 170 

Composition différente du Silurique dans les deux flancs du synclinal 171 

Grès de la serra Fria 171 

Lentilles graptolitiques 172 

Quartzites de Portagem 172 

Quartzites d'Alegrete 173 

Parallélisme du Silurique supérieur dans les deux flancs du synclinal 173 

GRAND AFFLEUREMENT DE LA PROVINCE DE L'ALEMTEJO 

Étendue de l'aflleurement 174 

Caractères spéciaux 174 

Coupe de la fei^me d'Eiras Altos à Volta dos Nogaes 174 

Enclaves de fossiles dévoniens 189 

Coupe de la ferme de Voile de Corcho à Fatuquedo, traversant la colline de Culebras 196 

Liste des localités où romir trouvé des Graptolites 20i 

Liste des localités où l'on a découvert les espèces de la faune coblentzienne en des lits intercalés dans la série gothlan- 

dienne 204 

Coupe de Santo Aleixo à la ferme d*Eiras Altos 205 

Classification des dépôts 209 

Épaisseur de la série 210 

Considérations générales sur les coupes décrites 210 

Faune de la bande graptolitique occidentale 211 



245 

Faune de la bande graptolitique orientale 213 

Différences dans la nature des dépôts 214 

Comparaison avec la série du Lake District 215 

Tableau de la distribution verticale des espèces de la faune silurique aux environs de Barrancos 216 

Examen du tableau précédent 220 

Développement de la faune graptolitique 22! 

Classification des différentes assises 221 

Dépôts littoraux 222 

Enclaves de fossiles dévoniens 22.*< 

Age des schistes à Néréite? de San Domingos 223 

Opinion du professeur Contejean 224 

Conditions physiques à Barrancos 224 

Comparaison avec le Dévonique du Harz 224 

Remarques du professeur Geikie ti^ 

Comparaison avec le Silurique de la Thuringe 226 

Roches siluriennes du Lake District 2i6 

Schistes de Skiddaw 227 

Dépôts volcaniques 228 

Interruption physique 228 

Silurique supérieur 229 

Comparaison du Silurique de Barrancos à la série de Skiddaw 229 

Espèces communes aux deux régions comparées 230 

Conclusions 232 

EXPLICATION DES PLANCHES 234 

ADDITIONS ET CORRECTIONS 247 



ADDITIONS ET CORRECTIONS 



^ote ft lu i>aise 1H7 



Nous avons nommé ]*assise sous-jacente aux grauwackes de la serra Colorada «schistes à Piiyllodocitesu d'après 
le nombre considérable d'empreintes de vers qu'elle contient et que nous croyons appartenir à ce genre de Néréides. Nous 
remarquerons principalement Phyllodocites Geinitzi sp. n. qui se rapproche extrêmement de Phyli Jarksoni Emmons sp. 
au point que nous avons trouvé diflBcile de séparer les deux espèces. 



Page 8, ligne 7 du bas^ nu lieu de prétendons, lire prétendions 

» Vcreiul, lire Verneuil 
19 du haut, ajouter au bout de la ligne (PI. J, iv* 3; pi. V, profil n* 3). 

(PI. I, n«3; pl.V, proli! n" 3). 
au lieu de taché, lire tacheté 
ajouter au bout de la ligne (PI. V, prolil n° 5). 
ajouter après hameau de Robalo (PI. V, profil n° 7), 
au lieu de PL J, lire PI. V 

» déjetée, lire déjeté 
supprimer dans la direction N. W.-S. E. 
au lieu de PI. II, lire PL VI 
9,5, lire 10,5 
» syndical, lire synclinal 
PL III, lire PL VU 

(PL II, profil n» 3), lire (PL VI, profil n* 3*; 
PL III, lire PL VII 
PL III, lire PL VII 
» Douro car, lire Douro, car 
» plus loin, lire page 189 
w régulières, lire réguliers 
>» recontre, lire rencontre 
>' Coblentzicn de la, (tVe Coblentzien et dont un bon nombre se trouYent 

dans la 
• taché, lire tacheté 
modifier comme suit cette ligne, au fond de la mer silurienne, d'une formation co- 
rallienne analogue aux récifs coralliens des 
"iH, » 7 du haut, « et se retrouvent, lire et quelques-unes se retrouvent 



8, 


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30, 


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19 du haut, 


49, 


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2 - 


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97, 


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i du haut, 


110. 


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21 » 


125, 


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126, 


» 


i 1 du haut, 


128, 


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12 


130, 


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22 


139, 


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23 - 


150, 


» 


2 du bas. 


170, 


.. 


12 du haut. 


184, 


.. 


2 . 


184, 


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190, 


il 


4 du bas. 


193, 


» 


12 


193, 


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Rihfira de Palheiros 

N?3_ Profil de Casqueira à 



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A'o/ïso dt • S,i 11 - f't •< iî-o - tia - Oin\i Mina de S. PccLo 

X'M) .._ Profil (1(* San-lVdro- Ja-Cova en dir^rtlon KNE. 



Cil sa da Murta Bnhseazi 
deS^Justa 



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I Vt)l il surin riv pjucln' d»-' Lj l'ivici'r Sonza au N.ilr StMiaiwli- 




X*'t_.lV()lLl ail ('()! tl(* SciiJioi\i-Jd-Clian sur I aricu'iuii.' 
rout.e cU' Vcillonoo a 1 orto. 



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QiiAlniViije *éritL^Eip^ctii ilivcf5é*T et Tibtli dei qiiibo pft*^ll^f»£ ^ttp*^ fi* ^|^.. 10 f»lAnî*hi*i. Li^lioniiOi Wli 
~;^.^Viin 11 J>t<<rJiilf<»ii dm Êchmuki, ptr l^ tin Ltirink llî! [up, H |it Uiiimiae, 1BÏ17-IH^. 

it«f» 1iai^«iii» fia T;»p H 4ii S.^h». (K)f €9jioé lUbfîm, 4"*. I(tl pA^., I cêtt^ ÎB^, < Av«< Induction on fmiifai*^ 

MQlliuiooBfoesala:'**^ -, , j^ t'*n:iâfHMil'*l'orth. ^ * cuialK 

por F. A. P^^im et dMù. i% fSS p^g., M mL LbTiAo, 1S(H>-1HI)1 (Av^e tï^ditiîtîim m ïmnçkh l 

mirA Ja Oj?î\; ^ , ; ' . 1 ^. ^ [^if t;, F. ï>(illf*L« I. n. 

hêrkËley CottËf el J P. Oimt^J, 4*^ lâ^^im^ , I l^l4!âiiJilj>lJffnptiti|iJi^ f (inrtriilet IH pi UMtmmû, iUO:UUM]l 
DvftQTipyoïi d«# Echu : ; 7 * ^ ; toKof. Aaçorapfoftw d'un Td*bwi ilf iU|r*- 

1« Kooircon «antjuamal daxis la tiasae vull^ô an Ta^. 1** p«rtie : Pâkonlologk p^r FNdûrid Itooifiii. ^ |>irli«: 

0» gadatanola do lioinêm em êpooiia remotad ec» vnUôdoTeJo;— i£foLicai*ibi«cMt'4ii)iélftli)4 htiixi^uit)^ ilii«oli»fti>i 
00 GUkiçji d'Arrn it^^^ timitan l^Arnïdj), fiar F. A. Pt^pâin di Coita. 

è^ 44* |i4f** 7 +'st _. . ... !.. . ijiK^lnin fru^,.-. - - ^ ... .-,,.. :% 

Oo. aiEiid«ii^iJi da biimem no qoqso saIii qui iiimpoe mmJ romolits iirotaiU» pmïn dstudo daa aittornftai— Nil* 
lîfj l'ùttus tb CËSitfiédA), par I. F. ?C ÛeljpMl/b 4^^ 117 paf ., 3 etl. 

U'.i' . ■ ' ^ ^ 1 - .■■ ■ 

&0tLtod proltlâËori<jo8î-«nd^ariji{dn dit Alg^ot duliniitf uii «mt^u do JVirUi|&V {De^Mriptioti iat (ju'ï^tkis doloiiEiii 

MU ;mla4 du r\>ruiftl), por F* A, î'^rpim " '* ' '"' p&i;., B f^it LL^io^i. H*îR LA ' Tioii èa frtinç^i- 

Jïwmmpq^o d« â.lf itna alloïc o i|ii&rtsttoâ lu- 1 1 radoe aa» oamadmn do» 1' idraiiid0 a qun- 

Ifinit&rio djiA baoiftfl do Tdja e S&do, par (a Itilmra. 4.^,^7 fimi;., 10 if?«(, 1f47l« ( Ar^sf <rAdiirt ftn (Viil|aii«)« £:|iTiiie. 

joa prehtatôHDOs r»m F'ir^ : ' '^ ' ' " " i ftimuLis {<► ' V "lii^ 

%^ vnL HH po^^ 7 enL LlUkia^ illtio. f Avnr« tmitafijoa fUi fhtnçâi»). 

Ooiit^ilm£ii3f3s ^ lih otmnâiaaimtici KÙûto|rù|ae diîii i^alaniûii portée ^4a« d^Aùrjqno. 
U Lf Grétftçi()ti« itï* rfintluiriii, p*r Paul fUMilEit 4", :il iiof^ !* p|, Mi^iaiiti^, l&lKi 
Il NaiirHk^ d^nin^^s «ixr bi icma HW*wal' d'AnçriU, par PimiÎ i^lioJïiL 4% iS pjf ,, i pi, Liiklnifij^e, IW. 

Piiiiiiriitl<»iiii illv«^r#eii 
O&rta t^KilotlûJi da Portmffftî» i-^viinMa p.ir Carl*ir Hibt»*n» if 4, F, )î, Ddir^Lo, Eieala *^iwm»^ UîÏk**. i87C. (.{mïà^ 
O&rui gaolû£rlûa da Fort^iii^U par J. F. X, îï^lpdLû «i Phûl ih^kt E^eib VàAOumi» i^^'^^ 
^Oartaby dan de Pdrtsitml \iC|mmlo j : ^ ' . " ! mq, 

fattaîa - aria îijp^aimiaM«a 4^ Pin < E]n [Krîfïnal 

fntùii^s por Iiii^ Fnîpp d^iMfnf^idi Ouve^w^ 74> pAgi 1 ntin. I^ttbftu, f9tl7. 
OtHftiBiiiilcav&fS* diis Sarrlços ftiolorlûoa da Porti3jî&]. 8^.~T. r nil pty.. *^«L, IK^5-INmï,— T. 

Oofliprea îtit^nuii:ftïiial d'Ânthropalosia mi â*Aru1ieciki|fle prdhlatQfi<|ita«;.~Goa)pte rsndu dt^ b neuTiem^ t^- 

5i<*t» t/^nii'' A Lh^btfcîmi* «n t3^K d'v 724 pi|;„ lïî pL brUjoriiifl, 1>*^4. 
ïTatrorlo a<Minm da ar'boriâa^SLo iraml do polK. p«>r C Hib*Mnj e J. P. N. iMpdo. J).\3i7 pi|^., ( e^ifti. Ififli* Riiuiaù 
olotorlû aoaroa da a^xia roualâo do Qaâfraaao Uitartiaoiiioal da AstiirajKilDg^ta a da araîiocilugia prahla- 

tarîoaji vurlUimila saiitdaUa da BnoiaUa!! hq mujs ila a^o^tn da 1372^ p'^rlL lUI^rtj. 4^, Ifl ;m/. 1^73. Éiny^^. 
HnlatQilo da ootnmliiiiiin atiânnipantiada am HuQpanna ciia TII73, pot L ï\ S. I>tfiitr>. %*, il |u|^ Lbb^i^ f^?J 
BaîatQrio a omtnt^ ducuoieotoa ratatiTaa à ocimmias&o auiaaiiaiâa dapampaaliada <tm dilTarontav otdadat 

4la liailaf Allamanlta a Frasça ata 1801^ (uir L ¥,X U4l(4d^ 4**. 7il [ug. Liilioi, IM!^, lîfUife. 
HatatoHii àoerim da ciuiota aeaiiâo do OdagriMno giK^oi^oa latamaHoiial ftiaMaada em LoadJ^es no me^s 

da litiiQtabro da 16^8^ f or J. F« 7t UAlf^dn^ 4*» CI p4t., U§liOi, ÎS$$. 
Hatatorîo AQaraa 4a daoliBa aaaaio Oo Ûon^r^ao mtoraaaioaal da anUirop^^lo^ifi m arolsaolo^n praîiiatii* 

rteae, por 1 F; K. Iklfadû. 4«, 40 pi^ LbkM. ia«K ^^^^ ^^